Posts Tagged ‘habitant’
Les habitants du Soleil (Michel Houellebecq)
Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2022
Posted in poésie | Tagué: (Michel Houellebecq), amour, appartenir, corps, devenir, habitant, impassible, impossible, jamais, lumière, meurtri, pourrir, regard, soleil, terre | Leave a Comment »
L’habitant des montagnes (Hanshan Deqing)
Posted by arbrealettres sur 14 juin 2022
La blancheur des cheveux ne vaut celle du coeur;
Ma forme déjà ressemble à un vieil arbre mort.
Les causes dans le calme se sont toutes dissoutes;
J’ai pour seule pensée de voir venir l’unique.
Le ciel a pardonné ma bêtise insouciante,
Le chan force à quitter l’être et son opposé.
De vie ce qui me reste est un soleil couchant,
Voici que je regagne pas à pas la demeure.
(Hanshan Deqing)
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
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L’habitant des montagnes (Guyuedeng)
Posted by arbrealettres sur 13 juin 2022
Illustration: Shitao
L’habitant des montagnes
Vivant au bord de l’eau dans une grotte rouge,
Sans gloire ni revers, occupé de loisirs,
Le vieux bonze ne sait revenir à la source,
Il s’abandonne aux monts qui virent du vert au jaune.
(Guyuedeng)
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
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Les hommes dans la rue (Franz Hellens)
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2021
Les hommes dans la rue, vue d’en haut par une fenêtre fermée,
tels qu’à l’écran d’un cinéma, marchant, gesticulant, aphones.
non pas silencieux, noirs, clairs ou gris; deux longs courants d’agitation humaine,
flanquant de chaque côté l’asphalte où se poursuit le croisement plus rapide des transports,
se frôlent, s’en roulent et se pénètrent sans se toucher, l’un à l’autre inutile,
comme si, chaque maison étant une planète, un astre obscur, pétrifié,
les habitants débarquaient dans la rue et poursuivaient
sans se connaître des buts distants et singuliers.
(Franz Hellens)
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UN DUO (Jacques Lacarrière)
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021
Illustration: Giorgio de Chirico
UN DUO
(Le duo)
Un couple de mannequins en bois utilisé dans les ateliers de sculpture :
habitants typiques du monde chiriquien.
Qu’attendre des amours d’un tel couple
si ce n’est un rituel d’insectes rigides, une pariade de robots ?
— Étant sans bras pour nous étreindre, rien ne pourra nous séparer.
— Étant sans sexe pour aimer, rien ne pourra nous désunir.
— Sans yeux et sans nez, mon visage. je suis une élégie de cire.
— Sans front; sans bouche, mon partage. je suis un brouillon de sourire.
— Mannequins au torse d’absence ?
— Simulacres que l’éther encense ?
— Appelants du plus grand silence ?
— Aubiers d’être enfantés du tremble ?
Le savez-vous qu’ainsi livrés à la rigidité dorienne des momies,
vous êtes entrelacés à l’énigme du monde?
Le savez-vous qu’en cette terrasse ensoleillée
s’ébauche en vous une théologie des automates ?
(Jacques Lacarrière)
Traduction:
Editions: Seghers
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), absence, aimer, amour, appeler, atelier, attendre, aubier, automate, élégie, énigme, éther, étreindre, bois, bouche, bras, brouillon, ciré, couple, désunir, dorien, duo, encenser, enfanter, ensoleiller, entrelacer, front, habitant, insecte, livrer, mannequin, momie, monde, nez, pariade, partage, pouvoir, rigide, rigidité, rituel, robot, s'ébaucher, savoir, séparer, sculpture, sexe, silence, simulacre, sourire, terrasse, théologie, torse, tremble, typique, utiliser, visage, yeux | Leave a Comment »
Un seul rythme nous contient (Jean-Pierre Siméon)
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020
un seul rythme nous contient
quand habitant dans l’amour notre danse égarée
nous échangeons d’une pleine respiration
l’éternité contre une joie
un rythme ou un poème
qui tient dans son étreinte nue
le sens inexprimé des choses
(Jean-Pierre Siméon)
Traduction:
Editions: Cheyne
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HOMMAGE A JEROME BOSCH (Gérard Noiret)
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
HOMMAGE A JEROME BOSCH
Deux rats pour chaque habitant,
en surface personne n’y prend garde.
Et les jolies femmes traversent les Tuileries,
pendant qu’une race
cuirassée de caoutchouc
défend pas à pas les galeries,
usant de pièges et de poisons
auxquels s’adaptent les bêtes.
(Gérard Noiret)
Posted in poésie | Tagué: (Gérard Noiret), bête, caoutchouc, cuirassée, défendre, femme, galerie, habitant, hommage, jolie, poison, race, rat, s'adapter | Leave a Comment »
A celle qui est voilée (Victor Hugo)
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2020
A celle qui est voilée
Tu me parles du fond d’un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l’écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.
Je suis l’algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l’ombre
Couvre sans éteindre son coeur.
Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l’habitant tranquille
De la foudre et de l’ouragan.
Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante, loin du bruit,
Avec la chouette et l’étoile,
La sombre chanson de la nuit.
Toi, n’es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vil,
Ame, c’est-à-dire problème,
Et femme, c’est-à-dire exil ?
Sors du nuage, ombre charmante.
O fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !
Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l’ange pensif !
Sois l’aile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh, viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;
Car la nuit engendre l’aurore ;
C’est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !
Dans ce ténébreux monde où j’erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !
Tu me dis de loin que tu m’aimes,
Et que, la nuit, à l’horizon,
Tu viens voir sur les grèves blêmes
Le spectre blanc de ma maison.
Là, méditant sous le grand dôme,
Près du flot sans trêve agité,
Surprise de trouver l’atome
Ressemblant à l’immensité,
Tu compares, sans me connaître,
L’onde à l’homme, l’ombre au banni,
Ma lampe étoilant ma fenêtre
A l’astre étoilant l’infini !
Parfois, comme au fond d’une tombe,
Je te sens sur mon front fatal,
Bouche de l’Inconnu d’où tombe
Le pur baiser de l’Idéal.
A ton souffle, vers Dieu poussées,
Je sens en moi, douce frayeur,
Frissonner toutes mes pensées,
Feuilles de l’arbre intérieur.
Mais tu ne veux pas qu’on te voie ;
Tu viens et tu fuis tour à tour ;
Tu ne veux pas te nommer joie,
Ayant dit : Je m’appelle amour.
Oh ! fais un pas de plus ! Viens, entre,
Si nul devoir ne le défend ;
Viens voir mon âme dans son antre,
L’esprit lion, le coeur enfant ;
Viens voir le désert où j’habite
Seul sous mon plafond effrayant ;
Sois l’ange chez le cénobite,
Sois la clarté chez le voyant.
Change en perles dans mes décombres
Toutes mes gouttes de sueur !
Viens poser sur mes oeuvres sombres
Ton doigt d’où sort une lueur !
Du bord des sinistres ravines
Du rêve et de la vision,
J’entrevois les choses divines… –
Complète l’apparition !
Viens voir le songeur qui s’enflamme
A mesure qu’il se détruit,
Et, de jour en jour, dans son âme
A plus de mort et moins de nuit !
Viens ! viens dans ma brume hagarde,
Où naît la foi, d’où l’esprit sort,
Où confusément je regarde
Les formes obscures du sort.
Tout s’éclaire aux lueurs funèbres ;
Dieu, pour le penseur attristé,
Ouvre toujours dans les ténèbres
De brusques gouffres de clarté.
Avant d’être sur cette terre,
Je sens que jadis j’ai plané ;
J’étais l’archange solitaire,
Et mon malheur, c’est d’être né.
Sur mon âme, qui fut colombe,
Viens, toi qui des cieux as le sceau.
Quelquefois une plume tombe
Sur le cadavre d’un oiseau.
Oui, mon malheur irréparable,
C’est de pendre aux deux éléments,
C’est d’avoir en moi, misérable,
De la fange et des firmaments !
Hélas ! hélas ! c’est d’être un homme ;
C’est de songer que j’étais beau,
D’ignorer comment je me nomme,
D’être un ciel et d’être un tombeau !
C’est d’être un forçat qui promène
Son vil labeur sous le ciel bleu ;
C’est de porter la hotte humaine
Où j’avais vos ailes, mon Dieu !
C’est de traîner de la matière ;
C’est d’être plein, moi, fils du jour,
De la terre du cimetière,
Même quand je m’écrie : Amour !
(Victor Hugo)
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), agiter, aile, aimer, algue, amour, ange, antre, apercevoir, apparition, appeler, arbre, archange, astre, atome, attriste, aurore, âme, âpre, éclore, écume, élément, éteindre, étoile, étoiler, île, baiser, bannir, beau, blanc, blancheur, bord, bouche, bruit, brume, brusque, cadavre, captif, cénobite, changer, chanson, chant, chanter, charmer, chercher, chouette, ciel, cimetière, clarté, coeur, colombe, comparer, compléter, composer, connaître, courroux, couvrir, décombres, défendre, désert, dôme, destin, devoir, Dieu, doigt, doux, effrayer, enfant, engendrer, entrer, errer, esprit, exil, faire, fange, fantôme, fatal, femme, fenêtre, feuille, fils, firmament, flambeau, flot, flotter, foi, fond, forçat, forme, foudre, frayeur, frissonner, front, fuir, gouffre, goutte, grève, habitant, habiter, hagarde, homme, horizon, hotte, humain, idéal, immensité, inconnu, infini, intérieur, irréparable, jadis, joie, jour, lampe, lion, Loi, lointain, lueur, lumière, maison, malheur, matière, méditer, misérable, monde, mort, mouette, muet, mystérieux, naître, noir, nommer, nuage, nuit, obscur, océan, oeuvre, oiseau, ombre, onde, ouragan, ouvrir, parler, pas, passer, pensée, penseur, pensif, perle, phare, plafond, planer, plein, plume, poser, pousser, prendre, problème, profondeur, promener, proscrit, pur, ravine, récif, rêve, regard, regarder, ressembler, robe, s'éclairer, s'écrier, s'enflammer, sceau, se détruire, se mêler, se nommer, se voiler, sentir, sinistre, solitaire, sombre, songer, songeur, sort, sortir, souffle, sourire, spectre, sueur, surpris, ténèbres, ténébreux, terre, tombe, tomber, tour à tour, tourmenté, traîner, tranquille, trêve, trouver, vague, vainqueur, venir, vent, vil, vivant, voiler, voir, vouloir, voyant | 3 Comments »
DIEU (Thór Stefánsson)
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020
Illustration: Tineke Storteboom
DIEU
La plupart du temps
l’homme conduit son navire
entre le brisant et la vague
sans trop d’effort
comme si son expérience
l’avait focalisé sur le pilotage automatique
de la raison,
de la tolérance et de l’amour humains.
Mais parfois, c’est comme si
une main invisible et inhumaine
débranchait le pilotage automatique
et conduisait le navire délibérément
droit sur la falaise et faisait exploser la montagne
avec les habitants du pays
et l’équipage du navire
dans un déchaînement de violence incontrôlable.
Cette main se réclame
le plus souvent
de Dieu.
***
GOD
Most of the time,
man steers his ship
by the middle course
without much difficulty,
as if his experience
had put it on automatic pilot
of human reason,
tolerance, and love.
But sometimes it‘s like
an invisible, inhuman hand
disconnects the automatic pilot
and steers the ship deliberately
right onto the rocks and blows up the mountain
with the people of the country
along with the crew of the ship
in an uncontrollable outburst of rage.
Most of the time,
the hand misuses
the name of God.
***
GOD
Meestal
stuurt de mens zijn vaartuig
zonder al te veel moeite
tussen klip en golf
alsof zijn ervaring
hem op automatische besturing van de rede,
van de tolerantie en van de menselijke liefde heeft gezet.
Maar soms is het alsof
een onzichtbare en onmenselijke hand
de stuurautomaat heeft uitgeschakeld
en opzettelijk het schip
recht op de klif afstuurt en de berg opblaast
met de bewoners van dat land
en de bemanning van het schip
in een uitbarsting van oncontroleerbaar geweld.
Die hand misbruikt
heel dikwijls
de naam van God.
***
BÓG
Przez większość czasu
człowiek steruje swoim okrętem
kursem środkowym
bez wielkich trudności,
jak gdyby jego doświadczenie
podłączyło go do automatycznego pilota
ludzkiego rozumu,
tolerancji i miłości.
Ale czasami bywa, że
niewidzialna, nieludzka dłoń
odłącza automatycznego pilota
i prowadzi okręt z premedytacją
wprost na skały, roznosi górę
z ludem krainy
i załogą okrętu
w niepohamowanym wybuchu furii.
Przez większość czasu
ta dłoń nadużywa
imienia Boga.
***
GOTT
Die meiste Zeit
steuert der Mensch sein Schiff
ohne allzu viel Mühe
zwischen Klippe und Wellen
als könne seine Erfahrung
sich auf den Autopiloten der Vernunft,
der Toleranz und der menschlichen Liebe verlassen.
Aber manchmal ist es so, als ob
eine unsichtbare, unmenschliche Hand
den Autopiloten abschaltet,
das Schiff absichtlich direkt
auf die Klippe steuert, den Berg sprengt,
mitsamt den Bewohnern des Landes
und der Besatzung des Schiffes,
in einem Ausbruch unkontrollierbarer Gewalt.
Diese Hand nennt sich
in den meisten Fällen
Gott.
***
***
ΘΕΟΣ
Συχνά ο άνθρωπος στο μέσο δρόμο
οδηγεί το πλοίο του
και δίχως δυσκολία
αυτόματος πιλότος οδηγούμενος
απ’ το λογικό, υπομονή κι αγάπη.
Κι άλλες φορές ένα αόρατο χέρι
αποσυνδέει τον αυτόματο πιλότο
και κατευθύνει το πλοίο του
στα βράχια και στο βουνό να εκτιναχτεί
μ’ όλον τον πληθυσμό του τόπου
και με το πλήρωμα
σε πανικό αλλοπρόσαλο.
Τις πιο πολλές φορές
όλα τα κάνει στ’ όνομα
του Θεού.
***
DIO
Il più delle volte,
l‘uomo conduce la nave
dritta per le sue rotte
senza troppe difficoltà,
come se la sua esperienza
avesse messo il pilota automatico
dell‘umana ragione,
tolleranza, e amore.
Ma a volte è come se
un‘invisibile mano, disumana,
disconnettesse il pilota automatico
e guidasse la nave deliberamente
dritta contro le rocce e facesse saltare i contrafforti
con gli abitanti della terra
insiema all‘equipaggio della nave
in un‘incontrollabile esplosione di rabbia.
Il più delle volte,
la mano fa cattivo uso
del nome di Dio.
***
DIOS
Muchas veces
el hombre conduce su barco
entre el escollo y la ola
sin gran esfuerzo
como si su experiencia
la hubiese puesto en el piloto automático
de la razón, de la tolerancia y del amor humano.
Pero a veces, es como
si una mano invisible e inhumana
desconectase el piloto automático
conduciendo la nave deliberadamente
directa al acantilado y reventando la montaña
con los habitantes del país
y la tripulación de la nave
en un estallido de violencia incontrolable.
Esa mano abusa
tantas veces
del nombre de Dios.
***
DUMNEZEU
Ades își potrivește omul
cursul corăbiei
fără strădanii ocolind
prăpăstii și talazuri.
Îndemânarea-i vine parcă
de la pilotul automat al dreptei judecate,
ce-l ocrotește cu nespusă bunătate.
Se mai întâmplă însă uneori
să întrerupă din senin o mână
contactul cu automatul milostiv.
Atunci zadarnic se-opintește
bietul cârmaci, căci stânca nemiloasă
atrage barca și scufundă
țărmuri și barcagii deopotrivă
pe veci împreunați în aprigă furtună.
Mâinii adesea i se pune
unul și-același nume
Dumnezeu.
***
上 帝
大多数时候
人通过不很费力
的中间航线
驾驶他的航船
好像他的经历
已经装上了
人类的理性、 宽容
和爱的自动驾驶仪。
但有时它就像
一只看不见、非人道的手
断开这自动驾驶仪
带着这个国家的居民
带着这船上的船员
在无法控制的怒火中
而故意把船开到
岩石上和撞爆高山。
大多数时候
这只手用
上帝的名义。
***
神の名で
ほとんどの時間
人は海の中道を歩み、 たやすく 舵を取る
経験が豊かなので
まるで自動操縦みたいに
それは人の理性と 忍耐
そして愛の力によって
しかし時には
目に見えない人間でない
何者かの手によって
自動操縦は解かれ
船は故意に岩に乗り上げ
山を打ち砕く
その国の人々と乗組員とともに
激しい怒りの爆発によって
たいていは人の手は
神の名を悪用するのだ
***
***
(Thór Stefánsson)
Traduction: Français Thor Stefánsson – Nicole Barrière / Anglais Stanley Barkan / Néerlandais Germain Droogenbroodt / Polonais Mirosław Grudzień – Małgorzata Żurecka / Allemand Wolfgang Klinck / Russe Daria Mishueva / Grec Manolis Aligizakis / Italien Luca Benassi / Espagnol Rafael Carcelén / Roumain Gabriela Căluțiu Sonnenberg / Chinois William Zhou / Japonais Naoshi Koriyama / Arabe Sarah Silt / Persan Sepideh Zamani /Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/
Posted in poésie | Tagué: (Thór Stefánsson), amour, équipage, brisant, conduire, débrancher, déchaînement, délibéré, Dieu, effort, expérience, exploser, falaise, focaliser, habitant, homme, humain, incontrôlable, inhumain, invisible, main, montagne, navire, pays, pilotage, raison, se réclamer, tolérance, vague, violence | Leave a Comment »
VERS DE HAUTES PORTES (Marc Chagall)
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2019
Illustration: Marc Chagall
VERS DE HAUTES PORTES
Seul est mien ce pays
Qui se trouve en mon âme;
Comme un familier, sans papiers,
Je m’y rends.
Il voit ma tristesse et ma solitude,
Il me couche pour m’endormir,
Me recouvrant d’une pierre d’odeurs.
Un vert jardin fleurit en moi, des fleurs imaginées,
En moi mes propres rues s’étendent.
Les maisons manquent
Depuis le temps de mon enfance elles sont en ruines,
Leurs habitants s’égarent dans les airs,
Ils cherchent un logis, ils vivent dans mon âme.
Voici pourquoi quelquefois je souris
Quand le soleil scintille à peine,
Ou bien je pleure
Comme une pluie légère dans la nuit.
Je me souviens d’un temps
Où je portais deux têtes…
C’était un temps
Où les deux têtes
Se couvraient d’un voile d’amour,
Se dissipaient comme le parfum d’une rose.
Il me semble à présent
Que même en revenant sur mes pas
J’avance
En direction de hautes portes
Qui cachent un chaos de murs
Où les tonnerres abattus passent leurs nuits
Et les éclairs brisés.
(Marc Chagall)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Marc Chagall), abattre, air, amour, avancer, à peine, à présent, âme, éclair, briser, cacher, chaos, chercher, enfance, familier, fleur, fleurir, habitant, haut, imaginer, jardin, léger, logis, maison, manquer, mien, mur, nuit, odeur, papier, parfum, pas, passer, pays, pierre, pleurer, pluie, porte, porter, revenir, rose, rue, ruine, s'égarer, s'étendre, s'endormir, scintiller, se coucher, se couvrir, se dissiper, se recouvrir, se rendre, se souvenir, se trouver, seul, soleil, solitude, sourire, tête, temps, tonnerre, tristesse, vert, vivre, voile, voir | 1 Comment »