Posts Tagged ‘humain’
Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023

toute ma vie pour apprendre
que la seule frontière est cette peau
fragile, vivante, une peau d’humain
entre dedans et dehors elle respire
entre nous et les autres, un souffle
il n’y a pas d’autre frontière.
Ne faire confiance qu’à cette merveille vivante
qui nous protège sans nous isoler on dit sauver
sa peau et on a raison
il n’y a rien d’autre à sauver
juste notre peau.
(Jeanne Benameur)
Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Editions: Bruno Doucey
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jeanne Benameur), apprendre, autre, confiance, dedans, dehors, entre, fragile, frontière, humain, isoler, juste, merveille, peau, protéger, raison, respirer, sauver, souffle, vie, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 février 2023

Illustration: Man Ray
livre
non
mais les lèvres
sur
lesquelles j’avais
lu
*
ces
lèvres alors comme
l’air
entr’ouvert
et
feuillage humain
remué
(André du Bouchet)
Recueil: Ici en deux
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

SI L’AMOUR FUT
Mon amour, était-ce toi ou mon seul élan,
le nom que ma parole a donné à son désir.
As-tu existé, toi l’autre? Était-il véritable,
sous de larges pommiers entre les pignons,
ce long corps étendu tant d’années?
L’azur a-t-il été un vrai morceau du temps?
N’ai-je pas imaginé une vacance dans l’opaque?
Étais-tu venue, toi qui t’en es allée?
Ai-je été ce feu qui s’aviva, disparut?
Tout est si loin. L’absence brûle comme la glace.
Les ramures de mémoire ont charbonné.
Je suis arrêté pour jusqu’à la fin ici,
avec un souvenir arrêté qui n’a plus de figure.
Si c’est un rêve qu’éternel amour,
qu’importe j’y tiens.
J’y suis tenu ou je m’y trouve abandonné.
Désert irrémédiable et la creuse fierté.
Quand tu reviendras avec un autre visage,
je ne te reconnais pas, je ne sais plus voir, tout n’est rien.
Hier fut. Il était mêlé de bleu et frémissait,
ordonnancé par un regard qui change.
Une chevelure brillait, violemment dénouée,
recomposée autour de moi, je le croyais.
Le temps remuait parmi l’herbe souterraine.
Éclairés de colère et de rire, les jours battaient.
Hier fut.
Avant que tout ne s’ébranlât un amour a duré,
verbe qui fut vivant, humain amour mortel.
Mon amour qui tremblait par la nuit incertaine.
Mon amour cautionné dans l’oeil de la tempête
et qui s’est renversé.
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), abandonner, absence, amour, année, arrêter, autour, autre, azur, éclairer, élan, étendu, éternel, battre, bleu, brûler, briller, cautionner, changer, charbonner, chevelure, colère, corps, creux, croire, dénouer, désert, disparaître, durer, feu, fierté, figure, fin, frémir, glace, herbe, humain, ici, imaginer, incertain, irrémédiable, jour, large, loin, long, mémoire, mêler, morceau, mortel, nom, nuit, oeil, opaque, ordonnancer, parole, pignon, pommier, ramure, rêve, recomposer, reconnaître, regard, remuer, renverser, revenir, rien, rire, s'aviver, s'ébranler, s'en aller, se trouver, souterrain, souvenir, tempête, temps, toi, tout, trembler, vacance, véritable, venir, verbe, violent, visage, vivant, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023

Illustration
L’ÉTOFFE DE L’UNIVERS
(à Pierre Teilhard de Chardin)
Première Partie (Allegro Vivace)
Ce tissu insondable
Flottant vers l’infini
Cette toile
Sans faille
Indescriptible
Ce tic tac du cosmos
Métronome du silence
À la fibre qui palpite
En milliers de battements
Deuxième Partie (Andante)
Ce tissu irréparable
Aux franges sans limites
Cette nature libérée
Ce cosmos qui virevolte
Cet univers en marche
Dans l’étoffe du temps
Finale (Molto Vivace)
Cette pluralité des mondes
Ces espaces infinis
Cette planète inouïe
Au tissu bigarré
Cette gravitation
Ce fileté des jours
Ces continents en déroute
Ce genre humain
Ces foules à travers siècles…
Dont on prévoit la fin.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), étoffe, battement, bigarré, continent, cosmos, déroute, espace, faille, fibre, fileté, fin, flotter, foule, frange, genre, gravitation, humain, indescriptible, infini, inouï, insondable, irréparable, jour, libérer, limite, marche, métronome, millier, monde, nature, palpiter, planète, pluralité, prévoir, siècle, silence, temps, tic-tac, tissu, toile, univers, virevolter | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
À l’ombre des pins et des cyprès
La sagesse reçue des Anciens
M’accorda une vie humaine.
Elle m’invita, pauvre créature, jusqu’au palais
À tenir un humble rang dans le quartier des femmes.
J’ai joui de la grâce profuse du saint souverain,
Recueillant la faveur radieuse du soleil et de la lune.
Les rais brûlants de l’astre pourpre posés sur moi,
Je reçus la haute bénédiction dans le Pavillon de Zeng Shen.
Abandonnée à l’espoir de jours heureux,
Je délaçais mon souffle, éveillée comme endormie.
Mais les décrets du Ciel — qui pourra jamais les infléchir ?
Avant de les savoir, le soleil voilait sa lumière
Et me laissait déjà dans l’ombre du soir.
Je gardais la bonté du roi qui demeurait mon seul asile
Et mes fautes ne me conduisirent pas à l’exil.
J’ai servi l’impératrice douairière dans le palais d’orient
Et pris ma place parmi les suivantes de la Confiance éternelle.
J’aidais à laver les rideaux, à balayer le sol souillé
Et ma tâche se poursuit ainsi jusqu’au terme mortel.
Alors mes os trouveront repos au pied de la colline.
Et l’ombre vacillante des pins et des cyprès couvrira ma tombe.
(Pan Qi Yu)
(1er siècle avant J.-C.)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Pan Qi Yu), abandonner, accorder, aider, ancien, asile, astre, éternel, éveillé, balayer, bénédiction, bonté, brûler, ciel, colline, conduire, confiance, couvrir, créature, cyprès, décret, délacer, demeurer, douairière, endormi, espoir, exil, faute, faveur, femme, garder, grâce, heureux, humain, humble, impratrice, infléchir, inviter, jouir, jour, laver, lumière, lune, mortel, ombre, Orient, os, palais, pauvre, pavillon, pied, pin, place, poser, pourpre, pouvoir, profus, quartier, radieux, rai, rang, recevoir, recueillir, repos, rideau, roi, sagesse, saint, savoir, se poursuivre, servir, sol, soleil, souffle, souiller, souverain, suivante, tache, tenir, terme, tombe, trouver, vaciller, vie, voiler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2022

Pour Mémoire
Gott Mit Uns
Qui tondit la rousse juive?
Qui tissa ses longs cheveux
En couverture de feu?
Comment les hivers survivent?
Qui saigna l’un en boudin,
Qui grilla l’autre en saucisse
Dans les fours, les fours d’Auschwitz?
Quelle faim viendra demain?
Qui inventa l’abat-jour
En peaux d’humains tatoués?
Qui en tressa des fouets
Pour s’en fustiger d’amour?
D’homme, qui fit du savon
Sous les ordres d’un apôtre?
Lavez-vous les uns les autres.
Selon Dieu que nous suivons!
Sous les fesses de l’Histoire
Les monstres se tiennent chaud :
Drancy, Buchenwald, Dachau
À jamais prémonitoires.
(Robert Vigneau)
Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Vigneau), abat-jour, amour, apôtre, Auschwitz, à jamais, boudin, Buchenwald, chaud, cheveux, couverture, Dachau, demain, Dieu, Drancy, faim, fesse, feu, fouet, four, fustiger, griller, histoire, hiver, homme, humain, inventer, juif, long, mémoire, monstre, ordre, peau, prémonitoire, qui, roux, saigner, saucisse, savon, se laver, se tenir, suivre, survivre, tatouer, tisser, tondre, tresser, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

L’HÔTE
J’ai découvert mon être profond, sans-mort ;
masqué par la façade mentale, immense, serein
il affronte le monde avec le regard des Immortels,
dieu-spectateur de la scène humaine.
Ni douleur ni tourment du coeur et de la chair
ne peut violer ce sanctuaire silencieux et pur.
Le danger et la peur, lévriers du Destin, rompant leur laisse
déchirent le corps et les nerfs — l’Esprit intemporel est libre.
Éveille-toi, rayon de Dieu et son témoin en ma poitrine,
dans la substance impérissable de mon âme
Hôte tout-puissant, de flamme, impénétrable.
La Mort approche et la Destinée prend son dû ;
Il entend les coups qui fracassent la maison de la Nature :
calme Il se tient, puissant et lumineux.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), affronter, approcher, âme, être, calme, chair, coeur, coup, danger, découvrir, dû, destin, destinée, Dieu, douleur, entendre, façade, flamme, fracasser, hôte, humain, immense, immortel, impénétrable, impérissable, intemporel, lévrier, libre, lumineux, maison, masquer, mental, monde, mort, nature, peur, poitrine, prendre, profond, puissant, pur, rayon, regard, s'éveiller, sanctuaire, scène, se tenir, serein, silencieux, spectateur, substance, témoin, tourment, tout-puissant, violer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022
![Edvard Munch -234438 [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/11/edvard-munch-234438-800x600.jpg?w=586&h=751)
SOLITUDE
Je marche sans arrêt
Dans cette énorme ville
Où gronde le murmure
Immense de la mer,
Où l’on perçoit à peine
Le signe d’une étoile,
Le galop d’un cheval
Dans la rue, le matin,
L’agile des oiseaux
Sur les arbres de neige,
Le cri vert des bateaux
Dans les vagues de marbre.
Je marche sans arrêt
Perclus de solitude,
Dans ces déserts mortels
Tout luisants de regards.
J’entends autour de moi
Des plaintes étouffées,
Des soupirs de bonheur
Fragiles roses mortes.
Heureusement ma lampe,
Phare de mes automnes
Brille là-bas au loin
Dans le fond de mon coeur
Et m’attire, invincible,
Tout gluant de ténèbres.
Je monte un escalier
Dans cette énorme ville
Où gronde le murmure
Immense du malheur ;
O chat, lampe, famille,
Bonne humaine chaleur,
Sauvez-moi tous les soirs
Du naufrage intérieur,
De l’éternel naufrage !
(Maurice Fombeure)
Illustration: Edvard Munch
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Fombeure), éternel, étoile, bonheur, briller, chaleur, désert, famille, fragile, gluant, gronder, humain, immense, intérieur, marbre, marcher, mer, mortel, murmuré, naufragé, regard, rose, sauver, signe, solitude, soupir, ténèbres, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2022

Je n’ai jamais bien su
Je n’ai jamais bien su le langage des vivants
Et j’essaie en vain d’accorder mon âme
À ceux qui parlent savamment.
Vienne une autre vie avec sa corbeille d’espoir
J’y mettrai mes actions perdues
Mes phrases dérisoires
Et cette étendue sans chaleur
Qui me sépare des humains.
Nommez-moi les choses
Afin que j’apprenne à les tenir dans ma main
Donnez-moi le nom secret des êtres
Afin qu’en eux mon coeur pénètre
Comme une eau douce au mois de Juin.
J’écoute un chant qui ne peut plus s’éteindre
Qui porte en lui tous les bonheurs et tous les cris
Est-ce une flûte? Est-ce une lampe
Que tu me tends ô poésie?
Je marche à la rencontre du jour
Et je vois la beauté invisible du monde
Telle une haute flamme
Dans les regards amis.
(Hélène Cadou)
Cantate des nuits intérieures, Si958.
Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2022

Apparition
La beauté est divine
et, plus qu’humaine,
elle naît pourtant d’un simple regard,
des gestes de la servante,
du reflet de sa silhouette dans le lac de Pushkar,
du souvenir de son parfum mêlé à la sueur laiteuse,
du chant du qawwal, prière passionnée,
de l’abandon et de la possession des corps,
de la fatigue qui suit l’effort,
du sourire du gamin édenté comme du silence de l’ascète,
de ton refus digne comme de ma confiance inébranlable.
Hafez l’a si bien dit,
elle est comme la nouvelle lune qui éclaire doucement le chemin des égarés,
puis se retire sous le voile des nuages.
(Titi Robin)
Rajasthan, un voyage aux sources gitanes, 2004.
Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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