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Poésie

Posts Tagged ‘grandir’

Le Buddleia (Guy Meunier)

Posted by arbrealettres sur 16 mars 2023




    
Le Buddleia

Délaissant les sous-bois,
Le discret buddleia
Grandit en solitaire,
Dans les endroits déserts.

C’est un cousin chinois
De nos printemps-lilas
Venu ensoleiller
Nos coins déshérités.

Il égaie les talus,
Les friches de nos villes,
Silhouette incongrue
Dans ces banlieues hostiles.

Certains jours de chaleur,
Dans l’air chaud qui bourdonne,
Il se couvre de fleurs
Qui bientôt papillonnent …

(Guy Meunier)

Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte

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Vieux murs froissés (Yves Broussard)

Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2022



 

Vieux murs froissés
jamais repeints

j’ai grandi à vos pieds
ramassant des cailloux
que je gardais
longtemps serrés
dans mes mains

les protégeant
les réchauffant

leur attribuant une élémentaire vie

(Yves Broussard)

 

 

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Le Père Noël existe (Armand Lanoux)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022




Le Père Noël existe

A Melbourne en décembre
on souffle on brûle
on fait des pâtés devant la mer on folâtre
nu et loin de l’âtre.
Les enfants lapons voudraient un Père Noël noir
C’est lassant la neige du bout au bout de l’an.
Ils ont écrit jusqu’en Afrique
et dans l’autre Amérique.
Mais les nègres gardent le leur
un gentleman de couleur
qu’ils appellent Saint-Béni
à Bogota
Colombie
au son des sambas.

Les Noëls de Paris
ont les yeux gris.
Les Noëls de ma vie
se font des cheveux gris.
Si j’avais su
je n’aurais pas grandi.
Serais resté petit.

(Armand Lanoux)


Illustration

C’est VRAI!! je l’ai VU!!  

cf: https://arbreaphotos.wordpress.com/2016/12/21/19122016-au-23122016-22-center-parcs-de-normandie-les-bois-francs-rando-aller-retour-vers-verneuil-sur-arve-25-kms/

Allez!!
POUR L’AMBIANCE! 🙂

 

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La traversée du Fongmu Ling (Gu Lin)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022




Illustration: Shan Sa
    
La traversée du Fongmu Ling

Le doigt tendu vers la cime embrumée
Indique la haute frontière indécise, entre terre et ciel.
Voilà la montagne magnifique
Qu’aucun oiseau en son vol n’a jamais dépassée.
Qui saurait franchir ces hauts degrés de pierre ?
Nos mains s’agrippent le long des sentiers sinueux.
À chaque pas gagné, l’abîme grandit devant mes yeux terrifiés
Et la brume généreuse empoisse mes vêtements alourdis.
Je m’empourpre des derniers traits du soleil qui meurt,
Tandis qu’à mesure, c’est la vallée qui s’enténèbre.
Mon pays natal me rappelle alors et détourne vers lui mon regard.
Je vois les flots hardis du grand fleuve ;
Je sens le souffle vif des confins du monde.
Comment rester debout quand tout vous porte à être à genoux.

(Gu Lin)

(1476-1545)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Le remède à la tristesse (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022



Illustration
    
Le remède à la tristesse
c’est l’enfance
Le contraire de l’esprit de sagesse
c’est l’esprit d’enfance

Celui qui va où bon lui chante

celui qui trouve partout son bien
le bien dont il a besoin
pour grandir pour souffrir ou danser

Celui qui jamais ne s’endort
sauf dans les hautes branches
de l’arbre de
solitude

(Christian Bobin)

 

Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana

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La confiance (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022



La confiance est la matière première de celui qui regarde :
c’est en elle que grandit la lumière.

La confiance est la capacité enfantine
d’aller vers ce que l’on ne connaît pas
comme si on le reconnaissait.

« Tu viens d’apparaître devant moi
et je sais qu’aucun mal ne peut me venir de toi puisque je t’aime,
et c’est comme si je t’aimais depuis toujours. »

La confiance est cette racine minuscule
par laquelle le vivant entre en résonance avec toute la vie
— avec les autres hommes, les autres femmes,
comme avec l’air qui baigne la terre
ou le silence qui creuse un ciel.

Sans confiance, plus de lien et plus de jour.
Sans elle, rien.

(Christian Bobin)

 

 

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Mais sous vos lettres (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022



Illustration: Natasha Wescoat   
    
Mais sous vos lettres
Nella
sous vos lettres je sais bien
ce qui est
et que c’est tout
ou presque
Ce qu’il y a sous vos lettres
c’est ce qui est parfois
entre un homme et une femme
c’est une rivière
et c’est un arbre aussi
planté entre l’homme et la femme
grandi en un seul souffle
abondant souverain
il porte le joli nom de
charme

Je vous écris au pied de cet arbre
souvent aussi je n’écris pas
et c’est sans importance
je dors ou bien je lis

(Christian Bobin)

 

Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana

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Donne-moi quelque chose qui ne meure pas (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022



Donne-moi quelque chose qui ne meure pas

La confiance est la matière première de celui qui regarde :
c’est en elle que grandit la lumière.

La confiance est la capacité enfantine
d’aller vers ce que l’on ne connaît pas
comme si on le reconnaissait.

« Tu viens d’apparaître devant moi
et je sais qu’aucun mal ne peut me venir de toi puisque je t’aime,
et c’est comme si je t’aimais depuis toujours. »

La confiance est cette racine minuscule
par laquelle le vivant entre en résonance avec toute la vie
– avec les autres hommes, les autres femmes,
comme avec l’air qui baigne la terre ou le silence qui creuse un ciel.

Sans confiance, plus de lien et plus de jour.
Sans elle, rien. »

(Christian Bobin)

Illustration: Édouard Boubat

 

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Une jeune fille (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2022




Une jeune fille dans la chambre blonde
grandit atrocement belle

(Jean Follain)

Illustration: Andrzej Malinowski

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Leur angoisse discrète (Peter Bakowski)

Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022




Illustration
    
Leur angoisse discrète

Dans les bars
les salles de billard
les bas-fonds
je vois des hommes
sans amour depuis si longtemps.

Pour continuer à vivre,
certains d’entre eux
ont du fermer leur coeur,
s’endurcir,
étriquer leur façon de voir et de penser.
Ils disent « Les hommes sont comme ci, les femmes sont comme ça… »
Des équations qui les aident
à marcher
jusqu’à l’épicier du coin.

Ils ont peint la cascade en noir, massacré le tigre,
enterré les photos cornées de l’horizon.
Ils habitent des garçonnières,
où ils écoutent
assis
les remous de la circulation,
les querelles des pigeons sur le toit.
En regardant
le jour devenir nuit,
les étoiles grandir dans le ciel.
Ils s’allongent
dans le noir
en attendant
la clémence du sommeil.

(Peter Bakowski)
Le coeur à trois heures du matin

Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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