Posts Tagged ‘fin du monde’
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2020

COORDONNÉES
Nous nous rechercherons
Jusqu’à la fin du monde
Las de n’avoir jamais été
Au bon moment
Sur le quai qu’il fallait
Et d’avoir parcouru
Les villes de la terre
Et les saisons de l’homme
Mais nous avons forcé
Les yeux à regarder
Et l’esprit à se tendre
Par acquit de conscience
Car nous savons très bien
Que rien ne sert de rien
Une fois établie
La courbe de nos vies
Si désespérément
Parallèles.
(Gilles Vigneault)
Illustration: Odd Nerdrum
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Posted by arbrealettres sur 2 février 2019
l’araignée familière
attend la fin du monde
elle a déjà conquis
le silence des astres
un frisson de lumière
annonce le désastre
et la chute des ombres
la fileuse a rompu
le fil de la mémoire
(Jean-Claude Pirotte)
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Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2018

FIN DU MONDE
Ce qui enveloppa le monde pour finir,
ce fut un grand ricanement.
Ricanement d’une résonance profonde.
On sentait que ça venait de loin et que ça irait partout.
Mais savoir qui ricanait : le créateur, le destructeur ?
Absolument impossible à dire.
En tout cas,
ce fut déprimant pour ceux qui attendaient
la juste trompette des anges.
(Norge)
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Posted by arbrealettres sur 27 juin 2018
Dérive en rouge
Parce que chaque mot cache une fin du monde
et que l’ombre rend plus vive la lumière
la vie belle de sa blessure rouge
flamboie de tristesses éparpillées
Un rouge exubérant à en mourir
un rouge à aimer sans prendre souffle
à boire comme un merveilleux poison
Le rouge de mon amour me brûle si fort
Le flamboyant rouge au silence violent
feu de joie ou sacrifice sanglant
le flamboyant carnivore suce le sang de l’été
mon coeur en fait autant, j’en suis maculée
Nous sommes comme des amants voraces
Qui me dira qu’il n’est pas beau de pleurer
qui me dira de me livrer dans l’instant vermeil
et pourquoi le sang tenace de l’été renaît
dans l’orgasme du flamboyant
Un pétale deux pétales trois pétales
rouge sang rouge vulve rouge Ogou
Tu dérives ma fille, tu dérives et t’emmêles
point de garde fou dans la saison du flamboyant
La passion est rouge, rouge et mouvante
elle exulte au coeur de l’été en chute libre
Et mon désir sans aucune honte me colle au corps
omniprésent omnivore affamé d’instants multicolores
Le rouge flamboyant dans mes veines réclame son dû
comme les lèvres dévorantes d’un été scandaleux
(Kettly Mars)
Illustration: Bogdan Prystrom
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Posted in poésie | Tagué: (Kettly Mars), aimer, été, blessure, boire, cacher, chute, coller, corps, dérive, désir, dévorant, fin du monde, flamboyant, flamboyer, honte, lèvres, lumière, ombre, orgasme, poison, renaître, rouge, sang, scandaleux, souffle, tristesse | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 mai 2018

laisser faire
ne fait pas de bruit
se taire
ne fait pas de bruit
mais tout ce silence
de tous ceux qui se taisent
fait un bruit à ne plus vivre
mentir ne fait pas de bruit
mais mentir mentir sur mentir
finit par faire un bruit à ne plus
s’entendre
un bruit de fin du monde
(Henri Meschonnic)
Illustration: Zdzislaw Beksinski
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Posted by arbrealettres sur 22 septembre 2017

La vallée blanche
Peu de chose à voir dans cette vallée
quelques lignes, beaucoup de blanc
c’est une fin de monde, ou bien un commencement
peut-être le retrait des glaces du quaternaire
jusqu’à présent
nulle vie, nul bruit de vie
pas même un oiseau, pas même un lièvre
rien
que le vagissement du vent
pourtant l’esprit se meut ici à l’aise
avance dans le vide
respire
et ligne après ligne
quelque chose comme un univers
se dessine
sans trop vouloir nommer
sans briser l’immensité du silence
discrètement, secrètement
quelqu’un dit
je suis ici
ici, je commence
(Kenneth White)
Découvert chez Lara ici
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 16 mars 2017

Aux marches du palais
Aux marches du palais.
Aux marches du palais.
Y a une tant belle fille, Lonla,
Y a une tant belle fille.
Elle a tant d’amoureux.
Elle a tant d’amoureux.
Qu’elle ne sait lequel prendre, Lonla.
Qu’elle ne sait lequel prendre.
C’est un p’tit cordonnier.
C’est un p’tit cordonnier.
Qu’a z’eu la préférence, Lonla.
Qu’a z’eu la préférence.
C’est en la l’y chaussant.
C’est en la l’y chaussant.
Qu’il en fit la demande, Lonla.
Qu’il en fit la demande.
La belle si tu voulais.
La belle si tu voulais.
Nous dormirions ensemble, Lonla.
Nous dormirions ensemble.
Dans un grand lit carré.
Dans un grand lit carré.
Couvert de teille blanche, Lonla.
Couvert de teille blanche.
Aux quatre coins du lit.
Aux quatre coins du lit.
Un bouquet de pervenches, Lonla.
Un bouquet de pervenches.
Dans le mitan du lit.
Dans le mitan du lit.
La rivière est profonde, Lonla.
La rivière est profonde.
Tous les chevaux du Roi.
Tous les chevaux du Roi.
Pourraient y boire ensemble, Lonla.
Pourraient y boire ensemble.
Et nous y dormirions.
Et nous y dormirions.
Jusqu’à la fin du monde, Lonla.
Jusqu’à la fin du monde.
(Anonyme XVIII ème)
Illustration: Louis Toffoli
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Posted by arbrealettres sur 1 février 2017

PETITE FIN DU MONDE
Oh ! Oh !
Les oiseaux
morts
Les oiseaux
les colombes
nos mains
Qu’est-ce qu’elles ont eu
qu’elles ne se
reconnaissent plus
On les a vues autrefois
Se rencontrer dans la pleine clarté
se balancer dans le ciel
se côtoyer avec tant de plaisir et se connaître
dans une telle douceur
Qu’est-ce qu’elles ont maintenant
Quatre mains sans plus un chant
que voici mortes
désertées
J’ai goûté à la fin du monde
et ton visage a paru périr
devant ce silence de quatre colombes
devant la mort de ces quatre mains
Tombées
en rang côte à côte
Et l’on se demande
A ce deuil
quelle mort secrète
quel travail secret de la mort
par quelle voie intime dans notre ombre
où nos regards n’ont pas voulu descendre
La mort
a mangé la vie aux oiseaux
a chassé le chant et rompu le vol
à quatre colombes
alignées sous nos yeux
de sorte qu’elles sont maintenant
sans palpitation
et sans rayonnement de l’âme.
(Hector de Saint-Denys Garneau)
Illustration: Bénédicte Pontet
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Posted by arbrealettres sur 11 août 2016

Limites
Il est une ligne de Verlaine dont je ne vais plus me souvenir,
Il est une rue proche interdite à mes pas,
Il est un miroir qui m’a vu pour la dernière fois,
Il est une porte que j’ai fermée jusqu’à la fin du monde.
Parmi les livres de ma bibliothèque (je les vois)
Il en est un que je n’ouvrirai plus.
Cet été, je vais avoir cinquante ans;
La mort me ronge et me ruine, incessante.
(Jorge Luis Borges)
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Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2016
En fin de soirée, la montée de l’écoeurement est un phénomène inévitable.
Il y a une espèce de planning de l’horreur.
Enfin, je ne sais pas; je pense.
L’expansion du vide intérieur.
C’est cela.
Un décollage de tout événement possible.
Comme si vous étiez suspendu dans le vide,
à équidistance de toute action réelle,
par des forces magnétiques d’une puissance monstrueuse.
Ainsi suspendu,
dans l’incapacité de toute prise concrète sur le monde,
la nuit pourra vous sembler longue.
Elle le sera, en effet.
Ce sera, pourtant, une nuit protégée;
mais vous n’apprécierez pas cette protection.
Vous ne l’apprécierez que plus tard,
une fois revenu dans la ville,
une fois revenu dans le jour,
une fois revenu dans le monde.
Vers neuf heures,
le monde aura déjà atteint son plein niveau d’activité.
Il tournera souplement, avec un ronflement léger.
Il vous faudra y prendre part, vous lancer
un peu comme on saute sur le marchepied d’un train
qui s’ébranle pour quitte
Une fois de plus, vous attendrez la nuit –
qui pourtant, une fois de plus,
vous apportera l’épuisement, l’incertitude et l’horreur.
Et cela recommencera ainsi,
tous les jours,
jusqu’à la fin du monde.
(Michel Houellebecq)
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Houellebecq), écoeurement, épuisement, expansion, fin du monde, gare, horreur, inévitable, incertitude, intérieur, magnétique, monde, nuit, protection, soirée, suspendu, tourner, vide | Leave a Comment »