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Poésie

Posts Tagged ‘gonflé’

CAPTIF (Franz Hellens)

Posted by arbrealettres sur 26 mai 2022


 


Helen Masacz  8

CAPTIF

Captif d’une chambre
Je pars gonflé d’un désir
Que rien ne peut retenir
Et vole.

Lourd plus que plomb et dur
Etait mon pied et molle
Une tête fruit mûr
Qui penche.

Un coup de vent venu de mer
Et tout a pris autre visage,
Je me cherche et me perds
Comme une feuille après l’orage.

Le mat balance au gré des vents
Je me sens à moi-même infidèle
Que sombre le navire avant
Que la mouette ait refermé les ailes

(Franz Hellens)

Illustration: Helen Masacz

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La mer (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2021



La mer

Le serpent des vagues
Se love sur le sable
L’eau est froide Sous ses écailles

Seins gonflés par le vent
Jambes d’écume
La mer enlace le port
Couvre la jetée
D’un manteau d’algues
Et arrache la barque
À ses rêves d’escale
La brume cache les îles

Venues du large
Les vagues se hâtent vers le rivage
Où s’affrontent l’eau et le sable
Mer pétrifiée
Dont le vent caresse le ventre
Où le soleil couchant
Verse une larme de sang
Les barques tanguent
Dans des tourbillons d’oiseaux.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration

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Si je revoyais ma bien-aimée (Bilhana)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2020




Si je revoyais ma bien-aimée

Encore aujourd’hui
Si je revoyais
Ma bien-aimée
Au visage semblable à la lune en son plein,
Riche de sa jeunesse fraîche éclose,
Aux seins gonflés,
A l’éclatante beauté,
Au corps torturé par les ardentes flèches de l’Amour,
Ce corps, je saurais aussitôt comment le rafraîchir!

(Bilhana)

Illustration: William Bouguereau

 

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Je me retourne et veux te voir, dans la ramée (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2020



Je me retourne et veux te voir, dans la ramée.
Voici que peu à peu tu es devenue fruit.
Il ne t’a rien coûté de surgir des racines
tu n’as eu qu’à chanter tes syllabes de sève.
Te voici tout d’abord une fleur odorante
qu’un seul baiser suffit à changer en statue,
jusqu’à ce que soleil et terre, sang et ciel
te reconnaissent le délice et la douceur.
Sur la branche je pourrai voir ta chevelure,
dans le feuillage c’est ton signe qui mûrit,
ce sont ses feuilles qui s’approchent de ma soif ;
et ta substance alors viendra remplir ma bouche,
ce sera le baiser qui montait de la terre
apporté par ton sang de fruit gonflé d’amour.

***

Detrás de mí en la rama quiero verte.
Poco a poco te convertiste en fruto.
No te costó subir de las raíces
cantando con tu sílaba de savia.
Y aquí estarás primero en, flor fragante,
en la estatua de un beso convertida,
hasta que el sol y tierra, sangre y cielo,
te otorguen la delicia y la dulzura.
En la rama veré tu cabellera,
tu signo madurando en el follaje,
acercando las hojas a mi sed,
y llenará mi boca tu sustancia,
el beso que subió desde la tierra
con tu sangre def ruta enamorada.

(Pablo Neruda)

 

 

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Femmes (Paul Fort)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2019



Claude Sauzet  (9)

 

Femmes avares gonflées de dons,
généreuses, dont les mains sont prisonnières
d’une vertu ou d’un devoir,
filles dont les cheveux sont des sillages,
voici que je deviens pour vous sans consistance.
Vous me traversez, tel un vent pressé
qui ne prend pas souci du paysage.
Votre dédain vient souligner de craie
mes cheveux blancs
et de fusain mes rides.
Me voici devenu le fantôme d’un homme,
plus malheureux qu’un chien perdu.

(Paul Fort)

Illustration: Claude Sauzet

 

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Gué (Margherita Guidacci)

Posted by arbrealettres sur 23 février 2019



 

La Tisseuse et le Pâtre  Vega et Altaïr

Gué

L’an ne contient qu’un seul gué
qui me conduit vers toi. À chaque fois
je le retrouve submergé davantage, les eaux
plus gonflées, le courant
plus menaçant. Et pourtant
pourtant je t’ai rejoint encore, et le moindre instant
en fera son aliment. Et si une dure loi
nous imposait un « jamais », à nous condamnés
immobiles sur des rives opposées,
nous croiserons toutefois
les échos d’un désir transmué en splendeur.
Ainsi la Tisseuse et le Pâtre
se répondent : Vega et Altaïr
entre eux se dénoue haut perché
le fleuve des étoiles.

(Margherita Guidacci)

 

 

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DES SOLEILS ENCORE VERTS (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2018



 

Daniel Siguier  soleil vert  752

DES SOLEILS ENCORE VERTS

Plus loin plus loin que nous
Forgés d’autres mythes
Se hisseront des soleils
A face insoupçonnée !

Saignant de toutes nos plaies
Gonflés de nos racines
Se lèveront d’autres soleils

Des Soleils encore verts !

(Andrée Chedid)

Illustration: Daniel Siguier

 

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Je me retourne et veux te voir (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018



Je me retourne et veux te voir, dans la ramée.
Voici que peu à peu tu es devenue fruit.
Il ne t’a rien coûté de surgir des racines
tu n’as eu qu’à chanter tes syllabes de sève.

Te voici tout d’abord une fleur odorante
qu’un seul baiser suffit à changer en statue,
jusqu’à ce que soleil et terre, sang et ciel
te reconnaissent le délice et la douceur.

Sur la branche je pourrai voir ta chevelure,
dans le feuillage c’est ton signe qui mûrit,
ce sont ses feuilles qui s’approchent de ma soif ;

et ta substance alors viendra remplir ma bouche,
ce sera le baiser qui montait de la terre
apporté par ton sang de fruit gonflé d’amour.

(Pablo Neruda)

Découvert chez la boucheaoreilles ici

 

 

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Ce qui souffle dans la nuit (Jean Joubert)

Posted by arbrealettres sur 29 juillet 2018



Illustration Frederic Leighton
    
Ce qui souffle dans la nuit,
ce qui murmure

c’est la bouche bleue des sirènes
sur leur lit d’ardeur et d’ossements.

Un vaisseau passe contre la lune,
voiles gonflées comme les seins des enjôleuses.

Touffes noires,
hanches rusées :
nourriture du rêve.

Et, pour la soif,
ces fruits fendus
où perle une rosée de sève.

(Jean Joubert)

 

Recueil: Anthologie personnelle
Traduction:
Editions: Actes Sud

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L’EAU PURE DU BASSIN (Pierre Louÿs)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2018



Illustration: Jean-Yves Beck
    
L’EAU PURE DU BASSIN

« Eau pure du bassin, miroir immobile, dis-moi ma beauté.
— O Bilitis, ou qui que tu sois, Téthys peut-être ou Amphitritê, tu es belle, sache-le.

« Ton visage se penche sous ta chevelure épaisse, gonflée de fleurs et de parfums.
Tes paupières molles s’ouvrent à peine et tes flancs sont las des mouvements de l’amour.

« Ton corps fatigué du poids de tes seins porte les marques fines de l’ongle et les taches bleues du baiser.
Tes bras sont rougis par l’étreinte. Chaque ligne de ta peau fut aimée.

— Eau claire du bassin, ta fraîcheur repose. Reçois moi, qui suis lasse en effet.
Emporte le fard de mes joues, et la sueur de mon ventre et le souvenir de la nuit. »

(Pierre Louÿs)

 

Recueil: Les chansons de Bilitis
Traduction:
Editions: Gallimard

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