Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘gagner’

L’eau nouvelle (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 23 mars 2023



L’eau nouvelle

La mort pourra attendre
Le combat des douleurs n’est jamais gagné

Regarde en l’eau nouvelle

L’espace est ton espace
Tu peux aborder.

(Andrée Chedid)

Illustration: Odilon Redon

 

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , | 1 Comment »

La marée montante (Laurent Graff)

Posted by arbrealettres sur 6 mars 2023




    
La marée montante est l’heure du tirage du loto.
La mer roule galets et coquillages dans sa sphère.
Les numéros gagnants ornent les rebords de fenêtres et les dessus de cheminées.

(Laurent Graff)

Recueil: Au nom de sa majesté
Editions: Le dilettante

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

HÔPITAL (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
HÔPITAL

La tête allait seule,
avait cet éclat qu’on voit aux bronzes,
aux grilles dominantes
qui ne s’ouvrent qu’aux oiseaux.

Gagnait les bois noirs,
la montagne verte,
le creux des forêts où s’endorment,
au matin, les abandonnés.

Pesait les choses,
le blanc des maisons,
l’arrondi courtois des noisettes
et ce fumier des solitudes
qui monte quand le jour prend congé.

Relevait ses collets,
prenait des notes.

(Claude de Burine)

Recueil: A Henri de l’été à midi
Editions: Saint Germain des Prés

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

JE TUE LE TEMPS (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
JE TUE LE TEMPS

Je tue le temps en taillant dans la houille.
Engorgé je me débarrasse ou j’essaie.

Je tue le temps au vin rouge, à la délicatesse,
à la franche gaieté, à la morale,
à l’excès de zèle, à qui perd gagne, à la boussole,
avec un miroir d’emprunt,
avec un regard farouche,
avec un sourire componctueux,
avec une envie de pleurer.

Je tue le temps à creuse rêverie,
avec un marteau-piqueur, avec un petit flageolet,
avec une superbe convoitise,
avec une raillerie épaisse,
en toute bonne foi, avec un oeil en coin,
avec les discours habituels, avec des mots écrits,
avec du vent.
Je n’approche pas du recours imaginé.

Je tue le temps. Je taille en suffoquant, j’essaie.

Je tue le temps. Si un faucon au poing j’allais,
je saurais faire.

(André Frénaud)

Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

SUR L’AIR D’UN MAÎTRE EN DIVINATION (Lù Yóu)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
SUR L’AIR D’UN MAÎTRE EN DIVINATION

Un chant au prunier
À l’écart de la grand-route, près du pont rompu,
Silencieux, solitaire, il fleurit à sa guise.
Voici déjà le crépuscule, et seul à son chagrin
Il subira encore le vent avec la pluie.

Sans intention de s’acharner pour gagner le printemps,
Seul à soutenir d’une volée de fragrances la jalousie.
Que ses fleurs fanent et tombent, réduites en boue et poussière,
Subsistera toujours ce parfum comme avant.

***

(Lù Yóu) (1125-1210)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Tristes souvenirs (Mei Yaochen)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Tristes souvenirs

Du temps où tu gagnas ma maison
Jamais je n’ai eu dans tes yeux l’impression d’être pauvre.
Chaque soir, jusqu’à minuit aux travaux de couture ;
Le repas toujours prêt au temps accordé.
Neuf jours sur dix, nous nous contentions de légumes salés.
Mais toujours tu gardais en surprise une belle pièce de viande.
Nous comme l’est et l’ouest unis dix-huit ans durant,
Partageant l’amer et le doux.
Nous comptions alors sur cent ans d’amour.
Mais en une nuit seulement je t’ai perdu.
Ta fin me revient inlassable en mémoire ;
Comme tu tenais ma main, incapable de parler.
Ce corps vieilli qui dure encore,
Te rejoindra vite dans la poussière.

(Mei Yaochen)

(1002-1060)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

La traversée du Fongmu Ling (Gu Lin)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022




Illustration: Shan Sa
    
La traversée du Fongmu Ling

Le doigt tendu vers la cime embrumée
Indique la haute frontière indécise, entre terre et ciel.
Voilà la montagne magnifique
Qu’aucun oiseau en son vol n’a jamais dépassée.
Qui saurait franchir ces hauts degrés de pierre ?
Nos mains s’agrippent le long des sentiers sinueux.
À chaque pas gagné, l’abîme grandit devant mes yeux terrifiés
Et la brume généreuse empoisse mes vêtements alourdis.
Je m’empourpre des derniers traits du soleil qui meurt,
Tandis qu’à mesure, c’est la vallée qui s’enténèbre.
Mon pays natal me rappelle alors et détourne vers lui mon regard.
Je vois les flots hardis du grand fleuve ;
Je sens le souffle vif des confins du monde.
Comment rester debout quand tout vous porte à être à genoux.

(Gu Lin)

(1476-1545)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Devant les ruines d’un vieux palais (Du Fu)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Devant les ruines d’un vieux palais

Le ruisseau s’éloigne en bouillonnant, le vent crie sa violence à travers les pins ;
Les rats gris s’enfuient à mon approche et vont se cacher sous les vieilles tuiles.
Aujourd’hui sait-on quel prince éleva jadis ce palais ?
Sait-on qui nous légua ces ruines, au pied d’une montagne abrupte ?
Sous forme de flammes bleuâtres, se montrent des esprits dans les profondeurs sombre
Et, sur la route défoncée, on entend des bruits qui ressemblent à des gémissement
Ces dix mille voix de la nature ont un ensemble plein d’accords,
Et le spectacle de l’automne s’harmonise aussi avec ce triste tableau.
Le prince avait de belles jeunes filles ; elles ne sont plus que de la terre jaune,
Inerte comme l’éclat de leur teint, qui déjà n’était que mensonge ;
Il avait des satellites pour accompagner son char doré,
Et, de tant de splendeurs passées, ce cheval de pierre est tout ce qui reste.
La tristesse m’étreint ; je m’assieds sur l’herbe épaisse,
Je commence des chants où ma douleur s’épanche ;
Les larmes me gagnent et coulent abondamment.
Hélas ! Dans ce chemin de la vie, que chacun parcourt à son tour,
Qui donc pourrait marcher longtemps !

(Du Fu)
(712-770)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Un songe de printemps (Jin Zan)

Posted by arbrealettres sur 8 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Un songe de printemps

Durant la nuit, un air de printemps est entré par la fenêtre.
Il sut gagner rapidement les profondeurs de ma chambre.
Il sut toucher mon âme et la fit convoler sur les bords du Yangzi.
Elle se tenait sur la rive, la belle que le printemps m’amène.
Il dura bien peu ce songe de printemps ;
Le temps d’un mouvement sur l’oreiller.
Mais cet instant si court me fit voyager cent lieues.

(Jin Zan)

(VIII siècle)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Les eaux montent (Lu Ji)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Les eaux montent

Mon service prend fin et je descends les marches du palais
Repos du soir — je gagne enfin mes appartements
L’éclair hurlant éclate dans la nuit pleine
Les flèches de lumière vive rayent les ténèbres
De noirs nuages harcèlent les tours vermillonnes
Et le vent frappe le linteau des fenêtres.
L’eau s’écoule bouillonnante par les gouttières du toit
Des flaques jaunes noient les degrés aveugles des terrasses
Les cieux dénués s’engrènent impassibles sans se déchirer
De larges voies d’eau rejoignent abondantes un canal englouti
À Liang et Ying, les cultures meurent sous les flots du ciel
Des paysans vagabonds passent devant les bras furieux du fleuve
Les eaux montent inlassables et changent nos vies en ruine marine.

(Lu Ji)

(261-303)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :