Posts Tagged ‘ignoble’
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022

Révolte
La mort, seule immortelle,
je sais qu’un jour elle m’emportera.
Je m’insurge,
maudis le fatal rendez-vous,
insulte l’ignoble bête noire,
mais ne perds de la vie
la moindre goutte de son miel.
(Frédéric Jacques Temple)
Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 8 avril 2022

Seul
Seul debout.
Seul assis.
Seul couché.
Seul sur the gril.
Seul écartelé par les chevaux de labour
dont il ne voyait que les croupes.
Seul pendu et son sperme devint mandragore.
Seul dans la vitesse qui n’est pas,
dans la minute qui n’est pas,
dans l’espace qui n’est pas,
dans le temps qui n’est pas,
dans l’éternité qui n’est pas,
dans l rien qui ne l’est pas,
dans le vide plein de boue.
Seul dans un bloc de quartz ignoble,
dans un iceberg en voyage.
Seul avec la solitude qui n’en est pas une.
Avec la lune qui fut sans être.
Avec ses pas qui n’en sont pas.
Avec ce tison qui se croûte et qui brûle au milieu
et se croûte et brûle dans un songe qui n’est même pas un songe.
Seul avec le sommeil du condamné à mort.
***
Alone
Alone standing.
Alone sitting.
Alone lying down.
Alone on the grille.
Alone drawn and quartered by workhorses,
seeing only their rumps.
Alone hanging, ejaculating a mandrake.
Alone in the quickness that isn’t,
in the minute that isn’t,
in the space that isn’t,
in time that isn’t,
in eternity that isn’t,
in the nothing that isn’t,
in an emptiness full of mud.
Alone in a corrupted chunk of quartz,
in an iceberg floating by.
Alone in solitude that isn’t.
With a moon that was without being.
With his footsteps that aren’t footsteps.
With this ember that crusts over and burns at its center,
and crusts and burns in a dream that isn’t even a dream.
Alone in the sleep of the condemned to death
Translated by Mary-Sherman Willis
(Jean Cocteau)
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Posted by arbrealettres sur 25 février 2022

Illustration: Konstantin Kryzhitsky
PEU M’IMPORTE !
Peu m’importe
De vivre ou non en Ukraine.
Que l’on se souvienne de moi ou que l’on m’oublie,
De moi dans ces neiges étrangères.
Cela m’importe peu.
En captivité, j’ai grandi avec des étrangers,
Sans que les miens ne me pleurent,
En captivité, en pleurant, je mourrai
Et j’emporterai tout avec toi
Ne laissant même pas une seule petite trace
Dans notre glorieuse Ukraine,
La nôtre – qui n’est plus notre propre terre.
Et le père dans ses souvenirs,
Le père ne dira pas à son fils : « Prie,
Prie, mon fils : pour l’Ukraine
Il fut torturé jadis. »
Peu m’importe, si demain,
Si ce fils priera, ou non…
Mais ce qui m’importe réellement
C’est de constater qu’un ennemi ignoble
Endort, dérobe et consume l’Ukraine
La volant et la violant …
Ô, comme cela m’importe !
***
В казематі III
Мені однаково, чи буду
Я жить в Україні, чи ні.
Чи хто згадає, чи забуде
Мене в снігу на чужині –
Однаковісінько мені.
В неволі виріс меж чужими,
І, не оплаканий своїми,
В неволі, плачучи, умру,
І все з собою заберу,
Малого сліду не покину
На нашій славній Україні,
На нашій – не своїй землі.
І не пом’яне батько з сином,
Не скаже синові: “Молись,
Молися, сину: за Вкраїну
Його замучили колись”.
Мені однаково, чи буде
Той син молитися, чи ні…
Та не однаково мені,
Як Україну злії люде
Присплять, лукаві, і в огні
Її, окраденую, збудять…
Ох, не однаково мені.
***
Eu não me importo!
Eu não me importo
Para viver ou não na Ucrânia.
Lembre-se de mim ou me esqueça
De mim nessas neves estrangeiras.
Isso realmente não importa para mim.
Em cativeiro, cresci com estranhos,
Sem chorar minha ausência
Em cativeiro, chorando, vou morrer
E eu vou levar tudo com você
Não deixando nem um pequeno traço
Na nossa gloriosa Ucrânia,
Nossa – que não é mais nossa própria terra.
E o pai em suas memórias
Não dirá a seu filho: « Ora,
Ore, meu filho: para a Ucrânia
Ele foi torturado uma vez. «
Eu não me importo, se amanhã,
Se esse filho vai orar, ou não …
Mas o que realmente importa para mim
É notar que um inimigo ignóbil
Endortar, roubar e consumir a Ucrânia
O volante e o violador …
Oh, como isso importa para mim!
(Taras Chevtchenko)
Site :
http://artgitato.com/
Traduction: Français Jacky Lavauzelle / Ukrainien / Portugais Jacky Lavauzelle
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Taras Chevtchenko), étranger, captivité, constater, consumer, dérober, emporter, endormir, ennemi, fils, glorieux, grandir, ignoble, importer, laisser, mourir, neige, oublier, père, pleurer, prier, se souvenir, souvenir, terre, torturer, trace, Ukraine, violer, vivre, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020
Bloc intransigeant
Même réduit en miettes
Nous sommes la vie entière
Sous l’ignoble marteau
Chaque bris rejoint tous les cris
Chaque éclat
Clame l’innocence nue
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2018

PLUTOT QUE DE DEVOIR MOURIR
Homme, plutôt que de devoir mourir,
Que n’accepterais-tu de devenir ?
Bien volontiers tu descendrais l’échelle
Et de bon coeur tu manierais la pelle,
Toi comte, si fier de ton rang hautain,
Tu accepterais d’être ton larbin,
Et dépouillant bagues, bracelet-montre,
Tu décrotterais les chevaux sans honte.
Toi, l’évêque, pour qu’on ne cloue tes planches,
De ton linceul, tu trousserais les manches.
Pour mieux serrer l’outil, grand magistrat,
Tu graisserais tes paumes d’un crachat.
Où s’en vont les morts? Effrayant mystère…
Tu serais vacher, pour rester sur terre,
Voire équarisseur — et non pour un an,
Mais pour tout un siècle. Des nuits durant,
Bringueballant par la boue et le noir,
Tu ferais le maquignon dans les foires.
Tu irais encor plus bas sans façon :
Tu passerais les briques au maçon ;
Tu laverais les tripes nauséeuses
Dans des cours glacées, pauvre miséreuse…
Car tu accepterais de devenir
N’importe quoi plutôt que de mourir :
Bohémienne, s’il le fallait, ou nègre,
Esquimau, nain, bouffon… D’un coeur allègre,
Tu abandonnerais même à jamais
Ton humaine forme, et tu te ferais
Oiseau migrateur, corbeau, ou encore
Renard affamé, cheval aux yeux morts ;
Ou rien qu’un arbre, un rosier, par exemple,
Voire un saule creux… Ou l’herbe qui tremble,
Ou l’insecte qui habite dessous ;
Moins encore : un ver ou même la boue,
Ignoble berceau mais qui a sa part
Du chaud soleil et lui rend son regard.
(Gyula Illyès)
Illustration: Igor Morski
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Gyula Illyès), abandonner, accepter, berceau, boue, chaud, corbeau, crachat, décrotter, descendre, devenir, graisser, hautain, herbe, homme, honte, ignoble, maquignon, miséreuse, mourir, noir, outil, pelle, regard, soleil, trembler, tripe, ver | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 août 2017

Illustration: Titien
Un jour certainement viendra
où l’homme ne voudra plus procréer son espèce.
A quoi bon?
Pour prolonger la durée de cette infernale comédie,
pour perpétuellement refaire ce travail de Sisyphe,
remuer toujours cette boue et ce néant?
Jadis on avait Dieu,
et l’espérance de la lumière,
de la vie lumineuse au delà de la mort.
Nous ne sommes plus, d’après la science moderne,
que des animaux parmi les animaux ;
nos passions ne sont que les passions de la brute,
parées de brillants mensonges;
nos éclairs de génie ne sont que des névroses ;
nos prophètes, des hallucinés, et nos religions,
des fantômes créés par nos tristes cerveaux.
L’antique voile est tombé :
pour fin de tout,
c’est la tombe ignoble, la mort sans phrases…
Et il est encore des gens
qui mangent, boivent, dorment,
et engendrent tranquillement !
(Henri Cazalis)
Recueil: Le livre du Néant
Editions: Alphonse Lemerre
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Henri Cazalis), animaux, boire, boue, brillant, brute, cerveau, comédie, Dieu, dormir, durée, engendrer, espèce, espérance, fantôme, génie, halluciné, homme, ignoble, infernal, lumière, lumineux, manger, mensonge, mort, néant, névrose, passion, perpétuellement, procréer, prolonger, prophète, refaire, religion, remuer, science, SiSyphe, tombe, tomber, tranquillement, travail, triste, vie, voile | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2017

Illustration
Bloc intransigeant
Même réduit en miettes
Nous sommes la vie entière
Sous l’ignoble marteau
Chaque bris rejoint tous les cris
Chaque éclat
Clame l’innocence nue
(François Cheng)
Recueil: A l’orient de tout
Editions: Gallimard
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