Posts Tagged ‘gorgée’
Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2022

Cette vieille connaissance — dans ma mémoire son portrait
jauni et combien déformé —
elle et moi autour d’une bonne bouteille — de part et d’autre
les souvenirs affluent —
portrait dépoussiéré retouché au fil de la parole — gorgée après gorgée
après bien des années nous nous rencontrons enfin
(Hamid Tibouchi)
Illustration: Sylvie Bertrand
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Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2022

EN UN ÉCLAIR
En un éclair ils se connurent. L’un et l’autre venaient
d’un pays de fontaines taries, d’astres éboulés. La nuit
eut pour eux des bras en harpe de lune, des genoux
de velours. Parlant sans mots, écoutant le silence tinter
dans leurs verres, lorsque l’étoile de la séparation eut
tracé au-dessus d’eux son signe, ils burent une gorgée
de jour et s’en furent.
Que la route, pluie ou canicule, fonde sous leurs pas
disjoints, il n’importe !
Une flamme atrocement belle pèse sur leurs yeux, ligote
leurs corps.
Amour où fermentent des bulles, à sa douleur s’abreuve
un cyclone.
(Jules Tordjman)
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Tordjman), amour, astre, éboulé, éclair, étoile, belle, boire, bras, bulle, canicule, corps, cyclone, douleur, fermenter, flamme, fonder, fontaine, genou, gorgée, harpe, ligoter, lune, nuit, parler, pays, pluie, route, se connaître, signe, silence, tinter, velours | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 avril 2021

Une goulée de cidre
Est plus sinueuse
Qu’une gorgée d’eau.
(Eugène Guillevic)
Recueil: Lexiquer
Traduction:
Editions: La Tuilerie Tropicale
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

Illustration: Francine Van Hove
GENÈSE
I
Déboutonner lentement le corps
quand on manque d’air
comme la châtaigne mûre
desserre ses poings épineux.
Le plus important sont les boutonnières
des veines,
des flottilles fatiguées y sont ensablées
et s’en détachent comme des caillots
des bouquets de coquelicots qui fanent,
se mettent à couler
depuis le cou vers le ventre
et le champ rouge
de ton corps déboutonné
frissonne sous le vent frais du matin.
II
Quand l’air manque
je donne un souffle de vie
au souvenir des eaux utérines.
Des branchies repoussent au cou
des ailerons sur les hanches
du duvet sur le dos,
ni homme ni poisson ni oiseau
je cherche mon sexe.
Après l’ange descend
avec un panier
accroché à son aile gauche
tout au fond mon âme
épouille ses plumes.
III
Il émerge
des eaux utérines,
pousse un sanglot,
la première gorgée d’air
ressuscite la mémoire
de vies précédentes.
On le lange,
on lui attache les mains et les jambes
avec une ganse rouge.
Les souvenirs qu’il a ramenés
s’atrophient avec les années
et chaque partie du corps déboutonné
s’abandonne à un rêve différent :
les plantes des pieds – dans des prairies vertes
des oiseaux de mer – sur les paumes
et je ne comprends vraiment plus
qui coud la chemise
qui déboutonne le corps.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), accrocher, aile, aileron, air, ange, attacher, âme, émerger, épineux, épouiller, bouquet, boutonnière, branchie, caillot, chap, châtaigne, chemise, chercher, comprendre, coquelicot, corps, cou, coudre, couler, déboutonner, descendre, desserrer, différent, donner, dos, duvet, eau, ensablé, faner, fatigue, flotille, fond, frais, frissonner, ganse, gauche, genèse, gorgée, hanche, homme, important, jambe, langer, lentement, main, manque, matin, mémoire, mer, mur, oiseau, panier, paume, pied, plante, plume, poing, poisson, pousser, prairie, ramener, rêve, ressusciter, rouge, s'abandonner, s'atrophier, sanglot, se détacher, sexe, souffle, souvenir, utérin, veine, vent, ventre, vert, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juin 2020
LE JUS DU TEMPS
Déshabille la pêche.
Une gorgée de vin nu
dans ta bouche.
La fable est fraîche.
Le goût
de ce qui n’est plus.
(Jean Mambrino)
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Posted by arbrealettres sur 30 décembre 2018

Si vaste soit le chant nul n’entend nul n’écoute.
la nuit même est étroite. gardez-moi dans sa niche
dans une gorgée de monde et dans l’effondrement
dans la stupeur des arbres et la splendeur des poudres.
(Lionel Ray)
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Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2018

J’ai bu une Gorgée de Vie –
Savez-vous ce que j’ai payé –
Exactement une Existence –
Le prix, ont-ils dit, du marché.
Ils m’ont pesée, grain par grain de Poussière –
Ont mis en balance Peau contre Peau,
Puis m’ont donné la valeur de mon Etre –
Une unique Goutte de Ciel!
(Emily Dickinson)
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Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2018

ce qui meurt
nous reste
sur les bras
mais nous
on n’a rien à voir avec la mort
c’est elle qui vient
nous serrer
du dehors
seulement un jour de plus
au bout d’un jour
au jour le jour
ainsi
des années durant
l’apprivoiser
simplement et sans bruit
elle se tait et croît doucement
même au soleil
d’une journée de printemps
dans le remuement des corps
lui faire sa part
la banaliser autant que possible
pour parvenir à croire un peu
qu’elle fait partie des choses
et que cela est bon
ainsi
au moins
tout le monde sait ce que cela veut dire
il est mort
c’est simple
elle recule encore
plus au fond
et nous ne verrons guère les visages
que par accident
remous
un pas lourd un rire une poigne
puis
un peu d’eau ou de temps
recouvrent le peu
puis
rien
mais de façon presque claire
on entend ce qu’on ne voit plus
tomber profond
loin
dedans
on rôde autour d’un manque
une zone devenue d’ombre
vite
cela tient mal à la mémoire
on reste autour du creux
les bords s’éboulent dedans
bientôt on ne verra plus
qui pleure
on dort avec elle au fond de soi
comme un chien roulé en boule
on sait que montera un jour ou l’autre
un vent de terre
et on attend les yeux ouverts
un corps infusé d’encre
une éponge gorgée
et dans la bouche la terre
au lieu des mots
les mots pesant enfin leur poids exact
terre et corps
dehors et dedans
et plus rien d’autre
que de l’herbe ou des arbres
d’ordinaire
les choses vont
et nous aussi
nous allons avec les choses
c’est clair
mais parfois il y a ce qui s’arrête
ou s’abat
en bloquant
et on est brutalement à nouveau
où il faut rire
fou
tout seul
on racle encore
entre le mensonge ancien
et ce qui vient
on a du mal à rester debout
à la fin
qu’est-ce qu’on a donc à voir avec la vie
la mort
on bouge avec ce qui bouge
on se tait avec ce qui reste
il n’y a pas grand-chose d’autre
(Antoine Emaz)
Découvert ici: https://eleonoreb.wordpress.com/
Illustration: Mathieu Triolet
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Posted by arbrealettres sur 26 mai 2018

Illustration
Du gouffre de mon coeur, ils ne lapent que des gorgées.
Quand ils n’y trempent pas seulement leurs lèvres.
Je veux encore tout donner, et toujours, jamais je ne changerai.
Mais ils n’acceptent de moi que des bribes, que des copeaux.
Jamais ils n’ont vraiment compris.
Il n’y a pas que ma générosité, ma folle générosité.
Il y a aussi, en retour, l’attente sans fin de leur joie.
Ils refusent la vie. C’est leur toute première erreur.
Alors la vie les refuse à son tour.
Car elle ne va vraiment qu’à ceux qui ont le coeur
assez vaste et assez limpide
pour l’étreindre totalement.
On dirait que leur rêve est de se préserver,
de ne plus aimer, de ne plus souffrir,
de voir venir chaque fois comme un baume
le gris de ces petites lumières sans feu, qui éclairent mal
et que l’on accepte pourtant l’une après l’autre :
c’est un jeu d’enfant très commun, très facile.
(Franck André Jamme)
Recueil: La récitation de l’oubli
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Franck André Jamme), accepter, aimer, attente, éclairer, étreindre, baume, bribes, changer, coeur, commun, comprendre, copeau, donner, enfant, erreur, facile, feu, générosité, gorgée, gouffre, jamais, jeu, joie, laper, lèvres, limpide, lumière, rêve, refuser, retour, se préserver, souffrir, totalement, tremper, vaste, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mai 2018

Toi
dans la soif, et toi encore dans la gorgée.
J’essaie tout le jour les profondeurs différentes des sources.
Avec le soir, ce qui reste de sel quitte la terre brûlée de l’épaule
pour le jardin de l’aisselle.
(Patricia Castex Menier)
Illustration
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