Posts Tagged ‘géométrie’
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021

Illustration: Giorgio de Chirico
LE MIRADOR
(La nostalgie de l’infini)
Je le sais maintenant :
inutile pour apercevoir l’infini
de dénuder le bleu du ciel car l’infini est
une tour
une forteresse apatride
un phare inassouvi
un silo cerclé d’oriflammes
Je le sais maintenant :
inutile pour apercevoir l’infini
d’apprivoiser la Voie lactée car l’infini est
un parcours austère
une géométrie sans pitié
une rectitude hantée d’absence
Peut-être est-il aussi un mirador
surveillant les coulées d’étoiles entre les barbelés des galaxies ?
Mais alors qui veille en son extrémité, juste au-dessous des oriflammes,
et quel souffle les fait battre immobiles sous une éternité d’orage ?
(Jacques Lacarrière)
Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), absence, apatride, apercevoir, apprivoiser, au-dessous, austère, éternité, étoile, barbelé, battre, bleu, cercler, ciel, coulée, dénuder, extrémité, forteresse, galaxie, géométrie, hanter, immobile, inassouvi, infini, inutile, juste, maintenant, mirador, nostalgie, orage, oriflamme, parcours, phare, pitié, rectitude, savoir, silo, surveiller, tour, veiller, Voie Lactée | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mars 2021
Semblable aux géométries changeantes
d’un vol d’oies sauvages
cette petite part de soi
là-haut
où l’intime n’a plus lieu d’être
(Bernard Montini)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Bernard Montini), être, géométrie, intime, là-haut, oie, part, sauvage, semblable, soi, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2020

COQUILLAGE CASSÉ
Coquillage cassé
Sur les sables endormis
Dans les bras de la haute mer
Ce gîte ancien
Qui fut le mien peut-être
N’est plus qu’une moitié
De sa spirale première
Au nacre rose
Et je sais que le sable
Remué par la marée prochaine
Emplira parfaitement
Ce trou d’absence
Je sais le vent n’y fera même plus
Ce bruit de grève et rêve
Dont mes oreilles
Orgueilleusement refermées
N’ont cependant pas sacrifié encore
A la clameur du temps
La monodie mélancolique
Coquillage cassé
Sur les sables lointains
De la haute mer
Où donc est passée
La limace
La limace ourlée et fragile
Qui t’habitait ?
S’est-elle exhalée vers
Les rives imaginaires du ciel d’été
Soudain lassée de ta géométrie ?
Coquillage cassé
Sur les sables
Aux confins de la mer
Je ne saurais te dire
Un tel adieu
(Gilles Vigneault)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gilles Vigneault), absence, adieu, cassé, confins, coquillage, endormi, fragile, géométrie, gîte, grève, imaginaire, limace, marée, mer, monodie, nacre, rêve, sable, spirale | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2020
Miroitant comme la peau
d’une bête sauvage
le haut chapeau de soie
d’un homme
reste sur son crâne étroit
une femme demeure à son bras
autour d’eux les chantiers à houille
et les tas de sable
peuplent l’étendue exsangue
du paysage de leur vie
mais un écolier étudie
algèbre et géométrie
dans une pièce neutre
et toute blanche.
(Jean Follain)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), algèbre, écolier, étendue, étudier, bête, blanche, bras, chapeau, crâne, exsangue, femme, géométrie, houille, miroiter, paysage, peau, pièce, sable, sauvage, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2019
Pierre tombée du mur,
Et tenue dans ma main,
J’ai ta géométrie.
Je peux la tendre ailleurs
Et me loger dedans.
Tu me donnes aussi
Ta chaleur, ton grain,
Ton poids, ta couleur.
Je peux en habiller cette géométrie
Que je projetterais.
Mais la pulpe de ton silence,
Ton soupir avorté,
Viens voir en moi
Si tu t’y reconnais.
(Guillevic)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), ailleurs, chaleur, couleur, géométrie, loger, main, mur, pierre, poids, pulpe, reconnaître, silence, soupir, tendre, tenir, tomber | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2018

LES FENÊTRES
1
Il suffit que, sur un balcon
ou dans l’encadrement d’une fenêtre,
une femme hésite…, pour être
celle que nous perdons
en l’ayant vue apparaître.
Et si elle lève les bras tendre vase
pour nouer ses cheveux,
combien notre perte par là
gagne soudain d’emphase
et notre malheur d’éclat!
2
Tu me proposes, fenêtre étrange, d’attendre ;
déjà presque bouge ton rideau beige.
Devrais-je, ô fenêtre, à ton invite me rendre ?
Ou me défendre, fenêtre ? Qui attendrais-je ?
Ne suis-je intact, avec cette vie qui écoute,
avec ce coeur tout plein que la perte complète ?
Avec cette route qui passe devant, et le doute
que tu puisses donner ce trop dont le rêve m’arrête ?
3
N’es-tu pas notre géométrie,
fenêtre, très simple forme
qui sans effort circonscris
notre vie énorme ?
Celle qu’on aime n’est jamais plus belle
que lorsqu’on la voit apparaître
encadrée de toi; c’est, ô fenêtre,
que tu la rends presque éternelle.
Tous les hasards sont abolis. L’être
se tient au milieu de l’amour,
avec ce peu d’espace autour
dont on est maître.
4
Fenêtre, toi, ô mesure d’attente,
tant de fois remplie,
quand une vie se verse et s’impatiente
vers une autre vie.
Toi qui sépares et qui attires,
changeante comme la mer, —
glace, soudain, où notre figure se mire
mêlée à ce qu’on voit à travers;
échantillon d’une liberté compromise
par la présence du sort;
prise par laquelle parmi nous s’égalise
le grand trop du dehors.
5
Comme tu ajoutes à tout,
fenêtre, le sens de nos rites :
Quelqu’un qui ne serait que debout, .
dans ton cadre attend ou médite.
Tel distrait, tel paresseux,
c’est toi qui le mets en page :
il se ressemble un peu,
il devient son image.
Perdu dans un vague ennui,
l’enfant s’y appuie et reste;
il rêve… Ce n’est pas lui,
c’est le temps qui use sa veste.
Et les amantes, les y voit-on,
immobiles et frêles,
percées comme les papillons
pour la beauté de leurs ailes.
6
Du fond de la chambre, du lit, ce n’était que pâleur qui sépare,
la fenêtre stellaire cédant à la fenêtre avare
qui proclame le jour.
Mais la voici qui accourt, qui se penche, qui reste :
après l’abandon de la nuit, cette neuve jeunesse céleste
consent à son tour !
Rien dans le ciel matinal que la tendre amante contemple,
rien que lui-même, ce ciel, immense exemple :
profondeur et hauteur!
(Rainer Maria Rilke)
Recueil: Oeuvres 2 Poésie
Traduction: Jacques Legrand, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Armel Guerne, Maurice Betz
Editions: Seuil
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), abandon, aboli, accourir, aimer, ajouter, amant, amour, apparaître, arrêter, attendre, attente, attirer, à travers, éclat, écouter, éternel, étrange, balcon, beau, cheveux, consentir, distrait, effort, emphase, encadrement, espace, femme, fenêtre, forme, frêle, gagner, géométrie, hasard, hauteur, hésiter, image, immobile, jeunesse, liberté, maître, malheur, méditer, milieu, nouer, nuit, paresseux, pâleur, perdre, perte, présence, profondeur, proposer, ressemble, rideau, rite, route, s'impatienter, séparer, se pencher, sens, tendre, vase, vie, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2018

A l’heure dite
À l’heure de ma mort À l’heure dite
J’espère être assez juste
Je souhaite voir assez clair
Ecouter ta voix assez profondément
dans ce qui sera encore moi
Pour me souvenir de ton printanier souffle
Dies illa dies irae pitié pour cette chair torturée
Loin de la célébration de l’erreur
Traité de la mort, voie lactée
Traité de la mélancolie
L’air de ta chevelure en moi
L’aréole fatigable
La chaîne secrète à ton cou
Portant la géométrie
Où luit la perle, œil de la mort
Que je fixerai dans le
Songe
Oubliant ton regard
(Jacques Chessex)
Découvert ici: https://petalesdecapucines.wordpress.com/
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Chessex), air, aréole, célébration, chaîne, chair, chevelure, clair, cou, erreur, fixer, géométrie, heure, juste, luire, mélancolie, mort, oeil, oublier, perle, porter, printanier, profond, regard, se souvenir, secret, songe, souffle, souhaiter, torture, traite, Voie Lactée, voir, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2018

Géométries des crépuscules
sous le lacis des traits
terre et fleuve
lentement s’apaisent.
(Georges-Emmanuel Clancier)
Recueil: Contre-Chants
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Georges-Emmanuel Clancier), crépuscule, fleuve, géométrie, lacis, lentement, s'apaiser, terre, trait | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2018

Géométrie ludique
des espaces
et de leur transparence.
Où s’inscrira le seuil ?
Où s’ouvrit le passage ?
(Georges-Emmanuel Clancier)
Recueil: Contre-Chants
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Georges-Emmanuel Clancier), espace, géométrie, ludique, passage, s'inscrire, s'ouvrir, seuil, transparence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2017

Le brouillard indolent de l’automne est épars…
Il flotte entre les tours comme l’encens qui rêve
Et s’attarde après la grand-messe dans les nefs ;
Et il dort comme un linge sur les remparts.
Il se déplie et se replie. Et c’est une aile
Aux mouvements imperceptibles et sans fin ;
Tout s’estompe ; tout prend un air un peu divin ;
Et, sous ces frôlements pâles, tout se nivelle.
Tout est gris, tout revêt la couleur de la brume :
Le ciel, les vieux pignons, les eaux, les peupliers,
Que la brume aisément a réconciliés
Comme tout ce qui est déjà presque posthume.
Brouillard vainqueur qui, sur le fond pâle de l’air,
A même délayé les tours accoutumées
Dont l’élancement gris s’efface et n’a plus l’air
Qu’un songe de géométrie et de fumées.
(Georges Rodenbach)
Recueil: Le Miroir du ciel natal
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Georges Rodenbach), aile, air, automne, élancement, épars, brouillard, brume, couleur, délayé, eau, encens, flotter, fond, frôlement, fumée, géométrie, grande-messe, imperceptible, indolent, mouvement, pâle, peuplier, posthume, réconcilier, rêver, s'attarder, s'effacer, s'estomper, songe, tour, vainqueur | Leave a Comment »