Posts Tagged ‘houle’
Posted by arbrealettres sur 30 décembre 2022

Le Retour des rivières
Toutes les rivières se jettent dans la mer ;
pourtant la mer n’est pas pleine ;
vers l’endroit d’où viennent les rivières,
là-bas elles retournent encore.
Il pleut aujourd’hui
dans les montagnes.
C’est une pluie verte et chaude
avec de l’amour
dans ses poches
car le printemps est là,
et ne rêve pas
de mort.
Des oiseaux tombe la musique
comme des horloges tic-taquent la houle
dans un pays
où les enfants aiment les araignées,
et les laissent dormir
dans leurs cheveux.
Une pluie lente grésille sur la rivière
comme une poêlée de fleurs frites,
et avec chaque goutte de pluie
l’océan
recommence.
***
The Return of the Rivers
All the rivers run into the sea;
yet the sea is not full;
unto the place from whence the rivers come,
thither they return again.
It is raining today
in the mountains.
It is a warm green rain
with love
in its pockets
for spring is here,
and does not dream
of death.
Birds happen music
like clocks ticking heaves
in a land
where children love spiders,
and let them sleep
in their hair.
A slow rain sizzles
on the river
like a pan
full of frying flowers,
and with each drop
of rain
the ocean
begins again.
(Richard Brautigan)
Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Brautigan), aimer, amour, araignée, aujourd'hui, chaud, cheveux, dormir, endroit, enfant, fleur, frite, goutte, grésiller, horloge, houle, laisser, là-bas, lent, mer, montagne, mort, musique, océan, oiseau, pays, plein, pleuvoir, pluie, poêlée, poche, printemps, rêver, recommencer, retour, retourner, rivière, se jeter, tic-raquer, tomber, venir, vert | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
L’esprit de la rivière
Je joue avec toi par les Neuf rivières.
Les vents furieux s’élèvent soulevant les vagues.
Je conduis le char d’eau, au dais de lotus,
Tiré par deux dragons qu’accompagnent deux serpents d’eau.
J’arpente le Kun Lun fixant mon regard aux quatre points cardinaux.
Mon coeur s’élance vers les cieux — mon coeur agité d’impatience.
Alors que le soleil se couche, dans ma douleur, j’oublie de m’en aller.
Songeant à la distance accomplie, je m’allonge éveillé.
Sa maison d’écailles aux salles de dragon,
Aux portes de porcelaine pourpre — palais de perles.
Que fait l’esprit des eaux caché au fond de l’onde ?
Il chevauche une tortue blanche que suit une horde de poissons tachetés.
Je joue avec toi entre les îlots de la rivière.
Sauvages sont les eaux nées du ressac.
Tu prends ma main et me conduis jusqu’aux rivages du midi.
Les vagues, de houle en houle, nous saluent
Et les poissons, de banc en banc, forment ma suite nuptiale.
(Anonyme)
Le Recueil des chants du Sud (Chuci)
(IV III siècles : période des Royaumes combattants)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (anonyme), accompagner, accomplir, agiter, arpenter, écaille, éveiller, banc, blanc, cacher, cardinal, char, chevaucher, ciel, coeur, conduire, dais, distance, douleur, dragon, eau, esprit, fixer, fond, former, furieux, horde, houle, impatience, jouer, lotus, main, maison, midi, naître, nuptial, onde, oublier, palais, perle, point, poisson, porcelaine, porte, pourpre, prendre, regard, ressac, rivage, rivière, s'allonger, s'élancer, s'élever, s'en aller, salle, saluer, sauvage, se coucher, serpent, soleil, songer, soulever, suite, suivre, tacheté, tirer, tortue, vague, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022

Icebergs
Si sous les eaux les icebergs étaient capables de chaleur
Nul ne grimacerait à leurs sommets dentés,
S’élevant et plongeant sur la houle
Ils pourraient signaler que tout est pour le mieux.
Mais dans les eaux obscures les icebergs sont froids,
Aussi froids à la base que blanchis à la crête,
Et ceux qui plongent pour en avoir la preuve
Peuvent ne trouver aucun indice qui change leur opinion.
Il n’y a pas de mots sous l’eau,
Pas davantage de locutions,
De phrases, excepté celle
Qui vous informe que votre vie est terminée
Et que ce dont vous avez joui
N’était que la neuvième ou la dixième partie;
Le reste, simple claque à ceux qui osèrent supposer
Les icebergs sous l’eau capables de chaleur.
***
Icebergs
If icebergs were warm below the water
One would not wince at their jagged tops,
Lifting and dipping on the swell
They still might signal all was well.
But icebergs are cold in the dark water,
Cold their base as white their crest,
And those who dive to check the fact
Can find no signal to retract.
There are no words below the water,
Let alone phrases, let alone
Sentences – except the one
Sentence that tells you life is done
And what you had of it was a mere
Ninth or tenth; the rest is sheer
Snub to those who dared suppose
Icebergs warm below the water.
(Louis MacNeice)
Traduction de Marie Etienne
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Louis MacNeice), base, blanchi, capable, chaleur, changer, claque, crête, davantage, denté, eau, excepté, froid, grimacer, houle, iceberg, indice, informer, jouir, locution, mieux, mot, obscur, opinion, oser, partie, phrase, plonger, pouvoir, preuve, reste, s'élever, signaler, simple, sommeil, supposer, terminer, tout, trouver, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2022

Illustration: Francis Picabia
Mêlée à moi
Mêlée à chaque ciel, à chaque ombre qui bouge
Mêlée à chaque cri, mêlée à chaque appel
À chaque nuit de neige, à la houle du feu
Mêlée — plus que mêlée : dépossédée d’absence !
Me dégager de toi, autant vaudrait-il dire
À l’arbre de marcher, à la pluie de dormir
Aux pierres de pleurer, au vent de se murer.
Autant, ma vie brûlante, effacer de tes yeux
Ce qu’il coûte d’aimer, ce qu’il coûte de rire
Ce qu’il en coûte de mourir.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), absence, aimer, appel, arbre, autant, bouger, brûler, ciel, coûter, cri, déposséder, dire, dormir, effacer, feu, houle, marcher, mêler, moi, mourir, neige, nuit, ombre, pierre, plaurer, pluie, rire, se dégager, se murer, vent, vie, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

SUB MARE
Cela est et cela n’est pas,
Je suis assez sage pour le savoir,
Depuis ta venue, ce lieu me hante,
Bâti avec des roses d’automne,
Aux couleurs dorées, changeantes.
Et il faut aller à tâtons parmi ces choses
Que des algues délicates submergent
Sous les pâles houles vertes des abysses,
Parmi ces choses plus anciennes que leurs noms,
Ces choses familières aux dieux.
(Ezra Pound)
Illustration: Josephine Wall
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Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2022

Illustration
2e retouche à la sieste
l’ange dans l’herbe heurte
la pomme de la première heure
la trop aimée dans son rêve se tourne
vers un monde sans arbres
sauf une barque dans la houle de lumière
(Daniel Boulanger)
Recueil: De laine et soie Retouches
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), aimé, ange, arbre, barque, herbe, heurter, houle, lumière, monde, pomme, rêve, se tourner, sieste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022

BRETAGNE
Ô tous ces noms bretons qui chantent dans ma tête
Pays de marée basse et de jours de tempête
De Saint Benoît des Ondes jusqu’à Vivier-sur-Mer
Grise s’étend la grève où le regard se perd
Sur un rivage sombre où les grappes de moules
Se balancent sans cesse au beau milieu de houles
Vildé-la-Marine où la barque jette l’ancre
Sur le sable infini que le reflux échancre
Aveuglant de clarté le fier Mont-Saint-Michel
Se dresse à l’horizon perçant un ciel cruel.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), ancre, Bretagne, chanter, ciel, clarté, cruel, fier, grappe, grève, grise, horizon, houle, infini, marée, moule, nom, percer, rivage, sable, se balancer, sombre, tempête | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022

N’être que
Je ne suis qu’hirondelle
Disait l’hirondelle
Non tu es vent
Souffle espace
Fouet superbe du mouvement
Je ne suis qu’océan
Disait l’océan
Non tu es vague
Dérive et croisière
En un champ de diamants bleus
Prête-moi ta houle
Pour chanter un air
Je ne suis qu’amour
Disait l’amour
Non tu es l’espoir
Et la douleur
Mêlés en l’effusion trouble
D’un bouquet rose et noir
Prête-moi ton coeur
Pour écrire ma vie
et l’hymne de ma souriante mort
(Claude Haller)
Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette
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Posted by arbrealettres sur 15 mai 2022

Il est une grenouille
Qui file sa quenouille
Sur le bord d’un étang
Et le fil, quand il mouille,
Glisse plus finement.
Sur le bord d’un étang,
Il est une grenouille
Qui cherche, qui débrouille
Un fil d’or et d’argent.
Parfois, tout en rêvant,
Le doigt tire la houle
De l’averse et du vent
Qui vont se dévidant,
Mais vite il se reprend,
Et soutenu d’un chant
Qui sans fin se déroule,
Il coupe à la quenouille
Le fil du mauvais temps.
(Pierre Menanteau)
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Menanteau), argent, averse, étang, chant, débrouiller, doigt, glisser, grenouille, houle, or, quenouille, temps, tirer | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2021
Revenu sur la crête, le château n’y était plus.
Mais tu étais là, toi. Tu es donc là,
debout dans les pierres.
Le réseau de rubis brille à travers la blancheur.
La houle figée ne s’épandra pas.
Durs regards qui dévorez l’ombre et le jour.
Ecoute la végétation de la rivière,
que lisse chaque flot calme
dans la patience vie du fond,
la bergamote et les grands marronniers.
Si je ne t’attends plus, n’aie pas peur de ton visage.
(André Frénaud)
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