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Posts Tagged ‘fresque’

UN DÉSIR D’ODYSSÉE (Jacques Lacarrière)

Posted by arbrealettres sur 18 mars 2021




    
UN DÉSIR D’ODYSSÉE

Relever la parole ancienne
Ranimer les mots refroidis
Fermente aux lèvres un nouveau chant
Embrasements ? non, embrasures
Où sur la fresque de midi
S’éploie un désir d’odyssée

Un désir d’odyssée
Par les routes imprononcées
Par les routes jamais écrites
Par les mers encore inchantées

Par les lagunes innommées
Et les déserts indénombrés
Par les chemins non murmurés
Un désir d’odyssée
Par les vents à réinventer
Les orages inéclatés
Les azurs à revisiter

Par les prodiges improclamés
Les sirènes à réenchanter
Sur le portulan des légendes

Un désir d’odyssée
Par les îles inépelées
Et les embruns imbalbutiés
Des vagues jamais chuchotées

Un désir d’odyssée
Vers le lieu ou l’Improféré
Sibylle des mots à venir
Guette en sa grotte improfanée
Le poète qui, d’un baiser
Sur sa bouche délivrera
Les oracles inapaisés.

(Jacques Lacarrière)

Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers

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L’Eté (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2020



L’Eté

le silence fait un bruit de mouche
son aile déchirée par un ongle trop long

une fauvette au bas du monde
dans une flaque de la route
d’un coup de bec détruit le ciel est ses fresques

(Daniel Boulanger)


Illustration: Escher

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Retouche à la constance (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2020



Retouche à la constance

en fresque à ma chambre fermée
les belles apparues en même temps qu’allées
main dans la main font la ronde de mes années
dans un camaïeu de fumée

(Daniel Boulanger)


Illustration: Alexander Sulimov

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Un jour les muses (James Noël)

Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2018




    
Un jour les muses poseront nues
pour les poètes
un jour la poésie sortira du marché de la poésie
la poésie sortira de sa tanière
et prendra la route toute seule
comme une grande

ce sera un jour de fresque
un jour peint
sans chevalet
avec des nuances hautes en couleurs
ce jour se boira clair comme une source
se mangera par grappes
mûres de fruits
de beaux fruits qui exploseront de rire
dans le jus de la bouche

l’horizon se donne couché
en toute déraison devant la phrase

un jour viendra
où les muses poseront nues pour les poètes

(James Noël)

 

Recueil: Le Pyromane adolescent suivi de Le sang visible du vitrier
Traduction:
Editions: Points

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Anonymes du XX siècle (Jean-Luc Pouliquen)

Posted by arbrealettres sur 9 mars 2018



 

Anonymes du XX siècle

Qui
peut se résoudre à accepter
que tous ces battements de mains
éparpillés sur les contours de la terre
se consumeront dans l’oubli?

Même si chacun
s’efforce d’inscrire son image
dans le granit des jours,
la mémoire
est une arche effilée.

Pourtant
les sourires
s’apparentent aux chefs-d’oeuvre,
et ce don quotidien de soi
pour qu’un enfant poursuive
au-delà de son sillon,
toute cette eau vive
puisée aux sources intérieures.

Au bas de la fresque bi-millénaire
l’humanité tout entière a signé.

(Jean-Luc Pouliquen)

Découvert chez Lara ici

Illustration: Edward Okun

 

 

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Le coeur navigant (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2017



Le coeur navigant

Loin des cultes
qui nous réduisent en cendres,
Des temples
où le ciel se force en vain une entrée,
Loin des puissances d’airain que d’autres
puissances culbutent

Élisons encore la vie
Au sommet du jour blessé.

Plutôt le fruit hasardeux
Que la lettre de marbre,
Plutôt toujours chercher
Et ne jamais savoir :

Arc à travers buissons,
Aile à travers pièges,
Que la sinistre fresque
d’une vérité bouclée.

Le temps fond comme cire,
Et les verrous ne cèdent qu’au coeur navigant.

(Andrée Chedid)


Illustration

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Je me sentais vivre en elle (Gérard de Nerval)

Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2017




    
Je me sentais vivre en elle,
et elle vivait pour moi seul.
Son sourire me remplissait d’une béatitude infinie;
la vibration de sa voix si douce et cependant fortement timbrée
me faisait tressaillir de joie et d’amour.

Elle avait pour moi toutes les perfections,
elle répondait à tous mes enthousiasmes,
à tous mes caprices,

— belle comme le jour aux feux de la rampe
qui l’éclairait d’en bas,
pâle comme la nuit, quand la rampe baissée
la laissait éclairée d’en haut
sous les rayons du lustre
et la montrait plus naturelle,
brillant dans l’ombre de sa seule beauté,
comme les Heures divines qui se découpent,
avec une étoile au front,
sur les fonds bruns des fresques d’Herculanum!

(Gérard de Nerval)

 

Recueil: Quand on n’a que l’amour
Editions: Bruno Doucey

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Retouche à la conservatrice (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 19 juin 2017



retouche à la conservatrice

semblable aux saintes de la fresque
dans le cloître du musée lapidaire
c’était bien ordinaire
de vous aimer ou presque

(Daniel Boulanger)

Illustration: Sandro Botticelli

 

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Retouche à l’Epopée (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2016




Retouche à l’Epopée

près de l’homme assis droit
peignant à fresque à longue voix

l’enfant seulement voit
les ronds de verres sur le bois
les pipes et les noix

(Daniel Boulanger)

Illustration

 

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Le coeur naviguant (Pierrette Micheloud)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2016



Loin des cultes
qui nous réduisent en cendres
Des temples
où le ciel se force en vain une entrée,
Loin des puissances d’airin
que d’autres puissances culbutent,

Elisons encore la vie
Au sommet du jour blessé.

Plutôt le fruit hasardeux
Que la lettre de marbre,
Plutôt toujours chercher
Et ne jamais savoir:
Arc à travers buissons,
Aile à travers pièges,
Que la sinistre fresque
d’une vérité bouclée.

Le temps fond comme cire,
Et les verrous ne cèdent
qu’au coeur naviguant.

(Pierrette Micheloud)

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