Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘hériter’

Renaissance (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 20 mars 2020



Illustration: Nicholas Roerich

    

Renaissance

La félicité divine n’atteint pas si tôt sa plénitude en nous,
tout ne finit pas pour nous en une vie ;
il n’est pas de terme à notre esprit
ni à la joie qu’il recherche.

Nos âmes et le ciel sont d’égale stature
et de naissance immémoriale ;
impérissable semence, moule infini de la Nature,
ils ne furent point façonnés sur terre,

ni à la terre ne lèguent-ils leurs cendres,
mais en eux-mêmes ils perdurent.
Un avenir sans fin affleure sous tes paupières,
enfant d’un passé sans fin.

De vieux souvenirs nous reviennent, de vieux rêves nous submergent,
êtres disparus que nous avons connus,
fictions et portraits ; cadres insaisissables –
ils se détachent, austères et solitaires.

Tous nos espoirs, tous nos rêves, trésors du souvenir,
sont prévisions mal déchiffrées,
mais de quelle vie, de quel lieu? Seul peut le dire
qui mesura les cieux illimités.

Le Temps est une convention tenace ; avenir et présent
vivaient dans le passé ;
ils sont une même image que nos volontés complaisantes
en trois plans ont projetée.

Le passé oublié est en nous immortel,
nos naissances et la fin proche
déjà accomplies. Vers une cime, à bout de souffle,
parfois nos âmes s’élèvent,

d’où notre pensée revient fortifiée ; car en surgit
l’immense océan du Temps
dont la houle infinie s’étend devant nos yeux,
et ses sublimes symphonies ;

et parfois, levant ce voile du mental
l’esprit regarde et voit
les âges disparus dont héritent nos vies
et les siècles à venir :

il voit des royaumes labourés par les vagues refouler l’océan –
là où surgi des troubles profondeurs
se dresse maintenant Himâlaya, il voit la marche formidable
des flots mesurer la moitié du monde ;

ou bien derrière nous, la trame se dénoue
et sur ses fils nous contemplons –
courses anciennes des étoiles, lieux jadis parcourus
dans un temps dont le souvenir s’est effacé.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres (Proverbe amérindien)

Posted by arbrealettres sur 9 février 2019



    

Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres,
nous l’empruntons à nos petits-enfants.

(Proverbe amérindien)

 

Posted in méditations | Tagué: , , , , , | Leave a Comment »

La souffrance (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2017




    
La souffrance qui offrait ses forêts, festin
Aux vents — la souffrance qui a hérité
L’amour est un champ de blessures
Et sa charrue
Et sa moisson

Elle dort maintenant comme un enfant, entre nos peines
Et l’oreiller

(Adonis)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Un tel désir d’aujourd’hui (Florence Noël)

Posted by arbrealettres sur 27 avril 2016



un tel désir d’aujourd’hui
ça annihilerait le temps
le souci de vieillir
ou plutôt de passer parmi les jours
sans marquer le sol
ni de sang
ni de sens
ça laverait de toute cette peur
ce corps insalubre
hérité de la foule
dont on ne sort jamais

(Florence Noël)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

 

 

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :