Posts Tagged ‘(Herman Gorter)’
Posted by arbrealettres sur 3 mai 2018

Dans les temps immobiles, il y a longtemps,
elle est née, fleur dans le silence d’automne,
pâle dans la triste lumière blême, —
les nuages pleuvent autour d’elle.
Pâle entourée de pénombre,
les yeux clairs, cheveux blonds défaits,
les mains blanches, retenant les larmes,
pauvre jeune fille assoiffée de lumière.
Pose, saison nouvelle de l’instant,
sur ses chaudes teintes de fleur, ton rouge sang.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted in poésie | Tagué: (Herman Gorter), assoiffé, automne, blême, blond, chaud, cheveux, clair, défait, entourer, fleur, immobile, instant, jeune fille, larme, longtemps, lumière, main, naître, nouveau, nuage, pauvre, pâle, pénombre, pleuvoir, poser, retenir, rouge, saison, sang, silence, teinte, temps, triste, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mai 2018
Herman Gorter
Je travaillais en silence,
les livres m’étaient pierres tombales,
je savais bien ce que
chaque tombe renfermait.
Mon corps là dans une chambre,
branches d’arbres devant la fenêtre
allant et venant
feuilles vertes déjà jaunissantes.
Mes yeux regardaient étonnés
la lumière au dehors, mais
sans même savoir sur quoi
ils se posaient.
Mon coeur était si affamé,
si anxieux et si avide,
si sec et il ne pleuvait pas
et chaque jour disparaissait.
En ces jours de clarté —
mon coeur s’activait sans trêve —
je regardais, je travaillais,
tout m’était pierre tombale.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted in poésie | Tagué: (Herman Gorter), affamé, aller, anxieux, arbre, avide, étonné, branche, chambre, clarté, coeur, corps, dehors, disparaître, fenêtre, feuille, jaunir, livre, lumière, pierre, pleuvoir, regarder, renfermer, s'activer, se poser, sec, silence, tombe, travailler, trêve, venir, vert, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mai 2018

Vous êtes blanche calme brillante neige,
vous êtes une brillante pétillante mer…
Vous êtes une fille lys d’une blancheur de crépuscule,
vous êtes un grand papillon pâle.
Vous êtes ce qui est ouvert, blanc, disponible,
l’attente, le rayon de feu, la lumière palpitante.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted by arbrealettres sur 3 mai 2018

Illustration: Robert Cattan
Les arbres étaient immobiles,
la lumière grise,
les collines inertes
s’étalaient d’étrange façon.
Les hommes creusaient
un peu le sol,
comme pour dégager un trésor,
mais calmes et prudents.
Partout sur terre sans doute
c’était ainsi,
le monde et le végétal humain
vivotaient.
J’observais en marchant
craintif et satisfait,
mes pieds obéissants
marchaient sur le sol.
Calme sur la lande,
à l’entour pleine lumière,
comme un fuseau d’argent
la lumière du soleil;
partis les nuages
par delà le bleu-gris flou,
route blanche lointaine
comme argentée.
Je sens le vent
me souffler aux oreilles,
J’aurais voulu partir
me perdre dans la lumière.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted in poésie | Tagué: (Herman Gorter), arbre, argent, étrange, blanc, bleu, calme, colline, craintif, creuser, dégager, flou, fuseau, gris, humain, immobile, inerte, lande, lumière, marcher, monde, obéir, observer, oreille, partir, pied, prudent, route, s'étaler, satisfait, se perdre, sol, soleil, souffler, terre, trésor, végétal, vivoter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mai 2018

Illustration: Christian Girault
J’avais traîné si longtemps,
les heures s’étalaient,
et les claires journées
que mes yeux voyaient
et les nuits noires
qui m’ôtaient la vie —
et j’ai parcouru la ville
le long des maisons de pierre jusqu’à
elle — alors sa voix a retenti.
D’abord douce, puis de plus en plus forte,
comme le vent qui monte
du sud — mon coeur est douloureux,
mes yeux sont en larmes.
Ô j’aurai voulu n’être plus rien,
plus rien qu’elle
et m’effacer tout entier
pour me fondre dans
sa douce cadence,
renaître avec sa voix
et sombrer de nouveau —
sa voix résonnait en moi —
dans le bruissement de ses cheveux
dans l’éclat de ses yeux où
elle est tendrement rosée —
son bras a poussé
comme un arbre vers le haut
jusqu’au visage éclos comme une fleur.
Le jour tombait et ainsi la clarté
de son visage,
j’étais assis comme un pèlerin près
d’un arbre et elle au-dessus de moi.
Dans le silence à l’abri
comme un bateau au port,
mon coeur me faisait un peu mal.
Je ne peux toujours pas le dire,
pas dire mon pauvre souhait,
mon vide et mon désir
plus fort et de plus en plus.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted by arbrealettres sur 3 mai 2018

Illustration: Alexander Sigov
Je voudrais vous donner quelque chose,
qui vous réconforte vraiment,
mais je n’ai que des mots,
des noms, des choses non.
Mais ô lumière bienfaisante,
superbe lumière blanche, diffuse,
descendez sur elle et ne la privez
plus de votre céleste rayon.
Elle est si calme, si douce
comme vous et bien sûr
vous êtes pour elle — comme
l’eau pour un poisson.
Je ne sais si vous venez d’elle
lumière, lorsque sa bouche
reprend son souffle, ou si
de vous elle est venue
et hors de vous s’est figée.
Elle est comme le soleil doré du jour,
la dernière prière automnale
des arbres et des herbes
jusqu’au soleil, tout là-haut.
Elle flotte argentée
délicate lumière rougissante
lumière, haut dans le ciel,
dorée à l’automne.
Ses yeux grands-ouverts voient
au-delà de mon regard fixe,
elle éclaire d’or et d’argent
les visages des gens.
Elle ne connaît pas sa lumière,
elle est toute de tristesse,
je voudrais pouvoir lui donner quelque chose
éclairer l’obscurité de la vie.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted by arbrealettres sur 2 mai 2018

Illustration: Mylène Calvin
Le chemin silencieux et, de nuit,
le chemin éclairé par la lune —
les arbres
les vieux arbres si silencieux —
l’eau
l’eau sereine doucement retenue.
Et là-bas au loin le ciel englouti
avec son grouillement d’étoiles.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted by arbrealettres sur 2 mai 2018

Illustration: Margot Lovinger
Alors je t’ai vue —
Dans toute cette lumière,
la chambre comme une fleur fermée
soudain éclose s’est mise à briller,
des rubans de lumière volaient tout autour.
J’étais immobile je ne pensais rien,
tu as levé les yeux et le vent
s’est engouffré dans ma tête,
comme il se lâche l’été
au dessus d’un vaste, vaste champ,
dans un vaste pays ouvert —
j’étais alors dans cette chambre
cette chambre rouge ponctuée d’or
que la lumière dorée traversait sur des ailes
ailes battant ailes chassant ailes ramant
dans l’air tendre
dans l’air frémissant
dans l’air qui fuit si tu insistes —
écoute écoute écoute oh j’écoute,
ta voix de gorge fragile et sèche,
qui s’élève puis se calme
tout près de moi, je sentais ta chair tendre,
ta chair qui irradiait, nature morte,
j’étouffais sous ton regard
ce regard nu étincelant
ce calme mouvement de tête
ce tremblement ce mouvement
de tes mains et ta tête et ton pied
comme aujourd’hui encore.
Oh si seulement je trouvais
la rapide déferlante rivière de mots étoilés
Pour tout dire
avant de m’effacer
de la vie où j’ai tant erré.
Mais o couleur étincelante
derrière les grandes portes lumineuses
de l’été soleil,
et toute la clarté lumineuse,
la haute messe sacrée
des jours
et la lumière dorée et le crépuscule
dans la chambre rouge
où elle se tenait alors
son corps de verre
si transparent, si léger,
ensemble pour toujours
en moi qui l’ai vue
en ce jour d’un clair rouge doré blanc.
Car il ne me reste qu’à frémir
me dissoudre
dans des mots afin qu’il ne reste rien
que sa lumière.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted by arbrealettres sur 2 mai 2018

Vous êtes si calme, si calme
avec vos mains, je veux vous dire
un petit quelque chose de tendre,
mais je ne sais pas quoi.
Vos épaules sont si belles,
autour de vous la lumière répandue,
chaude, chaude, chaude — toujours
entouré de chaleur, j’ai ce désir.
Vos yeux sont aussi bleus
que l’eau pure —je voudrais être vous parfois,
mais ce n’est pas possible, je reste moi.
Et je ne sais pas ce que c’est
ce que je veux vous dire — ce quelque chose.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted by arbrealettres sur 2 mai 2018

La plage était pâle silencieuse
immobile je regardais
les rides bleues qui ondulaient —
et le vent qui chantonnait.
Je savais qui était près de moi
toute en blanc et le visage
d’un rosé de rose lisse —
et le soleil brillait très fort.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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