Posts Tagged ‘grenier’
Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2019

Aux Feuillantines
Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants.
Notre mère disait: jouez, mais je défends
Qu’on marche dans les fleurs et qu’on monte aux échelles.
Abel était l’aîné, j’étais le plus petit.
Nous mangions notre pain de si bon appétit,
Que les femmes riaient quand nous passions près d’elles.
Nous montions pour jouer au grenier du couvent.
Et là, tout en jouant, nous regardions souvent
Sur le haut d’une armoire un livre inaccessible.
Nous grimpâmes un jour jusqu’à ce livre noir ;
Je ne sais pas comment nous fimes pour l’avoir,
Mais je me souviens bien que c’était une Bible.
Ce vieux livre sentait une odeur d’encensoir.
Nous allâmes ravis dans un coin nous asseoir.
Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire!
Nous l’ouvrîmes alors tout grand sur nos genoux,
Et dès le premier mot il nous parut si doux
Qu’oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire.
Nous lûmes tous les trois ainsi, tout le matin,
Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,
Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes.
Tels des enfants, s’ils ont pris un oiseau des cieux,
S’appellent en riant et s’étonnent, joyeux,
De sentir dans leur main la douceur de ses plumes.
(Victor Hugo)
Illustration: Gustave Doré
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), aîné, appétit, échelle, bible, bonheur, charmé, défendre, délire, douceur, doux, encensoir, enfant, femme, frère, grenier, jouer, joyeux, lire, livre, odeur, oiseau, pain, petit, plume, rire, s'étonner | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 septembre 2019

Le grenier
… Il est noir, l’escalier,
L’escalier qui monte au grenier,
au grenier où le plancher craque
C’est un endroit que l’on aime beaucoup.
La nuit s’y attarde ; on y trouve de tout :
Vieux livres, souvenirs, chapeaux à claque,
Et des rats sortant de leur trou.
On a peur ; il fait noir ; le plancher craque.
C’est bon d’être là, sous les tuiles,
seul et tranquille,
Pour avoir peur et pour penser.
La lucarne est garnie de vitres, bien ternes
avec des toiles d’araignées.
On l’ouvre sur la campagne moderne,
Quand on ne veut plus vivre avec le passé.
(Carlos Larronde)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 23 avril 2019

J’ai faim de tes cheveux, de ta voix, de ta bouche,
sans manger je vais par les rues, et je me tais,
sans le soutien du pain, et dès l’aube hors de moi
je cherche dans le jour le bruit d’eau de tes pas.
je suis affamé de ton rire de cascade,
et de tes mains couleur de grenier furieux,
oui, j’ai faim de la pâle pierre de tes ongles,
je veux manger ta peau comme une amande intacte,
et le rayon détruit au feu de ta beauté,
je veux manger le nez maître du fier visage,
je veux manger l’ombre fugace de tes cils,
j’ai faim, je vais, je viens, flairant le crépuscule
et je te cherche, et je cherche ton coeur brûlant
comme un puma dans le désert de Quitratúe.
***
Tengo hambre de tu boca, de tu voz, de tu pelo,
y por las caltes voy sin nutrirme, callado,
no me sostiene el pan, el alba me desquicia,
busco el sonido líquido de tus pies en el día.
Estoy hambriento de tu risa resbalada,
de tus manos color defuriosogranero,
tengo hambre de la pálida piedra de tus uñas,
quiero comer tu piel como una intacta almendra.
Quiero comer el rayo quemado en tu hermosura,
la nariz soberana del arrogante rostro,
quiero comer la sombra fugaz de tus pestañas
y hambriento vengo y voy olfateando el crepúsculo
buscándote, buscando tu corazón caliente
como un puma en la soledad de Quitratúe.
(Pablo Neruda)
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), affamé, aube, beauté, bouche, brûlant, cascade, chercher, cheveux, cil, coeur, crépuscule, désert, faim, feu, grenier, manger, ombre, pain, peau, puma, rire, rue, visage, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2019

Illustration
MÉLÈZES
Te souviens-tu du sable à deux ?
Me voici seule sur la neige.
Je t’écris, petit amoureux,
Dos aux squelettes des mélèzes,
Dans l’odeur du genévrier.
Je t’ai perdu, mon amoureux.
Ô de ce temps sableux avais-je,
Comme une avare en ses greniers,
Mis trop peu de ce sable à deux ?
(Renée Brock)
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Posted by arbrealettres sur 14 avril 2019
![Rockwell Kent 19 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/rockwell-kent-19-1280x768.jpg?w=730&h=768)
Quand la peur m’envahit que je puis cesser d’être avant
que ma plume n’ait tout glané de mon cerveau fécond, avant
que de hautes piles de livres en beaux caractères ne gardent
comme d’opulents greniers le grain pleinement mûri ; quand
je contemple, sur la face étoilée de la nuit, les énormes
symboles ennuagés d’un céleste poème, et songe que peut-être
ne vivrai-je pas assez pour dessiner leurs ombres d’une
main guidée par l’inspiration magique ; et quand je sens, belle
créature éphémère ! que jamais plus je ne te regarderai, jamais
plus ne savourerai la puissance féerique du don total
d’amour, — alors, sur le rivage du monde immense, je reste
solitaire et médite, — au point qu’amour et gloire s’abîment
jusqu’au néant.
(John Keats)
Illustration: Rockwell Kent
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Posted in poésie | Tagué: (John Keats), amour, éphémère, cerveau, créature, envahir, féerique, glaner, gloire, grenier, inspiration, magique, méditer, néant, nuit, ombre, opulent, peur, plume, puissance, solitaire, symbole | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 avril 2019

Illustration
VERBE ET MATIÈRE
J’ai je n’ai pas
J’avais eu je n’ai plus
J’aurai toujours
Un béret Un cheval de bois Un
jeu de construction Un père
Une mère Les taches de soleil à
travers les arbres Le chant du
crapaud la nuit Les orages de
septembre.
J’avais je n’ai plus
Je n’aurai plus jamais
Le temps de grandir, de dési-
rer. L’eau glacée tirée du puits
Les fruits du verger Les veufs
frais dans la paille. Le grenier
La poussière Les images de
femmes dans une revue légère
Les gifles à l’heure du piano Le
sein nu de la servante.
Si j’avais eu
j’aurais encore
La fuite nocturne dans les
astres
La bénédiction de l’espace
L’adieu du monde à travers la
clarté La fin de toute crainte
de tout espoir L’aurore démas-
quée Tous les pièges détruits
Le temps d’avant toutes choses.
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), adieu, arbre, astre, aurore, avant, avoir, bénédiction, béret, chant, cheval, clarté, crainte, crapaud, démasquer, désirer, eau, espace, espoir, femme, fruit, fuite, gifle, grandir, grenier, image, matière, mère, monde, nuit, orage, père, piano, piège, poussière, puits, revue, sein, temps, verbe, verger | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2019

le bonheur était au grenier
paré de toiles d’araignées
par la lucarne entrait la lune
et le frisson par l’escalier
on avait peur d’être surpris
par un fantôme ou bien par une
grand-mère folle au regard gris
la bougie s’éteignait la lune
glissait sur un meuble branlant
nos mouvements devenaient lents
pendant que nos coeurs palpitaient
l’un de nous ouvrait la lucarne
sur les mystères de l’été
qui nous déléguaient la lucane
(Jean-Claude Pirotte)
Recueil: Gens sérieux s’abstenir
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Claude Pirotte), araignée, bonheur, bougie, coeur, escalier, fantôme, fou, frisson, glisser, grand-mère, grenier, gris, lent, lucarne, lune, mouvement, mystère, palpiter, paré, peur, regard, s'éteindre, surpris, toile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 février 2019

Quand je mourrai,
je voudrais pouvoir
serrer, entre mes
doigts, une pomme
reinette — une de ces
pommes légèrement
flétries dont l’odeur
cordiale flottait
sur la paille, dans
le grenier de mon
enfance, oit mon frère
me racontait de si
belles histoires
à dormir debout.
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), cordial, debout, doigt, dormir, enfance, flétri, flotter, frère, grenier, histoire, mourir, odeur, paille, pomme, pouvoir, raconter, serrer, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2019

CORPS ET STATUE
Dénudant le corps et la statue
De son ombre épaisse, de sa réverbération,
De son vêtement terrien, de son enveloppe trompeuse,
Cherchant la chair et le fruit,
La plaie la plus profonde á la racine de la plaie.
Des doigts sont parvenus jusqu’au coeur,
Jusqu’au feu secret de la pierre,
Ma privation fut comme une lame.
Mon amour tel un massacre caché.
Mon rêve un grenier immense.
J’ai frôlé, aimé, creusé,
J’ai récolté du chagrin et me suis rempli de bruit.
(Georges Themelis)
Illustration: Édouard Joseph Dantan
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Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2018
Les mots dorment,
Les poings fermés,
Dans le grenier de la rivière.
(Colline Poirée)
Illustration
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