Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘gronder’

Sous-bois (Guy Meunier)

Posted by arbrealettres sur 16 mars 2023



Illustration: ArbreaPhotos
    
Sous-bois

Quand je rentre dans les bois,
je referme la porte derrière moi.
Pompon
(Auteure de l’auteur)

Tiens, il pleut sur le Bois,
Clapotis sur les feuilles,
Quelques gouttes aux abois
Viennent m’agacer l’oeil.

Une fraîcheur discrète
Exhale les fragrances
Des fleurettes secrètes
Qui peuplent le silence.

Puis le tonnerre roule
Déchaînant son raffut,
Ses grondements s’enroulent,
Foudre parmi les fûts.

Un vrai bonheur alors,
Me prend arbre le corps,
Je me sens brusquement
Fondu dans le décor.

Je suis un de ces arbres,
Un érable élégant
Ou bien encore un charme,
J’en demandais pas tant …

Il a plu sur le Bois,
Trois gouttes porte-voie,
Scintillements vermeils
Ont trouvé le soleil.

(Guy Meunier)

Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

VILLE DE PÉCHÉ (Jaroslav Seifert)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023




    
VILLE DE PÉCHÉ

La ville des fabricants, des riches, des boxeurs cruels,
ville des inventeurs, des ingénieurs,
ville des généraux, des commerçants, des poètes patriotes,
par ses noirs péchés avait dépassé la mesure du courroux divin
et Dieu était en colère ;

cent fois il avait promis à cette cité
sa vengeance, une pluie de soufre, le feu
et les grondements du tonnerre
et cent fois il lui a pardonné
puisqu’il s’est rappelé avoir dit, un jour,
qu’il épargnerait la ville à cause de deux justes,
et qu’il est difficile à Dieu de parler en l’air :

deux amants allaient dans le verger printanier,
respirant à pleins poumons l’odeur des aubépines en fleur.

(Jaroslav Seifert)

Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Un matin d’été (François Berthier)

Posted by arbrealettres sur 3 mars 2023




    
un matin d’été
cela flamboie et gronde
le ciel s’effondre

***

(François Berthier)

Hiroshima 6 août 1945 8h15 l’Explosion : ピカドン Pikadon
L’explosion nucléaire tue plus de 100 000 personnes.
Environ 30 000 mourront des suites des radiations

Recueil: Cent reflets du paysage Petit traité de haïkus (François Berthier)
Editions: Arléa

Posted in poésie, haïku | Tagué: , , , , , , | Leave a Comment »

Petite mère, c’est toi (Sophie Hüe)

Posted by arbrealettres sur 7 février 2023



Illustration: Emile Munier
    
Petite mère, c’est toi

La nuit, lorsque je sommeille,
Qui vient se pencher vers moi ?
Qui sourit quand je m’éveille
Petite mère, c’est toi.

Qui, pour que je sois bien sage,
Doucement prie avec moi ?
Qui d’un ange a le visage ?
Petite mère, c’est toi.

Qui gronde d’une voix tendre,
Si tendre que l’on ne soit
Repentant rien qu’à l’entendre ?
Petite mère, c’est toi :

Qui pour tous est douce et bonne ?
Au pauvre ayant faim et froid
Qui m’apprend comment on donne ?
Petite mère, c’est toi.

Qui, me montrant comme on aime,
Sans cesse pensant à moi,
Me chérit plus qu’elle-même ?
Petite mère, c’est toi.

Quand te viendra la vieillesse,
À mon tour veillant sur toi,
Qui te rendra ta tendresse ?
Petite mère, c’est moi.

(Sophie Hüe)

 

Recueil: Mon premier Livre de Récitation
Traduction:
Editions: Prieur et compagnie

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

SUR L’AIR DE LA MÉLODIE DES PASSES DU SOLEIL (Kòu Zhùn)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
SUR L’AIR DE LA MÉLODIE DES PASSES DU SOLEIL

L’herbe du défilé sous un halo de brouillard s’étale,
De la Wei en remous s’entend le grondement.
Les vagues de pluie du printemps s’apaisent,
une légère poussière se répand,
On monte en selle pour partir en campagne.
Voyez là si verdoyants les saules,
Dont ici on a tiré et brisé un rameau.
On se met en branle le coeur lourd,
Qui sait en quelle saison nous serons à nouveau réunis ?

Alors, vidons encore un verre,
Chantons encore un air !
On soupire sur l’existence,
Si amer de passer d’une joyeuse compagnie aux adieux, au départ.
Aussi ne nous dérobons pas à l’ivresse profonde,
Prêtons l’oreille aux « Passes du Soleil » jusqu’au bout.
Quand nous repenserons à nos chers vieux amis,
Éloignés de cent lieues, avec eux nous partagerons le clair de lune.

***

(Kòu Zhùn) (961-1023)

 

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le mal appellera toujours le mal (Radovan Pavlovski)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022




    
[…]

Le mal appellera toujours le mal
Il y aura toujours plus d’enfants que de pères et de mères
Ici l’orage gronde
Je dis adieu aux insectes et aux dieux
J’écoute en silence le cri transparent des étoiles
Et chaque pas de plus vers l’exil
M’éloigne et m’éloignera chaque jour davantage
Jusqu’à ce que j’atteigne
L’ultime refuge en moi
Plus profond que moi-même

***

(Radovan Pavlovski)

Adaptation de Jean-Pierre Spilmont
d’après une traduction de Konstantin Plevnès

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

La forme de ma pensée (Lokenath Bhattacharya)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2022




    
La forme de ma pensée

Cette chambre est fermée de tous côtés.
Cependant, un éclair l’a traversée.
Il me semble du moins en avoir aperçu un.
Ou est-ce la merveilleuse réalité
que nous percevons de l’endroit où nous sommes ?
Cet éclair, est-il désormais
ailleurs, hors d’ici ?

Est-ce chose possible ?
Il n’y a en ce lieu aucun passage.
Et les vitres des fenêtres sont couvertes d’épais rideaux.
Cela ne fut-il qu’une intime illusion?
Cet éclair, n’est-il passé qu’en moi?

Ce malentendu entre dedans et dehors
m’a fait entendre un grondement violent.
Pendant qu’en ce vide obscur
la respiration est à peine sensible,
un silence imperturbable demeure
couché et endormi à mes pieds sur lui : un couvre-pied.

Ce frémissement, qui a parcouru coins et recoins de ce lieu,
a provoqué dans les forêts environnantes un cri de douleur soudain,
audible jusqu’à cette chambre si bien fermée,
cri apparu pour s’éteindre aussitôt, sans disparaître pour autant.

Les rayons, qui pénétrèrent et lacérèrent cet instant fragile,
se sont enfuis et s’enfuient encore,
vers le haut et le bas, le nord, le sud.
S’agit-il du vaste ciel où je me tiens assis maintenant?
Quelle étrange vision pour mes yeux clos !

Mon siège tourne, et en tournant
m’entraîne dans une orbite circulaire,
planète au mouvement semblable
à des milliers d’autres en cet espace infini.

Est-ce donc ainsi la forme de ma pensée,
ainsi ce monde :
un royaume céleste dans la chambre ?

***

(Lokenath Bhattacharya)

Traduction de l’auteur et de Marc Blanchet

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

SOLITUDE (Maurice Fombeure)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Edvard Munch -234438 [800x600]

SOLITUDE

Je marche sans arrêt
Dans cette énorme ville
Où gronde le murmure
Immense de la mer,
Où l’on perçoit à peine
Le signe d’une étoile,
Le galop d’un cheval
Dans la rue, le matin,
L’agile des oiseaux
Sur les arbres de neige,
Le cri vert des bateaux
Dans les vagues de marbre.
Je marche sans arrêt
Perclus de solitude,
Dans ces déserts mortels
Tout luisants de regards.
J’entends autour de moi
Des plaintes étouffées,
Des soupirs de bonheur
Fragiles roses mortes.
Heureusement ma lampe,
Phare de mes automnes
Brille là-bas au loin
Dans le fond de mon coeur
Et m’attire, invincible,
Tout gluant de ténèbres.
Je monte un escalier
Dans cette énorme ville
Où gronde le murmure
Immense du malheur ;
O chat, lampe, famille,
Bonne humaine chaleur,
Sauvez-moi tous les soirs
Du naufrage intérieur,
De l’éternel naufrage !

(Maurice Fombeure)

Illustration: Edvard Munch

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le vent se lève (Nakahara Chūya)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2022



 

Mario Sanchez Nevado 0,075,f

Le vent se lève, les vagues grondent
et devant l’infini j’agite les bras

(Nakahara Chūya)

Découvert chez Lara ici

Illustration: Mario Sanchez Nevado

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , | Leave a Comment »

Tu me grondes (Joël Sadeler)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022




    

Tu me grondes
parce que j’ai les doigts
de toutes les couleurs
noir-polar
ou jaune-sable des squares
parfois blanc-banquise
ou rouge-révolution
et même bleu-contusion
Tu me grondes
et tu te trompes
mes doigts je les ai trempés
dans l’amitié
des mains
des enfants
du quartier

des enfants
du monde entier

(Joël Sadeler)

Recueil: La cour couleurs Anthologie de poèmes contre le racisme
Traduction:
Editions: Rue du monde

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :