Posts Tagged ‘impatience’
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
L’esprit de la rivière
Je joue avec toi par les Neuf rivières.
Les vents furieux s’élèvent soulevant les vagues.
Je conduis le char d’eau, au dais de lotus,
Tiré par deux dragons qu’accompagnent deux serpents d’eau.
J’arpente le Kun Lun fixant mon regard aux quatre points cardinaux.
Mon coeur s’élance vers les cieux — mon coeur agité d’impatience.
Alors que le soleil se couche, dans ma douleur, j’oublie de m’en aller.
Songeant à la distance accomplie, je m’allonge éveillé.
Sa maison d’écailles aux salles de dragon,
Aux portes de porcelaine pourpre — palais de perles.
Que fait l’esprit des eaux caché au fond de l’onde ?
Il chevauche une tortue blanche que suit une horde de poissons tachetés.
Je joue avec toi entre les îlots de la rivière.
Sauvages sont les eaux nées du ressac.
Tu prends ma main et me conduis jusqu’aux rivages du midi.
Les vagues, de houle en houle, nous saluent
Et les poissons, de banc en banc, forment ma suite nuptiale.
(Anonyme)
Le Recueil des chants du Sud (Chuci)
(IV III siècles : période des Royaumes combattants)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022

Regarde moi! Regarde moi.
Vous vous dites: les chevaux aussi demandent ça,
et les arbres et les fous et les pauvres,
et tout ce qui passe dans le temps – pour un temps.
Partout l’appel, partout l’impatience de la gloire, d’être aimé, reconnu,
partout cette langueur de l’exil et cette faim d’une vraie demeure
– les yeux d’un autre. Regarde moi! Regarde moi.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022

On lit comme on aime,
on entre en lecture comme on tombe amoureux :
par espérance, par impatience…
trouver le sommeil dans un seul corps,
toucher au silence dans une seule phrase.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2022

J’ai toujours l’espérance de grandes choses.
J’ignore en quoi elles consistent et je les attends
sans impatience. Il est même possible qu’elles
soient déjà venues sans que je m’en sois rendu
compte. Mon âme est comme un chien en arrêt
devant un buisson, aux aguets d’un gibier proche
et invisible. Bien sûr je n’attrape jamais rien,
aucune proie, juste, et c’est suffisant, la certitude
éblouie d’avoir entrevu une chose plus grande
que ma vie et pourtant accordée à elle, une
lumière si pure qu’elle en est presque cruelle.
(Christian Bobin)
Illustration: Svetoslav Stoyanov
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Posted by arbrealettres sur 3 août 2022

Illustration
dissoudre la tristesse je n’ai pas trouvé
la recette
impatience d’un lendemain
habitable
(Gaëlle Josse)
Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2021
![Pierre Avocat_ crbst_Editions_20du_20Pommier_2012 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/pierre-avocat_-crbst_editions_20du_20pommier_2012-1280x768.jpg?w=705&h=768)
Nul mouvement, aucune forme
ne satisfera jamais notre impatience
(André Frénaud)
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Posted by arbrealettres sur 1 juin 2021

Que l’homme dans le temps utile
Soit l’impatience d’exister
Et l’âme dans les eaux nubiles
Ouverte à l’immobilité
Peu de préceptes, la clarté
Peu de paroles de prière
Et cette sobre ébriété
Dans l’abondance de lumière
(Henry Bauchau)
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020

Illustration: Edouard Manet
NATURE MORTE AVEC DES CISAILLES
Cet homme qui quitte la ville
au matin pluvieux
son cœur emballé sous un imperméable
cache une gomme dans la main.
Tour à tour il efface
la vision du chameau de Marrakech
agenouillé au bord du lit
où une lune toute mouillée
allaitait son impatience,
les sanglots des jarres le long du couloir
et l’avertissement de la machine à coudre
exilée sous l’escalier en bois.
Il descend la rue pavée
une clé brûlante dans sa poche
et il jette un dernier regard
vers la maison
où, dans leur ignorance,
dorment encore
côte à côte
la rose et les cisailles.
Mais la pluie a déjà retaillé les rideaux
des saisons et inondé la serrure.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020

Ndèye Coumba Diakhaté
Griot de ma race
Je suis griot de ma race :
Poète, troubadour;
Je chante très haut ma race, mon sang,
Qui clame qui je suis.
Je suis… bois d’ébène,
Que ne consume le feu lent du mensonge.
Je suis… la latérite rouge du sang farouche de mes ancêtres.
Je suis… la brousse inviolée,
Royaume des singes hurleurs.
Pas le Nègre des bas quartiers,
Relégué dans la fange fétide, la suie qui colle;
Là-bas, dans la ville grise, qui accable, qui tue.
Je suis… qui tu ignores :
Soleil sans leurre; pas de néon hypocrite.
Je suis… le clair de lune serein, complice des ébats nocturnes,
Je suis le sang qui galope, se cabre d’impatience
Dans le dédale de mes artères. Je suis qui tu ignores.
Je crache sur l’esprit immonde.
Et voici que je romps les chaînes,
Et le silence menteur
Que tu jetas sur moi.
(Ndèye Coumba Diakhaté)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Ndèye Coumba Diakhaté), accabler, ancêtre, artère, ébat, ébène, bas, bois, brousse, chaîne, chanter, clair de lune, clamer, coller, complice, consumer, cracher, dédale, esprit, fange, farouche, fétide, feu, galoper, griot, gris, haut, hurleur, hypocrite, ignorer, immonde, impatience, inviolé, jeter, latérite, là-bas, lent, leurre, mensonge, menteur, nègre, néon, nocturne, poète, quartier, race, reléguer, rompre, rouge, royaume, sang, se cabrer, serein, silence, singe, soleil, suie, troubadour, tuer, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2020

L’ESCAPADE DES SAISONS
Je t’aimais
Dans l’orage des sèves
Je t’aime
Sous l’ombrage des ans
Je t’aimais
Aux jardins de l’aube
Je t’aime
Au déclin des jours
Je t’aimais
Dans l’impatience solaire
Je t’aime
Dans la clémence du soir
Je t’aimais
Dans l’éclair du verbe
Je t’aime
Dans l’estuaire des mots
Je t’aimais
Dans les foucades du printemps
Je t’aime
Dans l’escapade des saisons
Je t’aimais
Aux entrailles de la vie
Je t’aime
Aux portails du temps.
(Andrée Chedid)
Illustration: Jean-Marie Manson
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), aimer, aube, éclair, clémence, déclin, entrailles, escapade, estuaire, foucade, impatience, jardin, ombrage, orage, portail, printemps, saison, sève, temps, verbe, vie | 3 Comments »