Posts Tagged ‘front’
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2023

Illustration: Rolf Armstrong
J’aime te voir souffrir. Je suis douce pourtant.
Mais j’aime, sur ton front, la douleur qui ravage
Et j’aime, dans tes yeux, cette lueur sauvage
Comme un couteau brandi sur un sein palpiltant.
Je t’aime. Et d’un coeur sec, attentif, ínsistant,
Je verse la douleur, lent et brûlant breuvage,
Dans tes veines, afin d’y mettre un esclavage
Aussi fort que la joie et que l’amour constant.
Je t’aime. Mais l’amour porte une face double;
Il me faut ton bonheur et ton plus mauvais trouble,
Ton bonheur rayonnant, ton trouble qui l’éteint.
Il faut que l’un en l’autre et s’habite et s’obsède,
Pour que soient satisfaits, lorsque je te possède,
L’âme grande et suave et le cruel instinct.
(Jane Catulle-Mendès)
Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle
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Posted in poésie | Tagué: (Jane Catulle-Mendès), aimer, amour, attentif, âme, éteindre, bonheur, brandir, brûlant, breuvage, coeur, constant, couteau, cruel, double, douleur, doux, esclavage, face, fort, front, grand, habiter, insistant, instinct, joie, lent, lueur, mauvais, mettre, obséder, palpiter, porter, posséder, pourtant, ravager, rayonnant, satisfait, sauvage, sec, sein, souffrir, suave, trouble, veine, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2023

Soit, je suis votre fée et votre Béatrice,
Votre Ariel dansant pareil au pur-esprit,
La muse blanche auprès de l’anxieux proscrit
Lui posant son baiser au front pour qu’il guérisse.
Soit, je suis Cléopâtre aux yeux d’impératrice,
Celle pour qui l’on meurt et pour qui l’on écrit,
Et je suis la bacchante échappée et qui rit
Ou l’amante sans voix damnée et tentatrice.
Soit, mon ami d’amour, je suis, entre tes bras,
Convoitée, adorée, et haïe et chérie,
Le motif de ton rêve et ton idolâtrie,
Tout ce que l’on possède et tout ce qu’on n’a pas;
— Mais ces choses, vois-tu, c’est bien moins qu’une femme
Avec son coeur. avec sa chair, avec son âme.
(Jane Catulle-Mendès)
Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle
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Posted in poésie | Tagué: (Jane Catulle-Mendès), adorer, amant, ami, amour, anxieux, avoir, âme, échapper, écrire, bacchante, baiser, blanc, bras, chair, chérir, chose, coeur, convoiter, damner, danser, esprit, fée, femme, front, guérir, haïr, idolâtrie, impétatrice, moins, motif, mourir, muse, poser, posséder, proscrit, pur, rêve, rire, tentateur, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023

Illustration: Fanny Verne
Attente
J’ai vécu sans le savoir,
Comme l’herbe pousse…
Le matin, le jour, le soir
Tournaient sur la mousse.
Les ans ont fui sous mes yeux
Comme, à tire-d’ailes,
D’un bout à l’autre des cieux
Fuient les hirondelles…
Mais voici que j’ai soudain
Une fleur éclose.
J’ai peur des doigts qui demain
Cueilleront ma rose,
Demain, demain, quand l’Amour
Au brusque visage
S’abattra comme un vautour
Sur mon cœur sauvage.
Dans l’Amour si grand, si grand,
Je me perdrai toute,
Comme un agnelet errant
Dans un bois sans route.
Dans l’Amour, comme un cheveu
Dans la flamme active,
Comme une noix dans le feu,
Je brûlerai vive.
Dans l’Amour, courant amer,
Las ! comme une goutte,
Une larme dans la mer,
Je me noierai toute.
Mon cœur libre, ô mon seul bien,
Au fond de ce gouffre,
Que serai-je ? Un petit rien
Qui souffre, qui souffre !
Quand deux êtres, mal ou bien,
S’y fondront ensemble,
Que serai-je ? Une petit rien
Qui tremble, qui tremble !
J’ai peur de demain, j’ai peur
Du vent qui me ploie,
Mais j’ai plus peur du bonheur,
Plus peur de la joie
Qui surprend à pas de loup,
Si douce, si forte
Qu’à la sentir tout d’un coup
Je tomberai morte,
Demain, demain, quand l’Amour
Au brusque visage
S’abattra comme un vautour
Sur mon cœur sauvage…
………………
Quand mes veines l’entendront
Sur la route gaie,
Je me cacherai le front
Derrière une haie.
Quand mes cheveux sentiront
Accourir sa fièvre,
Je fuirai d’un saut plus prompt
Que le bond d’un lièvre.
Quand ses prunelles, ô dieux !
Fixeront mon âme,
Je fuirai, fermant les yeux,
Sans voir feu ni flamme.
Quand me suivront ses aveux
Comme des abeilles,
Je fuirai, de mes cheveux
Cachant mes oreilles.
Quand m’atteindra son baiser
Plus qu’à demi-morte,
J’irai sans me reposer
N’importe où, n’importe
Où s’ouvriront des chemins
Béants au passage,
Eperdue et de mes mains
Couvrant mon visage.
Et, quand d’un geste vainqueur,
Toute il m’aura prise,
Me débattant sur son cœur,
Farouche, insoumise,
Je ferai, dans mon effroi
D’une heure nouvelle,
D’un obscur je ne sais quoi,
Je ferai, rebelle,
Quand il croira me tenir
A lui tout entière,
Pour retarder l’avenir,
Vingt pas en arrière !…
S’il allait ne pas venir !…
(Marie Noël)
Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Traduction: Lauraine Jungelson
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), abeille, accourir, actif, agnelet, amer, amour, an, arrière, atteindre, attente, avenir, aveu, à tire d'ailes, âme, éclos, éperdu, être, baiser, béer, bien, bois, bond, bonheur, bout, brûler, brusque, cacher, chemin, cheveu, cheveux, ciel, coeur, courant, couvrir, croire, cueillir, demain, derrière, Dieu, doigt, doux, effroi, ensemble, entendre, entier, errer, farouche, fermer, feu, fièvre, fixer, flamme, fleur, fond, fort, front, fuir, gai, geste, gouffre, goutte, grand, haie, herbe, heure, hirondelle, insoumis, joie, jour, larme, las, lièvre, libre, loup, mal, matin, mer, mort, mousse, noix, nouveau, obscur, oreille, passage, peur, ployer, pousser, prendre, prompt, prunelle, rebelle, retarder, rien, rose, route, s'abattre, s'ouvrir, saut, sauvage, savoir, se cacher, se débattre, se fondre, se noyer, se perdre, se reposer, sentir, soir, soudain, souffrir, suivre, surprendre, tenir, tomber, tourner, trembler, vainqueur, vautour, veine, venir, vent, vif, visage, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023

Illustration: Charles Mengin
L’adieu
Sans mentir je voudrais être morte.
En me quittant elle pleurait
bien des larmes. Elle m’a dit :
« Ah ! Quelle épreuve cruelle est la nôtre,
Sapphô, contre mon gré je t’abandonne. »
Et je lui répondais :
« Va et adieu, et souviens-toi
de moi, car tu sais de quels soins nous t’avons poursuivie.
Mais moi, sinon, je veux te rappeler..
.. aussi les beaux jours du passé :
les couronnes, souvent, de violettes
et de roses ensemble, de crocus,
dont tu ornais ton front, près de moi,
et les guirlandes odorantes, leurs fleurs entrelacées,
que tu jetais
autour de ta gorge fragile,
toute l’huile parfumée,
l’onguent précieux dont
tu frottais ton corps, comme une reine.
Et sur les lits moelleux,
dans mes bras, tendrement,
tu chassais hors de toi ton désir altéré.
Aux saints rites..
jamais..
nous ne faisions défaut, nous n’étions pas absentes
pour le bosquet sacré
.. et la danse..
.. et le bruit.. »
(Sapphô)
Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Sappho), abandonner, absent, adieu, aller, altérer, épreuve, beau, bosquet, bras, bruit, chasser, corps, couronné, crocus, cruel, danse, défaut, désir, dire, ensemble, entrelacer, fleur, fragile, front, frotter, gorge, guirlande, huile, jamais, jeter, jour, larme, lit, mentir, moelleux, mort, odorer, onguent, orner, parfumer, passé, pleurer, poursuivre, précieux, quitter, rappeler, répondre, reine, rite, rose, sacré, saint, se souvenir, soin, tendrement, violette, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mai 2023

CROIS A L’ESPERANCE !
Le visage serein de la nature en fleurs
Augure d’un beau rêve et vient sécher mes pleurs
Les affres de la nuit aux tranchantes framées,
Me semblent, ce matin, à jamais décimées.
L’aurore a dû verser sur mon front, dans mes yeux
Un sublime rayon envoyé par les cieux.
Chante, l’espoir, mon âme, et crois à l’Espérance !
Son sillage d’amour s’adonne à la souffrance.
Sois le flambeau sacré qui ne saurait finir
D’éclairer le tréfonds d’un suprême avenir.
(Rosa Burel)
Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout
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Posted in poésie | Tagué: (Rosa Burel), affres, amour, augure, aurore, avenir, âme, beau, chanter, cieux, croire, décimer, en fleur, envoyer, espérance, espoir, finir, flambeau, framée, front, matin, nature, nuit, pleurs, rayon, rêve, s'adonner, s'éclairer, sacré, savoir, sécher, sembler, serein, sillage, souffrance, sublime, suprême, tranchant, tréfonds, venir, verser, visage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 avril 2023
Illustration
nouvelle année –
le front contre mon arbre
j’adresse tous mes voeux
(Pascale Senk)
Recueil: Un haïku chaque jour
Editions: Points
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Pascale Senk), adresser, arbre, front, nouveau, voeu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 avril 2023

Père, seigneur, frère, ami de mon âme,
tendre, fort,
reprends ton vieux corps, mon vieux,
reprends ton corps à la mort.
Reprends ton coeur pareil à un fleuve,
ton front limpide où j’ai appris à t’aimer,
tes bras comme un arbre dans le froid,
reprends tout ton corps à la mort.
J’aime tes cheveux, ton menton volontaire,
ta bouche ferme, ton regard ouvert,
ta poitrine large et solide et sûre.
Je t’appelle en retenant la porte avec l’épaule :
comme si c’était moi qui mourais.
Père, réveille-toi !
(Jaime Sabines)
Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jaime Sabines), aimer, ami, appeler, apprendre, arbre, âme, épaule, bouche, bras, cheveux, coeur, corps, fermé, fleuve, fort, frère, froid, front, large, limpide, menton, ouvert, pareil, père, poitrine, porte, regard, reprendre, retenir, sûr, se réveiller, seigneur, solide, tendre, vieux, vieux;mort, volontaire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2023

As-tu vu sous la neige la montagne d’en face
Plus rare au fil des jours elle fond et s’en va
As-tu compris la leçon des eaux qui s’écoulent
Prosternées le front au sol et s’en vont
(Derviches anatoliens)
Recueil: Poèmes des derviches anatoliens
Traduction: Guzine Dino,Michèle Aquien,Pierre Chuvin
Editions: Fata Morgana
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Derviches anatoliens), comprendre, eau, en face, fil, fondre, front, jour, leçon, montagne, neige, prosterner, rare, s'écouler, s'en aller, sol, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023

Illustration: Laszló Mindszenti
PETIT AIR
Arc-en-ciel de mon poème,
Lumière à l’heure suprême,
Chant vite éteint du bonheur,
Au front de la Vierge même
Amère joie et douleur.
Fleurs que dispersent les bises,
Gerbes sur des tombes mises,
Ô fugitive gaîté !
Etoile en la nuit profonde,
Voile de deuil, de beauté
Sur cet abîme du monde !
***
KLEINER GESANG
Regenbogengedicht,
Zauber aus sterbendem Licht,
Glück wie Musik zerronnen,
Schmerz im Madonnengesicht,
Daseins bittere Wonnen…
Blüten vom Sturm gefegt,
Kränze auf Gräber gelegt,
Heiterkeit ohne Dauer,
Stern, der ins Dunkel fällt :
Schleier von Schönheit und Trauer
Über dem Abgrund der Welt.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), abîme, air, amer, arc-en-ciel, éteindre, étoile, beauté, bise, bonheur, chant, deuil, douleur, dsiperser, fleur, front, fugitif, gaîté, gerbe, heure, joie, lumière, monde, nuit, poème, profond, suprême, tombe, vierge, vite, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023

Illustration: Gustave Doré
LE CABARET DES COMPAGNONS
Plus d’argent, la bouteille est vide ;
Et l’un après l’autre, fourbu
Chacun de sa course intrépide,
Sur le plancher s’est étendu.
L’un pense revoir ce gendarme
Qu’à grand peine il put éviter,
L’autre dans un pré plein de charme
Croit dormir au soleil d’été.
L’autre gars, fixant la chandelle
Où semblent danser des esprits,
Le front dans la main, se rappelle
Le mal secret dont il est pris.
La flamme meurt enfin ; tout rêve ;
Seule une vitre encore luit.
Il prend chapeau, bâton, se lève
Et repart au coeur de la nuit.
***
HAND WERKSBURSCHENPENNE
Das Geld ist aus, die Flasche leer,
Und einer nach dem andern
Legt sich zu Boden müde sehr
Und ruht vom langen Wandern.
Der eine träumt noch vom Gendarm,
Dem er mit Not entronnen,
Dem andern ist, er liege warm
Im Felde an der Sonnen.
Der dritte Kunde schaut ins Licht
Als ob er Geister sehe,
Er stützt den Kopf und schlummert nicht
Und hat ein heimlich Wehe.
Das Licht verlischt und alles ruht,
Nur noch die Scheiben funkeln,
Da nimmt er leise Stock und Hut
Und wandert fort im Dunkeln.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), argent, été, éviter, bâton, bouteille, cabaret, chandelle, chapeau, charmé, coeur, compagnon, course, croire, danser, dormir, enfin, esprit, fixer, flamme, fourbu, front, gars, gendarme, intrépide, luire, main, mal, mourir, nuit, peine, penser, plancher, pré, prendre, rêver, repartir, revoir, s'étendre, se lever, se rappeler, secret, sembler, soleil, vide, vitre | Leave a Comment »