Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘frissons’

Eaux (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021



Eaux

L’eau est nue
Eau des solitudes
Eau assoiffée d’elle-même
Qui décompose ses couleurs
Et se dépouille de ses reflets
Eau patiente à se frayer un chemin
Eau couverte de frissons
Eau adolescente mais criblée de rides
Eau veloutée
Eau folle à forcer les barrages
Pour noyer les campagnes

La source jaillit
Et le ruisseau sautille comme une truite
La rivière se prélasse
Et rit entre ses rives
Où des peupliers défilent
Elle se cabre au pied de la colline
Le soir elle dort dans son lit
En rêvant de mers lointaines

Elle appose son paraphe
Au bas du paysage.

(Jean-Baptiste Besnard)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Femme multiple (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 8 septembre 2019



Femme multiple

Habillée de lumière
Ton sourire t’épanouit
Tu as des mains pour boire
Aux sources de la vie

Tu as des jambes à traverser les tempêtes
Et des seins à fendre les flots
Et dans ta robe à fleurs
Ton corps mûrit tous les désirs

Tes mains ouvrent des chemins
Et projettent de la tiédeur
Sur les vitres où se cognent
Des étoiles égarées
Tes yeux fascinent les pierres
Et pétrifient les oiseaux

Dans les frissons de l’aube
Tes regards piègent les êtres
Alors que des rayons errent sur ton corps
Qui s’imprègne de bien-être
Tu t’offres à la lumière
Le reflet de ta voix
Caresse l’écho du miroir
Sous la bénédiction des lampes

Toutes les choses sont belles de toi.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration: Louis Joseph Raphael Collin

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

PREMIERS BEAUX VERS (Georges Rodenbach)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2017



PREMIERS BEAUX VERS

Où sont les jours d’hiver pleins de calme infini
Dans la salle d’étude, aux carreaux blanc de givre;
Et les grands abat-jour sur les lampes de cuivre
Comme autour d’une lune un halo d’or bruni.

Quel éveil dans nos coeurs quand le soir, en sourdine,
Chuchotait sa tristesse aux fentes des châssis
Et que, sur les bancs noirs pensivement assis,
Nous lisions, tout songeurs, des vers de Lamartine.

Trouble des premiers vers douloureux ou charmants!
Trouble des premiers vers dont les musiques vagues
Vibraient avec un bruit pareil au bruit des vagues
Et semblaient correspondre à nos jeunes tourments!

Nous pleurions longuement Graziella trahie
Qui, n’ayant pu laisser tel qu’un tapis moelleux
Son amour sous les pas du poète oublieux,
Sans bague au doigt fut mise en sa bière fleurie !

Mais tout là-bas, au bord des rivages houleux
Ou priera l’avenir sur sa tombe odorante,
Nous autres, négligeant la morte de Sorrente,
Nous cherchions dans la mer l’infini des yeux bleus.

A travers l’idéal des grandes eaux dormantes,
A travers l’idéal des beaux vers consacrés,
Nous pouvions voir déjà, pendant ces soirs sacrés,
Appareiller vers nous nos futures amantes !

Tout nous parlait d’hymen, de baisers et d’aveux !
Et dans la barque d’or des strophes amoureuses
Les rimes accordaient leurs rames langoureuses
Pour amener vers nous la vierge de nos voeux!

La douceur de la mer méditerranéenne
Chantait dans les flots bleus des vers pleins de langueur
Qui venaient déferler sur la plage du coeur
Avec un bruit de robe et des frissons de traîne!

(Georges Rodenbach)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Par delà le royal horizon (André Salmon)

Posted by arbrealettres sur 19 décembre 2016



Par delà le royal horizon,
Je vois marcher sur moi le peuple des nuages,
Et, les sens épuisés de heurts et de frissons,
je n’ai plus qu’un espoir et j’implore l’orage!

(André Salmon)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :