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Si j’étais simplement un sapin de la forêt (Nils Collett Vogt)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Si j’étais simplement un sapin de la forêt

C’est maintenant tard en automne,
l’air ne vibre plus,
l’air reste silencieux et voit
de son regard froid, bleu glacé,
les jeunes bouleaux droits,
aubes jaunes brillant
dans l’église de la forêt.

Quand vient la tempête hivernale,
toute la forêt tremble,
les cierges jaunes de l’autel
s’éteignent au premier frisson,
les feuilles s’envolent, flammèches,
l’air pâlit, et la neige tombe,-
alors les grands sapins,
comme de noirs drapeaux, murmurent
dans les salles de la forêt.

Et alors je vais en forêt,
j’écoute le murmure du vent
glisser dans les cimes vieillies,
gémir sur la montagne sombre,
si ténébreuse, là-haut.
Et je pense en moi-même :
tu n’es pas lumière terrestre
qu’éteint le premier coup de vent.

Si j’étais seulement un sapin de la forêt,
quand vient la tempête hivernale,
l’air pâlit, et la neige tombe,
les salles des forêts murmurent
comme un drapeau oscillant, loin,
guettant l’été pour reverdir !

(Nils Collett Vogt)

Découvert ici: https://eleonoreb.wordpress.com/

Illustration

 

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Au tribunal d’amour, après mon dernier jour… (Théodore Agrippa d’Aubigné)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022




    
Au tribunal d’amour, après mon dernier jour…

Au tribunal d’amour, après mon dernier jour,
Mon coeur sera porté diffamé de brûlures,
Il sera exposé, on verra ses blessures,
Pour connaître qui fit un si étrange tour,

À la face et aux yeux de la Céleste Cour
Où se prennent les mains innocentes ou pures ;
Il saignera sur toi, et complaignant d’injures
Il demandera justice au juge aveugle Amour :

Tu diras : C’est Vénus qui l’a fait par ses ruses,
Ou bien Amour, son fils : en vain telles excuses !
N’accuse point Vénus de ses mortels brandons,

Car tu les as fournis de mèches et flammèches,
Et pour les coups de trait qu’on donne aux Cupidons
Tes yeux en sont les arcs, et tes regards les flèches.

(Théodore Agrippa d’Aubigné)

Recueil: Poèmes par coeur
Traduction:
Editions: Seghers

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Âme dans l’Ignorance (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2021



    

Âme dans l’Ignorance

Âme dans l’Ignorance, éveille-toi de sa stupeur.
Flammèche du feu-du-monde, étincelle de Divinité,
exalte ton mental et ton coeur dans la splendeur.
Soleil dans l’obscurité, recouvre ton éclat.
Une, universelle, embrassant la création,
cesse de tourner sur la roue avec l’inconsciente Nature,
sens-toi née de Dieu, connais-toi immortelle.
Hors du temps, recouvre ton existence éternelle.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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A l’abri du vent (Inger Christensen)

Posted by arbrealettres sur 22 septembre 2020




Illustration: ArbreaPhotos
    

A l’abri du vent, on peut entendre l’herbe pousser –
un léger roulement de tambour par le bas, le faible
grondement de millions de flammèches, c’est ainsi
qu’on entend l’herbe pousser.

(Inger Christensen)

 

Recueil: Il pleut des étoiles dans notre lit : Cinq poètes du Grand Nord
Traduction:
Editions: Gallimard

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Démarche doucine (Werner Lambersy)

Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2020



Démarche doucine
tu marches flammèche
créole crépuscule
aux jupons superposés
Longue étirée fauve
corolle ouverte
aux félines caresses
Chanel
Tu t’éloignes
et les prothèses du néon
boitent dans la nuit

(Werner Lambersy)

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Chanson des mille et une (Bernard Lorraine)

Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020



Chanson des mille et une

Il en a connu mille et une
Qui couraient la bonne fortune
Feux follets aussi peu fidèles
Que l’hirondelle.

Passèrent des blondes des brunes
Des peaux de lait des seins de prunes
Des chevelures à flammèches
Des teints de pêches.

Un soir de brume il en vint une
Avec des yeux tachés de lunes
Qui ne demandait que sa route
Une entre toutes.

Alors il comprit que chacune
N’avait été que fleur d’écume
Et lui posa son, pour aumône,
Coeur dans la paume.

(Bernard Lorraine)

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RÉCONFORTEZ (Itzhak-Leibush Peretz)

Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2019




    
RÉCONFORTEZ

Réconfortez mon peuple, il lui faut réconfort
Faites son coeur plus ferme et son esprit plus fort,
Ne soyez pas le vent qui éteint la flammèche,
Attisez-la plutôt, car la nuit est poison!
Versez de l’huile encore, époussetez la mèche,
Car la nuit est venin et le sommeil est mort !
Réconfortez mon peuple, il lui faut réconfort.

Faites son coeur plus ferme et plus fort son esprit!
L’on a vu s’embraser déjà plus d’une nuit
Être victorieux déjà plus d’un combat
Où le drapeau jamais de nos mains ne tomba!
Il se dresse – aussi fort que muraille de fer
Dans le chaos de mer dont bouillonnent les lames,
Ô faites fort mon peuple et soufflez sur sa flamme !

Ô faites fort mon peuple et qu’il ne s’affaiblisse !
Que les forces de vie radieuses jaillissent
En colonne de feu dans la nuit qui surgit!
La nuit chante, veillant le jour comme vigie !
Décochez, flèche d’or, son rayon lumineux
Pour saluer là-haut la colonne de feu!
Réconfortez mon peuple, il lui faut réconfort,
Faites son coeur plus ferme et son esprit plus fort!

(Itzhak-Leibush Peretz)

 

Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard

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Tombent lentement (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 23 juin 2018



 

    

tombent
lentement
de lourds flocons
éclairés soudain
par une vive
lumière

la féerie
de ces milliers
et milliers
de flammèches or
qui scintillent
et papillonnent
en descendant
du ciel

(Charles Juliet)

 

Recueil: L’Opulence de la nuit
Traduction:
Editions: P.O.L.

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DANSE DES FLAMMÈCHES (Attila József)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2018



Illustration: Berthe Morisot
    
DANSE DES FLAMMÈCHES

Meule de feu, je voltige
Autour de toi, en flammèches.
En boitillant je jaillis
De tes douces tiges courbes.
Et hop ! du bout de ton nez,
Je te souris, mon amour.
Et le crépuscule arrive,
Drapé dans sa houppelande,
Gardant en sa pipe fraîche
Tes fretins de flammes qui
Me giflent sur les deux joues.
Accroupie es-tu, coquine ?
Et voilà que le buisson
Jette au loin ta jupe rouge
Dont tu l’as, impertinente,
Couvert pour te joindre à moi.
Rentre tes cornes de feu,
Étends-toi sur l’herbe tendre,
Pour que ton corps brun je puisse
L’oindre d’entière blancheur.

(Attila József)

 

Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus

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L’OISEAU DE FEU AUX FLAMMÈCHES (Hwang Ji-u)

Posted by arbrealettres sur 1 juin 2018




    
L’OISEAU DE FEU AUX FLAMMÈCHES

J’ai hurlé au milieu du feu
A l’aide!
Je veux vivre
Pardonnez-moi une seule fois
Je ne suis pas mort dans le feu et j’ai pleuré

Ce que je ne peux plus supporter
Ce que je ne peux plus vénérer
Je l’ai bien
Reconnu
J’ai agité brusquement les ailes.

En me cognant les ailes à un au-delà du monde
une voix qui m’appelait
Je l’ai entendue. Je
M’anéantirai
Je l’ai promis.

En tombant en tas de cendres
Dans le tas de cendres
Ne pas renaître en chair
Ne pas naître encore
Vase d’argile sur le point de se briser

En repliant mes ailes moi,
Vers la mer d’aurore

Vers le pays du matin où je rêve de voler
J’ai reposé ma tête
Vers une fenêtre haute qui attend quelques heures
le lever du soleil.

(Hwang Ji-u)

 

Recueil: DE L’HIVER-DE-L’ARBRE AU PRINTEMPS-DE-L’ARBRE Cent poèmes __..
Traduction: Kim Bona
Editions: William Blake & co

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