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Poésie

Posts Tagged ‘gloussement’

La glose (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020




    
La glose

– Maman,
Toi qui es du Capricorne’,
Toi qui connais tout et rien
Depuis les Mérovingiens’,
Qui discute savamment
Du tiers et du tremblement,
Pourquoi les escargots ont-ils toujours des cornes
Comme les Martiens enfermés au zoo ?
– Mon petit,
Tu n’as pas mangé tes radis
Ni la soupe aux pissenlits,
Tu ne te laves jamais les mains
Tu baves
Tu fais enrager Firmin
Je ne te dirai plus rien !
– Oh ! si, maman, dis-moi !
Je mangerai les radis
Et la soupe aux pissenlits,
Je ferai comme Pilate’ :
Je me laverai les mains
Avec un savon romain
Fabriqué pour diplomates,
Je ne baverai pas plus
Que la pipe d’Esaiii,
Je donnerai à Firmin
Toutes mes crottes de lapin.
Et encore bien d’autres choses
Que je ferai comme un rien
Pour accéder à la glose,
Le gloussement du genre humain.
– S’ils ont des cornes, mon enfant,
C’est pour corner certainement
Aux carrefours, dans les tournants
Au sein des encombrements,
Ça évite les accidents.

(René de Obaldia)

 

Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle

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Elevées pour se réjouir (Jack Kerouac)

Posted by arbrealettres sur 15 avril 2018



Elevées pour se réjouir,
le gloussement
Des feuilles au soleil

***

Bred to rejoice,
the giggling
Sunshine leaves

(Jack Kerouac)


Illustration: ArbreaPhotos

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Ma mortelle dame (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2018



Illustration: Katsushika Hokusai
    
ma mortelle dame au corps cadavérique

d’une douceur bête exquisément,équipée
(devenant exactement passionnée agrippe

Volontiers en des gloussements de suprême sexe

ma protubérance muette-articulée)
Désirant que mon bel obus vexe

l’intuitif sillon qui se moque…
Et le vif clapotis-de-son-cerveau me mord

tendrement,
comme la lente concession-de-chair

chaude me,Prend;en de plus folles vagues de lumière
sentantbon
parfumées :
d’éclats imprononçables
Arrachés,
au soleil immense(dont le jour bave
sur la nuit—)et l’abrupt navire-de-ses lèvres

se désintègre,en une explosion!mièvre

***

my deathly body’s deadly lady

smoothly-foolish exquisitely,tooled
(becoming exactly passionate Gladly

grips with chuckles of supreme sex

my mute-articulate protrusion)
Inviting my gorgeous bullet to vex

the fooling groove intuitive…

And the sharp ripples-of-her-brain bite
fondly into mine,
as the slow give

of-hot-flesh Takes,me;in crazier waves of light
sweetsmelling
fragrant:
unspeakable chips
Hacked,
from the immense sun(whose day is drooled
on night—)and the abrupt ship-of-her lips

disintegrates,with a coy!explosion

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers

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La vie des jours ordinaires (Josyane de Jésus-Bergey)

Posted by arbrealettres sur 26 août 2015



La vie des jours ordinaires,
Les sorties d’église
Le café d’en face
Les anisettes
Le gloussement d’une poule.
Rien à faire ici.
Regarder
Sans appartenir
Ni au rire
Ni à la parole
Accepter le silence
Juste de passage :

Témoin.

(Josyane de Jésus-Bergey)

 

 

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