Posts Tagged ‘ganté’
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020

Illustration: Danielle Bellefroid
TORRENT
On pose les mains gantées de douleur sur les choses
Et les choses pleurent.
Sous des armures de froid, de gel,
Les pieds s’enfoncent dans la terre.
La terre bouge et tente
De fuir sous nos pieds.
La cuirasse
Est ourdie de points de côté.
Le bouclier serre le bras comme un étau.
Le heaume
Est doublé de braise.
Du côté du monde
Les yeux tissent une toile d’araignée,
Et l’on entend, l’on entend,
Pareil aux torrents qui viennent
Lourds, opaques, des montagnes,
Vite, vite,
Le temps.
(Mihai Beniuc)
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Posted by arbrealettres sur 5 mai 2020

Tu es ce que tu es,
On te mesure à l’aune,
Ton poids est léger,
Mais de tes rêves
Pourrait-on trouver la mesure ?
Nu-pieds,
En loques,
Assoiffé d’infini et d’immortalité,
Dans ce monde borné, mortel,
Le rêve grandit,
Analphabète.
On pose les mains gantées de douleur sur les choses
Et les choses pleurent.
(Mihai Beniuc)
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Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2018

Illustration: Léonard de Vinci
Non seulement cette belle main nue
Qui s’est gantée, à mon grand détriment,
Mais l’autre, et ces deux bras : qu’ils sont habiles,
Qu’ils sont prompts à étreindre mon coeur timide!
Mille pièges me tend Amour, aucun en vain,
Ce sont les tendres formes, pour moi si neuves,
De ce corps noble et chaste : si célestes
Qu’aucun art, aucune pensée, ne peuvent les rendre.
Yeux en paix, dont les cils répandent la lumière,
Bouche d’ange, superbe, qui laisse voir
Des perles et des roses, et prononce des mots
Si doux qu’ils font frémir de tant de merveille!
Puis ce front, et ces tresses : à midi, l’été,
Elles font oublier que le soleil brille.
***
Non pur quell’una bella ignuda mano,
che con grave mio danno si riveste,
ma l’altra et le duo braccia accorte et preste
son a stringere il cor timido et piano.
Lacci Amor mille, et nesun tende invano,
fra quelle vaghe nove forme honeste
ch’adornan si l’alto habito celeste,
ch’agiunger nol pò stil né ‘ngegno humano:
li occhi sereni et le stellanti ciglia,
la bella bocca angelica, di perle
piena et di rose et di dolci parole,
che fanno altrui tremar di meraviglia,
et la fronte, et le chiome, ch’a vederle
di state, a mezzo dí, vincono il sole.
(Pétrarque)
Recueil: Je vois sans yeux et sans bouche je crie
Traduction: Yves Bonnefoy
Editions: Galilée
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
Bon chevalier masqué qui chevauche en silence,
Le Malheur a percé mon vieux coeur de sa lance.
Le sang de mon vieux coeur n’a fait qu’un jet vermeil,
Puis s’est évaporé sur les fleurs, au soleil.
L’ombre éteignit mes yeux, un cri vint à ma bouche
Et mon vieux coeur est mort dans un frisson farouche.
Alors le chevalier Malheur s’est rapproché,
Il a mis pied à terre et sa main m’a touché.
Son doigt ganté de fer entra dans ma blessure
Tandis qu’il attestait sa loi d’une voix dure.
Et voici qu’au contact glacé du doigt de fer
Un coeur me renaissait, tout un coeur pur et fier
Et voici que, fervent d’une candeur divine,
Tout un coeur jeune et bon battit dans ma poitrine!
Or je restais tremblant, ivre, incrédule un peu,
Comme un homme qui voit des visions de Dieu.
Mais le bon chevalier, remonté sur sa bête,
En s’éloignant, me fit un signe de la tête
Et me cria (j’entends encore cette voix):
« Au moins, prudence! Car c’est bon pour une fois. »
(Verlaine)
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