Posts Tagged ‘feuille’
Posted by arbrealettres sur 5 juin 2023

UN JOUR DE NAISSANCE
Mon coeur est comme un oiseau qui chantonne
Depuis son nid de roseaux frais;
Mon coeur est comme un pommier verdoyant,
Fléchissant sous les fruits épais;
Mon coeur est comme une coque arc-en-Ciel
Qui danse au fond de la marée;
Mon coeur est plus joyeux encore,
Car mon amour vient me chercher.
Qu’on me tisse un fideau de soie, de plumes,
De vair, teínté de violet vif,
Qu’on y brode colombes et grenades,
Et les cent yeux d’un paon oisif,
Qu’y perlent des pompons d’or et d’argent,
Des fleurs de lys, des feuilles d’if.
C’est la naissance de ma vie,
Car mon amour vient aujourd’hui.
(Christina Rossetti)
Recueil: Goblin Market and Other Poems
Traduction: de l’anglais par Clémentine Beauvais
Editions: Penguin Classics
Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Christina Rossetti), amour, arc-en-ciel, argent, épais, broder, chantonner, chercher, coeur, colombe, coque, danser, feuille, flachir, fleur, fond, frais, fruit, grenade, if, jour, joyeux, lys, marée, naissance, nid, oiseau, oisif, ommpon, or, paon, perler, plume, pommier, rideau, roseau, soie, teinter, tisser, vair, verdoyant, vif, violet, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juin 2023

Illustration
Foi d’arbre
Une halte entre terre et ciel
Vivant, comme les saints,
d’un peu d’eau, d’air,
terre et de lumière.
Abritant en ses branches
L’oiseau
Docile à la volonté des vents
Qui le caressent ou le cassent.
Ses feuilles le fuyant
Squelette seul et sec
Au coeur froid de l’hiver.
II résiste et il croit
– croix de bois –
A la promesse
De vie nouvelle
Colportée
Par son amie
L’hirondelle.
(Dominique Scheder)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Dominique Scheder), abriter, air, ami, arbre, bois, branche, caresser, casser, ciel, coeur, colporter, croire, croix, eau, feuille, foi, froid, fuire, halte, hirondelle, hiver, lumière, nouveau, oiseau, promesse, résister, saint, sec, seul, squelette, terre, vent, vie, vivant, volonté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2023

CHANT DE FEUILLE MORTE
Si j’eus un charme, il m’est ôté.
Une autre fut belle à côté,
Fut reine… et moi si pauvre ! si
Mais qui de la feuille a souci ?…
Hors l’aimer, je ne valais rien.
Il m’a quittée, il a fait bien :
On punit les pauvres ainsi.
Mais qui de la feuille a souci ?…
Pour quoi – si dur ! – ah ! pour quoi tant
L’aimé-je, comme si le temps
N’avait changé, n’avait noirci ?
Mais qui de la feuille a souci ?…
J’ai beau très tard errer, très loin,
Je ne sais pas l’aimer moins
D’un coeur brisé, d’un coeur transi.
Mais qui de la feuille a souci ?…
Dis-moi, le vent, dis-moi, la mer,
Dis-moi, la grand neige d’hiver,
La Mort est-elle par ici ?…
Mais qui de la feuille a souci ?…
(Marie Noël)
Recueil: Poètes d’aujourd’hui – Marie Noël
Editions: Pierre Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), aimer, à côté, ôter, beau, brise, changer, chant, charmé, coeur, dire, dur, errer, feuille, feuille morte, hiver, hors, ici, loin, mer, moins, mort, neige, noircir, pauvre, pourquoi, punir, quitter, reine, souci, tant, tard, temps, transi, valoir, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2023

Chant de rouge-gorge
Au mois de mai j’avais le cœur si grand
Que pour l’emplir je me suis en allée
Cherchant l’amour sans savoir quelle allée,
Pour le rencontrer, quel chemin on prend…
Rouge-gorge, au fond du bois incolore,
Au bout des sentiers dont il te souvient,
Du printemps, sais-tu s’il en reste encore ?
L’hiver vient…
J’allais, j’allais. Où trouver de l’amour ?
Au bas de la côte, au faîte, derrière ?
Au fond du bois, au bout de la rivière ?
Ici, là-bas, à ce prochain détour ?…
Rouge-gorge, au fond du bois incolore,
Au bout des sentiers dont il te souvient,
De l’été, sais-tu s’il en reste encore ?
L’hiver vient…
Quand je le vis, je n’osai pas à temps
M’en approcher ou lui faire une avance;
Je l’attendais ouvrant mon cœur immense…
Il n’est tombé qu’une goutte dedans…
Rouge-gorge, au fond du bois incolore,
Au bout des sentiers dont il te souvient,
Du soleil, sais-tu s’il en reste encore ?
L’hiver vient…
Est-ce là tout, cette goutte, est-ce tout ?
Je voudrais bien recommencer l’année,
La goutte d’eau qui m’était destinée,
Je voudrais bien la boire encore un coup…
Rouge-gorge, au fond du bois incolore,
Au bout des sentiers dont il te souvient,
Des feuilles, sais-tu s’il en reste encore ?
L’hiver vient…
Est-ce bien tout ?… Peut-être, dans un coin
Que j’oubliai, peut-être avant la neige,
Un peu d’amour encor le trouverai-je,
Peut-être ici, peut-être un peu plus loin…
Rouge-gorge, au fond du bois incolore,
Au bout des sentiers dont il te souvient,
Du bonheur, sais-tu s’il en reste encore ?
L’hiver vient…
(Marie Noël)
Recueil: Poètes d’aujourd’hui – Marie Noël
Editions: Pierre Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), aller, amour, année, attendre, avance, avant, été, bas, boire, bois, bonheur, bout, côte, chant, chemin, chercher, coeur, coin, coup, détour, derrière, destiner, emplir, encore, faîte, feuille, fond, goutte, grand, hiver, ici, immense, incolore, loin, mai, neige, oser, oublier, peut-être, prendre, printemps, prochain, recommencer, rencontrer, rester, rivière, rouge-gorge, s'approcher, s'en aller, savoir, se souvenir, sentier, soleil, tout, trouver, venir, voir, vouloir | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mai 2023

Une fois, presque à la fin de la journée,
elle (ma nourrice) m’a conduite très loin,
au bord du monde, dans un champ mystérieux
où nous avons coupé avec la faucille
de grandes fougères.
Je n’ai jamais retrouvé ce champ.
Il n’avait pas d’entrée.
Mais un bonheur était dedans,
sur le bord du soleil qui allait partir.
Comment étions-nous venues là
toutes les deux,
sans route ni sentier?
*
Quand viendra le soir, au bout des années
Où, l’épaule basse et les yeux rougis,
Je ne serai plus, traînante et fanée,
Qu’une vieille en trop qui vague au logis.
Alors, quand le jour hésite et décline,
Comme une étrangère à jamais qui part,
A jamais… alors, comme une orpheline
Dont le cri n’a plus d’abri nulle part,
Je m’en irai seule avec mon pauvre âge
Qui n’a plus ni chant, ni charme, ni fleur,
Je m’en irai seule à la mort sauvage,
Sans faire alentour ni bruit ni malheur.
J’irai retrouver le pré seul au monde
0ù je traversai, petite, un bonheur
Que nul autre pré ne sut à la ronde,
Le champ oublié de tous les faneurs;
Le champ égaré depuis mon enfance
Que les bois au fond de leur secret noir
Ont si loin serré dans un grand silence
Que nul sentier clair n’a su le revoir.
Là se tient la fleur qui n’est pas sortie
Pour d’autres que moi dans mon prime temps.
Peut-être en ce champ, derrière l’ortie,
Que l’oiseau de l’aube à mi-ciel m’attend?
J’entrerai dedans sans bouquet ni gerbe,
La fleur et l’oiseau perdus y seront.
Je m’enfermerai dans ma chambre d’herbe…
Ce que j’y viens faire, eux seuls le sauront.
…….
Pas à pas le temps faible qui persiste
A battre en mon coeur sans savoir pourquoi
Sortira du monde… Et les feuilles tristes
Qui meurent le soir tomberont sur moi.
(Marie Noël)
Recueil: Poètes d’aujourd’hui – Marie Noël
Editions: Pierre Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), abri, alentour, aller, année, attendre, aube, à jamais, à la ronde, âge, égaré, épaule, étranger, bas, battre, bois, bonheur, bord, bouquet, bruit, chambre, champ, chant, charmé, ciel, clair, coeur, conduire, couper, cri, décliner, dedans, enfance, entrée, entrer, faible, faire, faneur, fatigue, faucille, feuille, fin, fleur, fougère, gerbe, grand, hésiter, herbe, jour, journée, logis, loin, malheur, monde, mort, mourir, mystérieux, noir, nourrice, nulle part, oiseau, orphelin, ortie, oublier, partir, pas à pas, pauvre, perdu, persister, petit, pourquoi, presque, retrouver, revoir, rougir, route, s'en aller, s'enfermer, sauvage, savoir, secret, sentier, serrer, seul, silence, soir, soleil, sortir, temps, tomber, traîner, traverser, triste, vaguer, venir, vieux, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023

JE SUIS VERTICALE
Mais je voudrais être horizontale.
Je ne suis pas un arbre dont les racines en terre
Absorbent les minéraux et l’amour maternel
Pour qu’à chaque mars je brille de toutes mes feuilles,
Je ne suis pas non plus la beauté d’un massif
Suscitant des Oh et des Ah et grimée de couleurs vives,
Ignorant que bientôt je perdrai mes pétales.
Comparés à moi, un arbre est immortel
Et une fleur assez petite, mais plus saisissante,
Et il me manque la longévité de l’un, l’audace de l’autre.
Ce soir, dans la lumière infinitésimale des étoiles,
Les arbres et les fleurs ont répandu leur fraîche odeur.
Je marche parmi eux, mais aucun d’eux n’y prête attention.
Parfois je pense que lorsque je suis endormie
Je dois leur ressembler à la perfection —
Pensées devenues vagues..
Ce sera plus naturel pour moi, de reposer.
Alors le ciel et moi converseront à coeur ouvert,
Et je serai utile quand je reposerai définitivement:
Alors peut-être les arbres pourront-ils me toucher,
et les fleurs m’accorder du temps.
(Sylvia Plath)
Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Traduction: Françoise Morvan et Valérie Rouzeau
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Sylvia Plath), absorber, accorder, amour, arbre, attention, audace, étoile, beauté, briller, ciel, coeur, comparer, converser, couleur, définitivement, devenir, endormi, feuille, fleur, frais, grimer, horizontal, immortel, infinitésimal, longévité, lumière, manquer, marcher, massif, maternel, minéral, naturel, odeur, ouvert, parfois, pensée, penser, perfection, petit, prêter, racine, répandre, reposer, ressembler, saisissant, se reposer, se toucher, susciter, temps, terre, toucher, utile, vague, vertical, vif, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023

DU FEU D’ESPOIR DE CHAQUE JOUR
Qu’elles viennent ces choses
Dont mon coeur fait des roses !
Des roses sans épines
Parées de feuilles fines,
Puis, encor, du muguet…
…Et du myosotis
Ah ! c’est le paradis
Dans mon âme aux aguets…
Qu’elles viennent ces choses
Dont mon cœur fait des roses !
Des roses sans épines,
Parées de feuilles fines
Et tant de pâquerettes
Avec des violettes
Et du lilas de Mai,
Toujours si parfumé !
Qu’elles viennent ces choses
Dont mon coeur fait des roses !
Des roses sans épines,
Parées de feuilles fines
Des fontaines d’eau claire,
Des ruisseaux transparents
D’innombrables torrents
Qui chantent pour me plaire…
(Rosa Burel)
Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Rosa Burel), aguets, âme, épine, chanter, chose, clair, coeur, eau, espoir, faire, feu, feuille, fin, fontaine, jour, lilas, mai, muguet, myosotis, paradis, parer, parfumer, pâquerette, plairer, rose, ruisseau, transparent, venir, violette | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023

Illustration: Olga Guyot
SUR DES SENTIERS D’AUTOMNE
Partir sur des sentiers d’automne
Quand chantent encor les oiseaux
Les feuilles et les ruisseaux
Même par un ciel qui moutonne…
J’aimerais l’offrir à mon âme
Ce souffle expirant de beauté
Et rayonnant comme une flamme,
Avant que ne me fût ôté
De vivre intensément mon heure
De lumière et d’immense paix
Que cherche mon coeur à jamais
Pour en éclairer ma demeure.
(Rosa Burel)
Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Rosa Burel), aimer, automne, âme, éclairer, ôter, beauté, chanter, chercher, ciel, coeur, demeure, expirer, feuille, flamme, heure, immense, intensément, jamais, lumière, moutonner, offrir, oiseau, paix, partir, rayonner, ruisseau, sentier, souffle, vivre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023

Chaque soir laissez la porte entrouverte,
il se pourrait qu’un souffle d’air veuille entrer
et avec lui peut-être un papillon de nuit, une feuille
tant de choses peuvent renaître
si le temps se promène à son gré
dans le noir des chambres
et s’attarde sur un miroir ou dessine
dans la tête de celui qui dort une autre pensée
le temps n’aime pas les portes
qui se referment pour se rouvrir au matin
comme si l’homme depuis toujours
disposait des heures qui tournent.
(Claude Esteban)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Claude Esteban), aimer, air, chambre, chose, dessiner, disposer, dormir, entrer, entrouvert, feuille, gré, heure, homme, laisser, matin, miroir, noir, nuit, papillon, pensée, porte, renaître, s'attarder, se promener, se refermer, se rouvrir, soir, souffle, tête, temps, toujours, tourner, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023

Illustration: Nadav Kander
PRIÈRE
Qu’on me laisse partir à présent
Je pèserais si peu sur les eaux
J’emporterais si peu de chose
Quelques visages le ciel d’été
Une rose ouverte
La rivière est si fraîche
La plaie si brûlante
Qu’on me laisse partir à l’heure incandescente
Quand les bêtes furtives
Gagnent l’ombre des granges
Quand la quenouille
Du jour se fait lente
Je m’étendrais doucement sur les eaux
J’écouterais tomber au fond
Ma tristesse comme une pierre
Tandis que le vent dans les saules
Suspendrait mon chant
Passants ne me retenez pas
plaignez-moi
Car la terre n’a plus de place
pour l’étrange Ophélie
On a scellé sa voix on a brisé le vase
De sa raison
Le monde m’assassine et cependant
Pourquoi faut-il que le jour soit si pur
L’oiseau si transparent
Et que les fleurs
S’ouvrent à chaque aurore plus candides
Ô beauté
Faisons l’adieu rapide
Par la rivière par le fleuve
Qu’on me laisse à présent partir
La mer est proche je respire
Déjà le sel ardent
Des grandes profondeurs
Les yeux ouverts je descendrais au cœur
De la nuit tranquille
Je glisserais entre les arbres de corail
Écartant les amphores bleues
Frôlant la joue
Enfantine des fusaïoles
Car c’est là qu’ils demeurent
Les morts bien-aimés
Leur nourriture c’est le silence la paix
Ils sont amis
Des poissons lumineux des étoiles
Marines ils passent
Doucement d’un siècle à l’autre ils parlent
De Dieu sans fin
Ils sont heureux
Ô ma mémoire brise-toi
Avant d’aller troubler le fond
De l’éternité
Ainsi parle Ophélie
Dans le jardin désert
Et puis se tait toute douleur
La rivière scintille et fuit
Sous les feuilles
Le vent seul
Porte sa plainte vers la mer
(Anne Perrier)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Anne Perrier), adieu, aller, ami, amphore, arbre, ardent, assassiner, à présent, écarter, écouter, été, éternité, étoile, étrange, bête, beauté, bien-aimé, bleu, brûler, briser, candide, chant, ciel, coeur, corail, désert, demeurer, descendre, Dieu, douleur, doux, eau, emporter, enfantin, faire, feuille, fin, fleur, fleuve, fond, frais, frôler, fuir, furtif, gagner, glisser, grange, heure, heureux, incandescent, jardin, joue, jour, laisser, lent, lumineux, marin, mémoire, mer, monde, mort, nourriture, nuit, oiseau, ombre, Ophélie, ouvert, ouvrir, paix, parler, partir, passant, passer, peser, peu, pierre, place, plaie, plaindre, plainte, poisson, porter, prière, proche, profondeur, pur, quenouille, raison, rapide, respirer, retenir, rivière, rose, s'étendre, s'ouvrir, saule, sceller, scintiller, se taire, sel, seul, siècle, silence, suspendre, terre, tomber, tranquille, transparent, tristesse, troubler, vase, vent, visage, voix, yeux | Leave a Comment »