Posts Tagged ‘(Georges Henein)’
Posted by arbrealettres sur 21 juin 2022

A FLEUR DE CHANCE
tu n’es pas venue d’aussi loin qu’on le penserait
tu n’as fait que ralentir ta marche à ma hauteur
j’ai trouvé ta tête près de moi comme une lettre sur ma table
comme une lettre que je n’ai pas besoin de décacheter
pour savoir ce qu’elle contient
et que tout s’y décline en clins d’herbe
en chevauchées d’écume à la poursuite du plus haut diamant rétif dans son nid d’aigle
désormais l’imprévu et l’habituel se confondent pour nous dans un grand cri de distraction
une seule rue suffit à nous rendre semblables
la barricade de la vie c’est un sourcil qui se hausse
la petite chanson de l’écolier puni qui trompe l’ennui dans un coin sombre
l’inaperçu nous berce comme un domaine acquis d’une seule caresse de la main
nous nous dirigeons l’oreille légère au fil rompu des torrents,
sur les deux rives les éventails mettent une pudeur d’enlèvement
nous sautons d’une roche à l’autre
notre sourire est le cerceau qui nous précède à fleur de chance
notre rôle n’a jamais été aussi beau
nous cultivons la première morsure des superstitions de l’avenir.
(Georges Henein)
Illustration: Paige Bradley
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), aigle, éventail, beau, cerceau, chance, cultiver, diamant, ennui, habituel, herbe, imprévu, lettre, loin, marche, morsure, nid, oreille, pudeur, ralentir, rôle, rive, sombre, sourcil, sourire, superstition, venir | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2021
![René Julien_le-jour-des-noces [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/11/renc3a9-julien_le-jour-des-noces-1280x768.jpg?w=701&h=1000)
C’ÉTAIT UNE AUTRE EPOQUE
Nous étions assis sous une horloge sans nuages
comme à la source du temps bref.
La jeune fille la plus proche parlait le sanscrit
et quelqu’un lui demanda un chemin qui n’existait pas.
Derrière nous un village
aux yeux agrandis par le loisir.
Nous froissions des caresses
longtemps retenues aux vitres de la pluie
et la rouille gagnait l’extrémité de nos doigts.
Enfants tardifs et désoeuvrés
dont les visages ne servaient à personne
nous laissions l’herbe monter autour de nous
comme un besoin coupable
et nous rêvions de disparaître
enfin voilés par ce caprice aux longs cils
exemptés de toute présence et de tout lieu.
C’était un jour incrusté d’oubli
comme une chapelle baroque
un jour qui n’avait pas la force de se lever
et de nous regarder pâlir.
(Georges Henein)
Illustration: René Julien
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), assis, époque, caprice, caresse, chemin, coupable, disparaître, force, froisser, herbe, horloge, incrusté, jeune fille, loisir, nuage, oubli, pâlir, proche, sanscrit, se lever, servir, source, village, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020

SUICIDE PROVISOIRE
au fond des tiroirs bleus
dont les clés sont parties vers des serrures sauvages
et les lettres égarées dans la foire aux aveux
au fond des tiroirs couleur de lycéenne
entre un cigare flétri et une paire de gifles
datant du dernier scandale
il arrive de ramasser
des lèvres amères
récitant des mots proches
qui descendent comme des cailloux
la pente de la voix
des lèvres rares et brèves
qui s’ouvrent pour laisser passer
un espion déguisé en orchestre
je ne sais plus quelle symphonie
s’agrippe à un cerceau de flammes
et maintenant se dresse la fenêtre
sans âge ni lumière
soeur des lèvres amères
c’est par elle que rentrent les névroses
gantées de mains humaines
qui décapitent les femmes
après l’amour
il y a sur une certaine table
un objet qui sourit à travers tous les sommeils du monde
c’est un visage
jamais aperçu
jamais oublié
un visage que berce
l’infinissable neige du souvenir.
(Georges Henein)
Illustration: Cesare Lapini
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), amère, amour, aveu, bercer, caillou, clé, décapiter, déguisé, femme, fenêtre, flamme, flétri, gifle, infinissable, lèvres, lettre, lumière, lycéenne, névrose, neige, orchestre, oublié, sauvage, scandale, serrure, sommeil, sourire, souvenir, suicide, table, tiroir, visage, voix | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 avril 2020
![Campos Edson 01 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/11/campos-edson-01-1280x768.jpg?w=866&h=641)
LE RETOUR DES DIEUX
Seins issus d’une fête labiale
et cachetés à la cire du souvenir
une fille sourit à sa peau
dans le vent nu des campagnes
puis ses mains descendent le long
comme l’ancre d’un vaisseau
reconduit à la terre
Reflet exténué des saisons vécues
elle se replie sur un mal
plus secret que toute mort
sur la tige nacrée de sa solitude
de son corps
sur l’odeur brusque de l’amour
dans un tiroir d’embruns
les doigts à l’épreuve du tambour
la taille sur la pente du cerceau
elle s’affaiblit dans l’eau légère
de sa propre distance
comme un sort mal jeté
Aucun réveil pourtant
aucun réveil possible
sans le retour des Dieux
auxquels nulle croyance n’est due.
(Georges Henein)
Illustration: Campos Edson
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Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020
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Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020
![George Clair Tooker 1920-2011 - American Magic Realist painter - Tutt'Art@ (11) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/george-clair-tooker-1920-2011-american-magic-realist-painter-tuttart-11-1280x768.jpg?w=856&h=425)
Je m’appuie sans réserve au garde-fou de ton souffle
qu’il s’interrompe ou s’élance
qu’il me désigne ou m’ignore
et il me semble que pour la première fois
ma dépendance et ma liberté
se toisent sans se haïr
(Georges Henein)
Découvert chez Lara ici
Illustration: George Clair Tooker
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Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020
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Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2018

CHAMBRE REBELLE A TOUTE DEMEURE
Chambre rebelle à toute demeure…
quoi de plus lourd au profil de l’absente que cette écharpe délaissée par le vent…
quoi de plus fidèle à son image que cette empreinte solaire
là où pour la dernière fois se posa son pied lointain…
cette chambre douce comme une haleine à la recherche
d’une joue, découvre soudain — à la proue de toute
existence valable — les lois étranges de l’immobilité…
cette chambre où il ne manque qu’une femme, — mais non
ses gestes établis parmi les meubles en fine poussière de réveil…
où il ne manque qu’un amour, — mais non ses projets
incroyables qui se heurtent librement à tous les murs…
où il ne manque que la volupté de l’hésitation, qu’une simple
marge de faiblesse pour mesurer la vie d’égale à égal, brouillard en tête…
cette chambre appartient au monde des silences que l’on ne rompt qu’une fois…
(Georges Henein)
Illustration: Roland H. Heyder
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Posted by arbrealettres sur 7 avril 2018
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

Je m’appuie sans réserve au garde-fou de ton souffle
qu’il s’interrompe ou s’élance
qu’il me désigne ou m’ignore
et il me semble que pour la première fois
ma dépendance et ma liberté
se toisent sans se haïr
(Georges Henein)
Découvert chez Lara ici
Illustration: Chelin Sanjuan
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), appuyer, dépendance, désigner, garde-fou, haïr, ignorer, liberté, réserve, s'élancer, s'interrompre, souffle, toiser | Leave a Comment »