Traduction: Dominique Chipot & Makoto Kemmoku
Editions: Points
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2023
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Sonoko Nakamura), corde, frapper, ombre, saut | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Le tigre
Le sage a soif mais il ne boit pas aux sources malignes
Le sage a chaud mais il ne s’abrite pas sous des ombres faciles
L’homme véritable sait porter le poids de la liberté.
Mon cheval est sellé ; il m’emporte auprès du devoir.
Ma cravache rythme son pas vif vers l’aventure qui appelle
Ma faim recherche l’antre des tigres — je me nourris de leur sauvagerie
Le froid et le sommeil me conduisent au bois des oiseaux où trouver refuge
La fin du jour presse mon coeur insatisfait — ma quête n’est pas finie.
Je vois le déroulement des jours ; l’an s’épuise dans la nuit qui vient.
De lourds nuages occupent le rivage et poussent leurs soupirs vers la montagne.
La vallée retient mes vers et la crête des pics libère mes souffles angoissés.
Si l’agitation heurte les cordes du luth, Les hautes aspirations élèvent la parole.
Ô ! Comme vivre peut être pesant parfois !
Mais que se passe-t-il en moi qui braille la lâcheté qui s’épanche ?
Je frappe mon coeur — « réveille-toi et garde droite la vertu nécessaire ! »
Si ma poitrine se gonfle, voilà ma tête qui s’abaisse — comme j’ai honte…
(Lu Ji)
(261-303)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
Posted in poésie | Tagué: (Lu Ji), agitation, an, angoisser, antre, appeler, aspiration, aventure, élever, boire, bois, brailler, chaud, cheval, coeur, conduire, corde, cravache, crête, déroulement, devoir, droit, emporter, facile, faim, fin, finir, frapper, froid, garder, haut, heurter, homme, honte, insatisfait, jour, lâcheté, libérer, liberté, lourd, luth, malin, montagne, nécessaire, nuage, nuit, occuper, oiseau, ombre, parole, pas, peser, pic, poids, poitrine, porter, pousser, presser, quête, rechercher, refuge, retenir, rivage, rythmer, s'abaisser, s'abriter, s'épancher, s'épuiser, sage, sauvagerie, savoir, se gonfler, se nourrir, se réveiller, seller, soif, sommeil, souffle, soupir, source, tête, tigre, trouver, vallée, véritable, venir, vers, vertu, vif, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Les eaux montent
Mon service prend fin et je descends les marches du palais
Repos du soir — je gagne enfin mes appartements
L’éclair hurlant éclate dans la nuit pleine
Les flèches de lumière vive rayent les ténèbres
De noirs nuages harcèlent les tours vermillonnes
Et le vent frappe le linteau des fenêtres.
L’eau s’écoule bouillonnante par les gouttières du toit
Des flaques jaunes noient les degrés aveugles des terrasses
Les cieux dénués s’engrènent impassibles sans se déchirer
De larges voies d’eau rejoignent abondantes un canal englouti
À Liang et Ying, les cultures meurent sous les flots du ciel
Des paysans vagabonds passent devant les bras furieux du fleuve
Les eaux montent inlassables et changent nos vies en ruine marine.
(Lu Ji)
(261-303)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022
Vieux mineur
Es-tu allé dans la nuit —
je connais
la nuit, c’est de la roche.
De mes mains j’ai frappé,
des battoirs mes mains à force.
Il sont partis en fumée
les charbons que j’ai abattus,
et dans les airs
se sont dissipées les fumées,
et dans les poêles des blancs hivers
elle est morte
la chaleur.
À la place des mains des battoirs.
Mais ils ne sont pas morts
les gens dans le froid
des blancs hivers.
À l’usine, qui fumait de toutes ses cheminées,
ce que j’ai abattu
est devenu fer
il sert pour les voitures
et étayent les maisons
Habite ! vis ! tout va bien,
mes mains sont des battoirs :
pas pour rien.
***
Alter Bergmann
Bist du in der Nacht gegangen —
ich kenn
die Nacht, die Gestein ist.
Ich schlug mir die Hände zu Brettern.
Es sind verraucht
die Kohlen, die ich gebrochen,
es sind die Rauchschwaden
vergangen in Luft,
es ist in Öfen
der weißen Winter
die Wärme
gestorben.
Mir sind die Hände zu Brettern geworden.
Gestorben sind nicht die Menschen
in Kälte
der weiBen Winter.
In Fabriken, wo durch Schornsteine rauchte,
was ich gebrochen,
ist Eisen geworden,
das dient an Wagen,
als Träger in Häusern.
Wohnt! Lebt! Wie gut,
mir sind die Hände zu Brettern geworden
nicht umsonst.
(Johannes Kühn)
Traduction de Claude Vercey
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022
Illustration
Lumière
Lumière, Lumière sans fin ! L’obscurité n’a plus de place,
les gouffres ignorants de la vie livrent leur secret :
les abysses inconscients encore insondés
s’étalent miroitants dans une vaste expectative.
Lumière, Lumière hors du temps, immuable et solitaire !
S’ouvrent les portes saintes, scellées, mystérieuses.
Lumière, Lumière qui brûle du coeur de diamant de l’Infini
et vibre en mon coeur où fleurit la rose immortelle.
Lumière ivre bondissant le long des nerfs !
Lumière, embrassement de Lumière ! Chaque cellule,
passionnée, frappée par ce muet flamboiement d’extase
conserve un sens vivant de l’Impérissable.
J’avance dans un océan de prodigieuse Lumière
joignant mes profondeurs à Ses hauteurs éternelles.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022
… je frappais toute une équipe de fourmis ouvrières
chez lesquelles je portais la mort.
Cependant je sentais battre mon coeur dans le silence engourdi,
tandis que dans les proches haies les noisetiers façonnaient leur amande
et les chèvre-feuilles leur suc doucereux.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2022
C’est une lueur tournante qui s’engage dans les ruelles au crépuscule.
On ne pourrait dire si un visage habite cette clarté étrange,
ou bien des mains monstrueusement pâles qui frappent aux vitres obscures, qui regardent.
Au fond des chambres sans lumière,
les visages se cachent au fond des mains.
Puis un vent bleu de nuit possède la rue déserte.
(Paul Nougé)
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Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2022
J’ai l’idée d’un poème
J’ai l’idée d’un poème
qui changerait l’abord du jour qui commence
Qui te ferait sentir le rayon de lumière
frappant la feuille tombée
Qui te rappellerait
d’une suspension de l’air la beauté qui se cache
Dans ce tumulte-là.
Contre la nuit, 2019.
(Stéphane Bataillon)
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