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Posts Tagged ‘fjord’

L’eider (Henrik Ibsen)

Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2020



Illustration 
    
L’eider

L’eider habite la Norvège ;
c’est là qu’il réside au bord du fjord bleu de plomb.

Il arrache de son sein le moelleux duvet, et bâtit son nid chaud et tiède.
Mais le pêcheur du fjord avec son pic d’acier trempé s’en vient dépouiller le nid jusqu’au dernier flocon.

Si le pêcheur est cruel, l’oiseau a la chaleur ; de nouveau il se dénude le sein.
Et qu’on le pille encore, il revêt tout de même de nouveau son nid dans un recoin bien caché.

Mais que l’on ravisse son troisième, son dernier trésor, il déploie ses ailes par une nuit de printemps.
Il fend la brume, poitrine ensanglantée ; vers le sud, vers le sud pour une côte ensoleillée !

(Henrik Ibsen)

 

Recueil: Poèmes
Traduction: Régis Boyer
Editions: Les Belles Lettres

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Je sentais un cri infini (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020



Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait —
tout d’un coup le ciel devint rouge sang je m’arrêtai, fatigué, et m’appuyai sur une clôture —
il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville —
mes amis continuèrent, et j’y restai, tremblant d’anxiété —
je sentais un cri infini qui se passait à travers l’univers et qui déchirait la nature.

(Edvard Munch)

Illustration: Edvard Munch

 

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J’ai senti un cri infini (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 14 février 2020



Illustration: Edvard Munch
    
Je me promenais sur un sentier avec deux amis.
Le soleil se couchait.

Tout à coup, le ciel est devenu rouge sang.
Je me suis arrêté, épuisé me suis appuyé sur une clôture,
il y avait du sang et des langues de feu
au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville.

Mes amis ont continué,
et je suis resté là, tremblant de peur.

J’ai senti un cri infini
qui passait à travers l’univers.

***

eg gik bortover veien med to venner – solen gik ned –
Jeg følte som et pust av vemod –
Himmelen ble plutselig blodig rød –
Jeg stanset, lænede meg til gjerdet mat til døden –
så ut over de flammende skyerne som blod og sværd over den blåsvarte fjord og by –
Mine venner gik videre –
jeg sto der skjælvende av angst –
og følte et stort uendelig skrik gjennom naturen.

(Edvard Munch)

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LE LIVRE DU POURQUOI (Robert Sabatier)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2019



 

Edmund Dulac dreamer_of_dreams_p

LE LIVRE DU POURQUOI

Quand vint l’été, son soleil et ses mouches,
Je savourais des mots, je savourais
Le plaisir d’être — oubliant les microbes
Et la morsure et la lèpre et le vent.

Sur le versant du fjord, amère étoile
Se dissolvant au soleil de minuit,
J’imaginais de longues nuits polaires
Tandis qu’un ours léchait ma peau, ma peau.

J’aimais les corps, leur nudité sans herbe,
Le doute aussi trop prompt à me trahir
Et je luttais pour un muscle, une artère,
Un morceau d’ongle oublié par les jours.

(Robert Sabatier)

Illustration: Edmund Dulac

 

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La flûte d’écorce (Marie Dauguet)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017



Illustration: Josette Bardoux 
    
La flûte d’écorce

Voici chanter sur la lande déserte
La flûte acide et verte,
Et danser dans le vent, dessous
L’ambre remuante des pins, les boucs,
Les gnomes et les loups-garous.

Parmi la bruyère rien qu’une hutte
Et rien qu’une âpre flûte
De bois suintant la sève et l’eau
Et brisant ses chansons en clairs morceaux
A l’abri maigre des bouleaux;

La flûte fraîche comme de la glace
Dont la chanson se casse
– Ainsi les pins que le gel mord. –
Aux doigts du vieux berger jeteur de sorts,
Fait sauteler les boucs sur les rochers des fjords.

(Marie Dauguet)

 

 

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Iseut (Paol Keineg)

Posted by arbrealettres sur 24 mai 2017



Alain Delafosse  Izenah

Iseut, comme une levée de galets,
comme une île à chèvres et à cormorans qui tiendrait
boutique en avant des terres,
ô mon île aux chevaux dans le chenal du temps.
Iseut millénaire polie par la mitraille des pluies,
je n’ai pas parcouru tes lichens, tes falaises compliquées,
pas encore, pas assez,
tes alluvions, tes allusions, tes digues
et le charivari du varech, la pourpre des îles, les naufragés,
et l’eau étrillée dans les trous à langoustes, les dundees et les mouettes,
Kerroc’h, Kerradenn, Keravel, tous les lieux d’Iseut
que je ne connais pas après des siècles à la varlope et au rabot,
mille kilomètres de lambeaux, de tronçons que je cours de la bouche,
et au fond de tous les grands fjords gouvernés par des maisons fortes
croissent en plein champ mimosas, fuschias et palmiers phénix.

(Paol Keineg)

Illustration: Alain Delafosse  

 

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À Annick (Jean-Claude Demay)

Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2017



À Annick

Ses yeux sont bleus et verts tels les ciels quand il neige
Ses cils pareils à la splendeur des roses tendres
Et son regard profond mène aux fjords de Norvège
Aux nirvanas ouverts qui ne cessent d’attendre

Le flux des océans et le ressac des mers
Ceux qui nous reviendraient des plus anciens âges
Du temps où l’amour fol régnait sur cette terre
Tout comme les édens de tendresses sauvages

Je t’aime à l’infini des voies lactées futures
Ensemble nous suivrons le chemin de la vie
À l’instar de tous les amoureux qui se turent

Enlacés l’un à l’autre au bonheur qu’ils connurent
À contempler à deux l’aube des éclaircies
Et les mille soleils illuminant les nuits

(Jean-Claude Demay)

Illustration

 

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