Posts Tagged ‘humilié’
Posted by arbrealettres sur 24 février 2020
![Dastid Miluka Portrait3 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/dastid-miluka-portrait3-1280x768.jpg?w=697&h=937)
LE CHANT DES HUMILIES
Dans l’âpre senteur des multiples sauces,
Parmi les cris, j’avance sur le pavé gris,
Les enfants sont des vieux d’affreuse expérience,
Leur face ne trahit santé, rire, ni rêves.
En cheveux à midi,
Affublées de chiffons,
Les femmes portent le déjeuner dans des cruches,
Leur oeil est mort, leur coeur est mort.
Et je vais parmi elles dans l’horreur de connaltre
Derrière chaque face, une face de vengeance,
Qui se lève à chaque instant comme la mer
Dans ce lit étroit de poissons pourrissants.
(Srecko Kosovel)
Illustration: Dastid Miluka
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Srecko Kosovel), âpre, chant, chiffon, coeur, cri, cruche, déjeuner, expérience, face, femme, horreur, humilié, mer, mort, oeil, pavé, pourrissant, sauce, se lever, senteur, vengeance | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2019

ANIMAUX
Les animaux sont toujours aux aguets,
On est tout tremblant,
Si l’on surprend,
Si l’on capture.
Toujours – un Si
Scintille – pupille,
Tressaille – le corps
Et si – la mort.
*
Tous les animaux sont sérieux,
Soucieux,
Amers,
Amoindris.
Les yeux des animaux, glauques d’humiliation.
L’éternité les a humiliés.
Toujours – méditatifs
Ainsi que des philosophes
Ainsi que des fenêtres
Ainsi que des champs désolés
Ainsi que le mutisme
Ainsi que la lune.
(Aron Lutski)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Aron Lutski), aguets, amer, amoindri, animal, capturer, champ, corps, désolé, fenêtre, glauque, humiliation, humilié, lune, méditatif, mort, mutisme, philosophe, pupille, sérieux, scintiller, si, soucieux, surprendre, toujours, trembler, tressaillir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2019

Illustration: Kazuya Akimoto
Levant les yeux
Qu’après une jouissance insipide
Humiliée, amère et sans lumière
Je me ressaisisse et me reprenne,
Me redonne un peu d’estime.
Je suis un fleuve
Avec des vagues qui cherchent les rives,
L’ombre des buissons sur le sable,
La chaleur des rayons du soleil,
Ne serait-ce qu’une seule fois.
Mais mon chemin est sans pitié.
Sa pente me pousse vers la mer.
Grande, sublime mer !
Je ne connais pas d’autre souhait
Que de m’engloutir en me répandant
Dans la plus infinie des mers.
Comment un désir
De saluer des rives plus douces
Peut-il me retenir
Tant que du sens ultime
Je connais l’existence !
***
Aufblickend
Daß ich nach schalem Genusse,
Erniedrigt, bitter und lichtlos
Mich fasse und in mich greife,
Macht mich noch wert.
Ich bin ein Strom
Mit Wellen, die Ufer suchen,
Schattende Büsche im Sand,
Wärmende Strahlen von Sonne,
Wenn auch für einmal nur.
Mein Weg aber ist ohne Erbarmen.
Sein Fall drückt mich zum Meer.
Großes, herrliches Meer!
Ich weiß keinen Wunsch auf diesen,
Als strömend mich zu verschütten
In die unendlichste See.
Wie kann ein Begehren,
Süßere Ufer zu grüßen,
Gefangen mich halten,
Wenn ich vom letzten Sinne
Immer noch weiß!
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), amer, buisson, chaleur, chemin, chercher, connaître, désir, doux, engloutir, estime, existence, fleuve, grand, humilié, infini, insipide, jouissance, lever, lumière, mer, ombre, pente, pitié, pousser, rayon, redonner, reprendre, retenir, rive, sable, saluer, se répandre, se ressaisir, sens, soleil, souhait, sublime, ultime, vague, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mai 2019

Illustration
Comme en septembre à Sceaux
Aujourd’hui je descends et j’atteins la douceur
c’est d’un sceau qu’il s’agit
plaqué sur fond de veines
aujourd’hui je m’atteins où je passe parfois
et dis-moi
n’est-ce pas de septembre et de brume
que s’emperle ce parc
je –
Marche marche
dès la grille rouillée reculent les allées
dès l’orgueil humilié s’en revient l’oublié
le secret oublié
la douceur oubliée
marche marche
on te fait grâce des années.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Pérol), allée, année, atteindre, aujourd'hui, brume, descendre, douceur, grâce, grille, humilié, marcher, orgueil, oublier, parc, passer, plaquer, reculer, revenir, rouille, s'emperler, sceau, Sceaux, secret, septembre, veine | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 novembre 2018

Illustration: Jules Bastien-Lepage
LA PAYSANNE
Âpre, cette femme dit n’aimer personne, mais ce n’est pas vrai.
Elle est dure,
Se défend pied à pied.
Elle mourra dans cette lumière, adossée au néant.
Humilié de sa défaite
Son corps voudrait gémir. Elle le châtie,
Et tient, au creux de la poitrine, une fleur crispée
Sans savoir qu’elle est son offrande.
(Jean Malrieu)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Malrieu), adossé, aimer, âpre, châtier, corps, creux, crispé, défaite, dur, fleur, gémir, humilié, lumière, mourir, néant, offrande, paysan, personne, pied, poitrine, savoir, se défendre, tenir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 juin 2018

T’en souviens-tu, Sarah ?
La mort s’est abattue sur toi et sur les hommes.
Plus pressée que d’habitude. Cette mort-là n’est pas celle que nos sages
nous ont appris à respecter et à aimer.
Mort engendrée par la haine.
T’en souviens-tu, Sarah ?
En ce temps-là – temps de misère et de guerre – des millions d’hommes étaient partis
en croisade contre le nez, la bouche ; contre le front et l’âme d’une fraction de leurs
semblables dont les poitrines se rétrécissaient, dont les paumes avaient glissé le long des hanches.
Sarah, t’en souviens-tu ?
En ce temps-là – ceci se passait à l’intérieur de la parole donnée, glorifiée, répandue –
l’adolescent avait vu père et mère pris au piège, devenir le centre foisonnant d’une rafle,
le fardeau d’une rose humiliée et disparaître avec son parfum…
En ce temps-là, en ce temps-là – Sarah, t’en souviens-tu ? –
le crachat du conquérant, dans la nuit, rivalisait d’éclat avec l’étoile étirée
et le monde voguait sans mât (…)
(Edmond Jabès)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Edmond Jabès), aimer, éclat, épaule, étoile, bouche, conquérant, crachat, croisade, disparaître, engendré, fardeau, glorifié, guerre, haine, hanche, homme, humilié, intérieur, mât, misère, mort, nez, nuit, parfum, parole, parti, piège, poitrine, pressé, rafle, respecter, rivaliser, rose, s'abattre, sage, se souvenir, voguer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 avril 2018

HYMENES
Dense, inévitable, parfaite destinée de l’amour
Et de la mort : conquête au début et puis abandon
Montée au début, descente après
Chute du corps et tristesse de l’âme,
Lorsque la solitude s’ouvre et qu’elle avale
Des os humiliés, entassés,
L’amour vient et se joue de nous,
Comme un dieu ou un démon.
ll nous déshabille sans honte et sans peur,
Il nous laisse nus pour que nous ayons froid
A jeune pour que nous ayons faim,
Comme au jugement dernier.
Nous avons faim de sa faim, froid de sa nudité.
L’amour arrive et nous transforme.
Ombre dans l’ombre
Silence dans un autre silence.
Nos lèvres sentent le printemps
Une odeur de terre, nos poitrines la pomme mûre.
L’amour émerge des jardins des morts.
Nos membres tremblent comme nos entrailles
Ils ont une fièvre d’incendie.
Celle des vols effrayés, des animaux qui courent,
Et la palpitation d’une mer agitée
Des vagues de fond remodelées
Et la nage nocturne du poisson dans les abîmes.
Les cheveux resplendissent sur les oreillers,
Les mains brillent dans l’ivresse de l’amour,
Des doigts palpent aveuglement la chair.
L’amour s’élève jusqu’au niveau des âmes
De poitrine en poitrine, comme sur une échelle
Les âmes ne peuvent point parler,
Elles n’ont pas de langage, mais du silence,
Etonnement secret et tristesse,
Souvenir et terreur du vide.
Elles ne peuvent que refléter,
Mouvoir les doigts,
Entr’ouvrir les yeux et les lèvres.
Se contempler l’une l’autre,comme dans un miroir.
(Georges Themelis)
Illustration: Renata Ratajczyk
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Georges Themelis), abandon, abîme, amour, âme, étonnement, briller, chair, conquête, contempler, début, doigt, entr'ouvrir, entrailles, faim, fièvre, froid, humilié, hymen, incendie, ivresse, langage, lèvres, miroir, mort, nocturne, nu, nuage, oreiller, palper, poisson, printemps, resplendir, se contempler, secret, silence, souvenir, terreur, transformer, tristesse, vague, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 février 2018

L’ASILE
Celui-là que trahit les rages de son ventre
Et que tel pâle éclair de ses nuits a, souvent,
Humilié, s’humilie. Il se soumet, il entre
À l’asile de fous comme on entre au couvent.
Puissé-je rester libre et garder ma raison
Comme un sextant précis à travers les tempêtes,
Lieux d’asile mon coeur, ma tête et ma maison
Et le droit de fixer en face hommes et bêtes.
Vertu tu n’es qu’un mot, mais le seul mot de passe
Qui m’ouvre l’horizon, déchire le décor
Et soumet à mes voeux l’espéré Val-de-Grâce
Où le sage s’éveille, où le héros s’endort.
Que le rêve de l’un et la réalité
De l’autre soient présents bientôt dans la cité.
(Robert Desnos)
Recueil: Contrée suivi de Calixto
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Robert Desnos), asile, éclair, bête, cité, coeur, couvent, déchirer, décor, droit, entrer, espéré, fixer, fou, héros, homme, humilié, libre, maison, mot de passe, nuit, ouvrir, pâle, précis, présent, rage, raison, réalité, s'éveiller, s'endormir, sage, se soumettre, sextant, tête, tempête, trahir, ventre, vertu, voeu | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2017

Illustration
Chez moi… Humilié, furieux et ravi.
Est-ce jour, est-ce nuit?
Et le croissant grimace par-dessus les toits
Et bouffonne pour moi…
Dehors, soleil du jour, dehors, repentirs!
Qui osera m’aider?
Dans le cerveau désert, la nuit seule s’engouffre,
La nuit seule s’engouffre !
Un seul regard pénètre la poitrine vide,
Un seul regard avide…
Tout s’évanouira, et ce sera jamais
Lorsque tu crieras: Oui!
(Alexandre Blok)
Recueil: Le Monde terrible
Traduction:Pierre Léon
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Blok), aider, avide, bouffon, cerveau, crier, croissant, désert, dehors, furieux, grimacer, humilié, jamais, jour, nuit, oser, oui, poitrine, ravi, regard, repentir, s'évanouir, s'engouffrer, soleil, toit, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2017

Illustration: Annagol
L’ESPÉRANCE
Craintive amie que l’Espérance;
Assise en dehors de ma geôle,
Elle guettait ma destinée
Comme font les coeurs égoïstes.
Elle était cruelle en sa crainte :
Un morne jour que, pour la voir,
J’épiais entre les barreaux,
Elle détourna le visage!
Faux veilleur faisant fausse garde,
Chuchotant paix quand je luttais,
Chantant si je versais des larmes,
Pour se taire quand j’écoutais!
Fausse, certe, autant qu’implacable :
Mes joies dernières humiliées,
L’Affliction même fut contrite
De voir leurs ruines dispersées.
Mais l’Espérance — dont un souffle
Eût guéri mon dément chagrin —
Gagnant les cieux à tire-d’aile,
S’en fut, et jamais ne revint.
***
HOPE
Hope was but a timid friend;
She sat without my grated den,
Watching how my fate would tend,
Even as selfish-hearted men.
She was cruel in her fear;
Through the bars, one dreary day,
I looked out to see her there,
And she turned her face away!
Like a false guard false watch keeping,
Still in strife she whispered peace;
She would sing while I was weeping;
When I listened, she would cease.
False she was, and unrelenting;
When my last joys strewed the ground,
Even Sorrow saw, repenting,
Those sad relics scattered round;
Hope—whose whisper would have given
Balm to all that frenzied pain—
Stretched her wings and soared to heaven;
Went—and ne’er returned again!
(Emily Brontë)
Recueil: Poèmes
Traduction: Pierre Leyris
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Emily Brontë), affliction, ami, assis, à tire-d'aile, écouter, égoïste, épier, barreau, chagrin, chanter, chuchoter, cieux, coeur, contrit, crainte, craintif, cruel, dément, détourner, destinée, dispersé, en dehors, espérance, geôle, guérir, guetter, humilié, implacable, jamais, joie, jour, larme, lutter, morne, paix, revenir, ruine, se taire, souffle, veilleur, visage, voir | Leave a Comment »