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Poésie

Posts Tagged ‘futur’

De Cycles de Mers (Emily Dickinson)

Posted by arbrealettres sur 5 juin 2023




    
De Cycles de Mers –
Ignorées de Rivages –
Elles-mêmes Orées de Mers futures –
Telle est – l’Éternité

(Emily Dickinson)

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IL SUFFIT (Jean-Marie Sourgens)

Posted by arbrealettres sur 11 avril 2023



Illustration: Malel
    
IL SUFFIT

Qu’un visage inconnu s’entrouvre dans la rue
Qu’un regard inconnu se jette dans mes yeux
Qu’une bouche inconnue s’aiguise d’un sourire
qu’une voix inconnue se vête d’amitié
qu’une main inconnue serre ma main très fort
qu’une soleil inconnu darde sur moi ses dents
qu’une une vague inconnue se risque sur mes plages
qu’une chair inconnue me prenne dans ses rêts

j’oublie ma solitude et ses portes murées
j’oublie que mon destin n’a pas d’identité
je ne suis qu’un bourgeon sous la langue des sèves
gonflé d’azur et futur de sa fleur
qu’un cocon déchiré par un battement d’ailes

Les cloisons de mon corps s’abattent en chantant
mon coeur fait le plongeon de la mort à la vie.

(Jean-Marie Sourgens)

Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Editions: Marabout

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Au point repos du monde qui tourne (Thomas Stearns Eliot)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
Au point repos du monde qui tourne,
ni chair, ni privation de la chair,
ni venant de, ni allant vers…

Un point repos, là est la danse,
mais ni arrêt, ni mouvement,
ne l’appelez pas fixité,
passé et futur s’y marient.
Non pas mouvement de ou vers.
Non pas ascension ou déclin.
N’était le point, le point repos,
là, où il n’y aurait nulle danse,
là, il n’y a que danse.

(Thomas Stearns Eliot)

 

Recueil: 52 poèmes d’Occident pour apprendre à s’émerveiller
Editions: Pocket

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Il n’y a rien de caché (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022




Il n’y a rien de caché,
tout est là sous nos yeux,
la vie passée, la vie présente et la vie future,
comme trois petites filles échangeant en riant des confidences
sur une route de campagne.

(Christian Bobin)

Illustration

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C’est un bruissement à peine (Jacques Ancet)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2022




    
C’est un bruissement à peine.
Une sorte de vibration fixe
venue de là-haut ou d’en bas,
on ne sait pas.

Avec un ciel de craie
et des visages noirs à contre-jour.
Et des cris soudain, des rires.

Et des phrases qui s’en vont,
qu’on n’a pas su comprendre.
Ou qu’on a mal entendues.
Qu’on a oubliées, déjà.

Seul est resté le silence
et, très loin,
comme au bord,
ce qui ne se tait pas.

***

Et puis, oui, on est au bord.
On ne voit rien, mais on y est.
Le passé vient par bouffées.
Comme poussé par un vent violent.
Tenir, dit-il, que faire d’autre ?
La main touche la main.
Elle y sent battre le coeur.

***

On poursuit comme on peut.
Le jour est froid, le futur une brume immobile.
Rien qui en sorte, sauf peut-être une ombre venue des yeux
et qui se déplace sans jamais prendre forme.
Quant au présent,
il tient comme en équilibre sur la pointe d’un pied.

***

En attendant, lève-toi.
Ouvre les mains.
Laisse tomber ce que tu portes.
Ne garde que ta vie.
Une brassée d’air.
Et rien.

(Jacques Ancet)

Recueil: L’âge du fragment
Traduction:
Editions: AENCRAGES

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L’AVENIR (Carl Norac)

Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2022



Illustration: Kitty Crowther
    
À L’AVENIR

À l’avenir, laisse-moi tranquille,
dit le présent à la grammaire.
Je ne veux plus me conjuguer
ni au futur ni au passé.
Je vis à l’instant composé
et je me déguise en seconde.
Ça me va bien. Je cours le monde.
On est le temps. On a le temps
de le perdre et de le trouver.
Grammaire, fous-moi donc la paix
avec tes règles et tes grands airs.
Je suis. Je fuis. Je vis. J’y vais.

(Carl Norac)

Recueil: Petits poèmes pour passer le temps
Traduction:Editions: Didier Jeunesse

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PREMIER REGARD (Carl Norac)

Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2022



Illustration: Kitty Crowther
    
PREMIER REGARD

Un battement d’ailes de papillon
peut changer l’avenir.
Alors, que dire du battement
de tes cils ?

Tu me regardes en riant
et le futur n’a qu’à bien se tenir.

Tous les instants vont par deux
et prennent tout leur temps
quand ils sont dans tes yeux.

(Carl Norac)

Recueil: Petits poèmes pour passer le temps
Traduction:Editions: Didier Jeunesse

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Le Vent Vient Du Nord (Laure)

Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2022




Le Vent Vient Du Nord

Le vent vient du nord
Mon cœur est à l’est.
L’ironie du sort
Veut qu’ici je reste.

La vie est au nord
Mon fantôme est à l’est.
Mon enfer, encore
A retourné sa veste.

Le futur est au nord
Mon passé est à l’ouest.
Le silence est plus fort
C’est pour ça que je laisse.

La pluie tombe au nord
Le soleil est à l’ouest.
Votre amour vaut de l’or
Le mien fait sa sieste

Le vent vient du nord
Mon âme est à l’ouest.
J’ai perdu mon or
Et le sud n’est pas l’est.

(Laure)

Découvert sur son site Laure|Words ici

 

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Temps (Jean Grosjean)

Posted by arbrealettres sur 23 juin 2022


Le Laboureur_Holgate

Le laboureur jette ses jurons
à la volée sur ses chevaux.
La terre retombe comme du sable
sur la brillante épaule du soc.

Tout le ciel tourne,
un ange te parle,
mais le temps n’est que toi-même.

Que tu t’avances d’un pas
et les futurs se prosternent.

(Jean Grosjean)

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Passé, présent, futur (José Saramago)

Posted by arbrealettres sur 14 mai 2022




    
Passé, présent, futur

Je fus. Mais ce que je fus je ne m’en souviens déjà plus :
Mille couches de poussière masquent, voiles,
Ces quarante visages inégaux,
Si marqués par le temps et les mascarets.

Je suis. Mais ce que je suis est si peu :
Grenouille échappée de la mare, qui a sauté,
Et lors du saut qu’elle fit, aussi haut qu’elle pouvait,
L’air d’un autre monde l’a fait éclater.

Il manque de voir, si cela manque, ce que je serai :
Un visage recomposé avant la fin,
Un chant de batracien, même rauque,
Une vie qui court comme ci comme ça.

***

Passado, presente, futuro

Eu fui. Mas o que fui já me não lembra:
Mil camadas de pó disfarçam, véus,
Estes quarenta rostos desiguais,
Tão marcados de tempo e macaréus.

Eu sou. Mas o que sou tão pouco é:
Rã fugida do charco, que saltou,
E no salto que deu, quanto podia,
O ar dum outro mundo a rebentou.

Falta ver, se é que falta, o que serei:
Um rosto recomposto antes do fim,
Um canto de batráquio, mesmo rouco,
Urna vida que corra assim-assim.

(José Saramago)

 

Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond

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