Posts Tagged ‘gamme’
Posted by arbrealettres sur 25 août 2022

Illustration: Frédéric Rébéna
Les autres étés
Il y aura d’autres étés
D’autres grillons feront leurs gammes
dans d’autres blés
On croisera sur la route d’autres dames
Un autre merle inventera
une chanson presque la même
Un autre monsieur se trouvera là
sous cet arbre où je t’aime
Une petite fille qui n’est pas née encore
fera une poupée en coquelicot
à cet endroit précis où ton corps
endormi se mêle au long bruit de l’eau
On dira (mais ce seront d’autres)
Il faudrait bien un bon coup de pluie
Ça ferait du bien aux récoltes
Les mots feront le même bruit
Mais plus personne plus personne
ne se servira de mon cœur à moi
ni de ta voix à toi qui résonne
dans mon oreille et mon corps à moi.
(Claude Roy)
Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse
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Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2022
Sieste éternelle
Le blanc soleil de juin amollit les trottoirs.
Sur mon lit, seul, prostré comme en ma sépulture
(Close de rideaux blancs, oeuvre d’une main pure),
Je râle doucement aux extases des soirs.
Un relent énervant expire d’un mouchoir
Et promène sur mes lèvres sa chevelure
Et comme un piano voisin rêve en mesure,
Je tournoie au concert rythmé des encensoirs.
Tout est un songe. Oh! viens, corps soyeux que j’adore,
Fondons-nous, et sans but, plus oublieux encore;
Et tiédis longuement ainsi mes yeux fermés.
Depuis l’éternité, croyez-le bien, Madame,
L’Archet qui sur nos nerfs pince ses tristes gammes
Appelait pour ce jour nos atomes charmés.
(Jules Laforgue)
Illustration: Vladimir Kush
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Posted by arbrealettres sur 17 mars 2022

SYMPHONIE
Mes yeux ne cessent de chercher ta présence
dans cette opaque nuée
ne parvenant à te révéler qu’à moitié
mêlant sa substance primordiale
à la vérité de ton souffle
le secret et le chuchotement de tes signes
au parfum de tes sphères
J’en prends plein les narines
au coeur de cette effusion divine
Je tourbillonne dans les dédales de mes pensées
sans savoir si elles m’appartiennent réellement
ou si je te les emprunte par allusion
du moins voudrais-je te les prêter
pour qu’ensemble nous les habitions
Quelles pensées!
Autant de couleurs incarnant l’arc-en-ciel
dont elles épousent la composition
plus subtiles encore
car exhalant une gamme de transparences
se déclinant comme une symphonie
comme une dévotion
une caresse
la céleste sensation…
(Touria Iqbal)
Recueil: Anthologie des femmes poètes du monde arabe
Traduction: Maram al-Masri
Editions: Le Temps des Cerises
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Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2021
![Vincent Van Gogh 3 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/vincent-van-gogh-3-1280x768.jpg?w=836&h=686)
Les ovales de deux citrons sur une table,
notes jaunes soutenues autour de quoi gravitent les gammes bleues des raisins.
D’un vase rouge aminci par le haut, inquiétant et profond montent les bulles sonores des anémones,
accords de mauve et de carmin, avec des soupirs noirs et, çà et là, des dissonances de verts froids.
Une nappe blanche par-dessous reçoit les harmonies
et les propage comme une eau lisse, tandis qu’un livre ouvert, à côté, les raconte.
(Franz Hellens)
Illustration: Vincent Van Gogh
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Posted by arbrealettres sur 10 mars 2021

Illustration: Noèla Morisot
ARC-EN-CIEL
Errer du zénith au nadir et,
faisant flèche de tout bois, parcourir
l’entière gamme des couleurs pour
qu’une joie pointe
hors de l’eau noire.
(Michel Leiris)
Recueil: Ondes
Traduction:
Editions: Le Temps qu’il fait
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Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020

Illustration: Jeanne Fonseca
LA RÊVEUSE.
Elle rêve, la jeune femme !
L’œil alangui, les bras pendants,
Elle rêve, elle entend son âme,
Son âme qui chante au dedans.
Tout l’orchestre de ses vingt ans,
Clavier d’or aux notes de flamme,
Lui dit une joyeuse gamme
Sur la clef d’amour du printemps…
La rêveuse leva la tête,
Puis la penchant sur son poète,
S’en fut, lui murmurant tout bas :
« Ami, je rêve ; ami, je pleure ;
« Ami, je songe que c’est l’heure…
« Et que mon coiffeur ne vient pas. »
(Alphonse Daudet)
Recueil: Les amoureuses
Traduction:
Editions:
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Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020
![e799bde59bbde69687baiguowen [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/e799bde59bbde69687baiguowen-1280x768.jpg?w=785&h=768)
UN OISEAU CHANTAIT
Derrière chez mon père, un oiseau chantait,
Sur un chêne au bois,
— Autrefois —
Un rayon de soleil courait sur les blés lourds;
Un papillon flottait sur l’azur des lents jours
Que la brise éventait;
L’avenir s’érigeait en mirages de tours,
Qu’enlaçait un fleuve aux rets de ses détours :
C’était le château des fidèles amours.
— L’oiseau me les contait.
Derrière chez mon père, un oiseau chantait
La chanson de mon rêve;
Et, voix de la plaine, et voix de la grève,
Et voix des bois qu’Avril énerve,
L’écho de l’avenir, en riant, mentait :
Du jeune coeur, l’âme est la folle serve.
Et tous deux ont chanté
Du Printemps à l’Été.
Derrière chez mon père, sur un chêne au bois,
Un oiseau chantait d’espérance et de joie,
Chantait la vie et ses tournois
Et la lance qu’on brise et la lance qui ploie;
Le rire de la dame qui guette
Le vainqueur dont elle est la conquête;
La dame est assise en sa gonne de soie
Et serre sur son coeur une amulette.
Derrière chez mon père, un oiseau chantait,
De l’aube jusqu’en la nuit,
Et dans les soirs de solitaire ennui
Sa chanson me hantait;
Si bien qu’au hasard de paroles très douces
Je me remémorais ses gammes,
Apprises parmi les fougères et les mousses,
Et les redisais à de vagues dames,
Des dames blondes ou brunes ou rousses,
Des dames vaporeuses et sans âmes.
Derrière chez mon père, sur un chêne au bois,
Un oiseau chantait la chanson de l’orgueil;
Et dans les soirs nerveux d’émois
Je l’écoutais du seuil;
Ils sont morts, les vieux jours de fiers massacres;
Mes orgueils, écumants du haut frein de mon veuil,
Se sont cabrés aux triomphes des sacres,
Ils ont flairé les fleurs du cercueil,
Arômes des catafalques — doux et acres;
Mes vanités sont au cercueil.
Derrière chez mon père, un oiseau chantait
Qui chante dans mon âme et dans mon coeur, ce soir;
J’aspire l’ombre ardente où fume un encensoir,
Ô jardins radieux qui m’avez enfanté!
Et je revis chaque heure et toutes vos saisons :
Joie, en rire de feuilles claires par la rive,
Joie, en sourires bleus de lac aux horizons,
Joie, en prostrations de la plaine passive,
Joie éclose en frissons;
Les jeunes délices qui furent dans nos yeux
— Aurores et couchants — les étoiles des cieux,
Et le portail de Vie ouvert et spacieux
Vers les jeunes moissons!
Derrière chez mon père, sur un chêne au bois,
Derrière chez mon père, un oiseau chantait,
En musique de flûte alerte et de hautbois,
En musique qui te vantait,
Toi, mon Rêve et mon Choix;
Sais-tu combien, aux soirs, s’alanguissait ma vie?
Sais-tu de quels lointains mon âme t’a suivie?
Et comme ton ombre la tentait,
Vers le Château d’Amour que l’oiseau chantait,
Sur un chêne au bois?
— Autrefois. —
(Francis Vielé-Griffin)
Illustration: Bai Guowen
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Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2019
Automne
La route bifurque
Vers les collines
Les branches se dénudent
par ricochets
L’oiseau hésite
L’insecte fuit
Le bois fredonne
à notre toucher
Le soleil module
ses dernières gammes
La mort capiteuse des feuilles
Frissonne au pied des forêts
(Andrée Chedid)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 29 juin 2019

Illustration
Dans le silencieux automne
D’un jour mol et soyeux,
Je t’écoute en fermant les yeux,
Voisine monotone.
Ces gammes de tes doigts hardis,
C’était déjà des gammes
Quand n’étaient pas encor des dames
Mes cousines, jadis;
Et qu’aux toits noirs de la Rafette,
Où grince un fer changeant,
Les abeilles d’or et d’argent
Mettaient l’aurore en fête.
(Paul-Jean Toulet)
Recueil: Les contrerimes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Paul-Jean Toulet), abeille, argent, aurore, automne, écouter, cousin, dame, doigt, fête, fer, fermer, gamme, grincer, hardi, jadis, jour, monotone, mou, or, silencieux, soyeux, toit, voisin, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 février 2019

LE ROSSIGNOL
La parole s’est usée, les miettes sur la table
pèsent soudain comme l’atmosphère
où la fumée de cigarette s’est accumulée
on ouvre la fenêtre sur la nuit et la montagne
et glissent posément sur les toits, les arbres
les gammes nocturnes du rossignol
— avec des pauses où nous découvrons
des écluses en nous doucement ouvertes.
(Paul de Roux)
Recueil: Les pas
Traduction:
Editions: L’Alphée
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Posted in poésie | Tagué: (Paul de Roux), arbre, atmosphère, écluse, cigarette, découvrir, doucement, fenêtre, fumée, gamme, glisser, miette, montagne, nocturne, nuit, ouvert, ouvrir, parole, pause, peser, posément, rossignol, s'accumuler, soudain, table, toit, user | Leave a Comment »