DES HEURES D’INFLUENCE
Dans le wagon aux tags rupestres
Épaule contre épaule
Ce peuple
Muni d’un crayon
Qui creuse et gratte
Poussé par une soif
Dont il ignore jusqu’au nom
(Gérard Noiret)
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021
DES HEURES D’INFLUENCE
Dans le wagon aux tags rupestres
Épaule contre épaule
Ce peuple
Muni d’un crayon
Qui creuse et gratte
Poussé par une soif
Dont il ignore jusqu’au nom
(Gérard Noiret)
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Posted by arbrealettres sur 25 mai 2021
le vent vient en ma maison. Il gratte à ma porte.
le vent m’emporte, me transporte, me rapporte.
le vent me perd en chemin C’est un diable, un requin.
le vent a de grandes mains de lavandière, de mannequin
le vent broie le linge et le pain, boit mon vin.
le vent courbe la fleur du lin, rameute les embruns.
le vent convoque le thym. Le vent s’en va, s’en vient.
le vent met le mal au bien, joue à la petite-main
le vent effraie mon chien. Le vent m’appelle :
je viens…
Ma dame, du vent n’ayez souci,
je le tiens en ma merci.
Le vent à La Ronce mendie.
je n’ai que faire de ce puits, ni de la forêt verdie
que je devine sous la neige, que je dessine en la neige
de la main blanche du vélin.
(Hubert Juin)
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Posted by arbrealettres sur 7 mars 2021
Illustration: Simone Massi
Le mouchoir
Ce sont ses mains
qui l’ont lavé
repassé
plié
ses mains
qui l’ont déposé
sur la pile
dans l’armoire
ses mains
qui ont refermé les portes
de l’armoire
et que l’on a refermées
sur elles-mêmes
et sur nous
Ses mains
grattaient à la porte des robes
des chemises
et du linge de maison
même quand le linge
et la maison avaient disparu
de ses mains
Ses mains glissaient
à vide
sur le drap
où son corps tournait
à vide
dans les draps
ses mains
que j’ai prises dans mes mains
le jour où ses yeux se sont ouverts
une dernière fois
au jour qui se ferma
à cinq heures de l’après-midi
ce jour-là
Ce sont les mains de ma mère qui ont lavé
repassé
plié
hier
le mouchoir
que je déplie
aujourd’hui
avec mes mains.
(Yvon Le Men)
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Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021
Mer au corps multiple
Qui tend sa croupe
Aux caresses du vent
Ou à ses coups
Qui se frotte le ventre
Au rivage qui le gratte
Ou le chatouille
Mer je voudrais boire
A ton sein immense
Mais tu le réserves
A tes Néréides.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2020
Rien n’est venu
De ce que nous attendions
Avec l’obstination
De ceux qui grattent
Dans le plâtre des cellules
Le compte des jours
Aucune aube
Qui soit restée une aube
Aucune lumière
Que l’ombre ne rattrape
Et nous nous sommes mis
A aimer
La persistance du vinaigre
Et l’amertume
Insatisfaite de nos alcools
Rien n’est venu
De ce que nous attendions
L’instant
N’est pas dans ce qui attend
(Werner Lambersy)
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Posted by arbrealettres sur 3 avril 2020
Le Temps
Les jours s’écoulent
Dans des images égarées
Remonter le temps
C’est redescendre dans le passé
Où les minutes d’attente
Furent des heures d’angoisse
Je gratte le vernis
Sur des couleurs trop vives
Et oublie les moments de joie
Pour des instants de souffrance
A l’adolescence les premières amours
Causes de blessures
Jamais vraiment cicatrisées
Relèguent les jeux naïfs de l’enfance
Dans les malles du grenier
Je cours toujours vers ma jeunesse qui se dérobe
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 23 février 2020
Un songe
Le laboureur m’a dit en songe : « Fais ton pain,
Je ne te nourris plus, gratte la terre et sème. »
Le tisserand m’a dit : « Fais tes habits toi-même. »
Et le maçon m’a dit : « Prends ta truelle en main. »
Et seul, abandonné de tout le genre humain
Dont je traînais partout l’implacable anathème,
Quand j’implorais du ciel une pitié suprême,
Je trouvais des lions debout dans mon chemin.
J’ouvris les yeux, doutant si l’aube était réelle :
De hardis compagnons sifflaient sur leur échelle,
Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.
Je connus mon bonheur et qu’au monde où nous sommes
Nul ne peut se vanter de se passer des hommes ;
Et depuis ce jour-là je les ai tous aimés.
(René-François Sully Prudhomme)
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Posted by arbrealettres sur 5 février 2020
Illustration: Marie-France Busset
UN COQ PLACE DE L’OPÉRA
Le chant d’un coq de ferme à midi place de l’Opéra
en attendant l’autobus 27 Si on y réfléchit
il est peu probable qu’il y ait un coq en train
de faire le faraud entre le Drug Store Opéra
et le Café de Paris Un coq à crête pourpre
dans une cour agricole brûlée du soleil d’août
coq qui gratte de ses griffes la paille de la grange
pour y trouver une provende tardive
puis entre deux goulées de grains
saute sur une poule et la transperce à la diable
l’amour foudre le plaisir éclair
Coq si content de toi que viens-tu faire
en chantant si fort à midi en décembre
à l’arrêt de l’autobus 27 place de l’Opéra ?
Tu n’as rien à faire dans cette journée
Tu as soixante ans de retard (ou d’avance ?)
J’ai huit ans Maman veut que je dorme après le déjeuner
Elle m’a mis sur le lit a tiré les persiennes
Mais une fois la porte fermée je me lève
et pieds nus je vais à la fenêtre regarder la cour
où se pavane en habit de clarté
un coq couleur de feu qui malgré l’heure d’après-midi
se met à chanter comme si c’était l’aube
et chante dans ma tête après tant d’années
à midi en décembre place de l’Opéra
où les coqs se font de plus en plus rare
(Claude Roy)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), amour, août, arrêt, attendre, aube, autobus, éclair, café, chant, chanter, clarté, content, coq, cour, crête, décembre, déjeuner, dormir, foudre, goulée, grain, grange, gratter, griffe, habit, maman, midi, opéra, paille, persienne, pieds nus, place, plaisir, poule, pourpre, provende, rare, sauter, se lever, se pavaner, soleil, tardif, transpercer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2019
Illustration
L’Arlequin décontenancé
Je me demande un peu ce qui m’arrive
il a dû y avoir quelque erreur de ma part
gaffe impair inadvertance faux pas
balourdise faute bêtise imprudence
encore une fois je n’apprendrai donc jamais
C’est que ça chauffe bouge grille gratte
grogne grouille tremble grince remue
bruisse murmure marmonne frissonne
craque gronde grignote s’agite gargouille
et de plus en plus
Si seulement je pouvais me souvenir
de la personne qui me l’a remis
si c’est bien quelqu’un qui me l’a remis
ou de celle à qui je dois le remettre
s’il est encore possible de le remettre à quelqu’un
Sinon je ne sais vraiment pas ce que je vais faire
c’est que j’ai de plus en plus l’impression
que cela fait partie de mon propre corps
et j’ai l’impression que l’on me regarde
de plus en plus
(Michel Butor)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Butor), apprendre, Arlequin, arriver, balourdise, bêtise, bouger, bruisser, chauffer, corps, craquer, décontenancer, erreur, faire, faute, faux pas, frissonner, gaffe, gargouiller, gratter, grignoter, griller, grincer, grogner, gronder, grouiller, impair, impression, imprudent, inadvertance, jamais, marmonner, murmurer, partie, personne, regarder, remettre, remuer, s'agiter, se souvenir, trembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 octobre 2019
Je tourne autour de moi
moi
maison fermée depuis plusieurs hivers
Qui a muré la porte
et les fenêtres?
J’entends quelqu’un dedans
j’aboie furieusement
je gratte la terre au pied du mur
je m’écorche
un soldat bouge sur les carreaux de la cuisine
un soldat
qui fait la soupe dans son casque
se rase en se regardant dans une vitre aveugle
monte la garde dans un grenier
attend que j’essaie d’entrer pour m’abattre
j’aboie
j’aboie
je mourrai hors de moi.
(Henri Gougaud)
Posted in poésie | Tagué: (Henri Gougaud), abattre, aboyer, autour, aveuglé, casque, cuisine, entendre, entrer, essayer, fermé, garde, gratter, hors, maison, moi, mourir, porte, raser, soldat, soupe, vitre | 2 Comments »