Quand un facteur s´envole
S´envole s´envole
C´est qu´il est trop léger
Alors pour voyager
Au-dessus des platanes
Il plane il plane
Au-dessus des maisons
Il chante une chanson
Les oiseaux à la ronde
Lui font bonjour
Autant d´oiseaux au monde
Autant de lettres d´amour
Que le facteur apporte
Et glisse sous les portes
C´est le courrier du cœur
Le courrier du bonheur
C´est le courrier du cœur
Le courrier du bonheur
Joie sans pareille
Pour le facteur
Comme il fait bleu qu´il fait bon dans son cœur
Il s´émerveille
Ô liberté
Joli soleil
Amour clarté!
2. Quand un facteur s´envole
S´envole s´envole
Il voit le monde petit
Les gens comme des fourmis
Le clocher du village
Bien sage bien sage
L´école et la mairie
Et la gendarmerie
Sa fiancée toute rose
Dans un jardin
Comme une fleur éclose
Au milieu du chemin
Alors vite il se repose
Et cueille cette rose
Qu´il emporte avec lui
Seul dans son paradis
Qu´il emporte avec lui
Seul dans son paradis
Et c´est ainsi
Ainsi que finit
La chanson folle
Du facteur qui s´envole
La vie est malade
Les chiens toussent
Les abeilles voguent
Les oiseaux piochent
Les arbres scient
Les bois pleurent
Les hommes meurent
Les tiques y mettent du leur
Les livres sont menteurs
Les fourmis font du planeur
À tout à l’heure
***
Life is sick
Dogs cough
Bees Bail
Birds hack
Trees saw
Woods cry
Men die
Ticks try
Books lie
Ants fly
Goodbye
Il était un soir
Il était une fois
Quelque chose et Moi
Quelque chose et Moi (bis)
Un signe un espoir
Une image une voix
Quelque chose et Moi
Quelque chose et Moi
Et je n’étais plus seul au monde
Et je n’avais plus peur ni froid
Et je vivais chaque seconde
Et j’étais partout à la fois
Et une araignée de légende
Tisse le ciel de ma nuit
Comm’ je suis heureux dans ma chambre
Je ne sais pourquoi ni pour qui
Je vais et je viens
Mal et bien sous mon toit
Quelque chose et Moi
Quelque chose et Moi
Et je n’attends rien
Ni des Dieux, ni des rois
Quelque chose et Moi
Quelque chose et Moi
Comm’ un prisonnier s’émerveille
A regarder vivre une fourmi
J’ai reçu de bonnes nouvelles
Il paraît que ça va bien la vie
J’ai envie d’ouvrir la fenêtre
Pour me voir passer dans la rue
Savoir si j’ai changé de tête
Revoir ce que je ne suis plus
Et je n’étais plus seul au monde
Et je n’ai plus peur ni froid
La nuit ne sera plus très longue
Oui, je sais que tu existeras
Je ne désire point ces ardeurs qui passionnent.
Non : elle me sera douce comme l’Automne.
Telle est sa pureté que je désirerais
qu’elle eût sur son chapeau des narcisses-des-prés.
Mais que, si elle doit me donner cette grâce
que la blanche vertu rend calme et efficace,
et veiller aux travaux ainsi que la fourmi,
je la voie au jardin me sourire parmi
les carrés de piments que Septembre rougit.
Ils me feront penser à mes passions passées.
Elle sera le lys qui les a dominées.
(Francis Jammes)
Recueil: Clairières dans le Ciel
Traduction:
Editions: Gallimard