Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘(Henri Thomas)’

Aventures (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    

Aventures

Le chat lutte avec une abeille
autour de sa fourrure,
je vois l’azur et ses merveilles,
un arbre, une mâture,

la mer apporte à mon oreille
le bruit des aventures
que nous vivrons si tu t’éveilles,
témérité future.

Je me consacre aux vertes îles,
favorables au sage
qui sait trouver un dieu tranquille

entre palme et rivage.
Le chat s’en va, brillant et beau,
pour guetter les oiseaux.

(Henri Thomas)

Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le torrent (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2021



    

Le torrent

Ayant suivi le cours du torrent subjectif,
Te voici renversé par le front de la Bête,
Et tu perdras ta face,
Et les poissons tranchants vont t’entrer dans la tête
Pour voir ce qui s’y passe.

Que ne suis-je resté dans l’état poétique,
Personne n’y comprenait rien,
Mais le monde était là, si profond, si magique,
Et moi le seul magicien.

(Henri Thomas)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Recueil: Joueur surpris
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le mirage marin (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2021



Illustration: Catherine Suchocka

    

Le mirage marin

Le long du flot qui se retire
Marche la femme de sa vie
Avec bottes et parapluie.

Elle lui reste inaccessible
Comme le noir au coeur des cibles
Pour le tireur aux mains tremblantes.

(Henri Thomas)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Recueil: Joueur surpris
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Paresseux morose (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019




    
Paresseux morose
j’ai laissé passer
l’étoile et la rose
sans les regarder.

L’école des jours
instruit ses enfants :
« aimons-nous toujours,
mentons-nous souvent,

qui naît doit grandir
dans la déraison,
au mal du désir
pas de guérison ».

— Comprendre m’ennuie,
ces ruses, ces traits !
Le jeu de la vie
me trouve distrait.

A telle sagesse
je n’ai point de part,
je prends, je délaisse
au gré du hasard.

Derrière le voile
des métamorphoses
est-il une étoile,
est-il une rose?

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Je viens de la rue (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019




    
Je viens de la rue aux travaux sans nombre,
j’ai vu l’arroseur matinal changer
le bord du trottoir en azur léger,
sur l’autre trottoir c’est encore l’ombre.

J’ai vu fuir, presque silencieuse,
une automobile merveilleuse,
et les petits bars, très en retard
sur le jour (ils n’ouvrent que le soir).

J’ai vu peu de chose et bien des choses,
la rosée au fond des parcs déserts,
la Seine où mouraient de froides roses,
les chalands de leurs panneaux couverts.

Que m’en restera-t-il dans dix années,
et dans trente, seul, geignant dans un lit?
Rien peut-être, une incertaine pensée,
ou bien tout un monde, épars dans ma nuit?

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Bourdon, je t’envie (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019




    
Bourdon, je t’envie,
comme tu promènes,
noire fantaisie,
ta miette de vie
dans les compliqués
chemins de l’été!

Cependant que moi
je peine, je traîne
un araire lourd
au fond de moi-même

dans l’étroit labour,
un pas pour la haine,
un pas pour l’amour.

Le soleil me noie,
l’été me fait peur,
bourdonnante joie,
va bouffer les fleurs.

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

VAINE MURAILLE (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019




    
VAINE MURAILLE

Une jeune mère
une bête douce
s’assied près de moi,
me sourit, et je
souris, l’enfant dort.
Insondable joie
du printemps banal,
encore un peu, les marronniers seront en fleurs,
nous trois ensemble au fond du jour,
et combien d’autres…
Vaine muraille
la personne
quand tu t’écroules
on est si bien
dans la lumière.

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

De la jeunesse à l’âge mûr (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019




    
De la jeunesse à l’âge mûr, il n’est pas de chemin tracé,
Cependant hier un enfant, maintenant un homme tassé,
Inutile de s’exciter, chaque pas fera du passé.

De l’âge mûr à la vieillesse, il n’est pas de route certaine,
Cependant hier voix qui tranche, aujourd’hui tremblante rengaine,
Pas besoin de beaucoup d’effort, c’est la pente qui vous emmène.

Et des derniers jours à la mort, le chemin, peut-on le décrire?
Hier soir quarante de fièvre, aujourd’hui visage de cire,
Impossible d’en rien savoir, les uns dorment, d’autres délirent.

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Tu m’accables (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019




    
Tu m’accables, femme au grand dos
contre moi dans ce lit,
je me demande, les yeux clos,
pourquoi je suis ici.

J’aimais bien les vagabondages,
la poudre des chemins,
la pauvreté, les paysages,
le goût du lendemain.

Même une chambre dans Paris
fut parfois la nacelle
où j’embarquais dans le jour gris
ou dans la nuit si belle.

Ô mes chambres, j’ai descendu
tant d’escaliers béants
vers le désert des jours confus,
les recommencements!

Et maintenant je dors avec
la femme, unique chair,
vaincu peut-être, ou bien cœur sec
où va briller l’éclair?

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LE GARÇON BOUCHER (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019



Illustration: Alfred Boucher
    
LE GARÇON BOUCHER

Toujours te sourire,
Jamais te toucher,
Tu me rendras pire
Qu’un garçon boucher!

Apprends qui je suis,
Sache qu’en dormant
J’égorge, la nuit,
Cette femme enfant

Qui est dans tes yeux,
Qui penche la tête,
Je tords ses cheveux,
Je trahie une bête

Vague, blanche et nue,
Grande comme toi,
Quand elle remue
J’enfonce tout droit

Le couteau joyeux,
Le couteau rageur,
Je le sens heureux
D’aller dans ton cœur.

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :