Posts Tagged ‘image’
Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2023

Illustration: Etienne Adolphe Piot
Dans tout ce qui existe à voir,
est-il objet plus beau
que le visage d’une jeune fille
aux yeux d’antilope
et vous souriant d’amour ?
Dans les choses que l’on respire,
y a-t-il rien de plus suave
que le souffle de sa bouche ?
Dans ce que l’on entend,
est-il rien de plus harmonieux
que sa voix ?
Dans les choses que l’on mange,
est-il rien de plus délicieux
que la saveur du frais bourgeon de ses lèvres ?
Dans le domaine du toucher,
sent-on rien de plus doux
que son corps ?
Qu’y a-t-il de mieux à voir en pensée
que l’image d’une jeune fille nouvelle éclose ?
Partout, ceux dont le coeur est aimant
éprouvent une émotion qui vient d’elle !
(Bhartrihari) (VIIe siècle)
Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Bhartrihari), aimer, amour, antilope, éclore, émotion, éprouver, beau, bouche, bourgein, chose, coeur, corps, délicieux, domaine, doux, entendre, exister, frais, harmonieux, image, jeune fille, lèvres, manger, mieux, objet, pensée, respirer, rien, saveur, sentir, souffle, sourire, suave, toucher, tout, venir, visage, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023

Illustration: Jean Zakarauskas
LE RIEN DE L’UNIVERS
Pénétrer ce rien de l’univers
Saisir la présence de son absence
Se recueillir
Suivre pas à pas
Le poème qui proclame
« Le Poète est Tout »
Le Poète
Arrache
À la moelle
Des mots Le mystère
Qui le propulse
Au-delà
De l’image
Par des voies
Inconnues
Vers la Voix Oubliée
Le Poète Sait
Avant de dire.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), absence, arracher, au-delà, image, inconnu, moelle, mot, mystère, oublier, pas à pas, pénétrer, poème, poète, présence, proclamer, propulser, rien, saisir, se recueillir, suivre, tout, univers, voie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022

POUR VIVRE ICI
I
Je fis un feu, l’azur m’ayant abandonné,
Un feu pour être son ami,
Un feu pour m’introduire dans la nuit d’hiver,
Un feu pour vivre mieux.
Je lui donnai ce que le jour m’avait donné :
Les forêts, les buissons, les champs de blé, les vignes,
Les nids et leurs oiseaux, les maisons et leurs clés,
Les insectes, les fleurs, les fourrures, les fêtes.
Je vécus au seul bruit des flammes crépitantes,
Au seul parfum de leur chaleur;
J’étais comme un bateau coulant dans l’eau fermée,
Comme un mort je n’avais qu’un unique élément.
II
Le mur de la fenêtre saigne
La nuit ne quitte plus ma chambre
Mes yeux pourraient voir dans le noir
S’ils ne se heurtaient à des ruines
Le seul espace libre est au fond de mon coeur
Est-ce l’espace intime de la mort
Ou celui de ma fuite
Une aile retirée blessée l’a parcouru
Par ma faiblesse tout entier il est cerné
Durerai-je prendrai-je l’aube
Je n’ai à perdre qu’un seul jour
Pour ne plus même voir la nuit
La nuit ne s’ouvre que sur moi
Je suis le rivage et la clé
De la vie incertaine.
III
La lune enfouie les coqs grattent leur crête
Une goutte de feu se pose sur l’eau froide
Et chante le dernier cantique de la brume
Pour mieux voir la terre
Deux arbres de feu emplissent mes yeux
Les dernières larmes dispersées
Deux arbres de feu me rendent la vie
Deux arbres nus
Nu le cri que je pousse
Terre
Terre vivante dans mon coeur
Toute distance conjurée
Le nouveau rythme de moi-même
perpétuel
Froid plein d’ardeur froid plein d’étoiles
Et l’automne éphémère et le froid consumé
Le printemps dévoué premier reflet du temps
L’été de grâce par le coeur héros sans ombres
Je suis sur terre et tout s’accommode du feu.
IV
Autour des mains la perfection
Mains pâles à déchirer le sang
Jusqu’à ce que le sang s’émousse
Et murmure un air idéal
Autour de tes mains la nature
Compose ses charmes égaux
À ta fenêtre
Aucun autre paysage
Que le matin toujours
Toujours le jour au torse de vainqueur
La jeunesse comblant la chair
En caressant un peu la terre
Terre et trésor sont mêlés
En écartant quelques brins d’herbe
Tes mains découvrent le soleil
Et lui font de nouveaux berceaux.
V
Aucun homme n’est invisible
Aucun homme n’est plus oublié en lui-même
Aucune ombre n’est transparente
Je vois des hommes là où il n’y a que moi
Mes soucis sont brisés par des rires légers
J’entends des mots très doux croiser ma voix sérieuse
Mes yeux soutiennent un réseau de regards purs
Nous passons la montagne et la mer difficiles
Les arbres fous s’opposent à ma main jurée
Les animaux errants m’offrent leur vie en miettes
Qu’importe mon image s’est multipliée
Qu’importe la nature et ses miroirs voilés
Qu’importe le ciel vide je ne suis pas seul.
(Paul Éluard)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Éluard)mer, abandonner, aile, ami, azur, chair, chaleur, champ, charmé, ciel, clé, cri, découvrir, distance, fête, fenêtre, feu, flamme, fleur, forêt, herbe, heurter, hiver, ici, idéal, image, insecte, jeunesse, larme, miroir, montagne, multiplié, murmurer, nature, nu, nuit, parfum, perdre, perpétuel, réseau, regard, rivage, ruine, s'émousser, saigner, soleil, souci, terre, vainqueur, vide, vigne, vivre, voile, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2022

entre l’eau du silence et le vin des images
côte à côte à la nappe de l’âme
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022

Dire : cette vie est un jardin de roses, c’est mentir.
Dire : cette vie est un champ de ruines, c’est mentir.
Dire : je sais les horreurs de cette vie
et je ne m’en lasserai jamais d’en débusquer les merveilles,
c’est faire son travail d’homme et vous le savez bien :
ce genre de travail n’est jamais fini,
c’est comme les images,
elles continuent à trembler après le bain,
bien après la magie des révélations.
Vos images ne sont pas des mirages.
Vos images sont des points d’eau dans le désert.
(Christian Bobin)
Illustration: Edouard Boubat
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), débusquer, désert, dire, eau, homme, horreur, image, jardin, magie, mentir, merveille, mirage, révélation, rose, ruine, travail, trembler, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022

Je t’aime.
Je t’aime et dans cet amour
fleurit la plus grande vue de toi,
une image où tu es libre,
une image de drap blanc et ciel pur,
je n’entre pas dans cette image, mon amour,
je n’y entrerai jamais,
tu y es seule, libre d’y dormir,
d’y sourire et même d’y disparaître,
je te regarde, je t’aime
et t’aimant je te vois dans la nuée de ta vie blanche,
dans la douceur de cette vie venue à toi
et dont toi seule connaîtras jamais le goût,
je t’aime donc je te vois
et tu es libre dans cette vue.
(Christian Bobin)
Illustration: Anne-Marie Zilberman
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Posted in poésie | Tagué: (Christian Bobin), aimer, amour, blanc, ciel, connaître, disparaître, dormir, douceur, drap, entrer, fleurir, goût, image, libre, pur, regarder, seul, sourire, vie, voir, vue | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022

Ils ont fait de toi une image,
ils ont fait de toi une idole,
ils ont fait de toi une Eglise.
Moi, je fais de toi un coquelicot,
l’étendard minuscule de l’éternel,
le fleurissant par surprise.
(Christian Bobin)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Christian Bobin), église, étendard, éternel, coquelicot, faire, fleurissant, image, minuscule, surprise | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2022

A peine si j’écris :
je recopie les images
en fusion dans l’air.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

Je ne sais pourquoi
je pense à ce foulard mauve que tu aimais porter à ton cou.
La mort oublie toujours quelque chose
— un objet, une image, un rien
dans quoi la vie se précipite et se maintient, immense.
(Christian Bobin)
Illustration: Pablo Picasso
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Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

PRES DE L’EAU
Avant que l’eau ne bouille tristement
elle tressaille en son étendue
dans le soir de couleur
et mains et vêtements
de celle qui la surveille
et timbre de sa voix
sont juste ceux des pauvres
tels qu’en image on les figure
dans les paysages de neige.
Derrière le papier de tenture
l’insecte pourtant meurt réfugié
la terre tourne et reverdit
dehors à la clarté dernière
on démolit de vieilles murailles
qu’entourent ronces et ciguës
de lourds chapelets de pierres tombent
des chevaux se cabrent et hennissent
pour peupler de bruits l’univers.
(Jean Follain)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), bruit, chapelet, chevaux, clarté, démolir, dehors, eau, figurer, hennir, image, insecte, neige, papier, pauvre, paysage, peupler, reverdir, ronce, se cabrer, surveiller, terre, timbre, tomber, tressaillir, univers, voix | Leave a Comment »