Si plus rien tout à coup n’était inexprimable,
on entendrait s’élever le choeur le plus harmonieux du monde ;
un ensemble sans fin de banalités glorieuses.
(Marcel Havrenne)
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2022
Si plus rien tout à coup n’était inexprimable,
on entendrait s’élever le choeur le plus harmonieux du monde ;
un ensemble sans fin de banalités glorieuses.
(Marcel Havrenne)
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Posted by arbrealettres sur 25 février 2022
Illustration: Konstantin Kryzhitsky
PEU M’IMPORTE !
Peu m’importe
De vivre ou non en Ukraine.
Que l’on se souvienne de moi ou que l’on m’oublie,
De moi dans ces neiges étrangères.
Cela m’importe peu.
En captivité, j’ai grandi avec des étrangers,
Sans que les miens ne me pleurent,
En captivité, en pleurant, je mourrai
Et j’emporterai tout avec toi
Ne laissant même pas une seule petite trace
Dans notre glorieuse Ukraine,
La nôtre – qui n’est plus notre propre terre.
Et le père dans ses souvenirs,
Le père ne dira pas à son fils : « Prie,
Prie, mon fils : pour l’Ukraine
Il fut torturé jadis. »
Peu m’importe, si demain,
Si ce fils priera, ou non…
Mais ce qui m’importe réellement
C’est de constater qu’un ennemi ignoble
Endort, dérobe et consume l’Ukraine
La volant et la violant …
Ô, comme cela m’importe !
***
В казематі III
Мені однаково, чи буду
Я жить в Україні, чи ні.
Чи хто згадає, чи забуде
Мене в снігу на чужині –
Однаковісінько мені.
В неволі виріс меж чужими,
І, не оплаканий своїми,
В неволі, плачучи, умру,
І все з собою заберу,
Малого сліду не покину
На нашій славній Україні,
На нашій – не своїй землі.
І не пом’яне батько з сином,
Не скаже синові: “Молись,
Молися, сину: за Вкраїну
Його замучили колись”.
Мені однаково, чи буде
Той син молитися, чи ні…
Та не однаково мені,
Як Україну злії люде
Присплять, лукаві, і в огні
Її, окраденую, збудять…
Ох, не однаково мені.
***
Eu não me importo!
Eu não me importo
Para viver ou não na Ucrânia.
Lembre-se de mim ou me esqueça
De mim nessas neves estrangeiras.
Isso realmente não importa para mim.
Em cativeiro, cresci com estranhos,
Sem chorar minha ausência
Em cativeiro, chorando, vou morrer
E eu vou levar tudo com você
Não deixando nem um pequeno traço
Na nossa gloriosa Ucrânia,
Nossa – que não é mais nossa própria terra.
E o pai em suas memórias
Não dirá a seu filho: « Ora,
Ore, meu filho: para a Ucrânia
Ele foi torturado uma vez. «
Eu não me importo, se amanhã,
Se esse filho vai orar, ou não …
Mas o que realmente importa para mim
É notar que um inimigo ignóbil
Endortar, roubar e consumir a Ucrânia
O volante e o violador …
Oh, como isso importa para mim!
(Taras Chevtchenko)
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021
Viens dans mon lit couver la cendre froide
Nous vêlerons à l’aube de la mort
Quand la potence des sexes s’est abattue
en oiseaux pétrifiés
l’être glorieux qui nous avait anéantis
n’est plus que nous deux cadavres hostiles.
(André Frénaud)
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), anéanti, aube, cadavre, cendre, glorieux, hostile, lit, mort, oiseau, pétrifié, potence, sexe, vêler, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2020
Illustration: Guy Baron
Pleurer sur le couchant…
Pleurer sur le couchant d’un glorieux soleil
qui dès l’aube prochaine dorera l’orient,
s’affliger que de vastes pouvoirs aient à céder au destin,
qui par cette chute même voient décupler leur force,
reculer devant la douleur et sa lutte amicale, sans laquelle
la joie ne pourrait être, faire une terreur de la mort
qui, souriante, nous invite à une autre vie au-delà
et sert de pont au souffle qui survit ;
le désespoir, l’angoisse et la douleur tragique
de ces yeux fixes et secs, ou ces larmes funestes
qui déchirent le coeur qu’elles voudraient soulager,
et toute la hideuse compagnie de nos humaines peurs
sont nés de la folie de croire que l’espace
d’une vie si frêle puisse restreindre l’homme immortel.
(Sri Aurobindo)
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Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2019
LE TEMPS QUI BRÛLE
à Nelly.
Lente, gloire lente, femme lente,
Lente, tu es lente,
A l’heure somptueuse du corps.
Tu es le temps qui console
Tu es le sablier de la douceur
Ton corps mesure en moi la force des marées
Ton corps indique le temps infini
Encore un instant de bonheur !
Encore l’oubli, encore une victoire glorieuse sur la mort !
Encore toi, encore ta haute vague !
Encore ta jeunesse qui brûle !
Encore ta gloire, encore ton délire !
Lente, gloire lente, femme lente,
Tes cheveux, tes cuisses, tes os,
Ton enfance, tes poupées, ta joie
Pénètrent jusque dans mes os.
Lente, gloire lente, femme lente
Tes caresses me suivront jusque dans la poussière !
(René Depestre)
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Posted by arbrealettres sur 12 avril 2019
ÉPITHÈTES
Une source — corrompue
Un secret — divulgué
Une absence — pesante
Une éternité — passagère
Des ténèbres — fidèles
Des tonnerres — captifs
Des flammes — immobiles
La neige — en cendre
La bouche fermée
Les dents serrées
La parole niée
muette
bourdonnante
glorieuse
engloutie.
(Jean Tardieu)
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Posted by arbrealettres sur 23 mars 2019
LES SECRETS DU MÉTIER
Je n’ai que faire des glorieux héros,
Non plus que des inventions élégiaques;
Il faut faire des vers mal à propos,
Comme ça, tout à trac.
Si vous saviez sur quel terreau d’ordures
Sans vergogne le poème jaillit —
Comme les orties, les moisissures,
La bardane, les pissenlits.
— Odeur du goudron, cri de colère,
Une tache secrète de lichen —
Et la strophe surgit, tendre ou amère,
Pour votre joie et la mienne
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2019
Les Oiseaux de proie
Je m’étais assis sur la cime antique
Et la vierge neige, en face des Dieux;
Je voyais monter dans l’air pacifique
La procession des morts glorieux.
La terre exhalait le divin cantique
Que n’écoute plus le siècle oublieux,
Et la chaîne d’or du Zeus homérique
D’anneaux en anneaux l’unissait aux cieux.
Mais, 0 passions, noirs oiseaux de proie,
Vous avez troublé mon rêve et ma joie :
Je tombe du ciel, et n’en puis mourir
Vos ongles sanglants ont dans mes chairs vives
Enfoncé l’angoisse avec le désir,
Et vous m’avez dit: — Il faut que tu vives! —
(Leconte de Lisle)
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Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2018
La souveraine réussite
Il avait réussi le travail de ses mains. Ce travail était louangé.
Il avait exprimé le dehors et le dedans de son corps d’homme.
Pour cela on l’avait louangé.
Il avait oeuvré longuement sur l’oeuvre des hommes avec ses mains et son esprit.
Et il avait bien oeuvré. On le glorifiait.
Mais l’homme recevait la louange et n’en était pas glorieux.
La souveraine réussite n’était point en lui. Il savait qu’il ne savait pas vivre.
(Guy Lévis Mano)
Posted in poésie | Tagué: (Guy Lévis Mano), dedans, dehors, esprit, glorieux, glorifier, louange, main, oeuvrer, réussite, savoir, souveraine, travail, vivre | Leave a Comment »