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Poésie

Posts Tagged ‘hérisson’

Le hérisson (Corinne Albaut)

Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2023



Illustration: Catherine Fichaux
    
Le hérisson

Quand s’étire et déroule
Son corps en paillasson,
Qu’il n’est plus en boule,
Tout hirsute et brouillon,
On aperçoit son nez pointu,
Ses petites pattes griffues,
Ses yeux noirs tout ronds
Brillants comme des boutons.
Qu’il est mignon
Le hérisson !

(Corinne Albaut)

Recueil: Comptines des secrets de la Forêt
Traduction:
Editions: Actes Sud Junior

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Comme dans un tableau (Thomas Vineau)

Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2022




    
Comme dans un tableau

Aube glace à l’abricot
les cauchemars déplient
leur mâchoires endolories
dans des gestes d’oiseaux
existe
ue ombre
pour chaque chose
les araignées y cachent
des cathédrales tendres
et les hérissons
des secrets

(Thomas Vineau)

 

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Hommage à T.S. (Old Possum) Eliot (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 24 août 2022



Illustration: Frédéric Rébéna
    
Hommage à T.S. (Old Possum) Eliot

La mésange sur le cerisier nu
le hérisson qui dort caché dans la haie
la chatte noire qui rôde dans la brume
ne sont mésange hérisson ou chatte que par politesse

Chacun d’eux sait qu’il a un vrai nom
un nom caché au fond du fond de lui-même
mais il ne le dira à personne
Ils font semblant d’avoir les noms qu’on leur donne
viennent parfois quand on les nomme
mésange chatte ou hérisson

Mais c’est juste pour faire plaisir
à ces animaux à noms et prénoms
les humains qui croient qu’on peut dire simplement
qu’une mésange est une mésange
qu’une chatte est une chatte
ou qu’un hérisson est un hérisson

Devant notre naïveté désarmante
les bêtes sont tentées parfois de trahir leur secret
et de nous révéler leurs véritables noms
Mais elles se méfient du qu’en-dira-t-on
et préfèrent garder leur strict incognito
Elles vivent dans l’ombre reposante
de ces noms saugrenus sortes de noms d’emprunt
mésange chatte hérisson noms à l’usage humain

(Claude Roy)

 

Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse

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Le jardin et l’enfant (Raoul Pérol)

Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022


 

Madame il a oublié votre nom.
Pardonnez-lui de votre cœur fidèle
Il était si petit.

Mais il se souvient de votre jardin
Où l’abritait votre tendresse.
Les chats étaient éternels
Les chiens jamais ne pleuraient.
Un hérisson flânait dans les allées.
La cage aux colibris en bas de l’escalier
S’ouvrait et se fermait à volonté.

C’était un jardin de soleil
De solitude et de liberté
Où la plus humble des histoires
Se transformait en légende.

Un voisin chaque dimanche
Rendait la jeunesse à sa guitare.
En bas de la pelouse et des bosquets
Riait la mer étale comme en vacances.

Mais soudain le souvenir avec des larmes
Surgit dans le présent
Et m’apporte votre nom.

(Raoul Pérol)

 

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BESTIAIRE DES AMANTS (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 29 mars 2020



Illustration: Pierre Paul Rubens
    
BESTIAIRE DES AMANTS

Amants endormez-vous
après de tendres soins
serrez-vous aimez-vous
vos rêves iront loin
Bien au-delà du jour
au profond du sommeil
du bon-chaud de l’amour
renaîtra le soleil
Un écureuil viendra
Entre vos deux orteils
un lézard glissera
Tous vos amis de nuit
la loutre et le renard
le chat et la fourmi
accourront sans retard
à pas feutrés de rêve
jusqu’au chant de l’alouette
et se mélangeront
sans mordre ni crier
au jaune hérisson
à la fauvette huppée
Les hôtes amicaux
viendront à pas feutrés
jusqu’au cocorico
d’un grand coq très distrait
qui chassera enfin
cette ménagerie
que la soif ni la faim
n’auront jamais surpris
Sur la main de l’enfant aimée
un rossignol vient et se pose
(La gazelle viendrait aussi
mais elle a peur et elle n’ose)

La truite et le chien de mer
s’en vont naviguant de conserve
Le toucan l’étoile de mer
restent tous deux sur la réserve
Devant le bélier qui insiste
pour que le chat touche à ses cornes
ne sachant trop si elle existe
longuement pleure la licorne
La taupe et le corbeau
s’en vont à petits pas
Le renard les chevaux
marchent tout près du rat
et la chauve-souris
veille sur la dormeuse
tandis qu’une perdrix
lui chante une berceuse
La girafe et le chien
le lion le pangolin
le zèbre et la vigogne
flairent les endormis
les lèchent doucement
et parlent en amis
aux fidèles amants
qui s’éveillent enfin
lorsque le réveil sonne
et leur rend leur matin
de vraies grandes personnes.

(Claude Roy)

 

Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse

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Maman, plus tard, moi je serai (Carl Norac)

Posted by arbrealettres sur 12 février 2020




Illustration: Lia R.
    
Maman, plus tard, moi je serai
blanchisseur de nuages ou berger d’oiseaux,
peut-être compteur de gouttes d’eau,
arbitre pour combats d’escargots,
garde du corps pour papillons,
acupuncteur pour hérissons,
clown pour passants fatigués,
imprimeur pour sans-papiers,
décorateur de coccinelles,
empêcheur de tomber du ciel.
Puis, j’inventerai la machine à ne rien faire
qui se tendra en hamac depuis la Terre
vers un point très lointain du vaste univers.
Alors, on m’élira comme la plus lente
et la plus mignonne étoile filante.
Respirant le grand air des galaxies,
à cheval sur l’Ourse, sur la queue de Castor,
employé des affaires privées de l’infini,
je connaîtrai enfin l’âge d’or.

(Carl Norac)

Recueil: Les poèmes ont des oreilles
Traduction:
Editions: Rue du Monde

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SUPPOSONS UNE SUPPOSITION (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2019



    

SUPPOSONS UNE SUPPOSITION

Tu me dis baluchon ça veut dire grosse bête.
Fourbi ? C’est un poisson. Lézard ? Saule pleureur.
Les mots ne savent plus où donner de la tête :
friture de fourbis, ou lézard rose en fleurs ?

Suppose et supposons une supposition
que le mot ver luisant se prononce escarcelle,
que le mot chocolat se prononce violon,
que le mot tirelire se prononce hirondelle.

Est-ce escarcelle ou escargot ? Est-ce cargo
ou tire-l’air, ou tire-l’eau, ou tire-d’aile ?
Est-ce chacal ou chocolat ? Est-ce hirondelle ? Est-ce rondeau?
Est-ce vol-au-vent ? Est-ce violoncelle ?

Les dictées tout à coup ont un air bien bizarre.
On regarde voler les tirelires en l’air,
On regarde briller l’escarcelle très tard,
On mange à son goûter du pain et du violon.

Si on commence à faire trop de suppositions
tout s’en va de travers et rien ne va plus droit
personne ne demande aux mots la permission
et je signe Hérisson – qui veut dire Claude Roy.

(Claude Roy)

 

Recueil: Le rire en poésie
Traduction:
Editions: Gallimard

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Il ne convient rire des mots (Jean-Claude Pirotte)

Posted by arbrealettres sur 27 mars 2019



Illustration
    
il ne convient rire des mots
mais les aimer pour ce qu’ils sont
des écureuils des hérissons
d’autre bizarres animaux

qui dans le beau monde n’ont pas
de nom mais en langue verna-
culaire en ont de rigolos
alors on peut rire des mots

et les aimer en même temps
leur donner à manger du son
à boire du pinot beurot

à respirer le vent d’antan
et les vêtir de calicot
et puis leur chanter des chansons

(Jean-Claude Pirotte)

 

Recueil: Gens sérieux s’abstenir
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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Douze chats et un poète (Jean Joubert)

Posted by arbrealettres sur 11 juin 2018




    
Douze chats et un poète

Soleil couchant
Les chats dorment sur le pré
comme s’ils étaient immortels.

Il n’a donné au chat
que le bout de sa queue,
le lézard.

Sous le cyprès,
fouillis de plumes:
le chat, la tourterelle.

Premier avril.
A la queue du chat
un poisson d’argent.

l’entrée du cimetière
assis sur la première tombe
un chat noir me regarde.

Ne serait-il pas un fantôme
ce hérisson qui, chaque nuit,
vient boire le lait du chat?

Chaque matin, il sort du bois
ce chat noir au poil luisant
et se frotte contre mes jambes.

Elle a dormi toute la nuit
sur mes pieds
la chatte noire.

Au milieu de la nuit,
derrière ma fenêtre,
un chat inconnu me regarde.

Le chat bondit.
Sur le pavé
l’oiseau en croix.

Cette nuit, à nouveau,
un chat fantôme
derrière la vitre.

Devenir un chat, cerise ou merle,
dormir d’un oeil, faire noyau,
siffler.

(Jean Joubert)

 

Recueil: Longtemps j’ai courtisé la nuit
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Le Hérisson (Maurice Carême)

Posted by arbrealettres sur 27 mars 2018




Le Hérisson

Bien que je sois très pacifique
Ce que je pique et pique et pique,
Se lamentait le hérisson.
Je n’ai pas un seul compagnon.
Je suis pareil à un buisson,
Un tout petit buisson d’épines
Qui marcherait sur des chaussons.
J’envie la taupe, ma cousine,
Douce comme un gant de velours
Emergeant soudain des labours.
Il faut toujours que tu te plaignes,
Me reproche la musaraigne.
Certes, je sais me mettre en boule
Ainsi qu’une grosse châtaigne,
Mais c’est surtout lorsque je roule
Plein de piquants, sous un buisson,
Que je pique, et pique et repique,
Moi qui suis si, si pacifique,
Se lamentait le hérisson.

(Maurice Carême)

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