Posts Tagged ‘impatient’
Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2019

Illustration: Victor-Louis Mottez
SIRÈNES
Pensée funeste,
Toi qui embrases et qui troubles l’amour
Afin que je me tourne inlassablement vers le haut,
Tu modifies, impatiemment, les apparences
Et, avant même que je touche au but
Et me détrompe,
A d’autres songes déjà tu m’enchaînes.
Semblable à cette mer inquiète et flatteuse
Qui offre et cache au loin
L’île fatale,
Multipliant tes leurres,
Tu mènes qui encore espère
A la mort.
(Giuseppe Ungaretti)
Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Giuseppe Ungaretti), amour, apparence, île, but, cacher, embraser, enchaîner, espérer, fatal, flatteur, funeste, haut, impatient, inlassable, leurre, loin, mener, mer, modifier, mort, multiplier, offrir, pensée, se dtromper, se tourner, semblable, sirène, songe, toucher, troubler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juin 2019

Illustration: Elisabeth Gecius
AU CIEL
Déjà enfant je voulais visiter le ciel
J’ai réussi à l’atteindre grâce
aux poèmes
aux avions
et aux rêves
si je meurs je pense déménager vers la région bleue
déjà je m’emploie à organiser mon séjour éternel
avec son fondateur
plus qu’un impatient j’attends mon arrivée.
Dieu qui nous connaît tous et comprend mon désir
ne permettra pas que je reste errer sur terre pour l’éternité
couvert de vers qui de mon vivant n’ont jamais montré
la moindre affection pour mon humanité.
(Blanca Castellón)
Recueil: ITHACA 584
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache /
Editions: POINTS
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Posted in poésie | Tagué: (Blanca Castellón), affection, arrivée, atteindre, avion, éternel, éternité, bleu, ciel, comprendre, connaître, couvrir, déménager, désir, Dieu, enfant, errer, fondateur, grâce, humanité, impatient, montrer, mourir, organiser, permettre, poème, région, réussir, rêve, rester, séjour, terre, ver, visiter, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 avril 2019

20 April 2004
Retour à Nouakchott
Je te retrouve dans le souffle du vent
Exsangue brûlé par le sable sans relâche
Tant de dunes impatientes le long de ma route
Surgissent des limbes de l’inconsolé mirage
Les caravanes portées par la distance d’antan
Immobiles et langoureuses l’ombre aussi rare
Que l’acacia sec et endurci sous le soleil de plomb
Mon chant comme prière implorant le firmament
J’ai de toi désert la soif affranchie des frontières
Le rêve qui s’enlise ensablé habillé de lumière
Tout l’océan aimant chargé de lourdes pirogues
Butin d’arc-en-ciel pour des frères noirs et blancs
Où as-tu égaré fleuve ton limon pour nourrir la terre ?
(Tahar Bekri)
Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
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Posted in poésie | Tagué: (Tahar Bekri), acacia, affranchi, antan, arc-en-ciel, égarer, brûlé, caravane, chant, désert, dune, endurci, exsangue, firmament, frère, frontière, impatient, implorer, limbes, limon, lourd, mirage, nourrir, ombre, pirogue, plomb, prière, rare, rêve, retour, retrouver, route, s'enliser, sable, soif, soleil, souffle, surgir, terre, vent | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2019

Illustration: Alexandra Cecconi
Il a l’air de faire sombre
dans ce coin de forêt
À peine une lueur
entre les troncs impatients
semble nous y inviter
Il n’y a pas de nature
pas de vert, pas d’oiseaux
juste une peur terrible
Qui grouille, qui s’infiltre
qui dresse ses frontières
et veut nous y inclure
On n’irait pas, normalement
on s’enfuirait à toutes jambes
On courrait assez vite
pour que nos larmes sèchent
Mais là, non.
Là, on reste.
On avance.
On s’engouffre.
Pour terrasser les cris
pour faire sortir les bêtes
pour faire sonner le chant
Comme une déflagration
qui érige le lieu
de nouveaux ralliements
Une clairière
Une simple clairière.
(Stéphane Bataillon)
Recueil: Où nos ombres s’épousent Vivre l’absence
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Stéphane Bataillon), aller, avancer, ériger, bête, chant, clairière, coin, courir, cri, déflagration, dresser, forêt, frontière, grouiller, impatient, inclure, inviter, larme, lieu, lueur, nature, oiseau, peur, ralliement, rester, s'enfuir, s'engouffrer, s'infiltrer, sécher, simple, sombre, sonner, sortir, terrasser, terrible, tronc, vert | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2019

LE RETOUR
Le retour Où A quel pays A quelle ville
A quelle maison
Qui te renseignera si tu te perds
répondra à ton bonjour et sourira — qui
t’indiquera la route à prendre
dira ce qu’il reste jusqu’au pays sans personne
Et tu marcheras le jour toute la nuit cent jours
cela durera des années tu traverseras mille rivières
sans arriver ni revenir jamais
c’est quelqu’un de tout à fait autre qui est revenu
a couru en haut des marches s’est arrêté un instant
devant le vieil appartement de la maison d’avant
a profondément repris son souffle
et impatient en vain a sonné
(Jan Skacel)
Recueil: Millet Ancien
Traduction: Yves Bergeret & Jiri Pelan
Editions: Atelier la Feugraie
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Posted in poésie | Tagué: (Jan Skacel), année, appartement, arriver, bonjour, courir, dire, durer, en vain, impatient, indiquer, instant, jamais, jour, maison, marche, marcher, pays, personne, prendre, profondément, répondre, renseigner, reprendre, rester, retour, revenir, rivière, route, se perdre, sonner, souffle, sourire, traverser, vieux, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mars 2019
Le nom
Je vous aime vous et votre nom séparément
personnes séparées
Je vous aime vous et votre nom pour
des raisons différentes
Je ferme les yeux et je suis avec votre
nom Je les ouvre et je vous trouve
Je ferme les yeux et
je suis avec vous je les ouvre et je trouve votre nom
Ah c’est
une longue histoire dont je ne puis raconter qu’un petit bout
Il était une fois votre nom et une route
Votre nom était tout seul sur la route Il savait que j’allais
passer par là et il m’attendait
C’est arrivé comme ça Je suis passée
Vraiment par hasard Nous nous sommes dit bonjour
Et sommes restés côte à côte Nous n’avons pas dit pour toujours
comme les amants d’autrefois mais nous avons écrit au fond de
la mer ou dans le repaire de l’arbre qui nous abrita jusqu’à
l’aube quelque chose d’autre
qui voulait dire la même
chose
Nous sommes partis nous perdant de vue Mais
inespérément un jour votre nom vient de nouveau
à ma rencontre Il me monte de nouveau aux lèvres
je savoure de nouveau toutes ses syllabes ses consonnes et
ses voyelles une à une je reconnais leurs sons
leurs contours
dans ma gorge dans ma peau dans mon sang
Puis
nous sommes partis chacun de notre côté sans plus nous voir
jusqu’au jour où de nouveau
à un autre virage du temps
votre nom
Là toujours vivants
les arêtes
le stylet des semi-voyelles
Et par-dessus le pic de la plus
escarpée de la plus seule
la petite goutte de sang jamais
coagulé avec laquelle au-delà de la mort tu m’assistes
adolescent tu me souris
et quelque peu impatient
tu m’attends
Toi
le véritable détenteur
du nom
***
O nome
Gosto de si e do seu nome separadamente
pessoas separadas
Gosto de si e do seu nome por
razôes diferentes
Fecho os olhos e estou corn o seu
nome Abro-os e encontro-o a si
Fecho os olhos e
estou consigo abro-os e encontro o seu nome
Ah é
uma historia comprida de que so posso contar um
bocadinho
Era uma vez o seu nome e uma estrada
O seu nome estava sozinho na estrada Sabia que eu
ia passar por ele e esperava-me
Assim foi passei
Tâo por acaso Dissemos bom dia um ao outro
E ficâmos lado a lado Nâo dissemos para sempre como
os amantes de antigamente mas escrevemos no fundo
do mar ou na toca da ârvore que nos deu abrigo até de
madrugada qualquer coisa outra
que queria dizer
a mesma coisa
Partimos e perdemo-nos de vista Mas
inesperadamente um dia o seu nome vem de novo
ao meu encontro Sobe-me de novo aos lâbios
Saboreio-lhe de novo todas as sîlabas as consoantes e
as vogais uma por uma reconheço-lhes o som
os contornos
na garganta na pele no sangue
Depois
fomos à vida cada um à sua e deixàmos de nos ver
Até que um dia de novo
a outra esquina do tempo
o seu nome
Là estâo elas sempre vivas
as arestas
o estilete das semi-vogais
E por cima do pico da mais
ingreme da mais sô
a gotinha de sangue nunca
coagulada corn que para além da morte me assistes
adolescente me sorris
e um tanto impaciente
me esperas
Tu
o verdadeiro detentor
do nome
(Teresa Rita Lopes)
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Posted in poésie | Tagué: (Teresa Rita Lopes), abriter, aimer, attendre, aube, bonjour, détenteur, dire, gorge, impatient, inespérément, lèvres, mer, mort, nom, ouvrir, partir, passer, peau, perdre de vue, rencontre, sang, savourer, sourire, trouver, véritable, vivant | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 21 février 2019

LA CUISINE SENT BON L’OSEILLE
La cuisine sent bon l’oseille.
La soupe fume sur la table.
La nappe jaune y est semblable
À un rectangle de soleil.
On croirait voir des pâquerettes
Fleurir sur le bord des assiettes.
Les fourchettes et les couteaux
Portent des clartés sur le dos.
Le sel montre son aile d’ange.
Dans un grand plat bleu, les oranges
Sont aussi gonflées que les joues
Des enfants impatients qui soufflent
Sur la fumée où, toute blanche,
Tourne royalement la louche.
(Maurice Carême)
Illustration: Paul Delvaux
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Carême), aile, ange, clarté, couteau, cuisine, enfant, fourchette, fumée, fumer, impatient, joue, louche, nappe, oseille, pâquerette, rectangle, royalement, sentir, soleil, souffler, table, tourner | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2018

L’attente
Avant que le timbre impatient ne sonne,
Qu’on n’ouvre la porte et que tu entres, oh !
Anxieusement attendue, l’univers
Doit avoir accompli une série
Infinie d’actes concrets. Nul ne peut
Évaluer ce vertige, le compte
De tout ce que multiplient les miroirs,
Des ombres qui s’étirent et qui reviennent,
De tous les pas qui divergent et convergent.
Le sable ne saurait les dénombrer.
(Dans ma poitrine, l’horloge de sang
Mesure le temps inquiétant de l’attente.)
Avant que tu n’arrives,
Un moine doit avoir rêvé d’une ancre,
Un tigre doit mourir à Sumatra,
Et neuf hommes mourir à Bornéo.
(Jorge Luis Borges)
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Posted in poésie | Tagué: (Jorge-Luis Borges), acte, ancre, attendue, attente, évaluer, converger, diverger, entrer, horloge, impatient, mesurer, miroir, moine, mourir, multiplier, poitrine, porte, rêver, sang, sonner, tigre, timbre, vertige | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 août 2018

LE SONGE
Le sommeil a touché ses yeux ;
Sous des pavots délicieux
Ils se ferment, et son coeur veille.
A l’erreur ses sens sont livrés.
Sur son visage par degrés
La rose devient plus vermeille ;
Sa main semble éloigner quelqu’un :
Sur le duvet elle s’agite ;
Son sein impatient palpite
Et repousse un voile importun.
Enfin, plus calme et plus paisible,
Elle retombe mollement,
Et de sa bouche lentement
S’échappe un murmure insensible.
Ce murmure plein de douceur
Ressemble au souffle de Zéphyre,
Quand il passe de fleur en fleur ;
C’est la volupté qui soupire.
Oui, ce sont les gémissements
D’une vierge de quatorze ans,
Qui dans un songe involontaire
Voit une bouche téméraire
Effleurer ses appas naissants
Et qui dans ses bras caressants
Presse un époux imaginaire.
Le sommeil doit être charmant,
Justine, avec un tel mensonge ;
Mais plus heureux encor l’amant
Qui peut causer un pareil songe !
(Evariste Parny)
Illustration: Tamara de Lempicka
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Posted in poésie | Tagué: (Evariste Parny), amant, éloigner, caressant, charmant, coeur, douceur, fleur, gémissement, heureux, impatient, insensible, murmuré, paisible, palpiter, sein, sommeil, songe, soupirer, veiller, visage, volupté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2018

Illustration
LA LUNE AUX YEUX BLEUS
La nuit, les chevelures des femmes et les branches des saules se confondent.
Je marchais au bord de l’eau.
Tout à coup, j’entendis chanter :
alors seulement je reconnus qu’il y avait là des jeunes filles.
Je leur dis : « Que chantez-vous ? »
Elles répondirent : « Ceux qui reviennent. »
L’une attendait son père et l’autre son frère;
mais celle qui attendait son fiancé était la plus impatiente.
Elles avaient tressé pour eux des couronnes et des guirlandes,
coupé des palmes aux palmiers et tiré des lotus de l’eau.
Elles se tenaient par le cou et chantaient l’une après l’autre.
Je m’en allai le long du fleuve, tristement, et toute seule,
mais en regardant autour de moi,
je vis que derrière les grands arbres la lune aux yeux bleus me reconduisait.
(Pierre Louÿs)
Recueil: Les chansons de Bilitis
Traduction:
Editions: Gallimard
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