Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘frondaison’

Désirs (Abdourahman A. Waberi)

Posted by arbrealettres sur 4 août 2022



Wilhelma zoological and botanical gardens, Stuttgart, Germany

Wilhelma zoological and botanical gardens, Stuttgart, Germany

 

Désirs

Je suis le bruit du monde
le balancement inapaisé entre ici et ailleurs
la frondaison muette du cactus
le bois rugueux qui recouvre le gecko
les rais du caméléon jaune soleil
le lit du livre-monde
où les pages sont autant des vagues de la quête
toujours recommencée

(Abdourahman A. Waberi)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

HISTOIRE D’AMOUR (Joseph Paul Schneider)

Posted by arbrealettres sur 3 juin 2022




    
HISTOIRE D’AMOUR

Je te retrouve sur mes sentiers comme au premier jour, tache
rouge d’un manteau sous les frondaisons d’un parc.

Le temps a coulé sous les arbres. J’ai aimé le pays de
tes yeux. Ta main dans la mienne nous avons libéré la peur.

Entre tes seins je regarde le soleil se briser sur un mur blanc
au lit duquel bat une source secrète.

Eblouissante douceur du silence.

(Joseph Paul Schneider)

Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

YGGDRASIL (Jacques Lacarrière)

Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021



    
YGGDRASIL*

Je suis né d’un songe de la terre
rêvant qu’elle s’unissait au ciel.

J’ai grandi dans l’ombre inquiète de racines
toujours assoiffées d’obscur.

Et j’ai fleuri dans l’allégresse de la sève
et l’offertoire des frondaisons.

Je suis l’axe du monde,
vivant défi des temps carbonifères.

L’alliance de l’ombre et de l’éclair,
le tremplin des orages,

l’esprit des sources
et des souffles.

Je suis le sommeil et l’éveil,
le silence et la symphonie.
Je suis l’oratoire des astres,
et mes feuillages s’impatientent
des apocalypses à venir.

J’abrite en mes branches
l’aspic et l’alouette,
l’ogre et l’océanide,
le singe et la sylphide,
le ver et la vestale.

J’abrite l’hier des fauves,
les présent des oiseaux
et le demain des hommes.

J’abrite le nid des anges
et les couvées du ciel.

Je suis l’axe du monde.

        
*Yggdrasil est le nom donné par les anciens Germains
au Frêne cosmique qui reliait le ciel et la terre.
Il abritait en ses racines les divinités du destin,
en ses branches toute l’humanité
et en son sommeil le palais des dieux.

(Jacques Lacarrière)

 

Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Frondaisons pourprées (Ryôkan)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2021



    

Frondaisons pourprées
qui vous êtes effeuillées
dans l’eau du torrent,
laissez au moins vos reflets !
En souvenir de l’automne.

(Ryôkan)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Ô pruniers en fleur
Traduction: A.L. Colas
Editions: Folio

Posted in haïku, poésie | Tagué: , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LES QUATRE ÉLÉMENTS (Roger Gilbert-Lecomte)

Posted by arbrealettres sur 13 août 2019



 

LES QUATRE ÉLÉMENTS

Si je dis Feu mon corps est entouré de flammes
Je dis Eau l’Océan vient mourir à mes pieds

Vaisseau vide immergé dans un cristal solide
Creuse momie aux glaces prises et je dis Air

Terre et le naufragé prend racine et s’endort
Sous les feuilles au vent de l’arbre de son corps

De sa bouche le songe engendre un rameau d’or
De sa bouche terreuse expirant ses poumons
Retournés vers le ciel tonnante frondaison

Moisson rouge au soleil de minuit et de mort

(Roger Gilbert-Lecomte)

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 6 Comments »

LE LANGAGE DES OISEAUX (Kathleen Raine)

Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2018




    
LE LANGAGE DES OISEAUX
pour Helen Sutherland

Ce ne sont pas les oiseaux qui parlent, mais les hommes qui apprennent le silence.
Eux, ils ne savent et n’utilisent aucun langage.
D’une sagesse de feuilles
Dans un vol d’ombres qui se faufilent entre les frondaisons des arbres,
N’exprimant que les longues pensées du monde,
Leur chant s’élève, absolu, ce chant qui n’a qu’une seule phrase
Et ne vient pas d’un coeur divisé, douloureux.

Les bêtes aux yeux indifférents et doux,
Éveillées ou endormies, ont la grâce naturelle.
Ordre innocent des étoiles et des marées,
Un élan circule dans le cours du sang.
Obéissant à un seul pouls vivant,
Avec eux, les saints conversent en secret.

Nous, ignorants et bannis, nous restons
A nous émerveiller du vol de l’hirondelle,
A contempler la main ouverte,
A interroger les lignes de la chance :
Chaque destinée tourmente
L’esprit exilé.

Nos paroles et nos idées ne nomment
Qu’un univers d’ombres; car la vérité est claire
Qui a visité Jacob en rêve,
Que Moïse entendit dans le désert brûlant,
Et que livrent les anges dans l’annonciation.

***

THE SPEECH OF BIRDS
For Helen Sutherland

It is not birds that speak, but men learn silence;
They know and need no language; leaf-wise
In shadowy flight, threading the leafy trees,
Expressive only of the world’s long thoughts,
Absolute rises their one-pointed sons,
Not from a heart divided, and in pain.

The sweet-eyed, unregarding beasts
Waking and sleeping Wear the natural grace.
The innocent order of the stars and tides
An impulse in the blood-stream circulates.
Obedient to one living pulse,
With them, at heart, converse the saints.

We, ignorant and outcast, stand
Wondering at the swallow’s flight
Gazing at the open band,
Questioning the lins of fate —
Bach individual destin »,
Preying on an exiled mind.

Our words, our concepts, only Harle
A world of shadows; for the truth is plain
That visited Jacob in a dream,
And Moses, from the burning desert heard,
Or angels in annunciation bring.

(Kathleen Raine)

 

Recueil: ISIS errante Poèmes
Traduction: François Xavier Jaujard
Editions: Granit

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 3 Comments »

Heureux (Henri Pichette)

Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2018



Illustration
    
Heureux qu’au détour
d’un sentier de la forêt en pleine frondaison
le rougegorge se soit porté en ambassade
pour vous saluer
ti ti tireli.

(Henri Pichette)

    

Recueil: Les ditelis du rougegorge
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , | Leave a Comment »

Exil doré (Jean Royère)

Posted by arbrealettres sur 14 août 2018



 

Duy Huynh -   (26)

Exil doré

J’ai retiré mon âme au manoir du Silence ;
J’ai fait derrière moi sonner les gonds d’airain.
Nul ne viendra troubler ma solitude immense,
Nul ne viendra souiller mon vierge souterrain !

Les rumeurs de la vie expirent à ma porte :
Mon parc est sans ramage et mon mur sans échos.
J’ai ravagé les nids que le printemps m’apporte,
Et, de mon lourd donjon, j’ai chassé les corbeaux.

Nulle clarté d’emprunt n’illumine mes salles,
Ni lustres aux plafonds, ni torches aux piliers ;
Seuls, les rayons du jour, bondissant sur les dalles,
Ruissellent à travers mes larges escaliers.

Puis, la Nuit lentement accroche ses pans d’ombre
Aux chapiteaux massifs des pilastres géants ;
Le manoir, tout entier, dans les ténèbres sombre,
Partout on voit s’ouvrir des abîmes béants.

J’aime mes murs déserts comme un rustre ses landes ;
J’y savoure, à l’écart, la douceur du relais,
Les Heures, le front ceint de fleurs et de guirlandes,
Y tissent mon destin d’allégresse et de paix.

Et je ne suis pas seul dans ce palais féerique,
Bien que nul importun n’y pénètre jamais,
Car le Rêve y déploie, étrange et magnifique,
Sa verte frondaison en superbes forêts.

(Jean Royère)

Illustration: Duy Huynh

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 3 Comments »

LE CHRYSANTHÈME TARDIF (Thomas Hardy)

Posted by arbrealettres sur 3 août 2018



 

chrysanthème

LE CHRYSANTHÈME TARDIF

O pourquoi cette fleur tarde-t-elle
A montrer ses boucles frisées ?
Voici déjà le temps du plaintif rouge-gorge
Où les fleurs sont dans leurs tombes.

Au long du lourd été, quand le soleil
Convie frondaisons et ramures,
Et fait passer toute sa force dans les fleurs,
Pourquoi ne s’être pas éclose ?

Elle a bien dû sentir cet appel enflammé,
Malgré son indifférence,
Réservant son éveil au temps des feuilles mortes,
Lorsque la sève redescend.

Trop tard vient sa beauté, donc singulière ;
Le vif de la saison n’est plus.
Il ne lui reste qu’à frémir
Dans la bourrasque.

A-t-elle une raison d’attendre,
Rêve-t-elle, insensée,
Que pour une fleur d’un éclat si tendre
L’hiver relâcherait sa prise ?

Mais je parle comme si elle était née
Avec le don de la pensée
Alors qu’elle n’est qu’un des masques
Du Souverain Visage.

***

THE LAST CHRYSANTHEMUM

Why should this flower delay so long
To show its tremulous plumes ?
Now is the time of plaintive robin-song,
When flowers are in their tombs.

Through the slow summer, when the sun
Called to each frond and whorl
That all he could for flowers was being done,
Why did it not uncurl ?

It must have felt that fervid call
Although it took no heed,
Waking but now, when leaves like corpses fall,
And saps all retrocede.

Too late its beauty, lonely thing,
The season’s shine is spent,
Nothing remains for it but shivering
In tempests turbulent.

Had it a reason for delay,
Dreaming in witlessness
That for a bloom so delicately gay
Winter would stay its stress ?

— I talk as if the thing were born
With sense to work its mind ;
Yet it is but one mask of many worn
By the Great Face behind.

(Thomas Hardy)

Illustration

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

PRUNES (Jean Grosjean)

Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2018



Illustration
    
PRUNES

Voilé le ciel,
rôdeurs les souffles,
émues les branches.

Soudain la colère des nuées.
La pluie se jette sur les arbres.
Les frondaisons gesticulent.

Et soudain l’averse en fuite,
le verger jonché de prunes
bleues, bouffies, talées, fendues.

(Jean Grosjean)

 

Recueil: Nathanaël
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :