Posts Tagged ‘gosier’
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
Les nombreux pas perdus dans la salle du nom
Ont sonné maintes fois sur les pavés de verre,
A Saint-Lazare à l’heure où partait pour Cythère
La rame des élus via Triel ou Bécon.
La Défense n’était pas encore en béton,
On cueillait l’abricot du côté de Nanterre,
Certain petit vin blanc se buvait sans manière,
Passant par les gosiers de godet en chanson.
De Malmaison à Vaux fleurissaient les guinguettes
Où les fins de semaine étaient sûrement faites
Pour la guinche et la joie alentour des buissons.
Les femmes portaient haut leur chevelure floue,
Quelques mèches pourtant leur tombaient sur la joue
Pour taquiner la barbe ou la peau des garçons.
(Jean-Charles Michel)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Charles Michel), abricot, banlieue, barbe, béton, buisson, chanson, femme, gosier, guinche, guinguette, joue, pas, pavé, peau, salle, taquiner, tomber, vin | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 octobre 2019

LA MORT EST DEVANT MOI
La mort est devant moi
comme un morceau de pain d’épice,
la vie m’a tournoyé dans le gosier
comme le vin d’un calice.
L’une par l’autre j’ai cherché à les expliquer.
J’ai trempé le pain dans le vin,
je me suis assis,
j’ai fumé,
j’étais sauvage avec les femmes.
Avec les mains, avec l’esprit
j’ai tâché de travailler à des oeuvres qui respirent.
Maintenant je cherche un parfum
dans la nuit.
(Maurice Chappaz)
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Chappaz), calice, chercher, esprit, expliquer, femme, fumer, gosier, main, mort, nuit, oeuvre, pain, pain d'épice, parfum, respirer, sauvage, tournoyer, travailler, tremper, vie, vin | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2019

Illustration: Gilbert Garcin
Se détourner du temps,
déjouer le compte-gouttes de l’âge
et déchirer le suaire
des minutes répétées comme des abeilles.
Comment fouler le temps
et marcher sur lui
comme sur une plage
dont la mer s’est séchée ?
Comment sauter sur le temps
et avoir pied dans le vide
et son absence creusée ?
Comment reculer dans le temps
et raccorder le passé
à tout ce qui fuit ?
Comment trouver dans le temps l’éternité,
l’éternité faite de temps,
de temps congelé dans les gosiers les plus froids ?
Comment reconnaître le temps
et trouver le fil inconnu
qui coupe ses moments
et le divise toujours
justement au milieu ?
***
Desconocer el tiempo,
desbaratar el cuentagotas de la edad
y rasgar el sudario
de los minutos repetidos como abejas.
¿Cómo pisar en el tiempo
y caminar por el
como sobre una playa
cuyo mar se ha secado?
¿Cómo saltar en el tiempo
y hacer pie en el vacío
y su excavada ausencia?
¿Cómo retroceder en el tiempo
y empalmar el pasado
con todo lo que huye?
¿Cômo encontrar la eternidad en el tiempo,
la eternidad hecha de tiempo,
de tiempo congelado en las fauces mas frías?
Cômo reconocer el tiempo
y hallar el filo ignoto
que corta sus momentos
y siempre lo divide
justamente en el medio?
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), abeille, absence, âge, éternité, comment, compte-gouttes, congeler, couper, creuser, déchirer, déjouer, diviser, fil, fouler, froid, fuir, gosier, inconnu, justement, marcher, mer, milieu, minute, moment, passé, pied, plage, raccorder, répéter, reconnaître, reculer, sauter, sécher, se détourner, suaire, temps, toujours, trouver, vide | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018

L’Horloge
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : » Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible ;
Le Plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
(Charles Baudelaire)
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Baudelaire), accordé, épouse, chuchoter, clepsydre, délice, dévorer, Dieu, doigt, extraire, gosier, gouffre, horizon, horloge, impassible, laché, lâcher, Loi, métal, menacer, mourir, nuit, or, plaisir, rapide, repentir, saison, seconde, sinistre, soif, temps, tromper, vaporeux, vertu, vie, vierge, voix | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018

Ces os qui brillent dans la nuit,
ces mots telles pierres précieuses
dans le gosier vivant d’un oiseau pétrifié,
ce vert tant aimé,
ce lilas chaud,
ce coeur qui seul est mystérieux.
(Alejandra Pizarnik)
Illustration: Eloi Flore
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Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2018

L’ORGUE
Cet instrument
Naît, a lieu et prend place
Sur un lac assez grand
Juste avant les jours où la glace
Se fait débâcle
Et dérive de fond
Percée par le ciseau subtil
Du dernier vent de mars
Un matin,
Voici que mille bouches
Se mettront à chanter.
On les prendra pour une volée d’outardes
Non. C’est trop tôt.
De l’air en cage
Entre la glace et l’eau
Sortira du gosier de l’hiver qui s’attarde
Et cela dit des chants d’été…
Vous y verrez
Algues, poissons, bateaux, voilures,
Mêlés aux mots de la froidure
Avertissement :
L’orgue ne joue qu’une fois l’an.
Emmener les enfants.
(Gilles Vigneault)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Gilles Vigneault), algue, avertissement, été, bateau, bouche, cage, ciseau, débâcle, eau, enfant, froidure, glace, gosier, hiver, jour, lac, naître, orgue, outarde, poisson, s'attarder, sortir, vent, voilure | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2018
La Boîte aux Lettres
Jamais le facteur ne s’arrête
– sauf quelquefois pour un journal –
A la hauteur de ce portail
Où s’accroche une boîte aux lettres.
Or, ce matin – un samedi –
La boîte s’ouvre sur un nid,
Sur le bec jaune des petits,
Sur l’entonnoir de leur gosier;
Deux mésanges viennent d’écrire
Et c’est sur la pointe du pied
Que le vieux couple pourra lire
Les sept lettres de son courrier.
(Pierre Menanteau)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Menanteau), boîte aux lettres, couple, courrier, facteur, gosier, mésange, nid, portail, s'arrêter | 8 Comments »
Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2018

Illustration: Pascal Renoux
Ne crie pas…
Ne crie pas
sollicite à voix basse la sueur écarlate
traîne-la par les cheveux hors du mur circulaire
et de sa rouge meurtrière
Humecte la ligne de partage entre aine et plaine
là où guette l’abeille
celle qui perce le vide
étourdit le sang
enfume labyrinthe et gosier
Ne crie pas te dis-je si tu veux entraîner le monde dans ta noyade
nage en amont en abysses dans un bruit de vagues et de vasques
Refoule l’écume
elle encombre le seuil
obstrue la voûte
réveille par son clapotis barque et timonier
À main basse te dis-je
(Vénus Khoury-Ghata)
Recueil: L’Ardeur ABC poétique du vivre plus
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 4 août 2018
Dans les ténèbres de l’errance
le songe est le seul point lumineux
Mais il meurt dans le gosier de l’engoulevent
(Alain Mabanckou)
Illustration: Marc Chagall
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Posted by arbrealettres sur 9 août 2017

LE LOUP ET LA CIGOGNE
Les Loups mangent gloutonnement.
Un Loup donc étant de frairie
Se pressa, dit-on, tellement
Qu’il en pensa perdre la vie.
Un os lui demeura bien avant au gosier.
De bonheur pour ce Loup, qui ne pouvait crier,
Près de là passe une Cigogne.
Il lui fait signe, elle accourt.
Voilà l’Opératrice aussitôt en besogne.
Elle retira l’os ; puis pour un si bon tour
Elle demanda son salaire.
« Votre salaire ? dit le Loup :
Vous riez, ma bonne commère !
Quoi ? ce n’est pas encor beaucoup
D’avoir de mon gosier retiré votre cou ?
Allez, vous êtes une ingrate :
Ne tombez jamais sous ma patte. »
(Jean de la Fontaine)
Illustration: Marc Chagall
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Posted in poésie | Tagué: (Jean de La Fontaine), accourir, cigogne, cou, crier, gosier, ingrate, loup, manger, os, rire, salaire, signe | Leave a Comment »
Se détourner du temps (Roberto Juarroz)
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2019
Illustration: Gilbert Garcin
Se détourner du temps,
déjouer le compte-gouttes de l’âge
et déchirer le suaire
des minutes répétées comme des abeilles.
Comment fouler le temps
et marcher sur lui
comme sur une plage
dont la mer s’est séchée ?
Comment sauter sur le temps
et avoir pied dans le vide
et son absence creusée ?
Comment reculer dans le temps
et raccorder le passé
à tout ce qui fuit ?
Comment trouver dans le temps l’éternité,
l’éternité faite de temps,
de temps congelé dans les gosiers les plus froids ?
Comment reconnaître le temps
et trouver le fil inconnu
qui coupe ses moments
et le divise toujours
justement au milieu ?
***
Desconocer el tiempo,
desbaratar el cuentagotas de la edad
y rasgar el sudario
de los minutos repetidos como abejas.
¿Cómo pisar en el tiempo
y caminar por el
como sobre una playa
cuyo mar se ha secado?
¿Cómo saltar en el tiempo
y hacer pie en el vacío
y su excavada ausencia?
¿Cómo retroceder en el tiempo
y empalmar el pasado
con todo lo que huye?
¿Cômo encontrar la eternidad en el tiempo,
la eternidad hecha de tiempo,
de tiempo congelado en las fauces mas frías?
Cômo reconocer el tiempo
y hallar el filo ignoto
que corta sus momentos
y siempre lo divide
justamente en el medio?
(Roberto Juarroz)
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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