Posts Tagged ‘glorifier’
Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2022

LE CANTIQUE DES CANTIQUES
I
Nos destins vont franchir les termes des promesses.
Ils s’en iront, parmi les rondes des amours,
Annoncer le lever de nos astres qui naissent,
Fêter l’aurore unique et chanter tour à tour
et ta grâce et ta tresse.
Ma Bien-aimée, à toi ma vie, à toi mon coeur !
Par quel signe, quel mot te traduire ma flamme.
Pas un seul verbe humain, pas même tous mes pleurs
Ne sauraient exprimer les élans de mon âme
et toutes ses langueurs.
II
Nous voici parvenus au tournant de la voie.
Et, la main dans la main, vers un monde nouveau,
Nous allons parsemer la route de nos joies
Et dénouer du Sort l’énigme et l’écheveau
fait d’ardeur et de soie.
Sur la pente du ciel où l’Amour nous sourit,
L’Avenir, fraternel, escorte l’Espérance.
D’un geste tu m’auras de mes peines guéri ;
Et nous glorifierons, tous deux, d’un même cri,
l’heureuse délivrance.
Quel charme à notre ivresse ajoutera l’azur ?
La nuit multipliera l’éclat de ses étoiles.
Mais j’attends le signal où l’instant le plus pur
M’attachera captif à l’ombre de ton voile :
Tout est prêt ! Tout est mûr !
II
O Bien-Aimée, à nous la coupe des délices !
Nos voeux ont prospéré. Nos désirs sont comblés.
Pour consacrer l’aveu le temps se fait complice
Et je sens tout le ciel à mes genoux trembler
d’émois sans artifice…
L’étreinte de tes bras formera l’horizon.
Tout l’Univers, ce soir, d’un bout à l’autre pôle,
Viendra nous accueillir au seuil de la maison.
Le poids de mon bonheur chargera ton épaule
de jours en floraison.
(Jacques Rabemananjara)
Illustration: Marc Chagall
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Posted in poésie | Tagué: (Jacques Rabemananjara), accueillir, amour, ardeur, aurore, aveu, écheveau, émoi, énigme, étreinte, bonheur, cantique, charmé, ciel, coupe, délice, destin, espérance, fêter, floraison, franchir, glorifier, grâce, ivresse, joie, nouveau, promesse, ronde, tournant, trembler, tresse, univers, voile | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022

TU ME DISAIS
l’aube Qui monte sur la mer du côté de Capri
Tu me disais : Ma femme est douce comme l’eau
Qui poudre aux yeux mi-clos de la biche dormante
Tu me disais : Ma femme est fraîche comme l’herbe
Qu’on mâche sous l’étoile au premier rendez-vous
Tu me disais : Ma femme est simple comme celle
Qui perdant sa pantoufle y gagna son bonheur
Tu me disais : Ma femme est bonne comme l’aile
Que Musset glorifia dans sa nuit du printemps
Tu me disais aussi : Ma femme est plus étrange
Que la vierge qui fuit derrière sa blancheur
Et ne livre à l’époux qu’un fantôme adorable
Tu me disais encore : Je voudrais lui écrire
Qu’il n’est pas une aurore où je n’ai salué
Son image tremblant dans le creux de mes mains
Tu me disais encore : Je voudrais la chanter,
Avec des mots volés dans le coeur des poètes
Qui sont morts en taisant la merveille entendue
Tu me disais enfin : Je voudrais revenir
Près d’elle à l’improviste une nuit où le songe
Peut-être insinuerait que je ne serais plus
Tu es mort camarade
Atrocement dans les supplices
Ta bouche souriant au fabuleux amour
(Bûchenwald, 15 mai 1944 – 17 mai 1945.)
(André Verdet)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (André Verdet), adorable, aile, amour, atroce, aube, auprès, aurore, écrire, époux, étoile, étrange, bîche, blancheur, bon, bonheur, bouche, camarade, chanter, coeur, creux, derrière, dire, dormant, doux, eau, entendre, fabuleux, fantôme, femme, frais, fuir, gagner, glorifier, herbe, image, improviste, insinuer, laisser, livrer, main, mâcher, mer, merveille, mi-clos, monter, mort, mot, nuit, pantoufle, perdre, poète, poudrer, printemps, rendez-vous, revenir, saluer, simple, songe, sourire, supplice, trembler, vierge, volé, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021

On a noyé tous les dieux
et dans notre kolkhoze spirituel
Des jeunes filles bien proprettes
récoltent le lin au milieu des champs
Les rivières débordent de lait
et les poissons volent dans les airs
Glorifiant plaines et montagnes
et la nouvelle harmonie cosmique
***
Потопили богов,
и живем мы в колхозе духовном
Чистотелые девушки
лен убирают в полях
Реки полны молока,
и летают по воздуху рыбы
Славят равнины и горы
и новый космический лад
(Sergueï Stratanovski)
Recueil: Les ténèbres diurnes
Traduction:Traduit du russe par Henri Abril
Editions: Circé
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Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2020
Ton regard me défie.
Le souffle de l’embrun
Caresse ton sein brun
Que mon chant glorifie.
L’étreinte ratifie
L’entente entre nous.
Je t’honore à genoux
Et je te déifie.
A toi je le confie
Mon grand péché mortel
Et sur son bel autel
L’amour nous sanctifie
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration: André Masson
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Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020
Où les donzelles bouclées s’en vont-elles,
portant sur les épaules leurs amphores pleines,
elles dont le pas si ferme est si léger;
et dans le fond une vallée qui s’ouvre
en vain attend les belles
qu’ombrage une vigne sur la tonnelle
dont oscillent pendantes les grappes.
Le soleil qui monte au ciel,
les coteaux entrevus
n’ont point de teintes: dans le doux
instant la nature foudroyée
fixe les poses de ses heureuses
créatures — mère, non marâtre — en des formes légères.
Monde qui dort, ou monde qui se glorifie
d’immuable existence, qui le peut dire?
homme qui passes, toi aussi donne-lui
de ton jardin le rameau le meilleur.
Puis continue: dans cette vallée
ombre et lumière ne s’alternent.
Bien loin d’ici te conduit ton chemin,
point d’asile pour toi, tu es trop mort :
de tes étoiles poursuis le cours.
Adieu donc, infantes toutes bouclées, pour toujours,
portez sur les épaules vos amphores pleines.
***
Dove se ne vanno le ricciute donzelle
che recano le colme anfore su le spalle
ed hanno il fermo passo si leggero;
e in fondo uno sbocco di valle
invano attende le belle
cui adombra una pergola di vigna
e i grappoli ne pendono oscillando.
Il sole che va in alto,
le intraviste pendici
non han tinte : nel blando
minuto la natura fulminata
atteggia le felici
sue creature, madre non matrigna,
in levità di forme.
Mondo the dorme o rondo che si gloria
d’immutata esistenza, chi può dire?,
uomo the passi, e tu dagli
il meglio ramicello del tuo orto.
Poi segui : in questa valle
non è vicenda di buio e di luce.
Lungi di qui la tua via ti conduce,
non c’è asilo per te, sei troppo morto :
seguita il giro delle tue stelle.
E dunque addio, infanti ricciutelle,
portate le colme anfore su le spalle.
(Eugenio Montale)
Illustration: Jean-Auguste-Dominique Ingres
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Posted by arbrealettres sur 3 juin 2019

Quand je caresse mon amie, mes yeux magnifient son regard,
mon tact habille et exalte sa peau qui glorifie la mienne.
L’ego vit et vaut de créer de l’ego chez autrui qui, alors,
peut le rendre au premier au décuple, en vie et en valeur.
(Michel Serres)
Recueil: Biogée
Traduction:
Editions: Dialogues
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Posted by arbrealettres sur 22 avril 2019

Le même fleuve de vie qui court à travers mes veines nuit et jour
court à travers le monde et danse en pulsations rythmées.
C’est cette même vie qui pousse à travers la poudre de la terre
sa joie en innombrables brins d’herbe, et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs.
C’est cette même vie que balancent flux et reflux dans l’océan-berceau de la naissance et de la mort.
Je sens mes membres glorifiés au toucher de cette vie universelle.
Et je m’enorgueillis, car le grand battement de la vie des âges,
c’est dans mon sang qu’il danse en ce moment.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: L’offrande lyrique
Traduction: André Gide
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2018

La souveraine réussite
Il avait réussi le travail de ses mains. Ce travail était louangé.
Il avait exprimé le dehors et le dedans de son corps d’homme.
Pour cela on l’avait louangé.
Il avait oeuvré longuement sur l’oeuvre des hommes avec ses mains et son esprit.
Et il avait bien oeuvré. On le glorifiait.
Mais l’homme recevait la louange et n’en était pas glorieux.
La souveraine réussite n’était point en lui. Il savait qu’il ne savait pas vivre.
(Guy Lévis Mano)
Illustration: Shoji Ueda
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Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018

LE GRAND CONTEUR GLORIFIE LES MENUISIERS
Arbre, je me livre
à toi, menuisier.
J’ai eu sur mes branches
l’étoile assoupie,
et bien peu m’importent
la hache qui fend
et la scie qui mord
de ses dents de chienne,
la griffe, la gouge !
Arbre, je me livre
à toi, menuisier.
J’ai eu sur mes branches
la pluie éveillée,
non, rien ne m’importe,
galope, galope
sur moi ta varlope !
Changement minime !
Qui était ton toit,
ta table, ta chaise ?
Qui était ton lit ?
Arbre, je me livre
à toi, menuisier.
J’ai eu sur mes branches
la pluie éveillée,
j’ai eu sur mes branches
l’étoile assoupie !
(Miguel Angel Asturias)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 12 juin 2018
Présent, Passé, Avenir
Un instant, au passé, mon œil vague s’adresse.
Le présent le poursuit. Il ne peut se poser
Sur de vieux souvenirs. Non, il ne peut oser.
Le présent qui revient le tourmente sans cesse.
Le présent, le présent… toujours me tient en laisse.
Partout il me coudoie ! Je le vois aiguiser
Ses épines, hélas… promptes à m’inciser.
Il m’ôte tout espoir. Il me met en détresse.
Mais malgré la torture, il ne peut me ravir.
– Tout s’accomplit comme il est écrit – l’avenir!
L’avenir m’aidera sur mon chemin d’épines.
En l’avenir se glorifie l’être souffrant.
Me montrant le chemin, c’est toi qui m’illumines,
Avenir! Tous les deux, nous irons de l’avant.
(Attila Jozsef)
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