Posts Tagged ‘hiéroglyphe’
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

TABLEAU MÉTÉOROLOGIQUE
L’océan d’octobre scintille froidement
avec la nageoire dorsale de ses chimères.
Il n’y a plus rien qui rappelle
le vertige blanc des régates.
Une lueur ambrée sur le village.
Et tous les bruits en fuite lente.
Les hiéroglyphes d’un aboiement ont été dessinés
dans l’air au-dessus du jardin
où un fruit jaune a rusé
avec l’arbre et s’est laissé tomber.
(Tomas Tranströmer)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2019

La floraison du bâton
[39]
C’était un homme d’une grande bonté
et il avait d’innombrables enfants,
mais il n’était pas Abraham revenu ;
il était Kaspar le Magian ;
il dit je suis Kaspar,
car il lui fallait se tenir à quelque chose ;
je suis Kaspar, dit-il quand une mince jeune fille
qui portait une jarre, lui demanda avec déférence
si elle pouvait la faire descendre dans son puits ;
je suis Kaspar ; si sa tête était voilée
et voilée elle l’était presque toujours,
il se souviendrait, bien que jamais
un instant il n’eût vraiment oublié
la torsion d’un poignet qui nouait un foulard,
la forme safran de la sandale,
les plis de la robe, le drapé du vêtement
quand Marie souleva le loquet et la porte s’entrouvrit,
et la porte se ferma, et il y avait la porte plate
qu’il fixait encore et encore,
comme si la ligne du bois, le bord rugueux
de la surface polie ou brute,
avaient chacun un sens, comme si chaque trace et marque
était un hiéroglyphe, un parchemin d’incroyable valeur
ou une carte de marin.
***
Fie was a very kind man
and he had numberless children,
but he was not Abraham come again;
he was the Magian Kaspar;
he said I am Kaspar,
for he had to hold on to something;
I am Kaspar, he said when a slender girl
holding a jar, asked deferentially
if she might lower it into his well;
I am Kaspar; if her head were veiled
and veiled it almost always would be,
he would remember, though never
for a moment did he quite forget
the turn of a wrist as it fastened a scarf,
the saffron-shape of the sandal,
the pleat of the robe, the fold of the garment
as Mary lifted the latch and the door half-parted,
and the door shut, and there was the flat door
at which he stared and stared,
asif the line of wood, the rough edge
or the polished surface or plain,
were each significant, as if each scratch and mark
were hieroglyph, a parchment of incredible worth
or a mariner’s map.
(Hilda Doolittle)
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Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2019

HIÉROGLYPHES DE LA POESIE
Ce qui vient et ce qui part
Pose un étrange problème
Qu’on ne résout nulle part
Par la prose ou le poème
Viens viens l’allure des blés
Hâte sa marche immobile
Ceux qui restent sont troublés
Aux moissons d’automobiles
De la terre à l’océan
Tout revient à la matière
Trouve le goût du néant
Sur ma poitrine de terre
Ah ! Je sais dans cent mille ans
Mes graines les plus secrètes
Chevaucheront le flot lent
Qui reprendra la planète
Et devant l’os d’un clackson
Qui va remonter habile
Au nouvel iguanodon
D’une vieille automobile
Alors qui saura jamais
Que les enfants de Sisyphe
Ont enterré le secret
D’étranges hiéroglyphes
Et les fourmis chercheront
Dans cent mille décennies
La vaine explication
D’une humaine poésie
(Robert Goffin)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2018

Le lichen sur la pierre, vrilles
de gomme verte, trame
le plus ancien des hiéroglyphes,
Il étire l’écriture
de l’océan
sur la roche ronde.
Le soleil la lit, les mollusques la mordent,
et les poissons glissent
de pierre en pierre comme des frissons.
Dans le silence l’alphabet
complète peu à peu les signes submergés
sur la hanche claire de la côte.
Le lichen tisserand avec son écheveau
va et vient et monte et monte
en tapissant la grotte d’air et d’eau
pour que la vague seule y danse,
pour que rien n’y arrive que le vent.
(Pablo Neruda)
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Posted by arbrealettres sur 10 mai 2018
La vie est plus vaine une image
Que l’ombre sur le mur.
Pourtant l’hiéroglyphe obscur
Qu’y trace ton passage
M’enchante, et ton rire pareil
Au vif éclat des armes ;
Et jusqu’à ces menteuses larmes
Qui miraient le soleil.
Mourir non plus n’est ombre vaine.
La nuit, quand tu as peur,
N’écoute pas battre ton cœur:
C’est une étrange peine.
(Paul-Jean Toulet)
Illustration: PIERRE-YVES VIGNERON
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Posted by arbrealettres sur 10 avril 2018

HIÉROGLYPHE
Le langage des murs.
Ou un dernier mot—
coupé
du visible.
Premier mai. La métamorphose
du sceau de Salomon
en pierre. La juste
damnation du chemin
tracé, effiloché dans les remous
de la mémoire-pollen
et graine. N’
apparais pas, Eden. Reste
dans la bouche des condamnés
qui te rêvent.
Sur tonnerre et épine : l’air furtif
arme
le genêt foudroyant et le silence
de chaque ciel fauve
au-dessous. Sang Hébreu. Ou ce que
traduit
le retour de mon corps
à une image de terre.
Ce couteau
que je tiens contre ta gorge.
(Paul Auster)
Illustration: Zdzislaw Beksinski
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Posted by arbrealettres sur 14 février 2018

HIÉROGLYPHE
J’ai trois fenêtres à ma chambre :
L’amour, la mer, la mort,
Sang vif, vert calme, violet.
Ô femme, doux et lourd trésor !
Froids vitraux, odeurs d’ambre.
La mer, la mort, l’amour,
Ne sentir que ce qui me plaît…
Femme, plus claire que le jour !
Par ce soir doré de septembre,
La mort, l’amour, la mer,
Me noyer dans l’oubli complet.
Femme ! femme ! cercueil de chair !
(Charles Cros)
Illustration: Dorina Costras
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Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2018

le froid chante à mi-voix ses chants
de départs inattendus
le coeur seul sait le nom du lieu qui vibre
au bout là-bas de tant de pas si blancs
le matin laisse ouvrant ses mains
entrevoir des lignes fugitives
dans ces brefs hiéroglyphes comment
ne pas trouver l’entrée de nos mémoires
traverse de l’étreinte les gestes éperdus
laisse ta peau devenir toute
ignorante et tes lèvres se tendre seulement
un peu plus nues que l’herbe après la pluie
(Jean-Louis Chrétien)
Recueil: Entre Flèche et Cri
Traduction:
Editions: Obsidiane
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Posted by arbrealettres sur 26 mai 2017

Les mots c’est une roue en mouvement et pourrais-je ordonner leur vertige ?
Ma voix s’aiguise à cette meule.
Gel et silence : le simple cri d’une herbe bouleverserait ce désert.
Découverte surprenante : hennir et devenir vert !
Un arbre s’ébroue, un cheval se couvre de feuilles.
Étendues raides, et pourtant nul coup n’a retenti :
antilopes de la joie, si beaux cadavres.
Qui dérange ainsi le damier de la nuit ? Il va falloir couper cette infatigable main.
L’encre aux doigts d’énigme, les hiéroglyphes de la page.
À peine délivré des mailles de la pensée, je retombe dans les rets du chant.
Être un instant cette mouette qui équilibre toute la mer !
(Jules Tordjman)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 18 mai 2017

Je ne fus pas séduite
Je ne fus pas instruite
Ni invitée à pénétrer le sens du hiératique
mais quand l’oiseau ulula en passant
ce soir-là
il me sembla que je savais l’écriture
comme si Dieu avait fait l’image
et l’harmonisait
avec un hiéroglyphe vivant
(Hilda Doolittle)
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