Il n’y a dans une vie que quatre ou cinq événements fondateurs,
quatre ou cinq jaillissements de l’absolu.
Ton sourire est un de ces événements
qui enflamment la nuit où je m’en vais confiant.
(Christian Bobin)
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022
Il n’y a dans une vie que quatre ou cinq événements fondateurs,
quatre ou cinq jaillissements de l’absolu.
Ton sourire est un de ces événements
qui enflamment la nuit où je m’en vais confiant.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020
RYTHMES
Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos
Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna
L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue
Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace
Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes
Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie
Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança
De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant
La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure
Et se mira
Dans le destin
Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre
Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies
S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini
Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile
Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau
Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants
Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu
Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies
Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit
Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit
Faiseur d’images
Le souffle veille
De pesanteur
Le corps fléchit
Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie
L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir
Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes
Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan
Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur
Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
(Andrée Chedid)
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Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020
Illustration: Elisabeth Gecius
AU CIEL
Déjà enfant je voulais visiter le ciel
J’ai réussi à l’atteindre grâce
aux poèmes
aux avions
et aux rêves
si je meurs je pense déménager vers la région bleue
déjà je m’emploie à organiser mon séjour éternel
avec son fondateur
plus qu’un impatient j’attends mon arrivée.
Dieu qui nous connaît tous et comprend mon désir
ne permettra pas que je reste errer sur terre pour l’éternité
couvert de vers qui de mon vivant n’ont jamais montré
la moindre affection pour mon humanité.
(Blanca Castellón)
Recueil: ITHACA 584
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache /
Editions: POINTS
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Posted by arbrealettres sur 25 juin 2018
Illustration
La beauté est le dernier obstacle
à opposer aux dictatures
elle est irréductible aux lois
en cela que sa loi se réduit
au besoin qu’on en ressent
La liberté est l’espace qu’elle exige
pour son ambassade
l’espérance, si amère soit-elle,
en demeure la forme initiale
et primitive
L’amour, si désespéré soit-il,
en reste le fondement principal
La beauté n’a pas de visage
et peut les prendre tous sans rien
changer à sa nature propre
son mystère est fraternel, son
énergie originelle et fondatrice
(Werner Lambersy)
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Posted by arbrealettres sur 14 mai 2018
Illustration: Alfred Stevens
La jeune veuve
Soudain vieillie en son combat
la jeune femme sur qui tombe la mort
comme guerre sur l’aurore.
Elle est la clé d’une mutinerie
contre la vie, celle aux seins de voiles,
capitaine au long cours d’amour
à la cuisse de chair,
peuplée
de cratères et d’orages fondateurs.
Elle porte son mal ravaudé
de fantasmes et son enfer
d’un ciel sans heures
celle du jamais, du jadis et du jasmin
la jeune femme sur qui tombe la mort
comme grêle au printemps
celle du toujours, du parfait, du regret
arraisonnée au port de l’absolu
nue soudain en sa défaite.
(Claudine Helft)
Posted in poésie | Tagué: (Claudine Helft), absolu, amour, arraisonner, aurore, capitaine, chair, clé, combat, cours, cratère, cuisse, défaite, enfer, fantasme, fondateur, grêle, guerre, jamais, jasmin, jeune, jeune femme, mal, mort, mutinerie, nu, orage, parfait, peupler, port, printemps, regret, sein, soudain, tomber, veuf, vie, vieillir, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 avril 2018
Illustration: Béatrice Douvre
Muraille du rien fondateur.
Lèvres aux gamelles abreuvées.
Je dormirai sur les paillasses molles,
lentement alanguie, doucement préférée.
Là, les jarres seront closes,
les chandelles immenses de clarté.
(Béatrice Douvre)
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Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2017
Illustration: René Baumer
Pourquoi serions-nous les premiers ?
Le poème en nous arrachant à l’orgueil
réalise ce miracle,
reprendre un geste immémorial,
en faire un geste fondateur.
(Pierre Dhainaut)
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