Posts Tagged ‘grenier’
Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023

RETOUCHE À LA RUE ÉTROITE
Le bruit bourgeonne
roulé par des voitures à fines roues.
Un homme vit dans le grenier sans
connaître le reste de la maison
gardé par des chats et des cuivres.
La poussière le recouvre des longs
voyages au long des murs où de
temps en temps
paraissent des femmes
lentes et sans vêtement.
(Daniel Boulanger)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), étroit, bourgeonner, bruit, chat, connaître, cuivre, de temps en temps, femme, fin, garder, grenier, homme, lent, long, maison, mur, paraître, poussière, recouvrir, reste, retouche, roue, rouler, rue, vêtement, vivre, voiture, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 février 2023

Illustration: Françoise Naudet
Le ciel s’est tu depuis longtemps
seuls quelques bégaiements insomniaques
épreuves chagrins quelques braises
un peu de noir au coin de l’aube
une histoire d’étoiles et d’encre sur les doigts
ogre caché au grenier
l’amour à refaire toujours
sous nos peaux craquelées nous
frappons encore et encore contre
des portes à jamais closes
le ciel s’est tu depuis longtemps
la vie se gagne
(Mireille Fargier-Caruso)
Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Mireille Fargier-Caruso), amour, aube, épreuve, étoile, bégaiement, braise, chagrin, ciel, clos, coin, contre, craqueler, doigt, encore, encre, frapper, grenier, histoire, insomniaque, longtemps, noir, ogre, peau, porte, refaire, se gagner, se taire, seul, toujours, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022

HOMME MORT
Moi qui n’en suis pour rien dans ma venue sur terre
Qui n’ai jamais appris les mots que pour me taire
Et marche lentement de peur de tout briser
Croyez-vous que je puisse encor vous satisfaire
Tant de mains attendues n’en valent plus la peine
Une heure d’amitié ne fait pas la semaine
Est-ce mon sang déjà qui teinte le pavé
Mon coeur découragé qui tire sur sa chaîne
A quoi bon ces matins sans hâte de l’enfance
Ces fausses libertés mes désobéissances
Les grains d’or du soleil au fond du sablier
Puisque toute ma vie est faite de silence
C’est là dans mon grenier derrière la fenêtre
Avec le ciel qui bouge au fond pour me remettre
Un instant dans le cycle effarant du passé
Que je serai tenté un soir de disparaître
Alors que vous importe un cri dans le naufrage
Le fardeau de ma joie est un maigre bagage
De la douleur, mon Dieu, j’en eus toujours assez
Mon ombre fut mon seul compagnon de voyage
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), amitié, apprendre, assez, attendre, bagage, bouger, briser, chaîne, ciel, coeur, compagnon, cri, croire, cycle, décourager, désobéissance, derrière, Dieu, disparaître, douleur, effarant, encore, enfance, faire, fardeau, faux, fenêtre, fond, grain, grenier, hâte, heure, homme, importer, instant, joie, lentement, liberté, maigre, main, marcher, matin, mort, mot, naufragé, ombre, or, passé, pavé, peine, peur, pouvoir, remettre, rien, sablier, sang, satisfaire, se taire, semaine, seul, silence, soleil, teinter, tenter, terre, tirer, valoir, venue, vie, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021
![chat-tigre [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/chat-tigre-1280x768.jpg?w=866&h=540)
Entrechat
Longue oreille, des crocs intacts, des vrais ivoires,
Le corps svelte quoique râblu,
Son beau pelage court et gris à barres noires
Lui faisant un maillot velu ;
Des yeux émeraudés, vieil or, mouillant leur flamme
Qui, doux énigmatiquement,
Donnent à son minois le mièvre et le charmant,
D’un joli visage de femme.
Avec cela rôdeur des gouttières, très brave,
Fort et subtil, tel est ce chat,
Pratiquant à loisir le bond et l’entrechat,
Au grenier comme dans la cave.
(Maurice Rollinat)
Découvert chez la boucheaoreilles ici
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Rollinat), énigmatiquement, brave, cave, charmant, corps, croc, entrechat, femme, flamme, gouttière, grenier, ivoire, joli, maillot, mièvre, oreille, pelage, rôdeur, rond, subtil, velu, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2021
Post-scriptum
Souvent encore en rêve
je remonte jusqu’à l’inconfort
de notre grenier,
jusqu’à l’accumulation de notre passé
tombé dans une telle poussière
sous le vertige des poutres
frémissant à chaque orage.
Les détritus de notre vie
volent 1à-haut
sans négliger encore
leur plainte.
***
Post-scriptum
Spesso ancora nei sogni
m’innalzo allo sconforto
del nostro solaio,
all’accumulo del nostro passato
caduto in tanta polvere
sotto la vertigine delle travi
frementi a ogni temporale.
Lassù volati
i detriti delle nostre vite
ancora non tralasciano
Il loro lamento.
(Nico Naldini)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Nico Naldini), accumulation, détritus, frémir, grenier, négliger, orage, passé, plainte, post-scriptum, poussière, poutre, rêve, remonter, vertige | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mai 2021

Illustration: Désiré François Laugée
MAMAN
Maman depuis huit jours déjà
M’arrête en songe à chaque pas.
Je vois le linge et le panier
Montant, grinçant vers le grenier.
J’étais un être fruste encor
Et piaffant dur et criant fort.
J’emplissais de moi ses oreilles :
« Moi, je veux être la corbeille! »
Mais que je pleure ou que je crie,
Mot, ni regard, ni gronderie :
La corbeille et le linge ailé,
Luisants, sans moi, s’en sont allés.
Je me tairai : il est trop tard.
Gigantesque dans mon regard,
Cheveux gris en haut du ciel pur,
Elle met au bleu tout l’azur.
(Attila József)
Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

UN NOM FAUFILÉ DE SILENCES
avec le bout de ma langue j’allaitais les fautes.
ZEYNEP KOYLU
I
Le hennissement d’un cheval
déchire la housse du sommeil,
réajuste les images
et le tilleul bréhaigne frémit.
Le maçon, un homme sans visage,
décharge des briques crues et des pierres
devant la porte branlante.
Le muret et le four ancien
reviennent à leurs places
et moi, fillette de cinq ans,
je cours autour de la claie et je pleure
pendant que le cochon mord à belles dents
ma poupée de chiffon,
l’unique,
comme toutes les amours uniques
que le temps disjoint,
comme s’il voulait vérifier
l’endurance du cœur.
Personne ne m’entend.
Les araignées tissent des voiles de mariée
sur le poirier en fleur,
le maçon, impassible, taille
des pierres pour une nouvelle maison
dans laquelle il n’entrera pas.
Si je l’avais appelé,
si j’avais dit grand-père,
aurait-il entendu le sang ?
II
Je n’ai jamais prononcé à haute voix
son nom
que j’apprenais d’une photo,
clouée sur une poutre au grenier.
Les silences de mon père,
les oiseaux de l’accusation
dans les yeux de maman
à cause d’un péché d’autrui
rongeant le sang de la descendance.
Le sommeil rend des mots oubliés
et m’apprend les mantras de la nuit
que la vie passe sous silence.
Son nom est un chaton apeuré
enfoui sous le lit de ma langue.
Je l’épelle en sourdine
avec la persistance de quelqu’un
qui ne veut pas se réveiller
avant de réécrire le songe
de sa vie.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), accusation, amour, ancien, apeuré, appeler, apprendre, araignée, épelée, branler, brique, chaton, cheval, chiffon, claie, clouer, coeur, courir, cru, décharger, déchirer, descendance, disjoindre, endurance, enfouir, entendre, entrer, faufiler, fillette, four, frémir, grand-père, grenier, haut, hennir, housse, image, langue, lit, maçon, maison, maman, Marie, mot, muret, nom, nuit, oiseau, pêche, persistance, photo, pierre, place, pleurer, porte, poupée, poutre, prononcer, réajuster, réécrire, revenir, sang, se réveiller, silence, sommeil, songer, sourdine, temps, tilleul, tisser, unique, vérifier, vie, visage, voile, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

– Y a-t-il un lieu de silence
Où je puisse essayer mon chant
Sans que le submerge en moi-même
Le tumulte de ces orages,
Les cris aigus de ce prétoire
Où se proclament par cent voix
Le mensonge des criminels
La cupidité des voleurs
Et la lâcheté des esclaves ?
– Un seul accent vrai de ton cœur
En toi couvrira cent voix fausses.
Ah ! mon cœur n’est-il pas pareil
À un fruit jeté dans la mer :
Quand un batelier le recueille
Il est encore plein et doré
Mais sa chair que l’eau a forcée
N’a plus que l’âcreté du sel.
J’ai regardé bien trop de morts
Avec des yeux secs et distraits ;
J’ai connu trop de paysages,
J’ai pressé pendant ces cinq ans
Trop de mains, vu trop de visages ;
Des flots ont noyé ma mémoire.
– La moisson étouffe et aveugle
L’ample grenier qui la contient
Mais d’où jaillira chaque gerbe
À son tour, avec tous ses grains.
Sur le lourd butin qui t’accable
Penche-toi ! Dans un cœur aimant
Rien n’est perdu, rien ne s’efface
De ce qu’y a mis chaque jour.
(Charles Vildrac)
Recueil: Chants du désespéré (1914-1920) –
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), accabler, accent, aigu, aimer, ample, aveugler, âcreté, étouffer, batelier, butin, chair, chant, coeur, connaître, contenir, couvrir, cri, criminel, cupidité, distrait, doré, eau, effacer, esclave, essayer, faux, flot, forcer, fruit, gerbe, grain, grenier, jaillir, jeter, jour, lâcheté, lieu, lourd, main, mémoire, mensonge, mer, mettre, moisson, mort, noyer, orage, pareil, paysage, perdre, plein, prétoire, presser, recueillir, regarder, se pencher, se proclamer, sec, sel, silence, submerger, trop, tumulte, visage, voir, voix, voleur, vrai, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020

Illustration
Coeur de bois
Amandine si hautaine
Amandine au coeur de bois
Ce soir, je serai ton Roi.
Si tu veux, tu seras la Reine.
J’ai ôté mon tablier
J’ai mis mes plus beaux souliers
Dans ma poche des sous neufs
Pour les distribuer aux veufs
Comme trône j’ai le fauteuil
Du Grand Oncle Cancrelat
Qui fume dans son cercueil
Une pipe en chocolat.
Ma couronne vif argent
Vient tout droit du pâtissier.
Sur mes épaules flotte un drap
On se cachera dedans.
Le fauteuil est à roulettes
Quelle aubaine pour un Roi !
Je le déplace et les traîtres
Frappent au mauvais endroit.
Amandine, tes yeux verts
Illuminent toutes mes nuits.
Je voudrais t’écrire en vers
Quand je serai plus instruit
Amandine, tu m’as dit .
« Je viendrai sept heures sonnées.
Je viendrai dans ton grenier
Avec ma chemise à plis. »
L’heure passe et je suis là
Ma couronne pour les rats !
Ah ! ce bruit de patinette !
Mais non, ce n’est pas ici.
Le sang me monte à la tête
J’entends les cloches aussi.
Et pourtant, je suis le Roi !
Tu devrais, genou en terre,
Baiser le bout de mon drap
Et pleurer pour la manière !
« Madame, relevez-vous »
Te dirai-je noblement !
Et sur tes lèvres de houx
T’embrasserai jusqu’à cent.
L’heure fuit , mes oripeaux
Juste bons pour les corbeaux !
Amandine, tu te moques
Tu te ris toujours de moi.
Quand tu remontes tes socques
Je tremble et ne sais pourquoi…
Amandine, je vais mourir
Si vraiment tu ne viens pas.
Je t’ordonne de courir
De grandir entre mes bras !
Le silence, seul, répond
Aile blanche sur mon front.
Le grenier comme un navire
Se balance dans la nuit.
Le trône vide chavire
L’Oncle fume en son réduit.
Amandine sans foi ni loi
Amandine ne viendra pas.
Jamais elle ne sera Reine
D’Occident ou de Saba
Jamais elle ne régnera
Sur c’qu’il y a de plus sacré.
Peste noire ou choléra
Jamais ne pourra pleurer.
Et pourtant comme je l’aime
Amandine des chevaux d’bois
De Jean-Pierre et de Ghislaine
De tout le monde à la fois !
Et pourtant comme je l’aime
(À mes pieds tombe le drap)
Amandine si hautaine
Amandine au coeur de bois.
(René de Obaldia)
Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle
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Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), aimer, aubaine, écrire, épaule, ôter, baiser, bois, bout, bras, bruit, cancrelat, cercueil, chavirer, cheval, chocolat, choléra, cloche, coeur, courir, couronné, déplacer, dedans, distribuer, drap, embrasser, endroit, entendre, fauteuil, flotter, foi, frapper, fuir, fumer, genou, grandir, grenier, hautain, heure, houx, illuminer, instruit, lèvres, Loi, madame, monter, mourir, navire, neuf, noble, nuit, oncle, ordonner, oripeau, patinette, pâtissier, peste, pipe, pleurer, pncle, poche, pourquoi, rat, règner, reine, remonter, rire, roi, roulette, sacré, sang, se balancer, se cacher, se relever, socque, sou, soulier, tablier, tête, traître, trône, trembler, venir, vers, vert, veuf, vide, vouloir, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020

Illustration: Ron Mueck
Dormir
Il a dormi sur ses mains.
Sur un rocher.
Sur ses pieds.
Sur les pieds de quelqu’un d’autre.
Il a dormi dans des cars, des trains, des avions.
Dormi pendant le service.
Dormi au bord de la route.
Dormi sur un sac de pommes.
Il a dormi dans des toilettes publiques.
Dans un grenier à foin.
Au Super Dome.
Dormi dans une Jaguar, et à l’arrière d’un pick-up.
Dormi dans des théâtres.
En prison.
Sur des bateaux.
Il a dormi dans des refuges en rondins et, une fois, dans un château.
Dormi sous la pluie.
Sous un soleil brûlant il a dormi.
À cheval.
Il a dormi dans des fauteuils, des églises, des hôtels de luxe.
Il a dormi sous le toit d’inconnus tout au long de sa vie.
À présent il dort sous la terre.
Dort encore et sans fin.
Comme un vieux roi.
(Raymond Carver)
Recueil: Poésie
Traduction: Jacqueline H. jeem-Pierry Carasso et Emmanuel Moses
Editions: De l’olivier
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Posted in poésie | Tagué: (Raymond Carver), arrière, avion, église, bateau, bord, brûler, car, château, cheval, dormir, encore, fauteuil, fin, foin, grenier, hôtel, inconnu, jaguar, luxe, main, pick-up, pied, pluie;soleil, pomme, prison, refuge, rocher, roi, rondin, route, sac, service, théâtre, toilettes, toit, train, vie, vieux | Leave a Comment »