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Poésie

Posts Tagged ‘fouillis’

Le maître fait de ses paroles (Georges Bonnet)

Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2022



Le maître fait de ses paroles
pliées à son gré
un souple vêtement où il s’abrite
puis se délie des enfants
rendus au jour Chaque route
est devenue promesse la lumière
déborde d’un fouillis de tremblements
Quelqu’un a dessiné sur la vitre
des signes maladroits
Dans une corbeille des fruits
cueillis se complaisent
dans une félicité antérieure

(Georges Bonnet)

 

 

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J’aspire à m’enfouir sous les arbres (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020



Illustration: Karen L’Hemeury  
    
J’aspire à m’enfouir sous les arbres. Je suis
Comme ces animaux sauvages que des hommes

Ont pris, saisis, traînés dans la ville où nous sommes,
Et qui, dans une cage enfermés tristement,
Voyant la face humaine avec étonnement,
Font tous les mouvements d’un serpent qui se sauve,
A travers les barreaux passent leur museau fauve,
Et sombres, effarés, pensifs, cherchent à voir
Quelque taillis épais, quelque buisson bien noir,
Un trou profond caché dans un fouillis champêtre,
Où tout a coup dans l’ombre ils puissent disparaître

(Victor Hugo)

 

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L’automne de l’enfance est à jamais perdu (Jean-Claude Pirotte)

Posted by arbrealettres sur 13 février 2019



l’automne de l’enfance
est à jamais perdu
dans un un fouillis d’images
de linges déchirés
et d’arbres foudroyés

les cauchemars nous guident
par des sentes obscures
si nous levons les yeux
la foudre nous aveugle

(Jean-Claude Pirotte)

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DOULEUR DES CHOSES QUE J’IGNORE (Salvatore Quasimodo)

Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2019




    
DOULEUR DES CHOSES QUE J’IGNORE

Fouillis de racines noires et blanches,
odeur de levure et lombrics,
entaillée par les eaux la terre.

Douleur naissante des choses que j’ignore:
non seulement mourir une fois
mais tout le temps sentir peser sur le coeur
avec l’herbe une motte de terre.

***

DOLORE DI COSE CHE IGNORO

Fitta di bianche e di nere radici
di lievito odora e lombrichi,
tagliata dall’acque la terra.

Dolore di cose che ignoro
mi nasce: non basta una morte
se ecco piu volte mi pesa
con l’erba, sul cuore una zolla.

(Salvatore Quasimodo)

 

Recueil: Et soudain c’est le soir
Traduction: Patrick Reumaux
Editions: Librairie Elisabeth Brunet

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Regains (Patrice de La Tour du Pin)

Posted by arbrealettres sur 1 août 2018



Regains

Regains… tout le reste de la plaine est fauché;
Ce vague de l’esprit qui rôdait sur les chaumes
S’en ira balayé par le vent; le fantôme
De l’éternelle inquiétude est desséché.

Regains… je vais pouvoir nager dans le vert tendre
Des prairies, le fouillis des odeurs végétales,
Et lécher la rosée à même les pétales…
Regains… ne pas s’abandonner, mais tout comprendre.

Laisse couler en toi l’ambiance dorée;
Puisque le désir vient d’embrasser ces collines,
Caresse-les des mains : elles sont féminines,
Frémissantes, comme des vagues nacrées.

Où vas-tu, battant l’air divin avec fureur ?
Je te croyais gonflé de calme et d’espérance,
Mûri pour la sagesse et pour la renaissance…
— Peut-être la renaissance de la douleur…

(Patrice de La Tour du Pin)


Illustration

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Fanfan, la termite (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2018


termite

«J’ai une vie intérieure! »
Dit Fanfan, le Termite.
« Il faut qu’on se le dise:
J’ai une vie intérieure!»
Son logis aux orties,
Son épouse en ermite,
Ses enfants en fouillis,
Au diable, le labeur!
Ruisselant d’oripeaux,
Fleurant la marguerite,
Voilà Fanfan le Termite
Qui taquine l’Ailleurs!

(Andrée Chedid)

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Douze chats et un poète (Jean Joubert)

Posted by arbrealettres sur 11 juin 2018




    
Douze chats et un poète

Soleil couchant
Les chats dorment sur le pré
comme s’ils étaient immortels.

Il n’a donné au chat
que le bout de sa queue,
le lézard.

Sous le cyprès,
fouillis de plumes:
le chat, la tourterelle.

Premier avril.
A la queue du chat
un poisson d’argent.

l’entrée du cimetière
assis sur la première tombe
un chat noir me regarde.

Ne serait-il pas un fantôme
ce hérisson qui, chaque nuit,
vient boire le lait du chat?

Chaque matin, il sort du bois
ce chat noir au poil luisant
et se frotte contre mes jambes.

Elle a dormi toute la nuit
sur mes pieds
la chatte noire.

Au milieu de la nuit,
derrière ma fenêtre,
un chat inconnu me regarde.

Le chat bondit.
Sur le pavé
l’oiseau en croix.

Cette nuit, à nouveau,
un chat fantôme
derrière la vitre.

Devenir un chat, cerise ou merle,
dormir d’un oeil, faire noyau,
siffler.

(Jean Joubert)

 

Recueil: Longtemps j’ai courtisé la nuit
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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UN CHEMIN DE SEL PUR (Jacques Izoard)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2018



 

Margarita Sikorskaia   (34)

UN CHEMIN DE SEL PUR

Je déchire la table et j’insulte
le visiteur invisible et l’ami
qui ne vient jamais.
Se concertent hors de ma vue
bouteilles, chaises, oeufs.
Je dors,
un ail sous chaque aisselle.
Et le visage pur.

L’ombre du sang,
sur la vitre complice,
amène un fouillis noir d’épines.
Je dessine avec le givre
le drapeau de la révolution,
lumineux et léger.
Abondent victuailles, laines,
et soleils et sommeils.
Dans ma bouche
un chemin prend naissance,
que je ne pourrai suivre.

Je croyais saisir un arbre,
engloutir un feuillage,
caresser des racines.
Je croyais à cette ombre
que partageait le jour.
Gorge sèche des corneilles.
Douleur à peine vive.
Couleur avide et mortelle.

Vif. Indéfinissable.
Chaque pierre t’aime,
et chaque arbre,
dieu bleu qui m’entoure
doucement de tes palabres.
Tes cheveux noirs engloutissent
l’eau pauvre et glacée.
Rivière où je perds la raison.

(Jacques Izoard)

Illustration: Margarita Sikorskaia

 

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À S’ENDORMIR À LA LÉGÈRE (Robert Desnos)

Posted by arbrealettres sur 21 février 2018



Illustration: François Boucher    
    
À S’ENDORMIR À LA LÉGÈRE,
AU BRUIT DES SOURCES, SOUS LE CIEL,
RÊVANT AU RYTHME PLANÉTAIRE,
ON PLONGE, GISANT, DANS LA TERRE
ET SI JAMAIS RÊVE AU RÉEL
RÉVÉLA SECRET OU MYSTÈRE
C’EST EN DORMANT AU BRUIT DES EAUX
ET DU VENT FERMANT SES CISEAUX.

À S’ENDORMIR À LA LÉGÈRE,
SUR LA TERRE, DANS QUEL FOUILLIS,
TERRIENS, SOMBREZ-VOUS ? LA FOUGÈRE
S’ÉCROULE EN PANIERS DE LINGÈRE
DANS UNE ARMOIRE DE TAILLIS
BRODÉS DE SOIE OÙ S’EXAGÈRE
LA LUMIÈRE, HORS DU MANTEAU,
DE TA CHAIR, NYMPHE CALIXTO.

(Robert Desnos)

 

Recueil: Contrée suivi de Calixto
Traduction:
Editions: Gallimard

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Neige de deux hivers (Olivier Larronde)

Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2017




    
Neige de deux hivers ne se reconnaîtraient
Ni vous ne figerez les plis de mon eau froide,
Gel du poème, ou son fouillis ne ferez roide.
– Plus que l’épervier les demeures m’effraient,

Quand l’aurore me donne à sa serre féline,
Plus l’indiscret oiseau dont je suis la volière:
Mésange – cœur de fraise – aux tortures encline
Qui me met en morceaux comme on casse les oeufs.

(Olivier Larronde)

 

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