
Mon âme rétrécit un peu chaque matin.
Qu’y mettre à la place?
Rien n’y tient: la greffe est illusoire.
Corps stigmatisé,
traverse de vent, de grain, d’outrage,
en appui sur le vide, aimanté par l’oubli.
(Béatrice Libert)
Posted by arbrealettres sur 17 août 2018
Mon âme rétrécit un peu chaque matin.
Qu’y mettre à la place?
Rien n’y tient: la greffe est illusoire.
Corps stigmatisé,
traverse de vent, de grain, d’outrage,
en appui sur le vide, aimanté par l’oubli.
(Béatrice Libert)
Posted in poésie | Tagué: (Béatrice Libert), aimante, appui, à la place, âme, corps, greffe, illusoire, matin, mettre, outrage, rétrécir, stigmatisé, traversé, vent, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 avril 2018
À ton oeil fut greffé le rameau
qui montra leur chemin aux forêts:
frère des regards, il fait pousser le noir, le bourgeon.
Vaste comme le ciel,
la paupière se tend vers ce printemps.
Vaste comme la paupière,
s’étend le ciel sous lequel, à l’abri du bourgeon,
l’Éternel, le Seigneur, laboure.
Guette le bruit du soc, guette.
Guette : il crisse sur la larme dure, claire, immémoriale.
(Paul Celan)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Celan), bourgeon, chemin, ciel, forêt, greffe, guetter, immémoriale, larme, oeil, paupière, rameau, regard, soc, vaste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2018
Illustration
Le poète
Dur d’oreille et sans rêve, peu différent du plus vieux pâtre,
voici qu’un jour aussi peut-être et malgré lui l’esprit s’abat,
perce sa surdité, induisant le murmure — en lui le plus éloigné.
Voici qu’après des millions de tours le sort tombe sur lui,
homme dur comme une bille de lichen ou un fromage;
et dans le coeur pourtant la parole le fend.
La greffe prend à son flanc et maintenant avec une ramure de poème
il ressemble au dix cors de légende qu’il moquait.
La douleur a creusé une fenêtre par les tempes.
Un croisillon de sang draine l’épaisse cornée.
Des morts qui erraient font en lui leur sépulture
Le poète aux yeux cernés de mort descend à ce monde du miracle.
Que sème-t-il sans geste large sur runique sillon de la grève
— où de six heures en six heures pareille à une servante illettrée
qui vient apprêter la page et l’écritoire la mer en coiffe blanche
dispose et modifie encore l’alphabet vide des algues ?
Que favorise-t-il aux choses qui n’attendent rien dans le silence du gris ?
la coïncidence
(Michel Deguy)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Deguy), algue, alphabet, attendre, écritoire, éloigne, bille, coïncidence, coeur, coiffe, cor, cornée, creuser, croisillon, différent, douleur, dur, esprit, favoriser, fenêtre, fendre, flanc, fromage, greffe, gris, homme, induire, légende, lichen, mer, miracle, moquer, mort, murmuré, oreille, page, parole, pâtre, percer, poème, poète, ramure, rêve, s'abattre, sang, sépulture, silence, sillon, sort, surdité, tempe, tour | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2017
Voir ne pas s’approcher
Les temps qui sont promis.
Les porter contre soi,
Brûlants comme une greffe.
(Guillevic)
Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), brûlant, greffe, porter, promis, temps, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mai 2017
Naître
À la croisée du temps
Des coeurs et du hasard
Tu naquis vivant
Au vif des vivants
On te donna cris parole
Joie souffles mort
Et le chant inaudible
Qui traverse les âges
Greffé à l’avant
Faiseur d’avenirs
Tu fondes l’espoir
Au sein des désespoirs.
(Andrée Chedid)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), au vif, chant, coeur, croisée, désespoir, espoir, faiseur, fonder, greffe, hasard, inaudible, mort, naître, souffle, temps, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2017
EPREUVES
Aux confins du jardin la campagne commence
sur le large établi
tremblent les lueurs de la tenaille
le malheur s’installe
au pied d’un arbre
les animaux tournent leur tête vers qui va pleurer
des mains se joignent
dans un désespoir légendaire
de la cuisine vient l’odeur des ferments
dans la boîte restée ouverte
le cirage est devenu un dur disque noir;
sèche au soleil
la glaise des greffes.
(Jean Follain)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), animal, épreuve, établi, campagne, cirage, confins, cuisine, désespoir, glaise, greffe, jardin, lueur, main, malheur, pleurer, sécher, soleil, trembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 mai 2016
Greffé sur l’œil
Sur ton œil est greffée
la brindille qui signalait aux forêts le chemin :
sœur dans la fratrie des regards
elle fait bourgeonner la pousse,
la noire.
À perte de ciel la paupière se galbe sous ce printemps.
À perte de paupière le ciel s’étire,
en dessous, à l’abri du bourgeon,
l’Éternel laboure,
le Seigneur.
Écoute bien le soc, écoute.
Écoute bien : il crisse
sur la larme, dure, claire,
la larme immémorable.
(Paul Celan)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Celan), abri, écouter, éternel, bourgeon, bourgeonner, brindille, chemin, ciel, clair, crisser, dur, forêt, fratrie, greffe, immémorable, labourer, larme, noir, oeil, paupière, perte, poussé, printemps, regard, s'étirer, se galber, seigneur, signaler, soc, soeur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2015
Il y a des traîtres dans la maison…
Ils viennent quand je somnole, en m’offrant un compliment,
une histoire palpitante ou drôle, des fleurs et des friandises…
Ils parlent à la première personne, c’est ma voix que je crois entendre,
c’est ma voix que je crois émettre : « je suis…, je sais…, je veux… »
Mensonges ! Mensonges greffés sur ma chair !…
(René Daumal)
Posted in poésie | Tagué: (René Daumal), être, chair, compliment, drôle, fleur, greffe, histoire, maison, mensonge, offrir, palpitant, savoir, somnoler, traître, vouloir | 1 Comment »