Le poète voudrait capter
ce que connaît bien le veilleur :
l’imminence de la venue,
ce qui précède le premier rayon de l’aube,
le premier souffle qui s’insinue.
(Gérard Bocholer)
Traduction:
Editions: Ad Solem
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2021
Le poète voudrait capter
ce que connaît bien le veilleur :
l’imminence de la venue,
ce qui précède le premier rayon de l’aube,
le premier souffle qui s’insinue.
(Gérard Bocholer)
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Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2019
Illustration: Guillaume Seignac
La vague étrangère à la terre
De l’obscurité arrive, comme si souvent, une résonance,
Parcourant de haut en bas les cloisons ténues.
Je prête l’oreille et pense à ce jour
Qui, à peine passé, me rappelle à lui.
Mais même le jour ne peut tant me lier
Et par-dessus moi étendre son bras.
Je suis entièrement réveillée et entends un martèlement
Qui actionne mon coeur de lourds battements.
Je presse et ferme les paupières éveillées.
Les eaux des mers m’enserrant brusquement dans un rugissement,
Je les laisse s’élever autour de moi en me souvenant
Et j’ai glissé sur la pente de rêves obscurs.
Ce ne fut pas un rêve, ce fut seulement une heure,
Qui m’appela au rivage, chaude et ardente.
Tu étais, fraîche et claire, la vague d’argent,
Qui me baigne encore dans le crépuscule et le sommeil.
Je lève vers la nuit des bras chauds et tendres
Dans l’attente de la délivrance,
Quand à ma fenêtre frappent des papillons tardifs
Apportant un souffle de ton imminence.
***
Die unirdische Welle
Aus Dunkel kommt, wie schon so oft ein Tönen,
Die schmalen Wände auf und niederströmend.
Ich lausche auf und denke dieses Tages,
Der kaum vergangen, mich zu sich noch ruft.
Doch auch der Tag kann mich so sehr nicht binden
Und über mich mit seinem Arme greifen.
Ich bin ganz wach und höre einen Hammer,
Der mir das Herz bewegt mit schweren Schlägen.
Ich presse die erwachten Lieder zu.
Der Meere Wasser, die mich jäh umrauschen
Lass ich erinnernd höher um mich steigen
Und bin zu dunklen Träumen abgeglitten.
So war kein Traum, so war nur eine Stunde,
Die heiss und glühend mich zum Strande rief.
Du warst die kühle, silberhelle Welle,
Die noch im Dämmer mich, und Schlaf umspühlt.
Die warmen Arme hebe ich zur Nacht
Und warte den Erlösungen entgegen,
Wenn an mein Fenster späte Falter schlagen
Und einen Hauch von deiner Nähe bringen.
(Ingerborg Bachmann)
Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), actionner, appeler, apporter, ardent, argent, arriver, attente, étendre, étranger, éveillé, baigner, bas, battement, bras, brusque, chaud, clair, cloison, coeur, crépuscule, délivrance, eau, encore, enserrer, entendre, fenêtre, fermer, frais, glisser, haut, heure, imminence, jour, lier, lourd, martèlement, mer, nuit, obscur, obscurité, oreille, papillon, par-dessus, parcourir, paupière, penser, pente, prêter, presser, résonance, réveillé, rêve, rivage, rugir, s'élever, se lever, se rappeler, se souvenir, sommeil, souffle, souvent, tardif, ténu, tendre, terre, vague | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 mars 2019
VEILLE de l’émerveillement,
postériorité de l’émerveillement.
Entre les deux durées
uniquement un trou.
L’imminence et son couchant :
rives du vide.
Rien que le temps suspendu.
Rien qu’une clairière
dans la forêt du temps.
C’est la plus pure clarté :
s’étonner du rien.
Le rien s’étonne du rien.
***
VÍSPERA del asombro.
Posterioridad del asombro.
Y entre ambas duraciones
únicamente un hueco.
La inminencia y su ocaso:
orillas del vacío.
Sólo tiempo suspendido.
Sólo un claro
en el bosque del tiempo.
Es la más pura claridad:
maravillarse de la nada.
La nada se maravilla de la nada.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), émerveillement, clairière, clarté, couchant, durée, forêt, imminence, postériorité, pur, rien, rive, s'étonner, suspendu, temps, trou, veille, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 mars 2019
Illustration: Ndary Lo
TOUT chemin est une déviation.
Qu’importe alors le chemin que l’on suit.
L’idée d’arriver est un virus de la pensée,
l’idée de ne pas arriver
s’harmonise en revanche avec la trame de la terre.
Peut-être serait-il opportun de temps à autre
de faire se retourner les chemins
ou ceux qui cheminent,
simplement pour décompenser les imminences.
Au fond cela revient au même :
le chemin,
plus que le chemin,
c’est un lieu,
Un lieu pour se trouver là,
comme en tout lieu,
un moment seulement.
D’autre part,
tout lieu est aussi un chemin,
bien que nous rêvions de nous arrêter là.
***
TODO camino es una desviación.
No importa entonces qué camino se siga.
La idea de llegar es una contaminación del pensamiento,
la idea de no llegar
hace juego en cambio con la trama de la tierra.
Tal vez fuera oportuno cada tanto
dar vuelta los caminos
o dar vuelta a quienes van por los caminos,
sólo para descompensar las inminencias.
Pero en el fondo es lo mismo :
el camino,
mas que camino,
es un lugar,
un lugar para estar en él,
como en todo lugar,
nada más que un momento.
Por otra parte,
todo lugar es también un camino,
aunque soñemos detenernos allí .
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), arriver, chemin, cheminer, déviation, idée, imminence, lieu, moment, opportun, pensée, rêver, retourner, s'arrêter, s'harmoniser, se trouver, suivre, terre, trame, virus | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2017
Illustration: Françoise Martin-Marie
L’IMMINENCE de
cette application muette
à se laisser
attirer par l’attirance
(Benoît Casas)
Recueil: Diagonale
Traduction:
Editions: Nous
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Benoît Casas), application, attirance, attirer, imminence, muet, se laisser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2017
Le vent a apporté de loin
L’écho d’un chant de printemps,
Là-haut, dans le ciel profond,
Un lambeau lumineux s’est creusé.
Dans ces abîmes d’azur,
Dans l’imminence du printemps,
Pleuraient les tempêtes d’hiver,
Fusaient les songes étoilés.
Une plainte sombre et profonde
A résonné sur mes cordes,
Le vent a apporté de loin
L’écho de tes chants éclatants.
***
Ce qui t’anime, je l’ai compris —
Et je te barre le chemin.
La flamme des désirs d’ailleurs
Frémit dans ton sein virginal.
Mes faibles mots, contre ce feu,
N’ont pas la force de lutter,
Lorsque tu vas à la rencontre,
De l’origine, proche et lointaine !
J’ai tout compris, je me retire.
Le jour qui vient est jour béni.
Joyeuse dans l’ombre vermeille,
Tu t’es échappée de la nuit.
Mais je vois ta robe de Vierge,
J’ai vécu ce jour avec toi…
Que l’âme reste inguérissable —
Le songe passé est béni.
***
Tu pars dans l’ombre vermeille,
Dans les cercles infinis.
J’ai entendu l’écho léger,
J’ai entendu des pas lointains.
Es-tu proche ou bien lointaine,
T’es-tu égarée dans les nues?
Me faut-il guetter la rencontre
Dans ce silence si sonore?
Dans le silence on entend mieux
Les pas lointains qui résonnent,
Est-ce toi qui, flamboyante,
Refermes les cercles infinis ?
***
Ma prophétie s’est accomplie :
Avant la tombe, encore une fois,
Ton Sanctuaire s’est embrasé
Du feu d’une force secrète.
Et, tout empli de ce triomphe,
Et enivré du grand secret
Je sais — ce n’est pas un hasard
Si s’accomplit la prédiction.
(Alexandre Blok)
Recueil: Le Monde terrible
Traduction:Pierre Léon
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Blok), abîme, animer, apporter, azur, âme, écho, éclatant, étoile, béni, belle, cercle, chant, ciel, comprendre, dame, désir, enivré, entendre, feu, flamboyant, flamme, force, fuser, hasard, hiver, imminence, infini, inguérissable, joyeux, lambeau, là-haut, lointain, lumineux, lutter, nues, ombre, origine, partir, plainte, pleurer, prédiction, printemps, proche, profond, prophétie, refermer, rencontre, robe, s'échapper, savoir, se creuser, se retirer, secret, silence, sombre, songe, tempête, triomphe, vent, vierge | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mai 2017
Illustration
L’admirable
c’est de se savoir de passage
tel un arbre
ou un ruisseau
mais à plus brève échéance
d’être là
au centre du monde
dont on ne perçoit pas la réalité.
Chaque instant
qui glisse sur le corps
et s’efface aussitôt
en dit la présence.
Les mots les paroles
qui sont le calque de l’existence
s’achèvent en même temps
que la main la voix.
Le tragique est aussi
dans l’imminence de l’absence
de ce qui s’ensuit ou non.
(Max Alhau)
Recueil: Présence de la Poésie
Editions: Editions des Vanneaux
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Max Alhau), absence, admirable, arbre, échéance, bref, calque, centre, corps, existence, glisser, imminence, instant, main, monde, mot, parole, percevoir, présence, réalité, ruisseau, s'achever, s'effacer, savoir;passage, tragique, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2015
Tout est parfois un prétexte
pour que puisse surgir une forme nouvelle,
un complot pour que naisse
le miracle d’une autre formulation de l’ignoré.
Alors les couleurs qui meurent
vont teinter peu à peu une autre couleur,
les oiseaux se taisent
pour favoriser l’attente
et l’homme même appuie son oreille contre la terre
pour écouter le nouveau battement.
L’imminence se déprend
de son propre secret
et un bord du corps infini
se sépare telle une arête inaugurale,
pour alimenter le monde
comme si c’était la première fois.
(Roberto Juarroz)
Posted in poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), alimenter, arête, attente, battement, complot, couleur, forme, ignoré, imminence, miracle, monde, mourir, nouvelle, oiseau, oreille, prétexte, première fois, se taire, secret | 2 Comments »