Posts Tagged ‘geai’
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2023

Illustration: Gennady Privedentsev
COMME UN AUTRE DOMAINE
J’étais auprès de toi comme un autre domaine.
Nos versants se touchaient — et nous ne savions plus
si des cieux étrangers frôlaient nos bois perdus.
Des miroirs t’appelaient au creux de mes fontaines,
tu cueillais l’eau vivante ou l’éclair bleu d’un geai.
Je bâtissais des feux sous tes branches pressées.
Sur le noeud des aubiers nos doigts se rencontraient
Nous échangions le vent, des ailes par poignées,
et de longues ciguës qui ombrageaient nos coeurs.
Nous étions deux enfants aux confins de la vie,
plus secrets que des faons, avec des yeux vainqueurs,
à jamais possesseurs de terres agrandies.
(Anne-Marie Kegels)
Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Editions: Marabout
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Posted in poésie | Tagué: (Anne-Marie Kegels), agrandi, aile, appeler, aubier, auprès, à jamais, échanger, éclair, étranger, bâtir, bleu, bois, branche, cieux, ciguë, coeur, confins, creux, cueillir, doigt, domaine, eau, enfant, faon, feu, fontaine, frôler, geai, long, miroir, noeud, ombrager, perdu, poignée, possesseur, pressé, savoir, se rencontrer, se toucher, secret, terre, toi, vainqueur, vent, versant, vie, vivant, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022

Mon amour du profond des nuits
Du fond de la terre et des arbres
Du fond des vagues, de l’oubli
Mon amour des soifs de l’enfance
Mon amour de désespérance
Je t’attends aux grilles des routes
Aux croisées du vent, du sommeil
Je crie ton nom du fond des soutes
Des marécages sans oiseaux
Du fond de ce désert de fonte
Où je pose, un à un, mes pas
J’attends la source de tes bras
De tes cheveux, de ton haleine
Tu me libères, tu m’enchaînes
Tu me dévastes, tu me fais
Je t’attends comme la forêt
Inextricable, enchevêtrée
Tissée de renards et de geais
Et que le matin fait chanter.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), amour, arbre, attendre, bras, chanter, cheveux, crier, croisée, désert, désespérance, dévasternattendre, enchaîner, enchevêtrer, enfance, faire, fond, fonte, forêt, geai, grille, haleine, inextricable, libérer, marécage, matin, nom, nuit, oiseau, oubli, pas, poser, profond, renard, route, soif, sommeil, source, soute, terre, tisser, vague, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2021

Nous vivions nu-pieds, tête nue,
l’âme et le coeur à l’avenant,
en compagnie des bêtes de plume et de poil…
Un geai, une loutre,
l’un fuyant par les arbres,
l’autre s’enfonçant dans le gouffre de l’étang,
c’étaient nos demi-dieux.
(Franz Hellens)
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Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2020

GRILLE
Derrière les barreaux
on entrevoit
une figure en attente
Une jeune fille
un écolier
un prisonnier
Subrepticement
à la nuit tombante
lui faire passer
Une lettre
une plume de geai
la clef des champs
(Michel Butor)
Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
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Posted by arbrealettres sur 3 avril 2020

CHAQUE ANIMAL
Chaque animal sait prendre une autre forme
et pour cela son poète est choisi.
Les chants des geais, des rossignols s’entendent
et tout poème est bestiaire ardent.
Suis-je l’oiseau, le lion, la panthère
ou la fourmi ? D’amours zoologiques,
je suis épris sans savoir si je rampe
ou si je nage ou si je marche ou vole,
mais que je sois de pelage ou de plumes,
insecte ou ver, ingénument licorne,
hibou, saumon, rhinocéros, abeille,
je vois partout l’ombre du Grand Chasseur.
(Robert Sabatier)
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Sabatier), abeille, animal, bestiaire, chant, chasseur, forme, geai, hibou, lion, marcher, nager, oiseau, ombre, panthère, pelage, plume, poème, poète, ramper, rhinocéros, rossignol, saumon, savoir, voler | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020
Avoir tout dit
et ne plus rien dire
Accéder enfin au chant
par le pur silence
T’ouvrant là
sans retenue
A l’appel d’un geai
Aux cris des cigales
Au pin jailli de toi
te brisant les entrailles
Sous le ciel uni
Qu’effleure seul
un nuage
(François Cheng)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 26 mai 2019
L’ogre avait beau manger,
Avaler, dévorer,
Des chevreuils vivants,
Des ventres d’enfants,
Des yeux de taureau,
Des fleurs de sureau;
Il avait beau manger
Jusqu’aux plumes de geai,
Rien ne rendait
Sa chair plus gaie.
(Guillevic)
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Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2019

Aux jours courts et aux longues soirées,
quand l’air vif s’assombrit,
je veux que de branche et feuillage, mon savoir
devienne joie nouvelle et fruits et fleurs,
car je vois les chênes perdre leurs feuilles.
Se retirent dans la neige et la froidure,
le rossignol, la grive, le geai et le pivert.
(Peire d’Auvergne)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2018

Avoir tout dit
et ne plus rien dire
Accéder enfin au chant
par le pur silence
T’ouvrant là
sans retenue
A l’appel d’un geai
Aux cris des cigales
Au pin jaillit de toi
te brisant les entrailles…
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 6 juin 2018

Illustration: Oskar Kokoschka
Je t’aime…
I
Je t’aime et je ne sais ce que je te voudrais.
Hier res jambes douces et claires ont tremblé
quand ma gorge t’a touché, lorsque je courais.
II
Moi, le sang a coulé plus fort comme une roue,
jusqu’à ma gorge, en sentant tes bras ronds et doux
luire à travers ta robe connue des feuilles de houx.
I
Je t’aime et je ne sais pas ce que je voudrais.
Je voudrais me coucher et je m’endormirais…
La gentiane est bleue et noire à la forêt.
II
Je t’aime. Laisse-moi te prendre dans mes bras…
La pluie luit au soleil sur les arbres du bois…
Laisse-moi t’endormir et tu m’endormiras.
I
J’ai peur. Je t’aime et ma tête tourne, pareille
aux ruches du vieux banc оù sonnaient les abeilles
qui revenaient gluantes des raisins des treilles.
II
fait chaud. Les blés sont remplis de fleurs rouges.
Couche-toi dans les blés et donne-moi ta bouche.
Les mouches bleues au bas de la prairie — écoute ?
I
La terre est chaude. Il y a là-bas des cigales
près du vieux mur où sont des roses du Bengale,
sur l’écorce blanche et rugueuse des platanes.
II
La vérité est nue et mets-toi nue aussi.
Les épis crépiteront sous ton corps durci
par la jeunesse de l’amour qui le blanchit.
I
Je n’ose pas, mais je voudrais être nue ce soir…
Mais tu me toucherais et j’aurais peur de toi.
Je serais toute blanche et le soir serait noir.
II
Les geais ont crié dans le bois, car ils aiment.
Les capricornes luisants s’accrochent aux chênes.
Les abeilles qui aiment les longs vols blonds essaiment.
I
Prends-moi entre tes bras. Je ne peux plus qu’aimer
et ma chair est en air, en feu et en lumière,
et je veux te serrer comme un arbre un lierre.
II
Les troupeaux de l’Automne vont aux feuilles jaunes,
la tanche d’or à l’eau et la beauté aux femmes
et le corps va au corps et l’âme va à l’âme.
(Francis Jammes)
Recueil: De l’Angelus de l’aube à l’Angelus du soir
Traduction:
Editions: Gallimard
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