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Poésie

Posts Tagged ‘framboise’

Joues froides (Lucia Supova)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2023




    
joues froides
dans ma paume la douceur
des framboises

(Lucia Supova)

Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS

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Les sources naissent des pierres (Jean Claude Renard)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022



 

Les sources naissent des pierres.
Elles ont, dans l’herbe,
Le goût des framboises.
Des coqs blancs traversent les falaises.
En amont, en aval
L’échéance du sang conduit à l’origine.
Même la neige annonce les îles.
Elles luisent la nuit
Avec les eaux sacrées.
Ces fêtes vertes, ces fables
N’extraient du fleuve que l’enfance.
Chaque banc de sable est beau comme un buisson de laine
Où le feu prophétise
Qu’il y aura, demain,
Des villes sous les branches.
La mort est pure dans l’estuaire
– Et la transparence habitable.
Je parle en elle
La langue du dieu frais.

(Jean Claude Renard)

 

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A seulement entrevoir les framboises (Pierre Reboul)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2022




    
à seulement entrevoir les framboises
le saint homme
rompt son jeûne

(Pierre Reboul)

Recueil: Un désir de haïku
Traduction:
Editions: Le Prunier Sully

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Le verger (Anna de Noailles)

Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022




    

Le verger

Dans le jardin, sucré d’oeillets et d’aromates,
Lorsque l’aube a mouillé le serpolet touffu
Et que les lourds frelons, suspendus aux tomates
Chancellent de rosée et de sève pourvus,

Je viendrai, sous l’azur et la brume flottante,
Ivre du temps vivace et du jour retrouvé,
Mon coeur se dressera comme le coq qui chante
Insatiablement vers le soleil levé.

L’air chaud sera laiteux sur toute la verdure,
Sur l’effort généreux et prudent des semis,
Sur la salade vive et le buis des bordures,
Sur la cosse qui gonfle et qui s’ouvre à demi ;

La terre labourée où mûrissent les graines
Ondulera, joyeuse et douce, à petits flots,
Heureuse de sentir dans sa chair souterraine
Le destin de la vigne et du froment enclos…

Des brugnons roussiront sur leurs feuilles, collées
Au mur où le soleil s’écrase chaudement,
La lumière emplira les étroites allées
Sur qui l’ombre des fleurs est comme un vêtement,

Un goût d’éclosion et de choses juteuses
Montera de la courge humide et du melon,
Midi fera flamber l’herbe silencieuse,
Le jour sera tranquille, inépuisable et long.

Et la maison avec sa toiture d’ardoises,
Laissant sa porte sombre et ses volets ouverts,
Respirera l’odeur des coings et des framboises
Éparse lourdement autour des buissons verts ;

Mon coeur, indifférent et doux, aura la pente
Du feuillage flexible et plat des haricots
Sur qui l’eau de la nuit se dépose et serpente
Et coule sans troubler son rêve et son repos.

Je serai libre enfin de crainte et d’amertume,
Lasse comme un jardin sur lequel il a plu,
Calme comme l’étang qui luit dans l’aube et fume,
Je ne souffrirai plus, je ne penserai plus,

Je ne saurai plus rien des choses de ce monde,
Des peines de ma vie et de ma nation,
J’écouterai chanter dans mon âme profonde
L’harmonieuse paix des germinations.

Je n’aurai pas d’orgueil, et je serai pareille,
Dans ma candeur nouvelle et ma simplicité,
À mon frère le pampre et ma soeur la groseille
Qui sont la jouissance aimable de l’été,

Je serai si sensible et si jointe à la terre
Que je pourrai penser avoir connu la mort,
Et me mêler, vivante, au reposant mystère
Qui nourrit et fleurit les plantes par les corps.

Et ce sera très bon et très juste de croire
Que mes yeux ondoyants sont à ce lin pareils
Et que mon coeur, ardent et lourd, est cette poire
Qui mûrit doucement sa pelure au soleil…

(Anna de Noailles)

 

Recueil: Poésie au féminin
Traduction:
Editions: Folio

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Gelée de framboises (Anick Baulard)

Posted by arbrealettres sur 21 juin 2022



gelee-de-framboises

Gelée de framboises
en transparence sucrée
l’été en conserve

(Anick Baulard)

Illustration

 

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Je vais me déguiser en framboise (Eurydice El-Etr)

Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022




    
Je vais me déguiser en framboise
pour être mangée par maman.

(Eurydice El-Etr)

 

Recueil: Je tousse de la lumière
Traduction:
Editions: La Délirante

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La folle complainte (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



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La folle complainte

Les jours de repassage,
Dans la maison qui dort,
La bonne n´est pas sage
Mais on la garde encore.
On l´a trouvée hier soir,
Derrière la porte de bois,
Avec une passoire, se donnant de la joie.
La barbe de grand-père
A tout remis en ordre
Mais la bonne en colère a bien failli le mordre.
Il pleut sur les ardoises,
Il pleut sur la basse-cour,
Il pleut sur les framboises,
Il pleut sur mon amour.

Je me cache sous la table.
Le chat me griffe un peu.
Ce tigre est indomptable
Et joue avec le feu.
Les pantoufles de grand-mère
Sont mortes avant la nuit.
Dormons dans ma chaumière.
Dormez, dormons sans bruit.

Berceau berçant des violes,
Un ange s´est caché
Dans le placard aux fioles
Où l´on me tient couché.
Remède pour le rhume,
Remède pour le cœur,
Remède pour la brume,
Remède pour le malheur.

La revanche des orages
A fait de la maison
Un tendre paysage
Pour les petits garçons
Qui brûlent d´impatience
Deux jours avant Noël
Et, sans aucune méfiance,
Acceptent tout, pêle-mêle :
La vie, la mort, les squares
Et les trains électriques,
Les larmes dans les gares,
Guignol et les coups de triques,
Les becs d´acétylène
Aux enfants assistés
Et le sourire d´Hélène
Par un beau soir d´été.

Donnez-moi quatre planches
Pour me faire un cercueil.
Il est tombé de la branche,
Le gentil écureuil.
Je n´ai pas aimé ma mère.
Je n´ai pas aimé mon sort.
Je n´ai pas aimé la guerre.
Je n´ai pas aimé la mort.
Je n´ai jamais su dire
Pourquoi j´étais distrait.

Je n´ai pas su sourire
A tel ou tel attrait.
J´étais seul sur les routes
Sans dire ni oui ni non.
Mon âme s´est dissoute.
Poussière était mon nom.

(Charles Trenet)

 

 

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J’ALLAIS DANS LE VERGER… (Francis Jammes)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021



 

Alexandre Pavlenko  1974 - Ukrainian Pointillist painter (53) [1280x768]

J’ALLAIS DANS LE VERGER…

J’allais dans le verger où les framboises au soleil
chantent sous l’azur à cause des mouches à miel.
C’est d’un âge très jeune que je vous parle.
Près des montagnes je suis né, prés des montagnes.
Et je sens bien maintenant que dans mon âme
il y a de la neige, des torrents couleur de givre
et de grands pics cassés où il y a des oiseaux
de proie qui planent dans un air qui rend ivre,
dans un vent qui fouette les neiges et les eaux.

Oui, je sens bien que je suis comme les montagnes.
Ma tristesse a la couleur des gentianes qui y croissent.
Je dus avoir, dans ma famille, des herborisateurs
naïfs, avec des boîtes couleur d’insecte vert,
qui, par les après-midi d’horrible chaleur,
s’enfonçaient, dans l’ombre glacée des forêts,
à la recherche d’échantillons précieux
qu’ils n’eussent point échangés pour les vieux
trésors des magiciens des Bagdads merveilleuses
où les jets d’eau ont des fraîcheurs endormeuses.
Mon amour a la tendresse d’un arc-en-ciel
après une pluie d’avril où chante le soleil.
Pourquoi ai-je l’existence que j’ai ?… N’étais-je fait
pour vivre sur les sommets, dans l’éparpillement
de neige des troupeaux, avec un haut bâton,
à l’heure où on est grandi par la paix du jour qui tombe ?

(Francis Jammes)

Illustration: Alexandre Pavlenko

 

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Simple (Raymond Carver)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020




    
Simple

Une déchirure dans les nuages. Le bleu
du contour des montagnes.
Jaune foncé des champs.
Noir de la rivière. Qu’est-ce que je fais ici,
seul et plein de remords ?

Je continue distraitement de manger le bol
de framboises. Si j’étais mort,
penses-y me dis-je, je ne serais pas
en train de les manger. Ce n’est pas si simple.
C’est tout simple.

(Raymond Carver)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Jacqueline H. jeem-Pierry Carasso et Emmanuel Moses
Editions: De l’olivier

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Je t’aime passionnément (Bernard Friot)

Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2019




    
Je t’aime
passionnément
gourmandement

Je t’aime
à la framboise
à la banane
à l’abricot

Je t’aime
à la vanille
à la cannelle
au gingembre confit

Je t’aime
à la moutarde
au vinaigre
et aux petits oignons

Je t’aime
en sauce ou sur du pain grillé
en papillote
ou à la croque-au-sel
oh oui jolie demoiselle

Je t’aime aussi nature
toute crue
toute nue !

(Bernard Friot)

 

Recueil: Je t’aime, je t’aime, je t’aime… Poèmes pressés
Traduction:
Editions: Folio Junior

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