Posts Tagged ‘fétide’
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021
Promenade quotidienne
Je ferme les yeux
Et à petites bouchées
Je savoure le goût du jour
Que m’importe les autres
Quand je cours
Sur l’herbe fraîche
Au milieu des haies
Je parcours un pays
Au-delà de l’ombre
Où les routes disparaissent
Dans des espaces de chaleur
Où les arbres s’élèvent vers la clarté
Je suis la rivière bavarde
Aux lentes navigations
Respirant alors un air fétide
Sur des chemins de halage
Où poussent des herbes chétives
Quand je rentre le soir
Je me faufile
Entre ombre et lumière
A la lisière du silence
Pour me glisser dans la nuit
Sous les astres à l’affût
Dans un ciel qui cache
Bien des mystères.
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), bouchée, cacher, courir, disparaître, fétide, fermer, glisser, goût, haie, halage, mystère, nuit, ombre, parcourir, pays, promenade, savourer, se faufiler, soir, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020

Ndèye Coumba Diakhaté
Griot de ma race
Je suis griot de ma race :
Poète, troubadour;
Je chante très haut ma race, mon sang,
Qui clame qui je suis.
Je suis… bois d’ébène,
Que ne consume le feu lent du mensonge.
Je suis… la latérite rouge du sang farouche de mes ancêtres.
Je suis… la brousse inviolée,
Royaume des singes hurleurs.
Pas le Nègre des bas quartiers,
Relégué dans la fange fétide, la suie qui colle;
Là-bas, dans la ville grise, qui accable, qui tue.
Je suis… qui tu ignores :
Soleil sans leurre; pas de néon hypocrite.
Je suis… le clair de lune serein, complice des ébats nocturnes,
Je suis le sang qui galope, se cabre d’impatience
Dans le dédale de mes artères. Je suis qui tu ignores.
Je crache sur l’esprit immonde.
Et voici que je romps les chaînes,
Et le silence menteur
Que tu jetas sur moi.
(Ndèye Coumba Diakhaté)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Ndèye Coumba Diakhaté), accabler, ancêtre, artère, ébat, ébène, bas, bois, brousse, chaîne, chanter, clair de lune, clamer, coller, complice, consumer, cracher, dédale, esprit, fange, farouche, fétide, feu, galoper, griot, gris, haut, hurleur, hypocrite, ignorer, immonde, impatience, inviolé, jeter, latérite, là-bas, lent, leurre, mensonge, menteur, nègre, néon, nocturne, poète, quartier, race, reléguer, rompre, rouge, royaume, sang, se cabrer, serein, silence, singe, soleil, suie, troubadour, tuer, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 avril 2019

Illustration
Datura
Leurre,
par la blancheur
fétide
de sa trompe
vénéneuse.
(Frédéric Jacques Temple)
Recueil: Dans l’erre des vents
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Frédéric-Jacques Temple), blancheur, datura, fétide, leurre, trompe, vénéneux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2018

Illustration: Gustave Courbet
La fente
Si je regarde en toi fente
dans tes pentes dans tes plis sondant
Descendant par l’ombre et la moire à ton noir
Si je rôde et respire à tes alentours
Glissant du relief par la zone rose
Au secret gorgé de ce noir À la faille à la gorge, fente dans sa plissure avisant
Maintenant scrutant la buée belle à voir
Ce glissement à ta chaleur déjà liquide
Madame la fente où règne l’Odeur
O regardant par l’entaille le délice
de sueur, de fétide miel
Dans le val ce silence noir
De sombre suc musicien
Si descendant rôdant encore à cette orée
Je me tue à percer un chemin autre À la caverne visiteur épuisé de zèle
Quand la tonne parfumée exhale
Et coule en pluie à ta paroi
ruisselante robe définitive À ma bouche bien avant le drap des morts
O fente si je viens en toi
Par la langue et l’œil ouvrant ta nuit sacrée
Descendant par les haltes un songe noir comme un fleuve
Enfoui l’oubli muet dans tes pentes
Si j’allume au fond de la chambre
Cette lampe, fente, tes alentours sur la strie
Noire à l’ombre offrant la glu à me tuer
Visiteur encore rêvant mangeant la lumineuse suie
(Jacques Chessex)
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Posted in poésie | Tagué: (Jacques Chessex), alentours, aviser, épuisé, belle, bouche, buée, caverne, chaleur, chemin, délice, descendre, drap, enfoui, entaille, exhaler, faille, fétide, fente, glissement, glisser, glu, gorge, halte, langue, liquide, lumineux, madame, manger, miel, moire, muet, musicien, noir, nuit, odeur, offrir, ombre, orée, ouvrir, pente, percer, pli, plissure, règner, rêver, rôder, regarder, relief, respirer, rose, ruisselant, sacré, scruter, secret, silence, sombre, sonder, songe, suc, sueur, suie, val, venir, visiteur, zèle, zone | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 août 2018
Les Fenêtres
Las du triste hôpital, et de l’encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos,
Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu’un beau rayon clair veut hâler,
Et la bouche, fiévreuse et d’azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis ! encrasse
D’un long baiser amer les tièdes carreaux d’or.
Ivre, il vit, oubliant l’horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l’horloge et le lit infligé,
La toux ; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son œil, à l’horizon de lumière gorgé,
Voit des galères d’or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l’éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir !
Ainsi, pris du dégoût de l’homme à l’âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s’entête à chercher cette ordure
Pour l’offrir à la femme allaitant ses petits,
Je fuis et je m’accroche à toutes les croisées
D’où l’on tourne l’épaule à la vie, et, béni,
Dans leur verre, lavé d’éternelles rosées,
Que dore le matin chaste de l’Infini
Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j’aime
— Que la vitre soit l’art, soit la mysticité —
À renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté !
Mais, hélas ! Ici-bas est maître : sa hantise
Vient m’écœurer parfois jusqu’en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l’azur.
Est-il moyen, ô Moi qui connais l’amertume,
D’enfoncer le cristal par le monstre insulté
Et de m’enfuir, avec mes deux ailes sans plume
— Au risque de tomber pendant l’éternité ?
(Stéphane Mallarmé)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Stéphane Mallarmé), aimer, allaiter, amer, amertume, ange, azur, écoeurer, éternelle, éternité, baiser, banale, blancheur, bouche, crucifix, dégoût, encens, fétide, femme, fiévreuse, galère, haler, hôpital, ivre, jadis, las, moribond, mourir, nonchaloir, or, pourriture, respirer, rosée, s'entêter, souvenir, tomber, trésor, vomissement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 août 2018
Las du triste hôpital, et de l’encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos.
Se traîne et va, moins pour réchauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu’un beau rayon clair veut hâler.
Et la bouche, fiévreuse et d’azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis! encrasse
D’un long baiser amer les tièdes carreaux d’or.
Ivre, il vit, oubliant l’horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l’horloge et le lit infligé,
la toux; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son oeil, à l’horizon de lumière gorgé,
Voit des galères d’or, belles comme des cygnes,
sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l’éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenirs!
Ainsi, pris du dégoût de l’homme à l’âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s’entête à chercher cette ordure
Pour l’offrir à la femme allaitant ses petits,
Je fuis et je m’accroche à toutes les croisées
D’où l’on tourne l’épaule à la vie et, béni,
Dans leur verre, lavé d’éternelles rosées,
Que dore le matin chaste de l’Infini
Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j’aime
– Que la vitre soit l’art, soit la mysticité –
À renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté!
Mais hélas! Ici-bas est maître : sa hantise
Vient m’écœurer parfois jusqu’en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l’azur.
Est-il moyen, ô Moi qui connais l’amertume,
D’enfoncer le cristal par le monstre insulté
Et de m’enfuir, avec mes deux ailes sans plume
(Stéphane Mallarmé)
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Posted in poésie | Tagué: (Stéphane Mallarmé), amer, banal, blancheur, bouche, crucifix, dormir, encens, ennuyé, fétide, galère, hôpital, horreur, infliger, jeune, las, moribond, nonchaloir, pourriture, réchauffer, respirer, rideau, saigner, se traîner, sournois, souvenir, tisane, triste, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2017

Les maisons croissent comme désirs,
Mais jette un regard en arrière :
A la place d’une blanche bâtisse,
Ce n’est plus que fumée fétide.
Ainsi toutes choses permutent,
Et s’élèvent imperceptiblement.
Orphée, tu perdis ton épouse —
Qui t’a dit : «Regarde en arrière» ?
Le visage recouvert de blanc,
En criant, dans le torrent je tombe.
On verra se pencher sur mon corps
Une fleur de ruisseau parfumée.
(Alexandre Blok)
Recueil: Le Monde terrible
Traduction:Pierre Léon
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Blok), épouse, bâtisse, corps, crier, croître, désir, fétide, fleur, fumée, imperceptiblement, maison, Orphée, parfumé, permuter, regard, ruisseau, s'élever, se pencher, tomber, torrent, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 août 2017

Je n’oublierai jamais, un soir d’été, dans un champ de foire,
au fond d’une baraque, devant laquelle s’agitait bruyamment,
parmi les lampions fétides,
une grosse femme soufflant dans un cornet à piston,
un homme à trois jambes, qui, tout souriant et satisfait,
montrait pour deux sous sa laideur.
Oui, il était fort aise, et il dit ce mot véritable :
Cela me fait gagner ma vie!
— Ô étoiles, ô ciel, ô Nature, qu’est-ce donc alors que la vie?
(Henri Cazalis)
Recueil: Le livre du Néant
Editions: Alphonse Lemerre
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Henri Cazalis), aise, étoile, baraque, champ, ciel, cornet, fétide, femme, foire, gagner, gros, homme, jambe, laideur, lampion, montrer, nature, oublier, piston, s'agiter, satisfait, souffler, sourire, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2017

L’Enfant prodigue
I
Chez celles dont l’amour est une orange sèche
Qui garde un vieux parfum sans le nectar vermeil,
J’ai cherché l’Infini qui fait que l’homme pèche,
Et n’ai trouvé qu’un Gouffre ennemi du sommeil.
— L’Infini, rêve fier qui berce dans sa houle
Les astres et les cœurs ainsi qu’un sable fin !
— Un Gouffre, hérissé d’âpres ronces, où roule
Un fétide torrent de fard mêlé de vin !
II
Ô la mystique, ô la sanglante, ô l’amoureuse
Folle d’odeurs de cierge et d’encens, qui ne sus
Quel Démon te tordait le soir où, douloureuse,
Tu léchas un tableau du saint-cœur de Jésus,
Tes genoux qu’ont durcis les oraisons rêveuses,
Je les baise, et tes pieds qui calmeraient la mer ;
Je veux plonger ma tête en tes cuisses nerveuses
Et pleurer mon erreur sous ton cilice amer ;
Là, ma sainte, enivré de parfums extatiques,
Dans l’oubli du noir Gouffre et de l’Infini cher,
Après avoir chanté tout bas de longs cantiques
J’endormirai mon mal sur votre fraîche chair.
(Stéphane Mallarmé)
Illustration: Sabin Balasa
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Posted in poésie | Tagué: (Stéphane Mallarmé), amour, amoureuse, bercer, calmer, chair, chanter, cierge, coeur, cuisse, encens, endormir, enfant prodigue, ennemi, erreur, fétide, folle, gouffre, infini, mal, mer, mystique, nectar, orange, parfum, pleurer, sanglante, séché, sommeil, torrent | Leave a Comment »