Même quand la mort te hante
garde le souvenir de la lumière.
(Ayyappa Paniker)
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2023
Même quand la mort te hante
garde le souvenir de la lumière.
(Ayyappa Paniker)
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Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022
SUB MARE
Cela est et cela n’est pas,
Je suis assez sage pour le savoir,
Depuis ta venue, ce lieu me hante,
Bâti avec des roses d’automne,
Aux couleurs dorées, changeantes.
Et il faut aller à tâtons parmi ces choses
Que des algues délicates submergent
Sous les pâles houles vertes des abysses,
Parmi ces choses plus anciennes que leurs noms,
Ces choses familières aux dieux.
(Ezra Pound)
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Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2022
Illustration
Lointaine, la beauté fine
Lointaine, la beauté fine est ascension,
Roseraie de neige
Formant une maison claire
Sur la fumée du bleu.
Le monde ainsi donné
Rejoint l’enfant de son visage
En un matin,
Et ton regard ouvre les passes
Au plus léger de la lumière.
Le jour alors te reconnaît.
La buée rouge des fleurs,
Un chant, qui tout le jour
Accompagne mes yeux,
Tandis que je traverse,
Avec la brise et l’alouette,
Ce monde abandonné.
Où vont les herbes et les nuages,
Les écheveaux de la lumière,
Le papillon d’après-midi devant la lune,
Et ma figure, baignée de tant de paysages
Versant leurs heures,
De proche en proche vers le plus seul?
Ni moi, ni mon cheval ne le savons.
Dormir d’un seul éclat,
Les yeux ouverts
Au seuil des grands parfums d’étoiles.
Se souvenir de la fascination
De la pivoine
Follement donnée
Aux mains de transparence qui peuplent l’air,
En ce jardin de mai où traverser était un geste d’aube,
Puis s’éveiller
Dans le sourire de la lenteur
Sans fin recommencée
Par les allées d’automne
Où les pétales jamais défaits
Rassemblent un avenir
Ganté d’abeilles et de pollen.
Les yeux, cherchant cet or,
Suivent à distance
La mince nuée de la beauté,
Statue mouvante insaisissable,
Épousant l’air de son absence
Sans fin recommencée.
Traversant les reflets,
Tu marches entre les marbres
Hantés d’amour,
Un bouquet nu à tes paupières,
La bouche fardée de nuit,
Pour mieux offrir Le grain de l’aube
A la pulpe du vent.
(Marc-Henri Arfeux)
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Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2022
ET MALGRÉ TOUT UN POÈME…
Et malgré tout un poème
Que l’encre ou non soit visible
Dans les cassures rougies !
Ce qu’on appelle son âme,
C’est cela : ce vieux mouchoir
Dans lequel on a saigné,
Dont les doigts distraits se jouent
Le long des haies de banlieue
Piquées de papiers d’école,
Les clefs froides sur la cuisse,
Le dernier rameau de souffle
Pris dans le gel des cohues,
A votre image, à la mienne
Petits hommes des métros
Qui hantons des coffres vides,
Comme un testament perdu,
Et qui parlons de la mort
Au silence, à la poussière,
En craquements superflus…
Mais tout de même un regard
Vers les lointaines demeures !
Mais tout de même un poème
Pour ensemencer l’amour.
(Jean Rousselot)
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Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022
Illustration: André Langevin dit: Zaü
La rude écorce des paumes
cherche les limites du monde
derrière le regard hanté de néant
des notes pour un poème
variations en demi-teinte
à tout moment
quelqu’un fait signe
à tout moment quelqu’un
affronte son vertige
et se découvre dans l’instant
à tout moment
quelqu’un surveille la nuit et
rêve au bleu des mots
à tout moment quelqu’un
marche dans son poème
quelqu’un fait signe
quelqu’un hésite entre deux lieux
dans toutes les langues
frémit un oiseau en partance
ou peut-être un navire
dans toutes les langues
l’amour ouvre l’horizon
(Amina Saïd)
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Posted by arbrealettres sur 18 juin 2022
Je vois le soleil éblouisseur,
Et ce sont ses yeux.
Je caresse l’ambre de mon chapelet,
Et c’est sa joue.
J’aperçois le cyprès altier,
Et c’est sa taille.
Je respire la rose de Kasvine,
Et c’est son haleine.
J’entends chanter l’eau du kanout,
Et c’est sa voix.
Et si je marche sur une vipère,
C’est encore Elle qui me hante.
(Anonyme)
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022
Illustration: Raymond Peynet
LES PLUS BEAUX VERS
Les plus beaux vers sont ceux qu’on n’écrira jamais
Fleurs de rêve dont l’âme a respiré l’arôme,
Lueurs d’un infini, sourires d’un fantôme,
Voix de plaines que l’on entend sur les sommets.
L’intraduisible espace est hanté de poèmes,
Mystérieux exil, Eden, jardin sacré
Où le péché de l’art n’a jamais pénétré,
Mais que tu pourras voir quelque jour, si tu m’aimes.
Quelque soir où l’amour fondra nos deux esprits,
En silence, dans un silence qui se pâme,
Viens pencher longuement ton âme sur mon âme
Pour y lire les vers que je n’ai pas écrits…
(Edmond Haraucourt)
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Posted by arbrealettres sur 31 mai 2022
TON SOUVENIR EST COMME UN LIVRE…
Ton souvenir est comme un livre bien-aimé,
Qu’on lit sans cesse, et qui jamais n’est refermé,
Un livre où l’on vit mieux sa vie, et qui vous hante
D’un rêve nostalgique, où l’âme se tourmente.
Je voudrais, convoitant l’impossible en mes voeux,
Enfermer dans un vers l’odeur de tes cheveux,
Ciseler avec l’art patient des orfèvres
Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;
Emprisonner ce trouble et ces ondes d’émoi
Qu’en tombant de ton âme, un mot propage en moi :
Dire quelle mer chante en vagues d’élégie
Au golfe de tes seins où je me réfugie ;
Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois
Comme une après-midi d’automne dans les bois ;
De l’heure la plus chère enchâsser la relique,
Et, sur le piano, tel soir mélancolique,
Ressusciter l’écho presque religieux
D’un ancien baiser attardé sur tes yeux.
(Albert Samain)
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Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
PARTOUT ON TUE
A quoi servirait-il de fuir ?
Partout on tue, on incarcère.
Le monde est lassé à mourir
De tant de haines et de guerres.
Et l’on a beau scruter le ciel,
Chercher derrière les nuages
Une lueur providentielle,
Rien que la nuit, que les orages.
Et l’on a beau vouloir parler
A cœur franc de ce qui nous hante.
La crainte nous serre le ventre,
Et personne n’ose parler.
Et l’on a beau vouloir crier
Qu’on a les pieds, les mains liés.
Comme personne ici ne crie,
On se tait par humilité.
(Maurice Carême)
Posted in poésie | Tagué: (Maurice Carême), ciel, coeur, crainte, crier, fuir, guerre, haine, hanter, humilité, incarcérer, lasse, lueur, mourir, nuage, nuit, orage, parler, partout, personne, providentiel, scruter, se taire, tuer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
La guerre est en nous
avec ce feu qui nous hante
ces lueurs qui mordent
ces cris ces mots
à travers nos dents serrées
et toute cette colère qui flamboie
la guerre est en nous
puisque la mort
comme un trésor caché
repose attend se tait et pourrit…
(Philippe Soupault)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Philippe Soupault), attendre, colère, cri, dent, feu, flamboyer, guerre, hanter, lueur, mordre, mort, mot, pourrir, reposer, se taire, trésor | 4 Comments »