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Poésie

Posts Tagged ‘glacial’

LA SOLITUDE… (Sandrine Faivre)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023




    
LA SOLITUDE…

La solitude ,
Cet état étrange ,
Ce phénomène réel ,
Irréel à la fois ,
Lucide et …
Quelquefois translucide ,
Epanouie je suis le jour ,
Transit je demeure à la nuit ,
Telle une métamorphose ,
Tout comme le papillon ,
Le papillon de nuit …
La solitude ,
Cet état qui a fait de moi ,
Un être étrange ,
Froid, glacial ,
Un personnage introverti ,
Démuni d’expression, de sensation .
La solitude ,
Celle-ci me ronge ,
Celle qui tue le monde .
Souriante je suis le jour ,
Vulnérable à la nuit je suis …
La solitude ,
Cet état naturel ,
Dans lequel j’ai fondé ma vie ,
Ce tunnel infini ,
Dans lequel, je l’espère ,
Je verrai la lumière ,
La lueur du jour ,
Tel un soleil ,
Synonyme de bonheur ,
D’utopie, de désir ,
Ce désir fugace ,
Qui illuminera mon coeur ,
Ce jour ou je me dirai ,
A quand un moment de solitude ?
La solitude …

(Sandrine Faivre)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

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Je suis vivant (Varlam Chalamov)

Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022



Illustration
    
Je suis vivant, pas avec mon pain
Mais au froid, le matin,
Quand d’un coin de ciel glacial
Comme dans une rivière je me rafraîchis.

(Varlam Chalamov)

 

Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau

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La Lune (Louis Simon Denise)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021


 


 

Theophile-Alexandre Steinlen (1859-1923)  -Chat au Clair de Lune

La Lune

Dans la nuit qu’elle argente avec son regard blanc,
Faisant hurler les chiens et chanter les poètes,
La lune pend, légère, ainsi qu’un cerf-volant.

Au milieu des tuyaux longs et des girouettes
Qui dentellent les toit blancs de leur profil noir,
Chagrine, elle poursuit les chattes inquiètes,

En guettant les matous lascifs qui vont s’asseoir
Au bord de la gouttière, elle monte la garde
Devant ces diamants, les étoiles du soir.

Voici l’astre aux blancheurs métalliques qui farde
De craie, au fond du ciel, son masque glacial,
La lune pâle et ronde, attirante et blafarde,

Comme un suave écu de cent sous idéal.

(Louis Simon Denise)

Découvert chez la boucheaoreilles ici

Illustration: Théophile-Alexandre Steinlen

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PHOTOGRAPHIE (extérieur) (Nuno Jùdice)

Posted by arbrealettres sur 2 février 2021




    
PHOTOGRAPHIE (extérieur)

Auparavant la vérité
descendait la colline sur les paroles du berger ;
et les brebis n’étaient pas seules à les saisir. Je me
souviens
de ces collines vertes
sous les pluies du printemps, glaciales par vent
d’avril et lumineuses comme le soleil du nord. C’était
un matin. Les femmes préparaient encore le
four à pain — et déjà un rythme obscur annonçait
la naissance des fruits, c’est-à-dire,
l’équivoque de la faux au moment
de la récolte.
C’étaient bien ses paroles. Un
mouvement qui parcourait la surface
des rizières, qui ridait l’échine
des dunes, qui repoussait les mouettes vers
l’estuaire. Cependant, les vieux
le comprenaient; et quelques innocents, dont
l’esprit se confondait à la transparence
de l’eau, répétaient ce qu’il disait en un murmure
de ruisseau. Mais ce n’était pas à eux qu’il
s’adressait.
Il évita l’ambiguïté, les sens complexes
de la philosophie, le fond noir
du poème. De fait, il n’allait jamais jusqu’au bout
de ses histoires — comme s’il ne pouvait pas
les terminer.. ou qu’il ne savait plus rien, au-delà
de ce que nous savons, maintenant que nous sommes peu
à se souvenir de lui. Moi, pourtant, je l’ai revu —
assis sur ce banc de gare, feuilletant un vieux
journal et suçant un vieux mégot —
avec le souffle avide d’un apprenti
en hésitations.

(Nuno Jùdice)

 

Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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L’HIVER (Philippe Jaccottet)

Posted by arbrealettres sur 7 août 2020



 

L’HIVER

J’ai su pourtant donner des ailes à mes paroles,
je les voyais tourner en scintillant dans l’air,
elles me conduisaient vers l’espace éclairé…

Suis-je donc enfermé dans le glacial décembre
comme un vieillard sans voix, derrière la fenêtre
à chaque heure plus sombre, erre dans sa mémoire,
et s’il sourit c’est qu’il traverse une rue claire,
c’est qu’il rencontre une ombre aux yeux clos, maintenant
et depuis tant d’années froide comme décembre…

Cette femme très loin qui brûle sous la neige,
si je me tais, qui lui dira de luire encore,
de ne pas s’enfoncer avec les autres feux
dans l’ossuaire des forêts ? Qui m’ouvrira
dans ces ténèbres le chemin de la rosée ?

Mais déjà, par l’appel le plus faible touchée,
l’heure d’avant le jour se devine dans l’herbe.

(Philippe Jaccottet)

Illustration: ArbreaPhotos
 

 

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CORPS, MON CORPS (Menno Wigman)

Posted by arbrealettres sur 22 septembre 2019




Illustration: Ron Mueck
    
CORPS, MON CORPS

Corps, mon corps, combien de mains
de combien d’étrangers sont-elles venues sur toi

Jadis, la mort était une main moite de coiffeur.
Ensuite vint le froid glacial d’un stéthoscope.

Plus tard, tu te cassais dans le fauteuil d’un dentiste
ou un faux enseignant te tripotait la tête.

Et puis ces métros avec cette chair affairée,
ce restant, poissons qui glissent le long de toi

dans les magasins, ascenseurs, ruelles et trains,
corps, mon corps, remémore-toi donc l’odeur

des premières chambres et des draps amoureux,
le printemps qui naissait en nous. Car nous

avons peur. Et l’angoisse parfois dure le temps d’un corps.
Bientôt, je reposerai là et ils me peigneront encore.

***

LICHAAM, MIJN LICHAAM

Lichaam, mijn lichaam, hoeveel handen
van hoeveel vreemden kreeg je op je af?

Ooit was de dood een klamme kappershand.
Toen kwam de vrieskou van een stethoscoop.

Weer later brak je in een tandartsstoel
of zat een valse leerkracht aan je hoofd.

En dan die metro’s met dat drukke vlees,
dat restvolk dat als vissen langs je gleed

in winkels, liften, stegen en coupés,
lichaam, mijn lichaam, denk toch aan de geur

van eerste kamers en verliefde lakens,
de lente die het in ons werd. Wou- wij

zijn bang. En angst duurt soms een lichaam lang.
Straks lig ik daar en wordt mijn haar gekamd.

(Menno Wigman)

 

Recueil: L’affliction des copyrettes
Traduction: Pierre Gallissaires et Jan H. Mysjkin
Editions: Cheyne

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POÈME AUX CHRYSANTHÈMES (Huang Cao)

Posted by arbrealettres sur 4 mai 2019



POÈME AUX CHRYSANTHÈMES

Sous le vent d’ouest, les chrysanthèmes plein la cour
Leur parfum glacial, aucun papillon n’y prête attention
Si un jour je deviens dieu du printemps
Je les ferais éclore avec les fleurs de pêcher en même temps

(Huang Cao)

Illustration

 

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Cette main vivante (John Keats)

Posted by arbrealettres sur 14 avril 2019



 

Cette main vivante, chaude maintenant et capable
D’ardente étreinte, viendrait, si elle était froide
Dans le silence glacial du tombeau
Tellement hanter tes jours et transir les rêves de tes nuits,
Que tu voudrais épuiser tout le sang de ton coeur
Pour qu’en mes veines la vie rouge puisse à nouveau couler,
Pour être en paix, alors, avec ta conscience. Regarde !
la voici !
Je la tends vers toi !

(John Keats)

 

 

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OH ! CRÉPUSCULES (George Bacovia)

Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019



crépuscule violet 0

OH ! CRÉPUSCULES

Oh, crépuscules violets…
L’hiver s’en vient
Avec ses pleurs de flageolets…

Sur le parc abandonné
Tombent les regrets,
On entend croasser…

Eternité,
Agacement…
De ses fanfares, funèbrement,
L’automne sonne l’agonie…

Un vent glacial s’est déchaîné,
Et sous les branches squelettes,
Comme un rire de cinglé.

De toi aucune trace…
— Viendra-t-elle, viendra-t-elle pas ?…

Oh ! crépuscules violets…

(George Bacovia)

 

 

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Destination (Morten Nielsen)

Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2018




    
Destination

C’est ce feu qui rit dans tes yeux et, tant qu’il brûle,
joue froidement, doucement dans mes mains,
rougeoie à travers nos réseaux de résistance,
vire en vagues d’un bleu glacial.

Nous dérivons l’un vers l’autre dans une vague.
Comme l’écume des vagues, nos mains se rencontrent.
Au début, nous ne voulions rien ; à présent,
nous savons tous deux comme cela finit.

Nous dérivons vers quelque chose qui va
nous arriver, nous coûter cher et nous coûter des rêves.
Nous attendons, l’avons su depuis notre rencontre.
Et les mots ne sont ni durs ni tendres.

Nous écoutons. Quelque chose brûle en secret au-dedans.
Comme l’écume des vagues, nos mains se rencontrent.
Nous dérivons vers quelque chose qui va nous arriver :
un feu aussi frais que la mer, tant qu’il brûle.

***

Bestemmelse

Det er den Ild som ler i dine Ojne
og leger koldt og mildt i mine Hænder,
der gloder vores Modstandsnet igennem
og blir til isblaa B&lger, mens den brænder.

Vi driver mod hinanden i en Bolge.
Som Bolgeskummet modes vore Hænder.
Vi vilde ingenting, da det begyndte.
Nu ved vi begge to, hvordan det ender.

Vi driver ud mod noget som vil ske os,
og det skal blive dyrt og koste Dromme.
Vi venter, og har vidst det fra vi moches.
Og Ord er hverken haarde eller omme.

Vi lytter. Og det brænder skjult derinde.
Som Bolgeskummet modes vore Hænder.
Vi driver ud mod noget som vil ske os:
En Ild saa sval som Havet, mens den brænder.

(Morten Nielsen)

 

Recueil: Guerriers sans armes Krigere uden vaaben
Traduction: Pierre Grouix
Editions: Grèges

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