Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018

Le rideau est de ci de là
Flottant chez ma voisine.
Certes, elle épie en se penchant
Si je suis bien chez moi,
Et si la jalouse rancune
Qu’en plein jour j’ai couvée,
Comme elle le doit à jamais
Vibre au fond de mon coeur.
Mais, hélas! cette belle enfant
N’a rien senti de tel.
Je le vois, c’est le vent du soir
Qui joue dans son rideau.
***
Selbstbetrug
Der Vorhang scwebet hin und her
Bei meiner Nachbarin.
Gewiß, sie lauschet überquer,
Ob ich zu Hause bin.
Und ob der eifersüchtge Groll,
Den ich am Tag gehegt,
Sich, wie er nun auf immer soll,
Im tiefen Herzen regt.
Doch leider hat das schöne Kind
Dergleichen nicht gefühlt.
Ich seh, es ist der Abendwind,
Der mit dem Vorhang spielt.
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018
Le coeur repose et rien ne peut ternir
Le sentiment de lui appartenir
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018

Quand je marche sur la grande place
Parmi ceux qui s’y pressent,
Quand je vois cette jolie fille
Au milieu de la foule,
Si j’avance ici, elle approche,
Mais de l’autre côté;
Personne ne sait, à nous voir,
Combien nous nous aimons.
« Vieux, tu ne cesses pas encore!
Toujours après les filles!
Quand ta vie commençait son cours,
C’était une Käthchen.
Qui adoucit tes jours présents?
Avec clarté dis-le! »
Voyez comme elle me sourit,
Elle, la Vérité!
***
Wenn ich auf dem Markte geh
Durchs Gedränge
Und das hübsche Madchen seh
In der Menge,
Geh ich hier, sie kommt heran,
Aber drüben;
Niemand sieht uns beiden an,
Wie wir lieben.
« Alter, hörst du noch nicht auf!
Immer Mädchen!
In dem jungen Lebenslauf
Wars ein Käthchen.
Welche jetzt den Tag versüßt?
Sags mit Klarheit! »
Seht nur hin; wie sie mich grüßt,
Es ist die Wahrheit!
(Goethe)
Illustration: Édouard Debat-Ponsan
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Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018

Volant autour de la source,
La changeante libellule
M’éjouit depuis longtemps :
Tantôt sombre et tantôt claire,
Comme le caméléon.
Tantôt rouge et tantôt bleue,
Tantôt bleue et tantôt verte.
Oh! Si je pouvais, du moins,
Voir de tout près ses couleurs!
Elle bourdonne et plane et point ne cesse!
Mais, chut! Au tronc du saule elle se pose.
Ah! Je la tiens! Ah! Je la tiens! Sur l’heure,
Je l’examine avec précision,
Et je ne vois que du bleu triste et sombre …
Voilà ton lot, ô l’analyste de tes Joies!
***
Die Freuden
Es flattert um die Quelle
Die wechselnde Libelle,
Mich freut sie lange schon;
Bald dunkel und bald helle,
Wie dern Chamäleon;
Bald rot, bald blau.
Bald blau, bald grün.
O dass ich in der Nähe
Doch ihre Farben sähe!
Sie schwirrt und schwebet, rastet nie!
Doch still, sie setzt sich an die Weiden.
Da hab ich sie! Da hab ich sie!
Und nun betracht ich ihn genau,
Und seh ein traurig dunkles Blau.
So geht es dir, Zergliedrer deiner Freuden!
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018

Ce petit corps charmant que semble avoir sculpté la main la plus habile
Comme il est là flottant, souple et sans ossature, au mollusque pareil!
En lui tout est organe, et tout s’y articule, et tout y plaît aux yeux.
Tout y est fait selon les normes, tout y est mobile à volonté.
Des hommes, j’en connais, des animaux aussi, tant oiseaux que poissons,
Et maints reptiles bien à part, miracles nés de la grande nature;
Pourtant je te regarde avec stupeur, Bettine, adorable miracle,
Toi qui es tout cela ensemble et qui, de plus, es un être angélique.
***
Wie, von der künstlichsten Hand geschnitzt, das liebe Figürchen,
Weich und ohne Gebein, wie die Molluska nur schwimmt!
Alles ist Glied, und alles Gelenk, und alles gefällig,
Alles nach Maßen gebaut, alles nach Willkür bewegt.
Menschen hab ich gekannt und Tiere, so Vögel als Fische,
Manches besondre Gewürm, Wunder der großen Natur;
Und doch staun ich dich an, Bettine, liebliches Wunder,
Die du alles zugleich bist, und ein Engel dazu.
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018

La feuille de cet arbre
Qu’à mon jardin confia l’Orient
Laisse entrevoir son sens secret
Au sage qui sait s’en saisir.
Serait-ce là un être unique
Qui de lui-même s’est déchiré ?
Ou bien deux qui se sont choisis
Et qui ne veulent être qu’un ?
Répondant à cette question
J’ai percé le sens de l’énigme
Ne sens-tu pas d’après mon chant
Que je suis un et pourtant deux ?
***
Dieses Baums Blatt, der von Osten
Meinem Garten anvertraut,
Giebt geheimen Sinn zu kosten
Wie’s den Wissenden erbaut.
Ist es ein lebendig Wesen,
Das sich in sich selbst getrennt,
Sind es zwei, die sich erlesen,
Daß man sie als eines kennt.
Solche Fragen zu erwiedern
Fand ich wohl den rechten Sinn,
Fühlst du nicht an meinen Liedern
Daß ich eins und doppelt bin.
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018

La muette douleur s’exprime,
L’éther s’éclaire en bleuissant -,
La voici donc, la Lyre d’or,
Viens, vieille amie, viens sur mon coeur.
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2018

L’étonnement
Le plus que l’homme puisse atteindre
est l’étonnement,
et si le premier phénomène l’étonne,
qu’il soit satisfait.
Pas davantage ne pourra lui être donné,
et rien de plus il n’aura à chercher.
Là est la limite.
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2018
Dans la respiration sont incluses deux grâces:
Aspirer l’air, et s’en délivrer.
L’un oppresse, l’autre soulage;
Tel est le merveilleux mélange de vie.
Remercie donc Dieu quand il te presse,
Et remercie-le encore quand il te relâche à nouveau.
***
Im Atemholen sind zweierlei Gnaden:
Die Luft einziehn, sich ihrer entladen.
Jenes bedrängt, dieses erfrischt;
So wunderbar ist das Leben gemischt.
Du danke Gott, wenn er dich presst,
Und dank’ ihm, wenn er dich wieder entlässt.
(Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018
Coulez vers la mer de l’oubli,
Chansons aimées! Que nul jeune homme
N’aille plus vous chanter, ravi,
Et nulle fille au temps des fleurs.
Vous parliez de mon aimée seule,
Qui aujourd’hui raille ma foi.
Vous fûtes écrites sur l’eau,
Ecoulez-vous donc avec elle.
***
Verfliesset, vielgeliebte Lieder,
Zum Meere der Vergessenheit!
Kein Knabe sing entzückt euch wieder,
Kein Mädchen in der Blütenzeit.
Ihr sanget nur von meiner Lieben;
Nun spricht sie meiner Treue Hohn.
Ihr wart ins Wasser eingeschrieben;
So fliesst denn auch mit ihm davon.
(Goethe)
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