Posts Tagged ‘humilité’
Posted by arbrealettres sur 22 septembre 2019

QUELQU’UN, QUELQUE CHOSE
chaque jour
en des instants semblables
quelqu’un, quelque chose, sous quelle forme?
me rejoint — chaque jour — me rejoint –
m’enfonce le visage dans un sac et là, me terrorise et me fait mal
mêlé au grain, dans l’odeur d’écurie
ou
d’étable — chaque jour — me terrorise et me fait mal
c’est
c’est sa fonction, son rôle
voici exactement ce qui se passe, ce qu’il advient de moi au présent
lorsque
la chose approche, m’empêche — tête dans le sac — de respirer
c’est pour
c’est pour t’apprendre l’humilité
me dit une voix que je puis qualifier encore d’humaine
c’est pour cela
que
chaque jour, en des instants semblables,
la vie
se rétracte un peu plus encore
plus pénible
voici
(Franck Venaille)
Recueil: Ça
Traduction:
Editions: Mercure de France
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Posted in poésie | Tagué: (Franck Venaille), advenir, apprendre, approcher, écurie, étable, chose, empêcher, enfoncer, fonction, forme, grain, humain, humilité, instant, jour, mal, mêler, odeur, pénible, quelqu'un, quelque chose, rôle, rejoindre, respirer, sac, se rétracter, semblable, terroriser, vie, visage, voici, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2019

Ma face dans la poussière de l’humilité,
Chaque matin quand je me souviens de Toi je dis:
O Toi que je n’oublie jamais,
Penses-tu jamais à moi ?
(Saadi)
Illustration: Robert Liberace
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Saadi), face, humilité, jamais, oublier, penser, poussière, se souvenir, toi | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 septembre 2018

Illustration: Fra Angelico
Dans quel repli de lumière
se niche
la foi,
l’élan intense
insensé
irréductible aux mots,
l’infinie pensée
pour l’en dehors
de la Raison?
Pourtant
un avant
et un après
irréconciliables,
marquent le temps
de certains.
Un jour
à Milan,
Augustin
rencontra
la fracture
par où engouffrer
un amour infini
destiné
à l’être infini.
Comme si
depuis toujours,
tapie dans une pénombre
d’humilité,
se préparait
la sublime jonction.
(Yves Simon)
Recueil: Le souffle du monde
Traduction:
Editions: Grasset
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Posted in poésie | Tagué: (Yves Simon), amour, élan, dehors, engouffrer, foi, fracture, humilité, infini, insensé, intense, irréconciliable, irréductible, jonction, lumière, marquer, mot, ombre, pensée, raison, repli, se nicher, se préparer, sublime, tapi, temps | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 août 2018

LA VIEILLE VILLE
Souvent, pour revenir à la maison,
je prends une rue sombre de la vieille ville.
Jaune dans une flaque de boue un fanal se reflète
et le chemin est encombré.
Là, parmi ceux qui vont et qui viennent
de l’auberge à la maison ou au bordel,
parmi ces choses et ces hommes,
rebut d’un grand port de mer,
là en passant je retrouve
l’infini dans l’humilité.
Là, prostituée et marin, le vieux
qui jure, la femme qui se dispute,
le dragon attablé devant
une friture,
la tumultueuse jeune fille folle
d’amour,
sont toutes créatures de la vie
et de la douleur.
En elles, comme en moi, s’agite le Seigneur.
Là en compagnie des humbles
je sens ma pensée se faire
plus pure quand plus abjecte est la rue.
(Umberto Saba)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Umberto Saba), abjecte, amour, auberge, bordel, créature, douleur, femme, flaque, folle, homme, humble, humilité, infinini, jeune fille, jurer, maison, marin, pensée, port, prostituée, pure, rue, seigneur, sombre, tumultueuse, vieille, ville | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 août 2018

La souris d’église
Une souris affamée allait droit devant elle au bord du caniveau.
Au lieu de fromage, on mit une église sur son chemin.
Elle y entra non par humilité, mais par hasard.
Elle fit tout ce qu’il fallait: elle rampa jusqu’à la croix,
s’inclina devant les autels, dormit sur un banc.
Nul grain de manne ne lui tomba du ciel.
Dieu s’occupait alors de calmer les océans.
(Herbert Zbigniew)
Recueil: Corde de lumières oeuvres poétiques complètes
Traduction: Brigitte Gautier
Editions: LE BRUIT DU TEMPS
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Herbert Zbigniew), aller, autel, église, banc, calmer, caniveau, chemin, ciel, croix, Dieu, dormir, droit, entrer, fromage, grain, hasard, humilité, manne, océan, ramper, s'incliner, s'occuper, souris, tomber | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018

PARTOUT ON TUE
A quoi servirait-il de fuir ?
Partout on tue, on incarcère.
Le monde est lassé à mourir
De tant de haines et de guerres.
Et l’on a beau scruter le ciel,
Chercher derrière les nuages
Une lueur providentielle,
Rien que la nuit, que les orages.
Et l’on a beau vouloir parler
A cœur franc de ce qui nous hante.
La crainte nous serre le ventre,
Et personne n’ose parler.
Et l’on a beau vouloir crier
Qu’on a les pieds, les mains liés.
Comme personne ici ne crie,
On se tait par humilité.
(Maurice Carême)
Illustration: David Olère
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Carême), ciel, coeur, crainte, crier, fuir, guerre, haine, hanter, humilité, incarcérer, lasse, lueur, mourir, nuage, nuit, orage, parler, partout, personne, providentiel, scruter, se taire, tuer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2018

La poésie doit être un acte de recouvrance, de contrition, d’humilité.
Dans sa juste balance, où les aveux pèsent plus lourdement,
l’homme peut recouvrer son équilibre, aménager son nouveau destin.
La poésie se refuse aux mensonges, aux feintes, aux restrictions mentales;
sa pureté native appelle, suscite et provoque la pureté.
(Louis Emié)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Louis Emié), acte, appeler, aveux, équilibre, contrition, destin, feinte, humilité, juste, mensonge, native, peser, poésie, provoquer, pureté, recouvrance, susciter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 avril 2018

Retour en ville
La ville disperse
Ses pavillons en meulière
Au milieu des jardins
Et entasse ses immeubles en béton
Dans l’arrogance ou l’humilité
J’entre de nouveau
Dans le ventre de la ville
Et parcours les rues habituelles
Qui se débattent sous la pluie
Et dont les caniveaux se déversent
Dans les eaux livides
D’un fleuve paresseux
Tandis que la triste tour Montjoie
Nargue l’église Saint Maclou.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), arrogance, église, caniveaux, fleuve, habituelle, humilité, jardin, meulière, narguer, paresseux, pavillon, retour, rue, Saint Maclou, tour Montjoie, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 février 2018

Résumé en automne
Dans la voûte du soir chaque oiseau est un point
du souvenir.
Je m’étonne quelquefois que la ferveur du temps
revienne, sans corps revienne, déjà sans but revienne ;
que la beauté, si brève dans son amour violent
nous réserve un écho lorsque la nuit descend.
Et ainsi quoi d’autre que de rester les bras pendants,
le coeur entassé et ce goût de poussière
qui fut fleur ou chemin —
Le vol dépasse l’aile.
Sans humilité, savoir que ce qui reste
a été gagné à l’ombre par oeuvre de silence ;
que la branche dans la main, que la larme obscure
sont héritage, l’homme et son histoire,
la lampe qui éclaire.
(Julio Cortázar)
Recueil: Crépuscule d’automne
Traduction: Silvia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Julio Cortázar), aile, amour, automne, écho, éclairer, beauté, bras, bref, chemin, coeur, corps, dépasser, descendre, entassé, ferveur, fleur, gagner, goût, héritage, histoire, homme, humilité, lampe, larme, main, nuit, obscur, ombre, pendant, point, poussière, réserver, résumé, rester, revenir, s'étonner, savoir, soir, souvenir, temps, violent, voûte, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2018

Le pommier
A force de mourir et de n’en dire rien
Vous aviez fait un jour jaillir, sans y songer,
Un grand pommier en fleurs au milieu de l’hiver
Et des oiseaux gardaient de leurs becs inconnus
L’arbre non saisonnier, comme en plein mois de mai,
Et des enfants joyeux de soleil et de brume
Faisaient la ronde autour, à vivre résolus.
Ils étaient les témoins de sa vitalité.
Et l’arbre de donner ses fruits sans en souffrir
Comme un arbre ordinaire, et, sous un ciel de neige,
De passer vos espoirs de toute sa hauteur.
Et son humilité se voyait de tout près.
Oui, craintive, souvent, vous vous en approchiez.
(Jules Supervielle)
Illustration
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